LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 30 août 2019

« Sex pistols », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



C’était avant le mouvement des gilets jaunes. En août 207, en pleine déconfiture de la gauche, alors qu’Emmanuel Macron venait de réussir sa conquête de l’Élysée, un expert bien en cour chez les patrons avait lancé cet étrange avertissement qui rompait avec l’autosatisfaction du « nouveau monde » encore exultant de sa victoire. « Dans les pays de l’OCDE, mettait en garde Patrick Artus, économiste de la banque Natixis, les salariés pourraient se révolter pour protester contre les inégalités de revenus, la déformation du partage des revenus en faveur des profits, la faible hausse du salaire réel depuis 2000 (et) la hausse de la pression fiscale. » Et il appelait les patrons à anticiper le changement de politique qui ne manquerait pas de se produire si une telle révolte se traduisait par l’arrivée au pouvoir par les urnes de la gauche radicale dans un de ces pays.

La gauche antilibérale n’a pas gagné d’élections. En France les gilets jaunes n’ont pas su trouver le débouché politique à leurs revendications. Largement épargnés par la protestation, faute, notamment, de jonction avec le mouvement syndical, les patrons et les actionnaires semblaient pouvoir dormir tranquilles sur leur tas de profits et de dividendes. Ce n’est pas le cas.

La peur de la révolte sociale alimentée par les inégalités a hanté l’université du Medef. On peut toujours sourie de l’évocation des Sex Pistols par Geoffroy Roux de Bézieux comme le nec plus ultra de la « remise en cause du capitalisme » comme si celle-ci devait forcément rimer avec « No Future ». Il reste un fait : le patronat sait que son modèle n’est pas tenable éternellement. Non qu’il veuille en changer. Mais tout comme il se propose de « verdir » le capitalisme, il cherche à négocier avec la réalité pour en retarder ou en détourner les effets. À la colère sociale de forger ses armes pour porter le fer efficacement contre un ordre injuste. Dans quinze jours, la Fête de l’Humanité lui ouvre ses portes pour l’aider à y parvenir.

mardi 27 août 2019

« Contagion », l’éditorial de Laurent Mouloud dans l’Humanité de ce jour !



Impressionnante contagion. Entamée le 18 mars à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, la mobilisation des urgentistes prend une ampleur inédite. Ni la torpeur estivale ni les mesurettes du gouvernement n’auront réussi à entamer la détermination des soignants. Au contraire. En cette fin août surchauffée, quelques 220 services – sur 640 établissements en France – ont rejoint le mouvement de grève. Soit deux fois plus qu’à la mi-juin lorsque Agnès Buzyn annonçait le déblocage de 70 millions d’euros pour tenter d’apaiser la colère…C’est dire combien les annonces de la ministre de la Santé ont convaincu.

L’enveloppe budgétaire, qui devait notamment servir à recruter des renforts estivaux afin « qu’il n’y ait de trous dans les lignes de garde », ne pouvait avoir que l’effet d’un pansement sur une fracture ouverte. Faut-il le rappeler ? En vingt ans, la fréquentation des urgences a plus que doublé (21,4 millions de passages en 2017) et continue de grimper de 3% par an. Dans le même temps, les Diafoirus de la « rationalisation de l’offre de soins »ont supprimé 10 000 lits dans les hôpitaux, laissant s’enkyster des conditions d’accueil et de travail déplorables, ainsi qu’une pénurie gravissime de praticiens. À l’heure actuelle, un quart des postes de médecins urgentistes à plein temps sont vacants, près de la moitié chez ceux à temps partiel.

Aucune surprise derrière ce constat alarmant. Il est l’une des conséquences – bien connues – des politiques de regroupement et de concentration des hôpitaux, entamée depuis une décennie, au nom de la rentabilité et de la « maîtrise budgétaire » du service public hospitalier. Un carcan austéritaire que les personnels voudraient bien desserrer en obtenant l’arrêt des fermetures de lits, la création de 10 000 postes et une revalorisation salariale de 300 euros. Pour l’instant, Agnès Buzyn joue la montre autant que le déni. Elle promet de nouvelles mesures dans la foulée du rapport qui doit lui être remis fin août…tout en répétant que la réponse à la crise des urgences n’est pas une question de « moyens » mais « d’organisation ». les grévistes l’auront compris : la contagion des luttes reste plus que jamais nécessaire

lundi 26 août 2019

« Sommet », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Emmanuel Macron espérait surfer, à Biarritz, sur les difficultés de ses homologues pour apparaître ce grand ordonnateur des puissants de la planète. À l’issue du G7, il reste une pincée de piment d’Espelette offert à des dames de présidents, quelques vagues déclarations d’intention et l’image d’un sommet bunkerisé face aux indignations du monde. Les inégalités sociales n’en seront pas écornées et aucun virage écologique n’a été amorcé. Les ravages de l’Amazonie conduits Par Jair Bolsonaro ne seront pas stoppés. Le chef d’État brésilien raflera même quelques aides pour lutter contre les incendies. Le dossier iranien ne semble pas avoir avancé en dépit de la venue surprise du ministre des Affaires étrangères, la taxe sur la Gafa sera diluée dans le cadre de l’OCDE et Donald Trump s’est réservé pour le prochain G7, qu’il présidera, à Miami, quelques semaines avant la présidentielle américaine, la possibilité d’une normalisation des relations avec la Russie.

Un homme rentre satisfait du Pays basque, Donald Trump, qui n’a rien lâché et qui compte bien récolter les fruits électoraux de sa fermeté. Quant à l’économie mondiale, elle continuera à glisser vers la crise et certains pays vers la récession. L’avidité des milliardaires qui pousse vers des abîmes sociaux et écologiques a toujours libre cours.

Les motifs d’espérer sont à chercher dans les rangs des contestataires du G7, parmi les 15 000 manifestants réunis samedi, avec les décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron qui rappellent que sa politique ignore le risque climatique et fait régresser la justice sociale. Leur contre-sommet a évité les pièges d’un dispositif policier et donné au pays l’image d’une contestation pacifique qui crédibilise leur mobilisation. Celle-ci constitue eu ferment de politiques alternatives, combattant les logiques capitalistes, alliant le progrès social et l’exigence écologique, la solidarité entre les peuples du monde et le combat pour la paix. La gauche de transformation peut y puiser du renouveau. La fête de l’Humanité à la mi-septembre en sera un sommet.

vendredi 23 août 2019

« Un sommet de cynisme », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !



