LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 30 novembre 2017

Charges transférées à la Métropole du Grand Paris ; " Intervention de Brigitte MORANNE "


INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 29/11/2017

GROUPE «  FRONT DE GAUCHE-ROMAINVILLE ENSEMBLE »

Approbation du rapport d’évaluation des charges transférées à la Métropole du Grand Paris 2017

Dès 2014, notre groupe avait exprimé les dangers de la réforme territoriale et de la création du Grand Paris.
Un projet conçu dans l’idée de réduction des dotations financières aux collectivités et qui représente une réduction considérable de l’action publique au service des habitants.
Une réforme adoptée au pas de charge sans débat, ni concertation.

Il y a 3 ans, notre groupe, ici même, avait proposé d’organiser un grand débat public avec la population argumentant le fait que cette réforme remettait en cause le socle républicain et que cela ne pouvait se faire dans le dos des citoyens.
La réponse avait été un refus de votre part.


Aujourd’hui notre position n’a pas changé. Nous sommes opposés à la disparition des départements et à la création de la métropole telle qu’elle est envisagée avec pour conséquences  un éloignement des pouvoirs de décisions pour les habitants ainsi qu’un renforcement des inégalités. Tout cela dans un flou artistique puisque certaines compétences comme la protection et mise en valeur de l’environnement seront transférées dans leur intégrité de droit et d’autres compétences comme le développement économique, social et culturel, l’aménagement métropolitain et la politique de l’habitat sont soumises à la définition de l’intérêt métropolitain. Par conséquent, nous voterons contre le rapport d’évaluation des charges transférées vers le grand Paris.

Conseil municipal : " Intervention de Brigitte MORANNE sur le contrat local de santé "



INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 29/11/2017
GROUPE « FRONT DE GAUCHE-ROMAINVILLE ENSEMBLE »

Convention pluriannuelle concernant le pilotage et la coordination du Contrat local de Santé.

Introduit par la loi « Hôpital Patients Santé et Territoires », les contrats locaux de Santé sont des outils de contractualisation entre les agences régionales de santé et les collectivités territoriales. Le contrat local de santé doit permettre de mettre en œuvre des actions au plus près des populations portant sur la promotion de la santé, la prévention, les politiques de soins et l’accompagnement médico-social. Un programme d’actions pluriannuel qui est censé prendre aussi en compte les autres facteurs ayant une incidence sur la santé et la vie des populations : Logement, Environnement, Education, Relations sociales et Travail. Les communes doivent donc élaborer un plan d’actions pluriannuel en déterminant des axes stratégiques qui se déclineront sous forme de fiches action. Par exemple :  promouvoir le bien vieillir peut être un axe stratégique et lutter contre l’isolement une fiche action.

En France, entre 2008 et fin juin 2015 près de 260 contrats locaux de santé ont été conclus ; Les territoires qui ont pu conclure des contrats locaux de santé s’inscrivent majoritairement dans un double contexte :
-Une population fragile du fait de son vieillissement ou de précarisation.
-Une accessibilité aux soins qui s’avère de plus en plus complexe.
A partir de leur expérience, un bilan a pu être établi. Quelles sont les plus value et les limites d’un contrat local de santé ?

Ses plu values :
D’après les animateurs des CLS, les plus value, apportées par ces contrats sont :
-Un dispositif qui permet d’apporter une réponse aux problématiques d’accès aux soins.
-Un dispositif de valorisation d’actions existantes et contribuant à renforcer la visibilité de l’offre
-Un dispositif fédérateur
-un espace de concertation partagée.

Ses limites,
Les porteurs de contrat locaux de santé ont rappelé les limites de l’exercice et du dispositif. L’essentiel des difficultés rencontrées par les territoires porte sur :
-L’ingénierie du projet
-Le pilotage du contrat local de santé.
Si les modalités méthodologiques d’élaboration du diagnostic préalable sont clairement définies par les Agences Régionales de Santé (ARS) et la fédération des observatoires régionaux de santé, il n’en va pas de même pour l’ensemble du processus d’élaboration des CLS.
Le manque de cadrage méthodologique notamment sur les modalités d’implication des acteurs est au cœur des difficultés rencontrées par les collectivités territoriales et leurs partenaires dans l’élaboration d’un contrat local de santé. C’est la raison pour laquelle l’ARS IDF , depuis a mis à disposition des animateurs un KIT méthodologique. A l’inverse,  des notes de cadrage trop précises de certains contrats locaux de santé n’ont pu laisser que de très faibles marges de manœuvre à des territoires pour définir de manière partagée leurs priorités, leurs ambitions.
Sur le pilotage, les animateurs de CLS ont également pu souligner des difficultés dans le pilotage d’un projet partenarial. Les difficultés portent avant tout sur la répartition des rôles entre les différents partenaires (ARS-Villes) et celle des tâches entre les animateurs.

Notre ville s’est donc  engagée dans cette démarche, il y a un an pour la période 2017-2019. Aujourd’hui et depuis le recrutement du coordinateur, l’étape du diagnostic local de santé est en cours. Viendra ensuite la définition des objectifs et des axes stratégiques afin de déterminer des actions. Le CLS doit tenir compte des priorités du plan régional de santé, mais il peut aussi se construire sur de démarches participatives locales, non seulement, avec des acteurs de santé locaux mais aussi avec la population.
Certaines villes ont mis en place une instance de concertation plus large autour de l’animateur territorial. Quelle méthode et dispositifs seront mis en place pour animer le CLS sur notre commune ? Nous souhaitons être informés de l’avancée de ce projet, des axes stratégiques et des actions menées auprès des populations. Nous considérons que l’élaboration du CLS nécessite de mettre en œuvre une démarche de communication à destination de la population.

Notre groupe approuve l’ensemble de ce dossier même si nous estimons qu’il représente un fort investissement en temps pour répondre aux demandes de l’ARS en contrepartie d’un levier financier s’élevant à 60 000 euros soit 47% du coût financier de la mise en place du projet.
Et enfin pour conclure, les contrats locaux de santé sont censés réduire les inégalités de territoire dans l’accès aux soins, à ce propos, notre inquiétude est grande face au projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018.

Il représente pour notre société, un vrai changement. Au-delà des mesures prises : augmentation de 2 euros du forfait hospitalier, saignée de 4,2 milliards du budget maladie, c’est la Sécurité sociale de 1945, ses valeurs de solidarité et d’universalité, sa cotisation sociale qui sont remises en cause.
Le gouvernement veut non seulement imposer la continuité dans la politique d’austérité budgétaire, mais mettre un terme à la sécurité sociale en utilisant les PLFSS.

