LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 31 décembre 2019

Les communistes de Romainville et leurs élues vous adressent leurs meilleurs voeux, à l'aube de cette nouvelle année !



Les communistes de Romainville et leurs élues vous adressent leurs meilleurs vœux, à l’aube de cette nouvelle année. Une année qu’ils placent sous le signe des luttes et de l’espoir. Une année pour une vie meilleure, celle d’un bonheur partagé pour vous et vos proches.

L’année 2019 se termine par une attaque en règle du gouvernement Macron/Philippe, contre les conquêtes issues du Conseil National de la Résistance. Dans le prolongement de son élection en 2017, Emmanuel Macron a décidé d’engager toutes ses forces pour imposer une immense régression. Non seulement le projet de réforme des retraites conduira à « fabriquer des pauvres », dans le prolongement de de la réforme de l’Assurance chômage, mais au-delà, c’est le principe même de la solidarité, sur lequel repose la Sécurité sociale qui est mis à mal.

Que ce début de l’année 2020, soit l’occasion,  pour notre peuple,  pour les salarié-e-s, d’adresser au gouvernement un message clair : « Nous ne laisserons pas faire ! » La mobilisation exceptionnelle que nous connaissons s’ancre dans le refus des inégalités, de cette insécurité universelle qui se renforce réforme après réforme, dans le dégoût de l’arrogance des banquiers et des patrons des multinationales

Les communistes de Romainville seront dans le débat et de tous les combats, pour montrer le caractère mensonger et factice des prétendues avancées sociales énoncées par le premier ministre. Ils estiment que d’autres choix sont possibles, dès lors que les revenus financiers seraient mis à contribution.

Cette année 2020 sera aussi, les 15 et 22 mars prochains, celle des élections municipales. Il est temps pour notre commune de prendre une autre orientation que celle qui est à l’œuvre depuis trop d’années. Avec leur présence sur la liste « Romainville à vivre », une liste citoyenne, de rassemblement à gauche et écologique, les communistes agiront pour que le mois de mars soit celui d’un « nouveau printemps à Romainville ».
Bonnes fêtes à toutes et à tous !

« Le choix et la raison », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Le président aurait ce soir à cœur, selon « l’Élysée », d’adresser un « message de considération aux Français », avec une attention particulière « envers ceux qui souffrent, qui n’ont pas pu rejoindre leurs proches ». On peine à croire à une manœuvre  aussi sordide qui viserait à opposer une partie de la population aux grévistes et aux manifestants comme s’il s’agissait de Français différents.

Mais oui, la France souffre et c’est de la politique de régression sociale menée depuis plus de deux ans. La France souffre plus encore, en ces jours, de l’attitude d’un gouvernement qui joue le temps en misant cyniquement sur ce qu’il voudrait, le pourrissement du puissant mouvement social qui s’est levé dans le pays depuis plus de trois semaines.

La réalité de la politique d’Emmanuel Macron s’exprime non seulement dans le quotidien des Français, mais dans ces quelques chiffres de ces jours derniers. 1,2% pour le Smic au 1er janvier, 27,6% en Bourse pour le CAC 40, dont 62% pour le secteur du luxe avec LVMH. En plus du CAC 40, jamais la Bourse de Paris n’a autant progressé qu’en 2019 au point que, contre toute attente, même l’éditorial du Figaro s’en inquiète, voyant dans ces envolées financières la menace grandissante de bulles spéculatives et instables. C’est juste, mais y faire face, et là le Figaro ne sera plus d’accord, c’est s’appuyer sur les moteurs essentiels d’une croissance saine et responsable, les services publics, la protection sociale, dont les retraites, et le pouvoir d’achat. C’est à cela que doit aller l’argent, pas à la finance. Le refus d’une augmentation significative du Smic est un sale coup pour les plus modestes et un signal économique détestable. Il signe une fois de plus le choix de classe d’Emmanuel Macron, le service zélé des riches et du capital.