Ce week-end, deux visions du monde vont s’affronter au Pays basque. D’un côté, des pyromanes réunis dans leur luxueux camp retranché. De l’autre, des milliers de citoyens qui ne se résignent pas. Catastrophes climatiques, crise économique qui couve, tensions internationales, explosion des inégalités…le club des oligarques est face à ses désastres. Et ce ne sont pas les délires de Trump qui permettront de crédibiliser ce cénacle du vieux monde : un minilatéralisme aux antipodes des défis majeurs que l’humanité doit affronter.

Dans ce marasme, Emmanuel Macron compte bien tirer son épingle du jeu, profitant des faiblesses de ses partenaires européens pour se redonner une place de choix sur la scène internationale. C’est le but de sa rencontre avec Vladimir Poutine et de son marathon diplomatique de la semaine. « Il faut retrouver la sève du G7 », s’emballe le président français, alors que ce club de négociation n’a heureusement pas vocation à aboutir à des décisions capables de transformer le système international. Comment peut-on imaginer gouverner aux destinées du monde sans les pays émergents ? Sans les pays les plus pauvres ? Pour donner le change, Emmanuel Macron a eu la bonne idée d’inscrire au menu du G7 la lutte contre les inégalités. Un sommet de cynisme quand cette instance a donné les clés du monde aux multinationales, encouragé l’austérité et l’impuissance politique, conduisant à la mise à sac de la planète et à l’explosion des inégalités. Si celles-ci deviennent un problème pour le G7, c’est moins pour les souffrances de ceux qui les subissent que pour l’insécurité planétaire qu’elles provoquent. Preuve de cette « priorité », mercredi, le président n’en a pas touché mot devant la presse.

C’est dire si les actionnaires du CAC 40, dont les dividendes viennent de battre un nouveau record, doivent trembler à la veille de ce sommet ! Alors heureusement que des voix s’élèvent pour dénoncer cette mascarade des rois du capitalisme sauvage, et rappeler qu’ « Un autre monde est possible ».

jeudi 22 août 2019

Planète capitaliste contre Humanité (Patrick Le Hyaric)



À la veille de la réunion du G7, de violents spasmes secouent la planète capitaliste. Ils peuvent être annonciateurs du pire à courte échéance. Durant tout l’été de nombreux spécialistes ont appelé à « changer de système » pour conjurer le réchauffement climatique. S’y ajoute depuis quelques jours, des secousses sur les bourses mondiales, les effets néfastes de la guerre commerciale qu’attise M. Trump contre la Chine et l’Europe, un risque d’entrée de l’Allemagne en récession alors qu’elle était présentée voilà peu comme l’exemple à suivre. Des signes indiquent que les Etats-Unis prennent le même chemin, tandis que l’économie chinoise ralentit et que l’Union Européenne s’avère incapable de sortir du marasme. Des chocs et des tensions secouent  l’Italie, Hong-Kong,  l’Argentine, le Royaume-Uni, et les pressions nord-américaines sur l’Iran enveniment la situation alors que  la poursuite des frictions et guerres dans tout le Moyen-Orient dessinent un paysage très inquiétant. Les batailles intra-capitalistes entre firmes et fonds financiers, mais aussi entre Etats qui les soutiennent, sont grosses de dangers. Des Etats-Unis à l’Inde, du Brésil au Royaume-Uni, de la Turquie à Israël ou de Russie un inquiétant nationalisme capitaliste progresse, doublé d’une abominable reprise de la course aux armements.
Et voici que depuis plusieurs semaines les banques centrales se sont mises à créer plus de monnaie pour la mettre à la disposition des banques à des taux d’intérêts négatifs. Comme si on les payait pour qu’elles empruntent. L’objectif affiché est de leur permettre de prêter de l’argent aux entreprises pour relancer l’économie. Ce pourrait d’ailleurs être une bonne nouvelle si ces énormes sommes servaient à initier un nouveau développement durable, s’inscrivant dans une transition écologique, riche en emplois, combinée avec d’indispensables formations, une meilleure rémunération du travail, une réduction du temps de travail, une rénovation des services publics, une garantie à chacune et chacun d’accès à des logements de qualité à prix raisonnables, un  financement  de nouveaux projets innovants pour les transport de demain ou le développement numérique.
En vérité, cet argent « gratuit » sert aux banques, aux assurances et aux fonds financiers à acheter des dettes d’Etat et de grandes entreprises. Celles-ci sont estimées à l’échelle du monde à la bagatelle de 15 000 milliards de dollars. Ce capital est placé comme valeur refuge ou spéculative, ce qui permettra à la finance d’accroître demain sa pression sur les Etats pour exiger des rendements supplémentaires qui se paieront en réduction de services publics, de protection sociale ou du montant des retraites. Et les épargnants ne gagnent strictement plus rien puisque les taux de rémunération sont quasi nuls.
En revanche, les distributions de dividendes et les rachats d’actions prospèrent quand l’économie est au bord de l’asphyxie, et que les gouvernements en Europe et ailleurs détruisent un à un les conquis sociaux, sans déployer aucun effort pour l’environnement. Dix ans après la crise financière de 2008, aucune leçon n’a été retenue. De monstrueuses bulles financières et immobilières sont en cours de formation sans création de richesses équivalentes. Décidément, la finance est une matière noire menaçante pour l’humanité. Il est de capitale urgence de la mettre au pas en empêchant la spéculation, en orientant l’argent vers le travail et l’éducation, vers la transition environnementale et de nouveaux services publics démocratisés. Se pose avec force la question d’affronter la malfaisance d’un capital de plus en plus financier pour sauver l’humanité des périls qui la menacent. Les banques et compagnies d’assurance ne devraient-elles pas être propriétés publiques sociales et citoyennes pour mettre l’argent au service du bien commun ? Dans quelques semaines la fête de l’Humanité dont il faut assurer le succès sera le lieu de ces débats.


« La pente des périls », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



L’habitude est tenace. Les grands de ce monde qui s’apprêtent à se retrouver au G7 de Biarritz continuent d’afficher un optimisme sur la santé économique de la planète. Comme si ne se mettaient pas à clignoter, jour après jour, des signaux inquiétants. À l’orée de l’année 2007, ils faisaient de même…Tout juste concèdent-ils que l’accroissement des inégalités constitue un risque politique et que la guerre économique que Donald Trump mène contre la Chine pourrait semer un fâcheux désordre.