A cela, s’ajoute la disparition envisagée des départements, qui aura de graves conséquences en Seine Saint Denis sur le maintien des  PMI, des centres de planning familial, des centres de dépistage, des crèches ou sur le financement des aides sociales.

Toutes ces mesures représentent un danger considérable pour la promotion de la santé et portent un coup fatal à l’accès aux soins pour tous.

Réponses de Salah HAMOURI aux questions de l'Humanité !


« Vous êtes notre espoir et les porte-voix de notre résistance »
Salah HAMOURI, avocat franco-palestinien, est embastillé par Israël depuis 100 jours, en vertu d’un ordre de détention administrative. L’Humanité a pu lui faire parvenir des questions par l’intermédiaire de son avocat. (Entretien réalisé par Pierre Barbancey)
Parvenez-vous à garder le moral ?
SALAH HAMOURI : Cela fait longtemps qu’il ne m’a pas semblé aussi difficile de répondre à cette question. Me  retrouver pour la quatrième fois incarcéré et cela après cinq ans et demi de liberté…cinq ans et demi pendant lesquels j’ai bâti ma vie d’adulte, et une famille dont je suis privé  depuis janvier 2016 et encore plus aujourd’hui. J’ai entrepris un nouveau cursus universitaire et je suis devenu avocat trois jours avant mon arrestation. J’ai, malgré tout, un bon moral. Il existe une grande solidarité entre les détenus. Je reçois de temps en temps, via mes avocats, des nouvelles du monde extérieur.
Çà a été particulièrement difficile pour moi de me retrouver face à ces jeunes de 14-15 ans, emprisonnés comme moi, vêtus de l’uniforme marron glauque des prisons israéliennes, les pieds et les mains liées, conduits par les gardiens.
Lors d’un transfert à la prison de Ramleh, j’ai été très touché de voir que les prisonniers sont mis dans six cages qu’aucun être humain ne devrait jamais connaître. Dans une de ces cages, j’ai vite reconnu un prisonnier avec qui j’ai vécu cinq ans, il se nomme Walid Dakka. Il s’est approché de moi. Depuis notre dernière rencontre, ses cheveux ont blanchi, ses rides se sont multipliées, ses cernes traduisent une grande fatigue. Il a crié en me voyant : « Le Français ! Qu’est-ce que tu fais là, pourquoi ils t’ont remis en prison ? » À ce moment, la carte de la Palestine s’est dessinée dans mon esprit, j’ai pensé à toutes les souffrances que subit mon peuple. Ces arrestations sont des moyens de pression que l’occupation utilise pour nous chasser de notre terre et également pour tenter de détruire nos vies personnelles et sociales. Toutes ces relations que nous bâtissons sont un moyen pour tenir debout face à l’occupant. Le but de cette occupation est clairement de vider la Palestine de ses habitants, et tout particulièrement de Jérusalem-Est.

Comment se passent vos conditions de détention ? Comment êtes-vous traité ?
Salah HAMOURI : Je suis dans la prison de Néguev, avec 2400 autres prisonniers. Un grand nombre d’entre eux sont privés de liberté depuis plus de dix ans. Il y a plus de 300 détenus administratifs dans cette prison. Nous avons le droit de faire rentrer des vêtements et des livres 4 fois par an, ce qui n’est pas suffisant. Nous n’avons pas accès à la presser écrite arabe, nous n’avons qu’une chaîne télé d’information, les autres chaînes sont uniquement des divertissements en hébreu. L’administration de la prison met en place une politique « douce » de torture : la torture psychologique afin de briser les Palestiniens. Cette torture « douce » est beaucoup plus ravageuse que la torture physique. Nous avons certes assez de nourriture et le droit de sortir dans la cour quotidiennement, mais ce n’est pas de cela que nous avons besoin. Nous avons besoin que cesse cette torture psychologique qui est utilisée pour tenter de nous briser et de nous convaincre que notre combat est vain. C’est pour cette raison qu’ils nous empêchent de recevoir assez de livres et d’avoir accès à l’information de la région. Le fait de n’avoir qu’une seule visite familiale par mois est également un moyen de torture d’autant plus que celle-ci s’effectue derrière une vitre. Nous n’avons pas le droit de prendre nos proches dans nos bras. Les familles de prisonniers souffrent aussi beaucoup de notre emprisonnement, d’abord, par notre absence, mais également parce que la prison est très éloignée dans le désert. Chaque visite est une véritable épreuve pour eux. Certains prisonniers sont même privés de visites.

Quels sont vos contacts avec le consulat de France ?
Salah HAMOURI : j’ai reçu la visite du consul et du vice-consul de Jérusalem quand j’étais détenu au centre d’interrogatoire Al Moskobieh, Jérusalem. À chaque audience, un représentant du consulat a été présent et j’ai également reçu la visite du consul général de Tel-Aviv dans la prison du Néguev. Sa première demande de visite avait été refusée quelques jours avant. J’ai appris que les élus français qui souhaitaient me rencontrer ne l’ont pas pu. Lors de ma précédente incarcération, je refusais régulièrement des visites du consul ainsi que d’élus français. C’est scandaleux que la diplomatie française se fasse ainsi mépriser par l’occupant et ne tape pas du poing sur la table afin de permettre à l’un de ses citoyens emprisonnés de recevoir des visites d’élus, de recevoir son courrier et d’être bien évidemment libéré au plus vite.

Comment jugez-vous le silence des plus hautes autorités françaises ?
Salah HAMOURI : On l’a bien vu, lors de ma précédente incarcération, que le silence des autorités françaises ne peut être brisé que grâce à votre solidarité. Ce silence, qui pèse aujourd’hui, est sûrement dû au fait qu’une pression de la force occupante et de ses soutiens est mise sur l’État français qui amène le président à na pas parler de ma situation. Il faut que la France soit courageuse et qu’elle brise ce silence pour me défendre et se défendre elle-même contre cette subordination. Il est temps que la France soit de retour et soutienne les peuples sous occupation et sous la domination des forces impérialistes. La France doit me considérer comme n’importe quel autre citoyen français et faire respecter fermement mes droits d’autant que plus l’État israélien,  me prive de mes droits les plus élémentaires avec cette détention administrative. La France ne doit pas se soumettre aux pressions américaines, israéliennes, ni aux amis de Netanyahou. Elle doit prendre une position claire pour défendre les droits des Français partout dans le monde.