La raison voudrait que le président, avec un véritable sens de l’État et une authentique volonté démocratique, dise stop. On se remet pour de bon autour d’une table et on pense autrement, en termes de progrès social. La raison, mais plus sûrement le mouvement social.

lundi 30 décembre 2019

« L’horizon barré des travailleurs âgés », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Les potions amères du Conseil d’orientation des retraites sont connues. Le dernier rapport en date de cette instance a servi d’alibi parfait au premier ministre pour annoncer la mise en place d’un « âge d’équilibre » qui infligerait une décote à vie sur la pension de tous les retraités partant au-dessous de cet âge à compter de 2022, au nom des « économies «  à réaliser.

Ce que l’on sait moins, c’est que le Conseil d’orientation des retraites a répondu à une commande politique d’Édouard Philippe. C’est-à-dire que le chef du gouvernement lui avait donné un ordre de mission précis, lequel consistait à « indiqu(er) les mesures concrètes (…) pour induire un report de l’âge effectif moyen de départ ». Autant dire que les conclusions étaient écrites d’avance. Le Conseil s’est exécuté, en indiquant toutefois que son « rapport ne saurait être interprété comme une adhésion de tous à la démarche qui sous-tend ces exercice de diagnostic », ni aux mesures proposées, à l’instar de l’âge pivot, car non « considérées comme opportunes par tous ». On ne saurait mieux affirmer ses distances avec les choix du premier ministre.

Mais il y a plus : en reculant l’âge effectif de départ à la retraite, l’exécutif condamnerait au chômage et à la pauvreté un plus grand nombre de seniors après 55 ans. « Les divers champs de la protection sociale – risques vieillesse, chômage, maladie, invalidité, pauvreté, exclusion – sont liés, avertit le Conseil, qui met en garde sur « les coûts liés au recours à d’autres dispositifs sociaux (invalidité, chômage, etc.) pour les assurés hors de l’emploi ». L’approche comptable a ses limites que l’indignité de certaines politiques ignore. Demain, ce sont des travailleurs de chair et d’os que ces choix vont jeter dans des difficultés accrues. À 60 ans, 29% des personnes ne sont ni en emploi ni en retraite : elles sont soit au chômage, soit classées comme inactives. Pour elles, le sas de précarité avant la retraite risque de se transformer en horizon de vie.

vendredi 27 décembre 2019

« Non, la fumée », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



À quelques jours de 2020, il y a plus d’enfumage à la SNCF qu’il y en avait au temps déjà bien lointain des locomotives à vapeur. Son président lui-même, Jean-Pierre Farandou, y participe, qui déclare dans le Monde qu’en matière de régimes spéciaux, il n’y a plus rien à négocier : « Tout est désormais sur la table. Maintenant, il nous reste à faire de la pédagogie sur les mesures d’accompagnement proposées. »

C’est vrai, et totalement faux. Vrai, parce que comme le notait Laurent Brun, le secrétaire de la CGT cheminots dans les colonnes de l’Humanité daté du 24 décembre, le régime spécial a été éteint avec la réforme de l’an dernier et, au 1er janvier, tous les cheminots embauchés le seront au régime général des salariés. Faux, parce que rien, absolument rien n’est réglé sur ces mesures qui ne demanderaient plus qu’un effort de « pédagogie ». De toute évidence, les cheminots ne l’entendent pas ainsi, qui combattent toujours, selon la CGT, la réforme actuelle, « qui va nous aussi nous frapper de plein fouet ». De ce point de vue, les simulations que nous évoquons ci-après montrent que toutes et tous, à des degrés divers, vont être touchés.

L’enfumage est tel, en même temps, qu’il se répand sur les ondes et les télés. Ainsi nous assène-t-on en chœur qu’avec tout ce que le gouvernement aurait déjà concédé aux uns et aux autres, la réforme en cours allait coûter un pognon de dingue. L’argument est servi par la droite. Elle y voit l’opportunité de se refaire une santé. Mais il est servi aussi par celles et ceux qui voudraient faire la démonstration que, tous comptes faits, personne n’y perdra, que les choses sont en bon train si l’on peut dire. En d’autres termes, que les moyens y sont mis, même s’ils sont discutables, et que revendiquer le retrait de la réforme est désormais sans objet. Là aussi, il n’en est rien, absolument rien d’autre que des intoxications de cuisine politicienne. Et qu’est-ce qui sort de la cheminée, disait Oliver Hardy, le père Noël ? Non, la fumée.