Mais aucun des sept dirigeants n’envisage de rompre avec les politiques d’austérité budgétaire, de restriction pour les services publics et de cadeaux fiscaux pour la finance. Ainsi, pour dissiper les nuages qui s’accumulent sur l’économie de son pays, le président des États-Unis n’envisage que de nouveaux allègements fiscaux pour les plus-values sur le capital, la réduction des cotisations sociales, et la permission à nouveau donnée aux banques de spéculer avec l’argent des déposants. Ces politiques génèrent pourtant récession et déflation comme le signale la faiblesse excessive des taux d’intérêt. Les milliers de milliards déversés sur les banques lors de la crise de 2008 n’ont pas été orientés vers des activités utiles socialement et écologiquement, mais vers des rachats d’actions, des fusions-gâchis ou vers la bulle immobilière.

Les pays émergents connaissent déjà une situation de crise, que l’avidité aveugle des multinationales peut étendre à la planète. Les choix budgétaires qu’ourdit le gouvernement sont dans la même lignée. La réforme de l’assurance-chômage puis celle des retraites alimenteront encore cette spirale désastreuse. Pendant ce temps, la haute société s’étourdit à Deauville où les ventes de yearlings – les pur-sang de 18 mois – ont battu un nouveau record, avec plus 17% en valeur. Elle règle rarement l’addition des ruades économiques…

mardi 20 août 2019

Monique Clément nous a quitté (Guy Auzolles)



Monique Clément nous a quitté. Monique fut de longues années présidente de l’ « Association pour la sauvegarde du château de Romainville ». Et je voudrais évoquer avec ces quelques lignes son attachement à la défense du patrimoine de notre commune.

En 1988, la municipalité de Romainville décidait d’acquérir les vestiges de son château avec le souci d’éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’un quelconque promoteur, mais surtout avec la volonté de sauvegarder un patrimoine, témoin de plusieurs siècles d’histoire.

Un bâtiment qui a su faire parler de lui lorsque Philippe-Henri de Ségur, futur maréchal de France en fit sa résidence de plaisance et y accueillit des personnalités telles que les peintres Élisabeth Vigée-Lebrun, Hubert Robert et l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, qui nous fit le présent d’une de ses œuvres : notre église Saint-Germain l’Auxerrois.

Mais la restauration des vestiges de ce château qui avait subi les épreuves du temps, de destructions en défiguration, ne pouvait s’imaginer sans le soutien des Romainvillois.

C’est un rôle que seule une association pouvait tenir. Elle fut aussitôt créée sous le nom d’ « Association pour la sauvegarde du château de Romainville ». Monique en assura la présidence. La tâche allait être rude. Il fallait s’attendre à surmonter de nombreux obstacles : des indécisions, des promesses non tenues…Pour cela, il fallait une personne qui avait la ténacité. Monique possédait cette qualité.
Elle pouvait aussi compter sur ses amis Romainvillois : notre cher jardinier Raymond Mondet qui n’avait cessé d’ensemencer « ses terres » du château  et d’y soigner sa roseraie, Raymond Ruineau, Marcelin Kettenback, Paule Dupuis…Plus tard Zoë Barboff, directrice du Trianon, devenue présidente à la suite de Monique.

Notre association compta bientôt plusieurs centaines d’adhérents toujours prêts à répondre présent lorsqu’ils étaient sollicités pour appuyer une démarche, comme pour participer aux nombreuses initiatives culturelles organisées par l’association : expos, conférences, concerts, visites du patrimoine de la région.
En sauvegardant ce château notre association voulait aussi transmettre aux enfants ces pages d’histoire locale dont il avait été le témoin. Nous nous souvenons de cette belle brochure réalisée par plusieurs dizaines d’élèves, fiers de voir figurer leur nom sur la couverture et qui était l’aboutissement d’un travail de recherche qui les avait passionnés.

Après bien des déconvenues, nous allions reprendre espoir lorsqu’en 1998, Anne Bossoutrot, architecte du patrimoine, nous présenta un magnifique projet de réhabilitation : le bâtiment allait retrouver sa façade, son étonnant toit à la Mansart, ses hautes cheminées et dans le même temps devenir un lieu de rencontre, de culture.

Hélas des décideurs bien ignorants, avaient choisi pour lui une autre destinée…
Même si nous n’avons pu atteindre notre but, nous avons mis à l’ordre du jour le respect du patrimoine dans notre cité et de vigoureuses associations ont su prendre le relais, en premier lieu « l’association pour la défense du village de Romainville présidée par Julia Learmonth.

Notre association a fait sa part et Monique Clément, qui fut longtemps sa présidente, avec beaucoup d’abnégation et de courage, mérite bien la reconnaissance de nos concitoyens.

Guy Auzolles


lundi 19 août 2019

« Les mots creux », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Paris redevenait Paris avec ses barricades, les grèves de cheminots, les FFI au combat dans les rues, l préfecture de police aux mains de policiers résistants, les troupes nazies acculées…L’appel à l’insurrection, lancé le 18 août 1944 par le chef régional des FFI, le colonel Rol-Tanguy, redonnait à la ville son rang de capitale et à la France le droit de parler parmi les vainqueurs. En dépit des tergiversations de Londres, cette décision audacieuse était la bonne et la 2e DB de Leclerc, fonçant prêter main-forte en dépit des consignes, venait conforter les résistants et la population parisienne. Soixante-quinze ans plus tard, cet élan mérite d’être salué pour ce qu’il fut.

La liesse de la libération ne se comprendrait pas sans qu’on rappelle le poids de plomb et de sang des années qui se terminaient, les sordides collaborations qui avaient allié l’extrême droite et la majorité du patronat, les hommes de sac et de corde de la milice et les politiciens réactionnaires. Paris avait eu faim, Paris avait eu froid. Et mal. Fusillés, déportés, torturés…la liste était interminable. Mais l’esprit de résistance de ce peuple insurgé ne se nourrissait pas seulement de souffrance. Il puisait dans l’espérance des Jours heureux, d’une nouvelle ère de justice et d’égalité, de progrès social et de démocratie.