Est-ce que la campagne lancée en France est importante pour vous ?
Salah HAMOURI :’Enormément ! Elle me touche et elle touche également tous mes camarades. Nous vous envoyons nos sincères salutations et tous nos remerciements. Quand j’ai appris que, malgré la toute première décision du tribunal (libération conditionnelle), je n’allais pas être libéré, j’étais persuadé que le mouvement de solidarité avait déjà commencé en France. Je sais bien que ma libération en 2011 avait été obtenue grâce à la grande et belle mobilisation qui existait en France. Je suis emprisonné depuis 100 jours, je peux constater les effets de la campagne, et mes avocats me témoignent qu’elle a pris plus d’ampleur encore que la précédente ! Cette lutte que vous menez est basée sur le long terme, et il ne faudra rien lâcher, même si cela prend du temps, mais nos efforts finiront par payer. Cette résistance que vous menez en France, cette solidarité qui grandit chaque jour ont dépassé les frontières de la France et ont une résonnance énorme. Votre solidarité est le seul moyen pour que notre souffrance soit connue dans le monde et qu’y soit mis un terme.

Avez-vous un appel à lancer ?

Salah HAMOURI : vous êtes un espoir pour des milliers de gens dans les Bastille israéliennes. Il est primordial de dénoncer ce que les autorités israéliennes font aux Palestiniens et, en particulier, aux enfants qui sont trop nombreux à connaître les prisons de l’occupant. Il s’agit là d’un véritable projet pour casser l’enfance palestinienne. Vous êtes les porte-voix de notre résistance et Europe et partout dans le monde. Soyez-en bien sûr, la prison ne sera jamais le lieu où l’occupant pourra enterrer nos rêves et notre espoir ! Chaque jour, nous sommes plus convaincus que la résistance est notre devoir et qu’elle nous permettra d’arracher nos droits nationaux, d’obtenir notre liberté et notre indépendance. Chaque action que vous menez nous envoie des rayons de soleil qui réchauffent nos cellules sombres dans l’hiver froid du désert.

" Pour parler clair ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !




Cent jours depuis que le 23 août Salah Hamouri a été placé en détention préventive. Le jeune avocat franco-palestinien est détenu de manière totalement arbitraire dans les conditions qu’il décrit lui-même dans nos colonnes, non sans évoquer le sort de ses codétenus dont des adolescents. Il le fait avec la force, le courage et la dignité qu’on lui connaît depuis qu’injustement accusé, en 2005, d’intentions terroristes il est en butte à la répression des autorités israéliennes et a déjà connu six années de prison, de 2005 à 2011. Le 16 novembre dernier, la ministre en charge des affaires européennes, Nathalie Loiseau, a dénoncé à l’Assemblée nationale le recours à la détention administrative qui fait que Salah Hamouri ignore toujours quelles charges pèsent contre lui. « Nous continuons, a-t-elle dit, à demander le plein respect des droits de notre compatriote et à espérer sa libération rapide. ». il faut voir là, à n’en pas douter, l’effet de la mobilisation en sa faveur.


Mais il est vrai aussi que, depuis des décennies, la condamnation de la politique israélienne de répression et de colonisation, qui s’est traduite en particulier par l’implantation en Cisjordanie de 400 000 colons, se fait toujours mezza voce, tandis que l’accusation ignominieuse d’antisémitisme est clamée à tout vent dès qu’on monte un peu le ton. Les autorités israéliennes en jouent pour tenir nulles et non avenues les résolutions de l’ONU leur demandant expressément «de cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation dans les territoires palestiniens occupés ». Au niveau international, cette politiques est avalisée par Trump tandis qu’Israël est toujours lié à l’Union européenne par un accord d’association. L’hypocrisie et le double langage doivent cesser. Benyamin Netanyhou sera la semaine prochaine à Paris. La France peut et doit être l’amie d’Israël comme elle peut et doit l’être de la Palestine-dont l’État doit être reconnu par Paris, mais respecter ses amis, c’est parler clair, être sans concession et c’est aujourd’hui, exiger la libération de Salah Hamouri.

mercredi 29 novembre 2017

En finir avec le chômage te la précarité ! (Les propositions du PCF)


Entre chômage, temps partiel subi, chômeurs invisibles sortis des statistiques, 8 millions de personnes (un quart de la population active) sont victimes d'une insécurité sociale générale. La précarité de tous les emplois ne cesse de progresser.

Face à cette situation, deux logiques s’affrontent 

La première : nourrir le capital. Pour cela transformer le travail, jusqu'à l'ubérisation, pour l'exploiter plus, en baissant la part des salaires et des dépenses sociales ou publique. Cette logique est au cœur de la politique d’Emmanuel Macron.  Après la casse du code du travail, la Sécurité sociale et l’assurance chômage sont dans le collimateur des projets du gouvernement. 

Pour les communistes, au contraire, le moteur d’une société moderne, c’est de libérer le travail de chacun, de permettre au salarié de se réaliser dans son activité professionnelle, de réaliser un travail de qualité, qui soit reconnu et dont il soit fier. Cela suppose de nouveaux droits pour les travailleurs qui constituent une sécurité d'emploi et de formation pour contribuer au développement de toute la société et de chacun-e.

Agir tout de suite
►Rendre impossibles les licenciements boursiers, en créant un droit de veto suspensif des plans de licenciements, assorti d’un droit de propositions alternatives et d’un droit de saisine du crédit bancaire par des fonds régionaux faisant levier sur les banques pour financer ces contre-propositions.
►Limiter les contrats précaires à 5 % des effectifs dans les grandes entreprises et 10 % dans les PME, et lutter contre les temps partiels subis en garantissant un plancher de 24 heures hebdomadaires.
►Abroger les ordonnances travail et supprimer les mesures d’extension du travail le dimanche. Sécuriser le contrat de travail pour qu’il définisse obligatoirement les conditions d’emploi (salaire, durée, horaire, lieu de travail...) sans possibilité de modification unilatérale par l’employeur.

Changer de logique
Adopter une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation, c'est le sens de la loi déposée par les député.e.s communistes à l'Assemblée nationale.  Cette loi porte une vision de l’entreprise au service de l’intérêt général : « L’activité économique des entreprises de production de biens ou de services, qu’elles soient privées ou publiques, à but lucratif ou non, a pour finalité le bien-être des producteurs, la sécurité de l’emploi et de la formation, la satisfaction des besoins des citoyens, la préservation de l’environnement. Les choix de gestion des entreprises sont guidés par ces buts qui priment toute autre considération ».