jeudi 26 décembre 2019

« TUTUS », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



On l’oublie souvent : une grève est un kaléidoscope. Toutes les lumières, tous les sons de la vie, même ceux qui semblent les moins apparentés, s’y réfractent et s’y côtoient, brisant l’uniforme grisaille quotidienne pour laisser transparaître l’unité cachée des choses. Quelle trame commune relie les gilets orange des agents d’Enedis ou de la SNCF, les complets verts du métro parisien et les tutus blancs qui ont illuminé, mardi, le parvis du Palais Garnier, comme des flocons tombés des nuages ? Le travail. Le travail qui se cache dans chaque activité humaine, dans la beauté et la peine, la légèreté et la force, l’extraordinaire et le banal. Dans la grâce unique, inoubliable, et la répétition du geste à en mourir d’ennui. Tout cela parfois présent en un seul métier, même si nous n’en voyons qu’une facette.

Les danseuses de l’Opéra sont des artistes exceptionnelles, et des salariées comme les autres. Leur talent est le fruit d’un travail éreintant, pour lequel elles cotisent à la retraite à un régime qu’on dit spécial parce qu’il leur garantit un âge de départ en fonction de ce que leur corps endure à enchaîner les pointes pendant des années. Comme les cheminots, les enseignants, les dockers et tous les employés de ce pays, les artistes de l’Opéra ne veulent pas perdre leur droit au repos chèrement payé, lorsque la cervelle, les pieds ou le dos n’en peuvent plus, voire un peu avant si ce n’est pas trop demander. C’est ce que les tutus en grève sont venus dire en mettant l’art et la beauté à portée de tous. Car la grève, c’est aussi cela : un élan de générosité et d’éducation populaire.

À ceux qui ont une vue monochrome des événements, qui ne perçoivent que les cris là où il y a discours articulé, que les poings brandis là où il y a des chants, des rires et de la joie, et qui s’émerveillent devant le ballet du Lac des cygnes mais conspuent les grévistes en bleu de chauffe, nous disons : ouvrez vos yeux et vos oreilles. Ce sont des voix semblables qui montent d’un même chœur, et que l’opéra à ciel ouvert a réunies.

mardi 24 décembre 2019

« Ce cadeau caché au grand patronat », l’éditorial de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité de ce jour !



C’est un régime vraiment spécial que concocte le pouvoir pour ses chers « premiers de cordée ». Au-delà de 10 000 euros de salaire brut mensuel, la cotisation retraite descendrait à 2,8%. Cette ignoble disposition recèle des effets pervers que nos gouvernants prétendent combattre pour mieux la faire fructifier. Cette exonération de cotisations va en effet amputer la caisse du régime unique qu’ils prévoient, de 4,8 milliards d’euros par an. Soit 72 milliards jusqu’en 2040, année prévue pour l’entrée en vigueur totale du nouveau système ! Une somme dont devront s’acquitter, pendant une longue période de transition, tous les salariés du pays.

Le scandale ne s’arrête pas là. Les employeurs, n’ayant plus de cotisations à verser au-delà de ce montant mensuel, économiseront 43 milliards d’euros en vingt ans. Comme sont rares les petites et moyennes entreprises qui rémunèrent leurs cadres au-delà de 10 000 euros, ce sont les très grosses entreprises qui bénéficieront de l’incroyable manne.

Les milieux patronaux et libéraux pousseront alors des cris d’orfraie devant le déficit et l’envolée de la dette publique qu’ils auront eux-mêmes aggravée pour mieux dérouler le tapis rouge au fonds financiers et aux assureurs, qui pourront délivrer aux salariés qui le pourront le nouveau « plan d’épargne retraite » lancé en octobre dernier. La défiscalisation de celui-ci – comme inscrit dans la loi Pacte – va grever plus encore les finances publiques, de 1’2 milliards par an. Ce sont en tout, 90 milliards d’euros que le saccage du système solidaire permettra des transférer dans les poches des puissances d’argent alors que l’âge de départ en retraite sera sans cesse repoussé et le niveau de pensions abaissé jusqu’à 55% du dernier salaire.