C’est ainsi qu’ils entendaient « embrasser l’avenir », pour rappeler la formule du président de la République, samedi, lors de la commémoration de la libération de Bormes-les Mimosas. Les mots d’Emmanuel Macron en paraissent plus dérisoires, alors qu’il y a plaidé pour une réforme des retraites qui met en cause le souffle social du Conseil National de la Résistance, qu’il brade les nationalisations qui unirent gaullistes et communistes, réduit les droits des chômeurs et refuse un accueil digne des immigrés, « et nos frères pourtant ». Des mots creux, des formules lessivées, des phrases trompeuses.

dimanche 18 août 2019

Fête de l'Humanité : diffusion du bon de soutien donnant droit à l'entrée pendant trois jour. Les communistes de Romainville présents sur le marché les 25 août, 1er et 8 septembre !



 Fête de l’Humanité : les communistes seront présents sur le marché, pour vous proposer la vignette les dimanches 25 août, 1er  et 8 septembre à partir de 10 h 30 !

C’est parce que nous estimons qu’il est plus urgent que jamais de parler, de dialoguer, de partager des idées et de belles émotions que les communistes soutiennent toutes les initiatives culturelles et festives qui se tiennent. La fête de l’Humanité en est une, de grande valeur. C’est en effet ensemble et dans le partage de moments de convivialité, des intelligences, des créations musicales et artistiques que nous serons plus forts pour infliger une défaite aux simplismes, aux obscurantismes, à la violence et à leurs penchants autoritaires et guerriers.
La fête de l’Humanité des 13, 14 et 15 septembre sera le moment de la rentrée pour se retrouver, faire front ensemble contre les mauvais coups que prépare le gouvernement Macron- Philippe, pour faire des élections municipales des 15 et 22 mars 2020, un moment de construction citoyenne pour l’égalité sociale et environnementale, pour reprendre Romainville aux promoteurs.

Faites avec nous, dans le respect de nos différences, que la fête de l’Humanité 2018, soit un acte de résistance, un moment de mobilisation festive de toutes celles et de tous ceux qui ne lâchent rien et préparent l’avenir. À dimanche sur le marché !


vendredi 16 août 2019

ô temps, suspends ton vol ! et vous, piétons propices, suspendez votre cours et de Madame la Maire, attendez le retour … Alfonse

ô temps, suspends ton vol !
et vous, piétons propices, suspendez votre cours
et de Madame la Maire, attendez le retour …
                         Alfonse                     

Nous publions ce texte q'un lecteur de notre blog nous a fait parvenir

« 31 mars – 30 juin » il semblerait que mesdames la Maire et son adjointe à la voirie aient perdu toute notion du temps qui passe…, à moins qu’elles ne se fichent comme de l’an quarante des problèmes de circulation et de pollution qui étreignent Romainville grâce à elles.

Faut-il rappeler qu’au premier trimestre de cette année 2019, elles se sont empressées d’obtempérer aux ordres des bétonneurs de la place Carnot, en neutralisant dans un sens la circulation sur le boulevard Barbusse, sans se préoccuper des conséquences prévisibles - qui se sont d’ailleurs immédiatement manifestées : le flux de voitures et de poids lourds sortant de l’autoroute vers Noisy-le-Sec, Montreuil, Rosny-sous-Bois, etc… n’a évidemment pas diminué, et n’a pas non plus manqué de transformer la rue Jean Jaurès en autoroute ni de battre des records d’embouteillage dans toutes les rues menant à la place Carnot !

Mais promis juré sur les panneaux accompagnant les panneaux de sens interdit, ça ne durera pas au-delà du 30 juin (sans préciser l’année …).

Malgré nos alertes répétées ici-même et nos demandes pour que les trottoirs fussent rendus aux piétons, nos édiles n’entendent rien, ne voient rien et ne disent rien. Mieux encore : pour se croire libres de tout engagement envers les Romainvillois, elles jettent au caniveau -il y est encore- le panneau fixant la limite du 30 juin (il suffisait d’y penser !), montrant ainsi la hauteur de leur mépris et de leur j’m’en foutisme.

Le temps bien entendu, suit son cours et n’a cure de suspendre son vol ; nous allons bon train vers la fin de l’été et les choses sont toujours en l’état, mais notre maire passe de bonnes vacances en Corse, l’esprit tranquille jusqu’au mois de mars : après elle, le déluge ….

Madame la Maire, une urgence s’impose :
rendez-nous nos trottoirs, laissez respirer Romainville,
quitte à déplaire un peu à vos chers bétonneurs !

« L’or bleu et l’or blanc », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Venise vacille, Marseille suffoque, Barcelone se braque…Le jackpot du tourisme menace la vie des villes. Les paquebots géants se succèdent, ici secouant la lagune, la intoxiquant les populations des fumées de leur carburant. L’impossibilité de se loger touche les populations populaires des cités étapes du grand tour du tourisme quand Airbnb rafle la mise et que des spéculateurs avides s’engouffrent dans cette manne.

L’avènement d’une ère du tourisme de masse – à ne pas confondre avec des vacances pour tous – ouvre le monde ou leur propre pays à des centaines de millions d’hommes et de femmes. Mais elle se conduit au pas cadencé du profit maximal, de gâchis monstrueux, d’une exploitation sans guère de limites de la nature et des populations d’accueil. Les voyages induits sont à l’origine de 8% de l’effet de serre at aux 250 paquebots qui sillonnent chaque jour la Méditerranée – un tiers du commerce mondial – s’ajoutent des dizaines de bateaux de croisière et leurs milliers de tonnes de déchets. L’ensemble des échanges internationaux doit être revisité à l’aune de la qualité de vie des populations et de l’environnement : le transport aérien, les circuits polluants du commerce amplifiés par les accords de libre-échange, la gestion des aménagements et des flux d’énergie.

Le tourisme d’avenir est durable et solidaire. Des régulations devront s’imposer aux majors de cette économie, si habiles à récupérer les aspirations à la nature pour de nouveaux projets, autrement ravageurs. Sait-on ce que coûte aux poissons des torrents le canyoning ou le canoë-Kayak, mesure-t-on les dégâts causés à la fragile faune de montagne par la course à l’or blanc ?