►Permettant à chaque salarié d’alterner périodes d’emploi et de formation choisie, sans perte de revenu ni passage par le chômage
►Restaurant la hiérarchie des normes et donnant de nouveaux pouvoirs aux travailleurs sur les choix d’investissement, de gestion et d’organisation du travail
►Engageant la baisse progressive du temps de travail pour aller vers les 32 heures hebdomadaires sans baisse de salaire.
►Baisser le coût du capital pour permettre des dépenses des entreprises en salaires, qualifications, embauches, formation, recherche et développement...

►De nouveaux pouvoirs aux travailleurs, notamment par des droits décisionnels des comités d'entreprise.

" L'homme macronien ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


Pour sa première « tournée africaine », Emmanuel Macron n’a pas été accueilli n’importe comment au Burkina Faso. Atmosphère pesante, climat tendu, écoles fermées durant deux jours à Ouagadougou. Avant son « discours à la jeunesse », tandis que des manifestations se déroulaient au cri d’« À bas l’exploitation de l’Afrique par l’Occident », deux symboles de la Françafrique étaient visés, par une grenade, lancée contre des soldats français, puis un caillassage d’un minicar, dans lequel étaient présents des chefs d’entreprise. Les spectres de la Françafrique des héritiers des colons blancs ne sont jamais loin…Devant une assistance de jeunes, Macron espérait faire oublier l’impair commis par Sarkozy en 2007 (« L’homme africain n’est pas entré dans l’Histoire »). Le chef de l’État a bien sûr reconnu que les « crimes de la colonisation européenne » étaient « incontestables ». Il s’est même déclaré favorable à la dé-classification des archives sur l’assassinat de Thomas Sankara. Mais la condescendance, hélas, était aussi au rendez-vous…


Lors de son « grand oral », le président a habilement prétendu qu’ «il n’y a plus de politique africaine de la France » tout en parlant du « lien indéfectible » en « proposant »un nouveau partenariat » et en défendant des perspectives revisitées en faveur des entreprises françaises. En somme, il convient de lire entre les mots pour comprendre que ce énième discours sur les « nouvelles « relations franco-africaines était aussi une manière d’accréditer des pans entiers de la politique africaine de la France…Emmanuel Macron avait l’opportunité de poser des actes concrets, il n’a posé que des mots. Ces derniers ne soigneront pas les maux de la Françafrique, qui avance désormais masquée. Il a pris un y=ton professoral pour expliquer qu’il n’était pas là pour donner des leçons, passant son temps à en donner à cette jeunesse africaine venue l’écouter, une jeunesse qui, précisément, aspire à un autre mode de développement et refuse la double peine : la misère chez eux ou les périples terrifiants de la migration contrainte. Les faits sont têtus. L’aide de le France aux pays pauvres a plongé, de 0,50% (du RNB) en 2010 à 0, 38% aujourd’hui. L’homme macronien n’est pas entré dans l’histoire africaine.

mardi 28 novembre 2017

" Vernissage de l'exposition de Juan Burchard, le 7 décembre de 18 h à 21 h

INVITATION AU VERNISSAGE DE L'EXPOSITION DE JUAN BURCHARD LE JEUDI 7 DECEMBRE DE 18 À 21 HEURES, 4 RUE DE L'ABBE BOURBON






Traitement des déchets : " Un point d'histoire qui n'est pas celui de monsieur Champion " !



Lors de l’examen d’un vœu présenté au Conseil de Territoire d’Est Ensemble, monsieur Champion s’est exprimé ainsi : « Vous me permettrez de refaire un point historique rapide, indispensable, alors qu’il y a eu dans le temps une sorte de révisionnisme sur cette histoire »…Il rappelle que les élus du Conseil municipal avaient adopté à l’unanimité un avis défavorable sur le procédé de méthanisation ». Afin de rétablir la véritable « histoire », il nous paraît utile de rappeler l’article publié sur ce site le 5 juin 2012, sous ce titre :

« Usine de méthanisation : On ne nous dit pas tout »

Le voici, dans son intégralité :

« Madame le Maire a rencontré le 14 mai dernier les responsables de l’association Arivem. Au cours de cet entretien elle a rappelé les deux avis défavorables donnés par le Conseil municipal du 26 MAI 2010 au projet présenté par le Syctom et son refus de signer le permis de construire. Souhaitant, à juste titre d’ailleurs, la réalisation d’un audit indépendant sur l’ensemble du projet d’usine de méthanisation, elle dit « sa surprise lorsqu’elle a constaté que la communauté d’agglomération annonçait la publication du cahier des charges par le Syctom pour la réalisation d’un audit du projet ».

Exprimant ses doutes quant à l’efficacité de l’audit envisagé par Est Ensemble, elle nous dit qu’elle ne le cautionnera pas tant qu’elle n’aura pas reçu de réelles garanties d’indépendance. Nous ne pouvons qu’approuver ces velléités qui font aujourd’hui de madame le Maire de Romainville, « l’une des plus farouches opposantes au Syctom et à ce projet d’usine de méthanisation » qu’elle a pourtant porté sur les fonds baptismaux des années durant.

Cependant, trop de zones d’ombre entourent ce dossier pour que nous n’allions pas consulter quelques-unes de nos archives pour tenter d’y voir plus clair. Pas simplement pour rappeler que cette proposition était un des éléments phares des programmes de la liste que madame Valls conduisait aux élections municipales de 2007 et 2008. Nous souhaitons aller au-delà, afin que chacun(e), puisse se forger sa propre opinion.

LE SAVIEZ VOUS

Voici par exemple, ce qu’écrivait madame Valls dans la lettre du Sitom 93, de septembre 2005 : « L’annonce par le Syctom d’inscrire Romainville dans les 60 sites européens dédiés au traitement biologique des déchets est une bonne nouvelle de l’été. Contribuer localement au traitement propre des déchets ménagers, à la réduction de la pollution atmosphérique, aux économies d’énergie et à un meilleur environnement, participe, me semble-t-il, de nos responsabilités…. » « Pour ce faire, Romainville a des atouts considérables ; dont le foncier que nous avons pu libérer rapidement et la proximité du canal de l’Ourcq pour favoriser les transports non polluants. Je crois que les projets que nous portons, la collaboration et l’écoute réciproque qui se sont instaurées entre le Syctom et la ville de Romainville ont été déterminants dans ce choix. Il faut maintenant continuer et réussir le pari ».

À cette époque, pas si lointaine d’ailleurs, les relations entre la ville de Romainville et le Syctom semblaient plutôt au beau fixe. La création de cette usine était totalement partagée, tant par la ville de Romainville que par le Syctom, et le Sitom93. Lire dans le bulletin d’informations municipales de janvier 2012 que c’est le Syctom qui veut reconstruire le centre multi-filières est un raccourci avec l’histoire, un peu osé. Alors connaîtra-t-on le déroulé exact de ce long processus ? C’est souhaitable !


