Le fond, la forme et la langue de bois
Ce n’est pas nouveau. Lorsque l’on veut évacuer du débat, les questions de fond, on privilégie la forme ou les bons mots. C’est à cet exercice que se livre madame Valls dans le dernier numéro du magazine de Romainville de cette année 2010. C’est « Leurres d’hiver », « rendre les quartiers à la ville et donner de la ville à tous les quartiers » et l’inévitable « prospérité partagée ». Comme nous, vous vous êtes sans doute posé la question de savoir ce que pouvait évoquer cette formule : « Avant et après l’été, vous avez été nombreux à vous joindre aux mouvements soulignant la solidarité entre concitoyens ». En y réfléchissant, c’est sans doute au mouvement social contre la réforme des retraites auquel souhaitait faire allusion madame le Maire. La langue de bois est bien pratique. Elle vous évite de dire ce que vous pensez vraiment. Car, rendez vous compte, aborder cette question dans un langage compréhensible aurait nécessité de parler des projets de la droite, de la possibilité de maintenir la retraite à 60 ans …à taux plein. C’est tellement plus confortable de rester dans le flou, de ne pas prendre position, de ne déplaire à personne. Décidément, le courage politique a bien du mal à se frayer un chemin à Romainville. De la même façon, autant nous condamnons la délinquance routière qui est souvent la cause de nombreux accidents, autant nous nous interrogeons sur cette affirmation « Pourtant les pouvoirs publics veillent quotidiennement, au bon fonctionnement des équipements visant à sécuriser nos routes ». Puisqu’il s’agit, dans ce propos, de faire référence à l’accident grave dont a été victime une jeune enfant face au collège Courbet, cela signifie t-il que se trouvent évacuées les questions que pose l’engorgement du Boulevard Barbusse et les revendications des parents d’élèves ? Être persuadé de détenir la vérité en toutes circonstances, n’est pas forcément la première qualité d’un(e) élu(e).
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