Des mouvements de révolte se font jour jusqu’au cœur des grandes villes. Pour qu’ils soient efficaces et généreux, ils ont besoin de la boussole de l’humain d’abord, de privilégier les communs, le respect des peuples et de leurs lieux de vie.

mercredi 14 août 2019

« Faire face », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



À l’heure où nous sommes, cinq cents personnes, hommes, femmes et enfants, sont toujours interdites de débarquer dans nos ports. Ce sont bien nos ports, qu’il s’agisse de ceux d’Italie, de France ou d’ailleurs. Les ports de l’Europe. Oh, il ne manque pas de ces belles âmes qui s’indignent et montrent du doigt ceux qui refusent cet accueil pour le refuser elles-mêmes en poussant des cris d’orfraie devant la montée des extrêmes droites et la dérive des droites.

Oui, les frontières sont de plus en plus poreuses entre les unes et les autres. Italie, Croatie, Pologne, dans plusieurs pays, dans des capitales comme Madrid, on se parle sans complexe, on négocie sans vergogne pour de nouvelles coalitions de plus en plus xénophobes, réactionnaires, se réclamant du peuple pour mieux tromper les peuples. La France n’est pas à l’écart. On ne parle pas seulement ici de la façon dont une personnalité comme Marion Maréchal est choyée par trop de médias, comment des idéologues comme Zemmour ou Patrick Buisson font l’objet d’une promotion éhontée. On parle aussi, autrement, de la façon dont le champ politique et démocratique a été « nettoyé » pour le laisser libre au déploiement du Rassemblement national et à la machine politique du président de la République.

Le calcul politicien est dangereux et mensonger. Car la politique de la France, de la France dans l’Europe, la politique de l’Europe sont grosses de ces dérives. Les ports fermés à la détresse alimentent les replis identitaires. Les inégalités fiscales et sociales, le déni généralisé de démocratie et de transparence génèrent les frustrations et les colères des peuples, redoublées quand des accords, comme ceux du Ceta et du Mercosur, inquiètent à juste titre des secteurs entiers. États-Unis, Brésil, Europe, Russie…le monde est entré dans une période de tension extrême sous la menace d’une véritable régression de civilisation. Il n’y a pas d’accommodements possibles, ni de calculs politiciens. La France peut faire face si elle renoue avec une vraie politique de justice, de progrès et d’accueil. Est-il besoin de dire que nous en sommes très loin ?

mardi 13 août 2019

« Cerveaux », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Aucune révolution technique, malgré les immenses potentiels qu’elle libère, n’a jamais immunisé l’humanité contre sa propre aliénation et celle de la nature. Ainsi la révolution industrielle a –t – elle   ouvert une ère de prospérité et de progrès technique sans précédent. Mais, sous le règne du capital, cela s’est accompli au prix d’une polarisation extrême des richesses et d’une déshumanisation du travail. Et, comme le confirme le dernier rapport du Giec, au prix d’un réchauffement du climat dû à l’intensification non maîtrisée des activités humaines.

La révolution numérique en cours n’échappe pas à la règle. Le progrès technologique est en train de bouleverser radicalement le monde dans lequel nous vivons – le travail, les loisirs, les rapports humains eux-mêmes se redéfinissent –, mais nous ne sommes toujours pas collectivement maîtres de ses usages. Sous l’empire des Google, Facebook ou Amazon, c’est encore l’exigence du profit qui oriente, guide, sélectionne les emplois, les productions, et cherche à conditionner jusqu’à nos comportements. La métaphore du « temps de cerveau disponible » transformé en marchandise n’a jamais été aussi vivante, s’agissant de la surconsommation de « contenus » numériques dont les grandes firmes nous gavent presque chaque minute sur Internet. Or, cela aussi a un prix. Derrière les plateformes et leur flux d’images virtuelles, c’est une économie tout ce qu’il y a de plus matériel qui consomme, épuise, exploite. Les humains – la lutte des Deliveroo le souligne – mais aussi la nature, avec les énormes dépenses d’énergie générées par l’essor des vidéos en ligne.

Pourtant, « le numérique peut se révéler un atout pour le climat », pointe l’auteur d’un rapport sur le sujet, mais il va falloir choisir « que privilégier » dans l’usage des ressources : les buts commerciaux ou l’intérêt général. L’enjeu est immense. Il est politique. C’est, écrivait Karl Marx en 1858, avec le capitalisme que la nature a été réduite à « une pure affaire d’utilité », « soit comme objet de consommation, soit comme moyen de production ». Tant de cerveaux sont disponibles aujourd’hui pour penser d’autres rapports entre nature, production et consommation.

lundi 12 août 2019

« Remugles », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



« Je demande aux italiens de me donner les pleins pouvoirs ». » Mateo Salvini a lancé un véritable coup de force contre la démocratie italienne. Le chef de la Ligue vient de briser l’attelage baroque que constituait son gouvernement en alliance avec le Mouvement 5 étoiles, qu’il a progressivement étouffé en dix-sept mois d’alliance, au point de le réduire au second rang lors des élections européennes. Dès les premiers pas de la majorité, le chef de l’extrême droite a alimenté la xénophobie et fait des migrants un péril qui menace la péninsule. Il les a placés au cœur des controverses, étouffant au passage les velléités de politique sociale de ses alliés, entravés par leurs choix populistes. Aujourd’hui désignés comme des « boulets aux pieds », les 5 étoiles qui lui ont servi de marchepied peuvent bien se désoler, il est déjà tard, bien tard.

Désormais, le ministre de l’Intérieur, veut tout, tout de suite et tout seul. Son dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement dont il est membre ne l’emportera sans doute pas. Mais, en réclamant des élections législatives anticipées, il se pose en recours face aux autres forces qu’il va contraindre à se regrouper et fait, plus que jamais, tourner autour de lui le débat italien.