LE SAVIEZ-VOUS

Comme le souhaitait madame Valls la collaboration s’est en effet poursuivie puisque le 5 mai 2007, c'est-à-dire 14 mois avant l’attribution du marché à Urbaserune charte de qualité environnementale sur le centre de traitement multi-filières était signée par madame le Maire de Romainville et messieurs les présidents du Syctom et du Sitom93. Il n’y a rien de choquant à cela, sauf qu’elle semble avoir été mise aux oubliettes, alors qu’elle décrivait de façon éloquente ce que devait être le centre de traitement.

Dans ce volumineux document de 28 pages, tout y est décrit.
  • La phase chantier de construction du futur centre de traitement multi-filières
  • Préservation des ressources et lutte contre le réchauffement climatique
  • L’intégration urbaine, architecturale et paysagère de l’installation.
  • La limitation du transport routier
  • La protection de l’environnement et la minimisation des nuisances
  • Le rôle social du site et les conditions de travail
  • La phase d’exploitation du futur centre de traitement multifilières

Tout y est, dans les moindres détails : observation permanente du chantier, propreté du site et son environnement, surveillance, moyens d’information du public, qualité environnementale du bâti, conception et entretien des espaces plantés, odeurs, bruit, lutte contre la présence d’animaux indésirables, nuisances susceptibles d’affecter les riverains.

Les réunions avec le Syctom pour présenter les différents projets avaient-elles déjà eu lieu ? Sinon à quelle période précise peut-on situer cette présentation, étant entendu que l’appel d’offre désignant Urbaser a eu lieu en juillet 2008 ? Par exemple, madame Valls nous dit, dans le magazine d’informations municipales de janvier 2012, que les élus ont été convoqués pour que leur soient présentés les trois projets, dont l’un ne leur plaisait pas. Mais à quelle période s’est tenue cette rencontre et quelles ont été les informations fournies publiquement aux habitants ?

À quel moment les riverains, les entrepreneurs ont-ils eu connaissance de cette charte ? Dans quelles conditions de concertation a-t-elle été élaborée ? Des réponses précises devraient être apportées à ces légitimes questions.


LE SAVIEZ-VOUS

Mais poursuivons. Madame Valls fait état des délibérations du Conseil municipal du 26 mai 2010. Dont acte, mais deux autres ont été prises, quelques mois auparavant. Le 16 décembre 2009, une délibération est prise dont nous vous livrons le contenu : « Les travaux de construction d’une usine de méthanisation et d’une unité de tri sur les terrains de l’actuelle déchetterie, vont entraîner la fermeture de l’équipement dans sa forme actuelle au 1er JUILLET 2010. Du fait de sa suppression, la ville est dans l’obligation de créer un nouvel équipement destiné aux habitants de la commune, afin de leur donner la possibilité de déposer les déchets qui ne sont pas pris par la collecte et de réduire las dépôts sauvages. Le comité syndical du Syctom s’est engagé à soutenir financièrement cette initiative et subventionnera cette création. Pour ce projet, il a été nécessaire d’acquérir un terrain de 3169 m2… »

La seconde délibération date du 24 février 2010. Elle porte sur le même sujet. Elle demande au Conseil municipal de valider le dépôt de permis de démolir et de construire de cette nouvelle déchetterie au 45 rue Anatole France.

Tout cela s’est passé 3 mois avant la délibération de ce fameux 26 mai. Il est bien difficile de croire que la municipalité n’était pas au fait du projet qui allait être soumis à enquête publique. En envisageant une déchetterie nouvelle pour les Romainvillois, le conseil municipal ne donnait pas l’impression de s’opposer à ce projet que nous subissons aujourd’hui…

LE SAVIEZ-VOUS

Enfin, à l’occasion de la réunion du conseil Syndical du Syctom tenue le 30 mars 2011, Nous pouvons prendre connaissance de la délibération suivante : « Subvention du Syctom, à la commune de Romainville pour la reconstruction d’une déchetterie à Romainville  : Le comité syndical décide d’attribuer à la commune de Romainville une subvention maximale de 1 479 700 € dans le cadre de son projet de reconstruction d’une déchetterie communale sur une emprise de 3119m2 située rue Anatole France et rue Jean-Jacques Rousseau à Romainville (parcelle cadastrée (C12)… »

" Les crédits nécessaires sont prévus au budget du Syctom…Le comité syndical approuve la convention d’aide financière à conduire avec la commune de Romainville, déterminant les modalités et conditions de versement de l’aide à la reconstruction de la déchetterie communale, et autorise le président à la signer ".

Nous posons donc une question simple : cette subvention a-t-elle été reçue par la ville de Romainville ?

Telles sont les quelques informations que nous avons souhaité porter à votre connaissance. Elles sont assez éclairantes sur le flou qui, dès l’origine, a accompagné ce projet. Au-delà de cette nébulosité, le plus choquant et le plus dommageable est sans doute l’absence de toute sérieuse concertation. Car si les riverains ne s’en étaient pas mêlés, s’ils ne s’étaient pas mobilisés avec l’Arivem, le silence serait toujours aussi assourdissant. Madame le maire évoque la délibération du 26 mai, mais les habitants n’en auront eu réellement connaissance qu’à la fin de l’année 2011. C’est en cela que les élu-e-s de Romainville portent une grande responsabilité dans la situation d’aujourd’hui et qui reste pleine d’incertitudes quant à l’avenir.

Dans cette affaire une leçon doit être tirée. Une opération de cette ampleur ne peut pas être menée dans le plus grand des secrets. D’un bout à l’autre elle doit rester sous la maîtrise des populations. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas.
 
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Depuis, de l’eau est passée sous les ponts et fort heureusement grâce à l’intervention des citoyens et celle de l’ARIVEM, les choses ont bougé. Cependant comme toujours la vigilance s’impose

" Fous de dieu au tableau noir ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Le projet s’était paré des couleurs de la République, hissées et saluées chaque semaine. A la reconquête des banlieues étaient lancées des équipes pédagogiques courageuses, éprises d’autorité et du sens de la France, bref de nouveaux hussards noirs. Aujourd’hui, on voit surtout la couleur brune sous les pas des établissements privés Espérance banlieues. Notre enquête révèle des enseignements aux contenus inquiétants, un médiocrité patente et une galaxie de parrains qui viennent souvent des milieux de la Manif pour tous et de la droite la plus réactionnaire.

