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jeudi 2 décembre 2010

Cantine : les assiettes des enfants truffées de substances chimiques

L'association qui se bat pour les droits des générations à venir, a acheté entre juillet et septembre les denrées alimentaires généralement consommées en quatre repas et un encas en une journée par un enfant d'une dizaine d'années, dans les supermarchés de l'Oise et de Paris.
Plus de 80 substances chimiques, dont certaines susceptibles d'être cancérigènes, sont ingérées en une seule journée par un enfant de 10 ans à travers ses repas composés suivant les recommandations du ministère de la Santé, selon une étude du mouvement Générations Futures.
Ces repas types, incluant les recommandations officielles - telles que cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau par jour - ainsi que des friandises, ont été examinés par des laboratoires pour y détecter la présence de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants.
Le bilan de l'assiette, selon cette étude publiée mercredi, est accablant: 81 substances chimiques dont 42 sont classées cancérigènes possibles ou probables et 5 substances classées cancérigènes certaines ainsi que 37 substances susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens (PE).
"Même si, dans la quasi totalité des cas, les limites légales pour chaque substance chimique prise individuellement ne sont pas dépassées, on voit bien dans notre enquête que la réalité de l'exposition des consommateurs aux contaminants possiblement cancérigènes et/ou PE est préoccupante", note l'association.
Pour le petit déjeuner, le beurre et le thé au lait contiennent à eux seuls plus d'une dizaine de résidus cancérigènes possibles et trois avérés comme des cancérigènes certains ainsi que près d'une vingtaine de résidus susceptibles de perturber le système hormonal.
La pomme, importée du Brésil, prévu comme encas par l'étude, présente des traces de six substances chimiques dont un fongicide pourtant interdit en France.
Même chose pour les haricots verts du Kenya, inclus dans le déjeuner, sur lesquels l'étude a détecté des traces d'un insecticide puissant interdit dans l'UE.
De plus, le steak haché, le thon en boîte, et même la baguette de pain et le chewing gum étaient truffés de pesticides et autres substances chimiques. Dans l'eau du robinet les analyses ont révélé la présence de nitrates et chloroforme.
Pour le dîner, le steak de saumon était le plus "riche" avec 34 résidus chimiques détectés et même l'examen de l'assiette en plastique utilisée pour réchauffer le repas au micro-onde n'en était pas exempte.
Le risque final pour le consommateur de ce "cocktails de contaminants" "est probablement sous-estimé", selon l'étude.
En France, où près de 70.000 tonnes de pesticides sont répandues par an sur les cultures, rappelle-t-elle, un organisme officiel surveille la teneur en substances nocives des fruits et légumes. Sur 3.430 échantillons examinés en 2008, 59% des fruits contenaient des traces de pesticides. Les dépassements des limites maximales de résidus concernaient les raisins, poires, cerises, pommes et kiwis.
Alors faut-il systématiquement laver tous les fruits et légumes avant consommation, voire les peler pour réduire ou même éliminer les résidus de pesticides ?
"Certaines études montrent que ces précautions ne sont pas suffisantes voire qu'elles sont inutiles", a souligné Générations Futures.
De même, "l'impact de ces résidus dans les aliments conjugué aux autres substances chimiques auxquelles nous sommes exposés tous les jours, par l'air, les cosmétiques, les biocides, n'est pas évalué non plus."

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