Dans un pays qui n’a pas vraiment expurgé le souvenir du fascisme, il convoque ouvertement le souvenir de Mussolini en prônant le retour « à l’ordre, aux règles et à la discipline ». Les politiques libérales font surgir en Europe de nouveaux monstres qui cultivent de vieilles recettes sur des terreaux nouveaux. Les agiter comme des épouvantails à la façon d’Emmanuel Macron ne conduit qu’à les fortifier. Seul l’engagement de politiques de progrès social, de politiques d’égalité et de fraternité peut entraver leur marche, sur Rome…ou sur Paris.

dimanche 11 août 2019

« Le parti de l’ordre » (Patrick Le Hyaric)


Le parti de l’ordre agit. L’insupportable drame dont le jeune Steve Caniço est la victime n’est-il pas le révélateur de l’orientation et de ce qu’est devenue l’activité de la police ? Les « posts » sur les réseaux sociaux de gendarmes et de policiers se réjouissant de la mort du jeune Nantais, ou les blagues à son propos disent quelque chose de l’inquiétante ambiance régnant au sein de cette institution censée être républicaine et protéger les citoyens. La longue liste des actes violents anti-quartiers populaires et anti-jeunes, anti-fête et anti-mouvements sociaux ne font que creuser un fossé déjà bien large entre les populations et sa police. Que l’on songe à cette scène où des CRS casqués et armés mettent des jeunes à genoux les mains sur la tête dans la cour de leur école, à Théo à l’anus déchiré, à Adama Traoré mort à la suite d’un placage ventral, ou encore à Zineb Rédouane dont le seul délit était de se trouver à sa fenêtre.
Et, depuis le début du mouvement des gilets jaunes, la nature des armes utilisées et les chiffres des actes violents sont aussi accablant, qu’effrayant : 19 000 tirs de LBD, 5400 tirs de grenades de désencerclement, 1400 tirs de grenades GLI-F4. On recense deux morts, 24 éborgnés, 5 mains arrachées, 315 blessures à la tête. A la fin du mois de mai, 2500 gilets jaunes avaient été blessés. De l’aveu du ministère de l’Intérieur lui-même, 560 signalements ont été déposés à la police des polices (IGPN). Aucun policier n’a été suspendu. Au contraire une partie d’entre eux a été décorée. L’impunité d’un côté, par contre 2000 condamnations ont été prononcées contre des gilets jaunes dont plus de 40% à de la prison ferme. Le système politico-médiatique dominant a fait croire tout cet hiver que les classes populaires qui manifestaient comme les ouvriers qui défendent leur outil de travail étaient violentes. Des ministres sont allée jusqu’à inventer l’attaque d’un hôpital parisien au lieu de répondre à la misère des services d’urgence.
C’est le même qualificatif qui est utilisé à propos des paysans qui, en état de légitime défense, depuis quelques jours dressent des murs de briques devant quelques permanences de députés godillots de la majorité ayant voté le traité avec le Canada, destructeur de leur travail et de leur vie. Un vote au parlement a sa part de violences cachées. Mais le pouvoir nie les violences policières. Mieux, la police est le seul corps social doté de sa propre police qui dispose du droit de se doter « du droit » qu’il souhaite notamment celui du pouvoir de blanchiment de toutes exactions. C’est comme si, désormais on imposait une vision du monde dans lequel il faudrait cibler, réprimer, voir éliminer « les indésirables » pendant que M. Benalla court toujours au vu et au su de tous et qu’un ministre démissionné pour ne pas pourrir l’été macronien, se croyant blanchi, quémande son retour au gouvernement.
Cette vision du monde ressemble furieusement à celle de l’extrême droite. Le pouvoir prétend la combattre en l’imitant. Le mensonge est érigé en mode de gouvernement. On l’a encore vu il y a quelques jours à propos des calculs chiffrés visant à démontrer que la prochaine « contre-réforme « des retraites améliorerait le sort des pensionnés à partir de chiffres bidonnés. De même, les vidéos montrant les violences policières sont toujours niées par les responsables au pouvoir. La parole officielle est soutenue par une intense déferlante médiatique justifiant l’action de la police au nom de la lutte contre « les violences », au nom de « l’ordre ». Cette artillerie communicative se substitue au devoir d’information. Cela ne peut que discréditer ses auteurs et avec eux la politique et leur fonction de représentation. Au-delà, c’est L’Etat lui-même qui est affaibli. Peut-être y a-t-il une cohérence à tout ceci ! La défense des intérêts des plus fortunés, l’extension continue du domaine de la propriété privée et de la marchandisation, au détriment du bien commun a besoin d’un Etat affaibli et de la répression policière.

vendredi 9 août 2019

« Une terre pour l’humanité », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Le constat du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat fait frémir. Sans une gestion durable des sols, le réchauffement climatique s’accélérera, amplifiant les désertifications, et l’alimentation de l’humanité sera menacée. La déforestation, la dégradation des sols jusqu’à l’épuisement, le gaspillage de l’eau, l’usage massif des pesticides et les choix de l’agro-industrie génèrent de lourds dégâts. Le mode de production et de consommation nous précipite dans une impasse.

« L’humanité épuise la terre », titre doctement le journal le Monde de vendredi. « L’humanité » ? Comme si les habitants des favelas de Rio avaient une responsabilité dans le déboisement de l’Amazonie, comme si les choix de remplacer les cultures traditionnelles par l’huile de palme ou la monoculture du soja émanaient des salariés indonésiens ou américains, comme si la dévolution de champs pour fabriquer des agro-carburants était la décision des habitants de Saint-Denis ou de Sens ! Ce qui épuise la terre, c’est la course forcenée au profit, les court-termisme des multinationales, une mondialisation qui exacerbe les concurrences et les gâchis. Le capitalisme et son « talon de fer », comme l’écrivait Jack London.

L’enjeu pour que la planète reste vivable est bien de battre en brèche les logiques économiques dominantes, par exemple celles qui codifient les accords de libre-échange qui privilégient les productions à bas coûts, les exploitations géantes, les transports polluants et la généralisation de la malbouffe. Il s’agit de tout autre chose que de manger un peu moins de bœuf ou de magret de canard ! le défi consiste, ni plus ni moins, à donner un nouveau cours au développement de l’humanité et de le construire obstinément en favorisant l’essor d’une agriculture à taille humaine, basculant vers des productions écologiquement maîtrisées, dans une économie émancipée des gaspillages, des énergies carbonées et des concurrences généralisées. Bel horizon !

jeudi 8 août 2019

« Imperator matamore », l’éditorial de Christophe Deroubaix dans l’Humanité de ce jour !



Un jour, il veut renvoyer des élues du Congrès des États-Unis « chez elles ». Le lendemain, il mobilise une technologie des années 1930 (« rats », « vermines ») pour évoquer la situation d’une ville majoritairement habitée par des Africains-Américains.

Un jour, il relance une guerre commerciale qui vire à l’affrontement économique global avec la Chine, plaçant la planète au bord du gouffre financier. Le lendemain, il déploie de nouveaux trésors d’ingérence – «  tous les outils adaptés » – pour déstabiliser le pays et aider au renversement du gouvernement d’un État souverain, en l’occurrence le Venezuela.