Un homme avait donné sa bénédiction à l’entreprise, le ministre de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer. En 2016, dans un message vidéo diffusé lors du colloque d’Espérance banlieues, il disait « (son) soutien » sans ambiguïté à l’opération : « À mes yeux elle rassemble les ingrédients de ce qui réussit le mieux dans un système scolaire », notamment « l’engagement des professeurs » avec « une formation appropriée pour chacun d’entre eux ». Il n’est pas la seule personnalité politique à soutenir le réseau constitué à l’aide de financements publics de collectivités de droite.


Cette prodigalité résonne étrangement quand on se remémore l’offensive relayée par une certaine presse contre « le pédagogisme ». Dans ces établissements on partage la même détestation pour les ABCD de l’égalité que le ministre de l’Éducation, et on exalte « l’attachement à des racines judéo-chrétiennes qui donnent (à la France – NDLR) sa stabilité et ses ressources spirituelles ». ce réseau, qui déteste le sociologue Pierre Bourdieu et ses « bourdieuseries » ambitionne de saper la laïcité pour combattre « l’emprise islamiste sur l’école » et de lutter « contre la gauche bien-pensante et égalitariste ». « En toute chose il faut considérer la fin », écrivait ce Jean de la Fontaine dont Jean-Michel  Blanquer aime à distribuer les fables. Le but est assez clair.

lundi 27 novembre 2017

" Paroles d'homme ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


Paroles, paroles, on connaît la chanson…Samedi, celles du président de la République étaient fortes. La lame de fond déclenchée par l’affaire Weinstein l’a porté comme un surfeur. Non sans quelques problèmes de positionnement. La philosophe Geneviève Fraisse relevait, hier sur France Inter, son emploi par trois fois du mot délation. Il connaît trop bien le pouvoir du langage pour l’avoir dit par inadvertance. C’est un clin d’œil en signe d’apaisement aux réactionnaires qui ne supportent pas cette libération de la parole de femmes. Elle leur a toujours fait peur.

Sans doute les mesures annoncées ne sont pas inutiles. Faciliter l’écoute et le dépôt de plainte, combattre le sexisme à l’école, créer des unités spécialisées en milieu hospitalier, etc. c’est à prendre en compte, mais précisément le compte n’y est pas. Toutes les féministes qui ont réagi au discours du président l’ont dit. Où sont les moyens ? Car cela coûte. En personnel d’aide sociale, en fonctionnaires de police formés, ce qui est loin d’être le cas, en psychologues…Quelles structures d’aide et d’accueil pour les femmes contraintes de quitter leur domicile, quel suivi de la dangerosité des récidivistes par exemple ?


On pourrait allonger la liste à loisir, quand ce n’est que la part la plus visible, quand bien même elle reste largement occultée, des vastes continents de l’oppression. Inégalités de salaires, relations de pouvoir dans les entreprises comme dans les milieux politiques, image et représentation de la femme dans les médias, la mode, la publicité. L’instrumentalisation du corps est liée aux structures sociales et psychiques. Il y a tout un monde à changer. Et comment ne pas mesurer alors que la mise en cause du Code du travail est une menace pour les femmes et particulièrement les plus modestes ? Quelle liberté quand on craint pour son emploi, quand le plafonnement des indemnités prud’homales normalise l’abus ? Emmanuel Macron était au rendez-vous de la journée de samedi. Il est très loin d’être au rendez-vous de l’histoire.

" Feu vert pour la tour maraîchère ". Le '' Parisien '' nous informe (François ANDRE)

NOUS PUBLIONS CE TEXTE QUE NOUS A FAIT PARVENIR FRANCOIS ANDRE



"Depuis le début des années 2010, le projet de la tour maraîchère de Romainville est une lubie de notre Maire qui se comporte comme un enfant totalement immature, voulant s’approprier un objet quels qu’en soient les conséquences et le prix.
Une réunion en présence du président d’Est ensemble, Gérard Cosme et du vice- président de la région Île-de-France, Jean-Philippe Dugoin- Clément vient d’acter la relance du projet. ‘’ Là, c’est parti, on y va’’ souffle la Maire.

Sans être opposé à l’idée de faire du jardinage en ville, tout citoyen sensé est en droit de se poser des questions sur un tel aménagement. En effet à ce jour de nombreux points restent en suspens : 
         - Combien coûtera ce projet, aujourd’hui, plus de 4millions d’euros. Il y a quelques temps, ce devait être 4,6. C’est bien flou !
        - ‘’ C’est parti’’, avec 50% de fonds publics et des engagements privés qui restent à finaliser. N’est-ce pas étonnant?
        -  Ce jouet n’est-il pas du domaine de l’expérimentation ? C V déclarait elle-même : ‘’ Nous risquons d’essuyer les plâtres’’. Est-ce le rôle d’une municipalité de se lancer dans une expérimentation de ce type et dans ces conditions ?
        - Que contiendront les bacs de culture ? Réponse de C V ‘’ Cela fait partie des détails à régler encore….Des champignons, des graines germées, des fraises, des tomates cerise ou des salades. Près de 16 tonnes de produits plantés ’’ Cette réponse vous semble-t-elle sérieuse ?  Elle nous laisse à penser que le sujet d’actualité se limite à la construction de l’édifice sans même savoir précisément ce qu’il coûtera en construction et en exploitation. Il faudra bien pourtant qu’il atteigne un équilibre financier.
        -  Ce n’est pas un détail à régler que de savoir quels types de légumes seront produits, entre des graines germées que vous trouverez dans le commerce entre 30 et 50 e le Kg, des tomates en grappe : 5 et 10 € le Kg selon la saison et des salades de 350 grammes 1 à 1.5 € soit entre 3 et 5 €. A raison de 16 tonnes de ces produits divers, pourra-t’ont équilibrer les dépenses ? Que coûtera l’exploitation de cette belle affaire (substrat, plants, consommation d’énergie, entretien, salaires des employés qui sont passés de 1 à 10…) ?

Toutes les annonces faites à ce jour pour valoriser ce projet sont truffées d’incohérences :
         - Le circuit court de distribution est en faveur du bilan carbone. C’est exact. Cependant selon les dire des spécialistes, par manque d’ensoleillement du fait de la culture en étage, il est nécessaire d’utiliser un éclairage artificiel permanent, très énergivore. Que devient le bilan carbone ?
        - En Février 2016, C V écrivait : ‘’Cette tour maraîchère permettra l’accès à une alimentation de qualité pour tous les citadins’’ Ce devait être une plaisanterie, d’autant qu’il avait été annoncé par ailleurs qu’elle pourrait satisfaire les besoins alimentaires de 200 personnes. Encore une autre plaisanterie, nous savons bien que les Romainvillois sont de gros consommateurs de pousses germées (accessibles à leur budget). De plus comme je l’avais déjà fait remarquer, le Programme National de Nutrition Santé recommande de consommer 400 gr de produits frais par jour, soit 150 Kg par an. 13 Tonnes ne pourraient satisfaire que 90 personnes.  

