Changer vraiment
L'image donnée par quelques dirigeants socialistes est affligeante. On se trouve devant une situation un peu absurde. Le Président de la République fait l’objet d’un rejet sans précédent dans l’histoire de la cinquième République. Le remaniement qui vient d’effectuer a fait long feu. D’abord, parce qu’en réduisant le premier ministre et les poids lourds sortants, avec une équipe resserrée autour du noyau de l’UMP, il confirme sa volonté de poursuivre la même politique de casse des acquis sociaux, sous le vocable mensonger de « réformes » martelé par le premier ministre devant l’assemblée nationale lors de son discours de politique générale. Ensuite, parce que les affaires, et particulièrement l’affaire de Karachi, prenant les proportions que l’on sait avec les confessions tardives et soudaines de Dominique de Villepin, viennent ajouter un nouvel épisode à la saga des noces du pouvoir et de l’argent. Affaire Woerth-Bettencourt, financements occultes, ça commence à faire beaucoup. Mais c’est pourtant dans cette situation que l’on cherche en vain jusqu’alors une véritable alternative à gauche. Après l’annonce d’un pacte des trois têtes du PS pour tenter de calmer un temps le bal des ego, voilà Ségolène Royal qui brise le pacte en annonçant sa candidature aux primaires socialistes et en se prononçant pour un « capitalisme d’État ». On n’en finit pas avec le feuilleton Strauss-Kahn qui souffle le chaud et le froid, tout content de se voir classer en troisième position parmi les personnalités les plus influentes du monde. La « belle affaire ». C’est Claude Bartolone qui demande qu’on le laisse faire son boulot à la tête du FMI. « Le bon travail consistant à imposer aux peuples Grec et Irlandais une nouvelle couche d’austérité pour sauver les banques qui ont plongé ces pays dans la crise actuelle ». C’est Arnaud Montebourg qui publie sa profession de foi en faveur « d’un capitalisme coopératif ». C’est ce spectacle qui fait la « une » des grands médias, à la solde de la droite et du MÉDEF. Et revoilà, Bartolone, faisant le tour de toutes les radios et questionné par un journaliste de LCI sur les projets divergents des socialistes qui déclare : « L’élection présidentielle va se dérouler dans un contexte inédit, jamais connu. Avec la crise, l’argent public se fera rare, la situation financière va être terrible, il faudra donc bien définir les priorités ». Comment dans ces conditions, les Français qui plébiscitent des mesures de rupture avec la politique régressive actuelle et qui souhaitent que les forces de gauche les mettent en œuvre en revenant au pouvoir, ne douteraient-ils pas qu’elles le feront vraiment ? Les Français voudraient que tout le monde s’unisse sur des mesures de changement fortes, et cela paraît impossible. Voilà la machine infernale qu’il faut briser, afin de ne pas cultiver l’impuissance et le désespoir. C’est cela que le Parti communiste avec le Front de gauche, se fixe l’objectif de changer. Le Front de gauche est né pour devenir le rassemblement de toutes celles et tous ceux qui disent ensemble : voilà ce que la gauche doit et peut faire en 2012 pour changer nos vies et sortir le pays de la crise et de la régression actuelles. C’est l’énergie positive qui manquait à gauche pour réussir un changement au service des intérêts populaires. Être de gauche, c’est inverser la vapeur entre les salaires et les profits. Être de gauche en 2012, c’est mettre en œuvre une loi sur les retraites qui rétablisse un véritable droit à la retraite à 60 ans. Être de gauche en 2012, c’est changer tout notre système fiscal, pour construire un impôt sur le revenu réellement progressif, qui fasse reculer les inégalités….Ces objectifs, construisons-les dans un immense débat public et populaire dans tout le pays, en demandant à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés ces derniers mois de s’en mêler.
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