Donald Trump ne gâche jamais un jour pour distiller son venin nationaliste et xénophobe et tenter d’imposer la « lex americana ». Cette posture d’imperator place son pays et le monde dans des situations d’extrême tension. Le principal péril mondial s’épelle en cinq lettres.

Ce volontarisme viriliste, dont les dégâts sont bien réels, ne doit pas nous aveugler pour autant : en fait Donald Trump subit plus le cours du monde qu’il ne le dicte. S’il marque parfois des points (« accord migratoire » avec le Mexique et le Guatemala, baisse des taux de la Réserve fédérale), ses tentatives de restauration d’un statut d’hyperpuissance – politique, économique et géostratégique – se soldent le plus souvent par des échecs. Le déficit commercial états-unien se creuse. L’Alena (accord de libre-échange nord-américain) a été renégocié à l’identique. Kim Jong-un dispose toujours de ses fusées nucléaires. Matamore Trump prétend avoir remporté ses parties. Il n’a fait qu’habiller de verve son impuissance à vraiment régenter le monde.

Ce qui se trame actuellement autour du Venezuela dit quelque chose de cette hégémonie contrariée et contestée. Washington n’en est pas à sa première tentative, mais, malgré les difficultés et faiblesses du pouvoir de Nicolas Maduro, Caracas 2019 n’est manifestement pas Santiago 1973.

mercredi 7 août 2019

« L’économie en armes », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



L’escalade se poursuit, tweet après tweet, sanctions après sanctions. Donald Trump a lancé une guerre économique qui ajoute, désormais, aux fronts commerciaux des conflits monétaires. Le président américain vise d’abord la Chine et son ascension. La puissance asiatique n’est plus un pays dont la main – d’œuvre à bas coût pouvait être mise en coupe réglée. Elle est devenue une puissance ambitieuse et non un simple objet de la mondialisation. La Maison-Blanche s’est lancée dans un jeu dangereux pour faire plier Pékin, la soumettre aux règles de « l’Amérique d’abord », avant d’intensifier ses pressions sur l’Europe.

Le monde est confronté à tout autre chose qu’aux seules foucades d’un président lunatique ou à ses efforts pour conserver l’électorat de le « ceinture rouillée » qui décidera sans doute de la prochaine présidentielle. Une stratégie impériale, impérialiste est à l’œuvre, qui ambitionne une domination mondiale restaurée.

L’addition peut en être lourde. La Chine en paierait le prix mais sa croissance entravée affecterait toutes les économies mondiales. L’enchaînement des représailles menace aussi les États-Unis, dont les bons du Trésor sont massivement détenus par des fonds chinois. Les secousses peuvent mettre à bas le système financier international, si fragile et bâti sur des bulles encore plus considérables que celles qui avaient conduit au krach de 2008. Qui peut croire que les emplois français en sortiraient indemnes ?

La montée des périls se traduit aussi par des menaces guerrières, comme celles d’installer des missiles américains à moyenne portée à proximité de la mer de Chine. Danger ! Alors que le traité international sur les forces nucléaires intermédiaires vient d’être déchiré par Washington. Les tensions croissantes à Hong Kong ne sont pas sans rapport avec ce climat.

Les roulements de biceps peuvent mal finir. Pendant ce temps-là, Paris se tait et Bruxelles tremble. En économie, la guerre fait toujours des morts.

mardi 6 août 2019

Etats-Unis : El Paso est la conséquence du racisme et de la xénophobie attisés constamment par Donald Trump



Donald Trump préfère voir dans les tueries d'El Paso (Texas), Dayton (Ohio) et Gilroy (Californie) des manifestations de « maladie mentale » alors que les motivations racistes et xénophobes de l'assassin de 29 personnes dans un supermarché d'El Paso sont, comme à Pittsburg l'an dernier, parfaitement connues et sans équivoque.

Ces massacres sont le résultat des mots de haine viscérale distillés quotidiennement par Donald Trump qui s'est fait le porte-voix des suprémacistes du KKK au plus haut niveau de l’Administration et des institutions américaines. Les « incidents de haine et violence raciales », dénombrés à 567 dans l'année qui a suivi l'élection de Donald Trump, sont en constantes augmentation aux Etats-Unis depuis 2016.

Depuis janvier dernier, ce sont 249 tueries de masse qui ont eu lieu, plus de 8 600 personnes tuées par armes à feu et plus de 17 000 autres blessées. Si le président Trump évoque aujourd'hui un possible, et très relatif, « encadrement » du 2e Amendement de la Constitution c'est d'abord sous le coup de l'émotion générale suscitée dans le pays par ces trois tragédies survenues en 5 jours. Mais c'est aussi grâce à la mobilisation incessante et massive de centaines de milliers d'Américain-e-s, le plus souvent jeunes et étudiants, depuis 2 ans contre la libre circulation des armes à feu.

Voici même D. Trump contraint de condamner publiquement « le racisme, la haine et la bigoterie » et le « suprémacisme » mais en rejetant la responsabilité de la diffusion de ces fléaux sur les médias, internet, les jeux vidéos et les réseaux sociaux.

En fait, D. Trump entend couper l'herbe sous le pied à tous ses détracteurs avec ses déclarations car dans le même temps, les seules restrictions du port d'arme qu'il envisage sont d'ordre médical (ce qui existe déjà dans plusieurs Etats), et qu'en outre il ne se prive pas d'insister sur Twitter sur la prétendue « urgence » d'une réforme des lois d'immigration continuant de jeter sur les immigrés le blâme des maux économiques et sociaux de son pays.

Le PCF se range du côté des victimes et de leurs familles et amis, et de toutes celles et ceux qui mènent un long combat contre le port d'arme, les discriminations, le racisme institutionnalisé aux Etats-Unis et les réseaux d'extrême droite qui bénéficient comme jamais d'appuis et de relais à Washington.


Disparition de notre camarade Robert Lejeune !


Hier, nous avons appris la disparition de notre camarade Robert Lejeune.  Robert a travaillé de longues années à la TIRU. Militant de la CGT, il a aussi été le responsable de la Section Parti communiste des Romainville. Robert Lejeune avait emménagé à la Cité des Mares en 1955. Il y résidera jusqu’au milieu des années 1990. 

Ces dernières années. Robert s’était investi, dans une cause qui lui tenait à cœur, la solidarité avec l’Afrique. C’est ce qui l’a conduit à militer à l’Association Française pour l’Amitié avec les Peuples d’Afrique (AFASPA). 