Certes, sur le plan pédagogique, ce projet peut être positif pour les Romainvillois. Mais n’est-il pas conçu uniquement dans le but de tenter d’accroître l’aura de notre Maire en faisant une fois de plus parler d’elle.
 Pour vous Romainvillois la coupe n’est-elle pas déjà pleine ? Pour moi elle déborde depuis bien longtemps. Ne nous relançons pas dans des expériences incohérentes et coûteuses comme celle de la collecte des ordures ménagères qui se traduit à ce jour (nous le savons tous) par un échec : 33% des déchets ne sont pas collectés par le système. En 2012, le coût de la collecte, estimé à 180 € la tonne a été facturé par VEOLIA 325 €. Les déchets ne sont pas valorisables. Bien qu’il y ait moins de circulations de camions, le bilan carbone est négatif (consommation d’électricité). Usure prématurée des conduits enterrés. Risques d’accidents. Stockage sauvage permanent d’ordures au droit des bornes….

Encore une fois Madame le Maire, nous vous demandons plus de clarté. Concernant la tour maraîchère, nous attendons de vous une estimation de votre projet clairement chiffrée".


François ANDRE                                                               Novembre 2017  

vendredi 24 novembre 2017

" Le temps venu ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !


« Il faut du temps pour passer du possible au pensable », disait la grande anthropologue Françoise Héritier. Dans le grand mouvement d’émancipation humaine débuté au XIXe et XXe siècles, les femmes en sont autant les actrices que l’indice de progrès. Si l’on veut mesurer le degré d’obscurantisme auquel elles se heurtent ou suscitent, il suffit de lire, ce début de semaine, « l’hallucinante » interview accordée au Figaro Vox par le ci-devant Alain Finkielkraut. La campagne Balance ton porc sur les réseaux sociaux avait, selon ce monsieur, parmi ses « objectifs », celui « de noyer le poisson de l’islam » et serait « une extension hallucinante du domaine du harcèlement ». Misogynie, racisme et mentalité réac font toujours bon ménage. Eh bien, le nouveau, ce ne sont pas ces propos de caniveau.

La libération de la parole depuis « l’affaire Weinstein » ne ressort pas de l’appel à la délation, comme sous Vichy, mais de la décision de millions de femmes de par le monde de considérer que le temps est enfin venu. Un moment salutaire de rupture s’opère sous nos yeux, des États-Unis à la Norvège, du Mexique à la France. Face à l’obscénité de ceux qui, volontairement ou pas, mettent sur le même pied victimes et bourreaux, rappelons qu’à peine une femme violée ou gravement battue sur dix ose aller en justice, chez nous. Et que notre droit permet encore à des violeurs de fillettes de 11 ans d’arguer de leur « consentement ».


Le terreau du travail retentit autant des violences domestiques qu’il entretient des comportements de violence et de harcèlement. Emmanuel Macron, qui a qui a supprimé le ministère des Droits des femmes, a l’occasion ces semaines-ci de passer à l’acte sur ces sujets. Va-t-il entendre la Confédération syndicale internationale et ses membres français, CGT, FO, CFDT et CFTC, qui, d’une seule voix, soutiennent un contenu progressiste et contraignant pour les entreprises de la future norme de l’Organisation Internationale du Travail concernant « les violences contre les femmes et les hommes dans le monde du travail » ? Cela irait à l’encontre de sa casse en cours du Code du travail ? Laissons-lui cette contradiction.

jeudi 23 novembre 2017

" Rudevalois papers..." Ou le bradage du ministère de la culture ", une déclaration du PCF !


                          

En pleine discussion au Parlement de la loi de finance pour 2018, au chapitre culture et audiovisuel public, une bombe à retardement explose : trente et une pages d'un « document de synthèse » confidentiel destiné à nourrir le « plan de refondation » lancé par le Premier Ministre Édouard Philippe le 13 octobre dernier : CAP 2022. Après Emmanuel Macron, Christophe Castaner et Muriel Pénicaud, c'est au tour de Françoise Nyssen de brandir des menaces faisant fi de la protection des sources des journalistes dont elle est pourtant garante par sa fonction. Décidément ce pouvoir a un problème avec la liberté de la presse.
Ce rapport est une rupture totale et de grande envergure avec les politiques publiques même mises à mal. Il préconise externalisation, rentabilisation, stagnation et reculs budgétaire, transformation d'agents du public en agents du privé…. C'est la donnée économique qui domine, le politique est réduit à la finance et les politiques culturelles deviennent des politiques marchandes. Que ce soit dans les musées ou les lieux du spectacle vivant il est préconisé une forte incitation à la baisse des ambitions culturelles sous couvert d'une rotation plus rapide et d'une réponse mieux adaptée aux attentes supposées du public. Lorsqu'il n'y a plus de place pour l'imaginaire humain, pour le désir, pour la découverte de l'inconnu, c'est la démocratie qui est menacée.
Madame Nyssen a beau jeu de prétendre n'avoir pas « validé » cette note. Quoi qu'il en soit, validé ou pas, ce document élaboré dans le secret des cabinets ministériels sans aucune concertation avec les organisations syndicales, les créateurs, les actrices et acteurs culturels est une insulte à la démocratie. Et quoiqu'en dise la ministre, il connaît déjà un commencement d'application, puisque l'audiovisuel public subira dès 2018 une coupe budgétaire de l'ordre de 50 millions d'euros et y perdra plusieurs centaines d'emplois.
Les experts du Ministère de la Culture ont été zélés : administration centrale, champ muséal, aides à la création, politique des archives et l'audio-visuel de service public ont été passés au crible de l'ultralibéralisme dont les mots-clés sont mutualisation, rationalisation, reconfigurations, gouvernance, efficacité, synergies… mots glissants dont la principale fonction est de faire des économies, de réduire les assiettes et les effectifs. Comme le disait sur France-Inter la réactive Charline Vanhoenacker : « Un gouvernement qui veut dégager des synergies, c'est qu'il veut dégager des personnels… ».
L'argumentaire s'articule autour de trois motivations :
  • « La montée en puissance des collectivités territoriales, qui investissent davantage dans l'animation de la vie culturelle locale ». S'il est vrai que les collectivités locales, tous échelons confondus, jouent et ont joué un rôle déterminant, la réduction des crédits et la baisse des dotations mettent ces collectivités face à des choix cornéliens : social ou culture ou éducation...
  • « L'affirmation d'une autonomie croissante de ses opérateurs, notamment les grands établissements publics, porteurs de politiques publiques nationales ». Ces établissements (grands musées, théâtres nationaux, etc.) disposent d'une autonomie mais le désengagement de l'État depuis presque deux décennies, les oblige à rechercher d'autres financements (recettes propres, mécénat, privatisations…). C'est cela que le document veut pérenniser et aller plus loin dans la marchandisation de la culture et la privatisation d'une part des emplois par la sous-traitance.
  • « La transition numérique, avec ses effets sur les industries culturelles, dans un monde ouvert et concurrentiel dont la régulation s'inscrit dans un cadre européen ». Le ministère de la culture doit céder la place à un « ministère de l'économie et des industries culturelles », à l'instar de ce que préconisait Olivier Henrard, Conseiller de Nicolas Sarkozy, dès octobre 2010 … Nous y voilà.
Il s'agit donc de recadrer tout ce qui relève des missions traditionnelles du ministère de la culture (création, spectacles, livre, musées, patrimoine, archives…) avec toujours le même argument : les économies budgétaires. Pour cela c'est la sous-traitance au privé, le désengagement vers les collectivités locales, le recentrage de l'administration sur les industries culturelles, la concurrence et la « compétitivité », autant de préconisations qui traduisent parfaitement l'ambition libérale et technocratique.
Les personnels du Ministère de la culture, comme l'ensemble des acteurs culturels et des forces syndicales de notre pays ne s'y sont pas trompés. Ils parlent d'une entreprise de dépeçage du service public de la culture et de l'audiovisuel, de ses structures, de ses établissements, de ses services centraux ou déconcentrés qui est engagée. Il s'agit aussi de rendre les aides à la création plus « sélectives », au prétexte qu'il y aurait trop de spectacles, trop de projets, trop de créations…
Si les « préconisations » de cette note devaient voir le jour, cela amènerait les politiques culturelles publiques à une régression sans précédent sur le lit de la marchandisation de l'humain, déjà amorcée dans les deux quinquennats antérieurs.
On sait la place minime qui fut celle de la culture dans la dernière campagne présidentielle, et notamment le laconisme du programme électoral de l'actuel président de la République. Sans doute notre responsabilité collective est-elle engagée ; sans doute payons-nous la sous-estimation de cette question par les forces politiques de la gauche de transformation du pays. Le Parti communiste, propose une politique culturelle alternative à celle que l'ultralibéralisme tente de nous imposer depuis ces dernières années, mais force est de constater qu'elle reste très peu connue. Nous ne pouvons nous en satisfaire.
Retrouvons notre capacité de combat. Mobilisons-nous tous pour défendre les conquêtes de la Libération et des années qui ont suivies en matière de politiques culturelles publiques. Mais cela ne suffira pas. Des enjeux nouveaux surgissent. La révolution numérique, entre aliénation et émancipation, bouleverse le rapport au travail en général, artistique en particulier, mais nous devons lutter contre l’emprise financière mondialsée des GAFA. La fin du 20 siècle a vu une considérable expansion de la décentralisation, et une importante montée en puissance des collectivités locales dans le champ culturel. Mais les récentes réformes institutionnelles, redécoupage régional, remise en cause des départements, « métropolisation », ainsi que l'étranglement des budgets des collectivités suite aux transferts de charges, conjugués aux baisses des dotations, ont dangereusement fragilisé la capacité d'intervention des collectivités.
Mobilisons-nous aussi pour de nouvelles avancées. Nous pensons la création artistique et l'éducation populaire comme condition de l'émancipation! Il s'agit de libérer l'imaginaire pour nous libérer des aliénations que nous impose le système dominant et ouvrir la voie à une alternative de progrès. Portons pour cela un nouveau rapport entre l'art, la culture, la démocratie et la politique, entre les créations et l'éducation artistique, entre les œuvres, les artistes et l'éducation populaire. Ouvrons une nouvelle ère où l'universalité intégrerait la diversité culturelle du monde. Portons l'ambition de refonder un nouveau service public de l'art, de la culture et de l'éducation populaire pour en faire un véritable bien commun. Remettons nous au travail !
Pour notre part nous avons décidé de fonder un Réseau national et décentralisé pour l'art, la culture et l'éducation populaire afin de préparer une Convention nationale qui se tiendra fin septembre 2018 ouverte à tous ceux et toutes celles qui veulent mener avec nous ce combat décisif pour l'avenir.

" Mot à mot ", l'éditorial de Maurice Ulriuch dans l'Humanité de ce jour !


«  On a beau ne rien leur donner, ces bougres-là en demandent toujours plus », aurait dit un riche bourgeois ou peut-être un aristocrate du grand siècle à propos des gens du peuple. Agnès Buzyn, la ministre de la santé, l’a bien compris, stoppant net la soif de luxe effrénée des Français attendant le remboursement à cent pour cent des frais d’optique promis par Emmanuel Macron… « On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde. » Et les chômeurs, donc, Christophe Castaner a été clair la semaine passée. C’est fini, les cocotiers, le champagne qui coule à flots : « La liberté, ce n’est pas de se dire que finalement je vais bénéficier des allocations chômage pour partir en vacances. »

Le langage du macronisme fait tache d’huile. Fainéants, illettrés, alcooliques, on en oublie désormais. C’est une vision du monde, un mépris de classe partagé par la caste au pouvoir. Les égards vont aux riches, à ceux qui réussissent. La violence des mots va à ceux « qui ne sont rien ». Le président des riches ne l’est pas seulement dans ses choix économiques et fiscaux. Il l’est structurellement, idéologiquement. Et que dire à propos de cette femme immigrée, marocaine, visitant les restos du cœur, il assène brutalement qu’elle doit rentrer chez elle, alors même que ses parents vivent en France. Combien de temps faudra-t-il supporter ces insultes, cette morgue d’Ancien régime ?


Mais il ne s’agit pas que de cela. Ces mots sont un projet politique. « Le progrès social, c’est celui qu’on peut se payer soi-même », disait la semaine dernière Emmanuel Macron en banlieue, comme en écho à cette autre phrase quelques jours auparavant : « La protection sociale doit désormais se fonder sur l’individu. » Ce projet, c’est celui d’une atomisation des solidarités collectives, fondées sur la partage, la reconnaissance de l’autre comme un soi-même. La macronisme distille mot à mot une « philosophie » de chacun pour soi, inégalitaire, destructrice du lien social. À la régression sociale s’ajoute une régression de la pensée.


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