Les communistes de Romainville et leurs élu-e-s, tiennent à présenter à ses enfants, ses petits-enfants et arrières petits-enfants leurs plus sincères condoléances et les assurent de toute leur affection. Robert sera incinéré à Villetaneuse. À Romainville, ce sera à l’ancien cimetière, rue Paul de Kock, LE JEUDI 8 AOÛT À 15 HEURES.

« Carcans », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Trois quarts de siècle après Hiroshima que l’on commémore aujourd’hui et Nagasaki qui suivit, on pouvait penser que le docteur Folamour du film de Kubrick ne sortirait plus des ciné-clubs ou des « trop rares) rediffusions télé. C’était optimiste. On compte toujours dans le monde, essentiellement réparties entre les Etats-Unis et la Russie, quelque 14 000 têtes nucléaires stratégiques, c’est – à – dire à longue portée. La France, le Royaume-Uni, la Chine, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord maîtrisent désormais la bombe. Israël et l’Afrique du Sud auraient procédé à des essais secrets et l’Iran pourrait reprendre son programme si la tension actuelle avec les États-Unis et le Royaume-Uni ne baisse pas. Les arsenaux existants ont toujours le pouvoir de faire de la planète un tas de cendres.

La dénonciation par les États-Unis, dans une partie de poker menteur avec la Russie, du traité de 1987 interdisant les forces nucléaires de portée intermédiaire vient réduire à rien des décennies où la raison et les peuples avaient semblé l’emporter. Les missiles stratégiques impliquent un équilibre de la terreur. Le premier qui prendrait l’initiative d’une frappe serait assuré d’une frappe en retour. Les missiles intermédiaires, d’une portée comprise entre 500 et 5500 kilomètres avaient été déployés en Europe à partir de 1976 SS 20 soviétiques et Pershing américains. Ils ouvrent à l’emploi de l’arme nucléaire sur des terrains d’opération, en théorie, limités. 

Qui peut dire aujourd’hui, au vu de l’état du monde, que pas un pays n’oserait y recourir ? La menace ultime est de retour, d’autant plus que le traité Start III limitant les armements stratégiques expire en 2021 et que les États-Unis, aujourd’hui, considèrent ces traités comme des carcans qui ne sont pas de leur intérêt. La France, par le canal du ministère des Affaires étrangères, a regretté hier qu’une solution n’ait pu être trouvée pour garantir le traité. On n’a rien entendu, curieusement, quand, en février dernier, le commandement intégré de l’Otan dont elle fait partie, a anticipé la décision américaine.

lundi 5 août 2019

Disparition de Steve Maia Caniço: Une exigence de justice et de vérité (PCF)


Une nouvelle fois, nos pensées vont avant tout à la famille de Steve, à ses proches.Nous adressons toute notre solidarité avec celles et ceux qui se sont mobilisés à Nantes et dans tout le pays depuis plusieurs semaines : Personne ne devrait perdre la vie un soir de fête de la musique.
S'il reste beaucoup de zones d'ombres sur ce qui s'est passé ce soir-là, la responsabilité du gouvernement est aujourd'hui engagée alors qu'Edouard Philippe et Christophe Castaner relayent le rapport de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) qui n'établit pas «de lien entre l'intervention de la police et la disparition de Steve ».

Pourtant, ce rapport est contredit par des vidéos accablantes, par de nombreux témoins présents sur place ou encore par les équipes de secouristes.

Nous sommes pleinement mobilisés afin que l'exigence de vérité permette de faire toute la lumière sur ce drame pour obtenir la justice.

Le pouvoir Macron doit répondre de sa politique de maintien de l'ordre contestée depuis plusieurs mois. C'est le gouvernement Philippe et son ministre de l'intérieur Christophe Castaner qui fixe
aux forces de police le cadre et les objectifs de chaque opération de maintien de l'ordre et surtout c'est lui qui définit par l'ensemble de sa politique les conditions dans lesquelles sont amenées à intervenir les forces de police.

Ce Samedi 3 Aout, les incidents qui ont émaillé la manifestation nantaise contre les violences policières, interdite par la préfecture, témoigne de ce que cette politique de maintien de l'ordre est brutale et violente mais aussi inopérante puisqu'elle n'évite ni les violences ni les dégradations.

Le PCF invite à rester mobilisés pacifiquement pour obtenir que le gouvernement rende des comptes sur cette soirée tragique du 21 Juin qui a conduit à la disparition de Steve Maia Caniço et obtenir un changement de la politique de maintien de l'ordre garantissant la liberté de manifester.



Turquie/Syrie : Stopper la criminelle offensive de la Turquie contre les Kurdes de Syrie


Le dictateur Recep Tayyep Erdogan a annoncé l'imminence d'une troisième offensive dans le nord de la Syrie et à l'est de l'Euphrate. L'élimination des Kurdes qui ont été la force principale dans la lutte contre l'organisation de l'Etat Islamique est au coeur de la politique syrienne de la Turquie. Après une première incursion en 2016 et l'annexion du canton d'Afrin en 2018 avec ses supplétifs djihadistes, Ankara fait pression sur Washington et Moscou pour obtenir leur assentiment dans une nouvelle phase d'annexion et de criminel nettoyage ethnique.

Cela fait des mois que R.T. Erdogan trépigne d'impatience pour anéantir le Rojava syrien pacifique et progressiste. Ce sera aussi pour lui l'occasion, de libérer les milliers de prisonniers islamistes que détiennent les autorités kurdes.

Le PCF condamne cette nouvelle menace d'agression turque contre les Kurdes qui incarnent l'une des rares forces démocratiques de la région. Elle constituerait un foyer de guerre supplémentaire permettant à l'organisation de l'Etat Islamique de reconstituer ses forces et déstabiliserait encore davantage un Moyen-Orient meurtri.

La France, engagée sur le terrain, va-t-elle encore plier devant la tyrannie de R.T. Erdogan ?

Paris et l'Union européenne qui ont un devoir moral à l'égard des Kurdes doivent d'urgence sanctionner la politique de R.T. Erdogan, multiplier les initiatives diplomatiques et saisir le Conseil de Sécurité de l'ONU afin d'empêcher l'irréparable barbarie de se reproduire.

Le PCF appelle à une protection internationale des Kurdes de Syrie et leur exprime sa solidarité totale.



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