Le système par points n’est donc que le cheval de Troie d’une intégration forcée des retraites à la violence des logiques du capitalisme financier. Et l’organisation de l’augmentation continue de la dette sert ce dessein. Les travailleurs ne s’y trompent pas. Ils n’ont pas besoin de pédagogie gouvernementale. Ils ont compris qu’il n’y a aucune trêve dans la guerre sociale qu’on leur livre derrière les mots totalement pervertis « solidarité », « universalité », « équité » crachés par les haut-parleurs de la Macronie. Seulement 19% des employés et ouvriers soutiennent le funeste projet gouvernemental. Ils ont bien conscience des destinataires des cadeaux cachés.

lundi 23 décembre 2019

« France Télécom et la réforme des retraites », l’éditorial de Christophe Deroubaix dans l’Humanité de ce jour !



Il n’a pas déclenché d’incontrôlables torrents de commentaires de la part des professionnels du genre (alias les éditocrates). La trêve de Noël est un sujet autrement porteur du poujadisme inversé où le monde du travail n’apparaît que lorsqu’il joue les trouble-fêtes. Et pourtant, le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès de France Télécom, le harcèlement moral institutionnel est décortiqué, analysé et…condamné. Justice est rendue aux victimes du plan Next, peau anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale que la présidente du tribunal a caractérisée à l’aide d’une citation de Jean de La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».

Si le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure, il n’est pas interdit de rappeler que ce sont plusieurs gouvernements qui ont présidé à cette violente et traumatique mue, transformant un fleuron des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales de « killers » désormais condamnées.

L’histoire de France Télécom ne se résume évidemment pas aux agissements de trois de ses dirigeants, condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Elle est surtout celle d’une stratégie : sortir l’entreprise de la logique solidaire du service public. Sans créer de relations artificielles, le procès de France Télécom et la réforme des retraites ont une forme de filiation commune : cette volonté d’en finir avec le modèle social forgé après le Seconde Guerre mondiale, dans l’esprit du programme du Conseil National de la Résistance, où l’on travaillait de manière égale au service public et non des clients, où l’on pouvait profiter de quelques années du repos du juste en bonne santé après des décennies de travail. Il apparaît, sans doute à la surprise des gouvernants, que ce vieux monde-là a quand même la vie dure.

dimanche 22 décembre 2019

Déclaration commune : Une réforme des retraites, oui mais pas celle-là !



Ensemble, Europe Écologie Les Verts, Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Républicaine et socialiste, GénérationS, Les Radicaux De Gauche, Parti Communiste Français, Parti Socialiste, Pour une Écologie Populaire, Place Publique, République et socialisme, Union des démocrates et Écologistes

Le Premier Ministre s’est exprimé mais rien ne change.
Le Premier Ministre assure qu’il n’y a pas d’autres choix que de travailler plus longtemps pour améliorer notre système de retraite. Nous lui répondons le contraire : Il y a d’autres choix.

Notre pays vit une crise sociale majeure. La colère des français-es contre la réforme des retraites du gouvernement est à la mesure des deux ans et demi de régression sociale, de mauvais coups portés contre la grande majorité de nos concitoyen-nes, contre nos services publics et  devant l’absence de politiques permettant de répondre à l’urgence sociale et climatique.

Nous, forces politiques issues de la gauche et de l’écologie, condamnons la méthode et le fond de cette réforme des retraites confirmés par le Premier Ministre qui va aggraver la situation des retraité-e-s et futurs retraité-e-s de notre pays. Nous demandons que le gouvernement engage de véritables négociations, sans imposer une réforme dont il ne sait pas lui-même simuler les conséquences. 
Nous demandons que s’ouvre un vrai débat qui mette en balance toutes les propositions pour améliorer le système de retraite actuel sans régression sociale.
Le dépôt du projet de loi constituerait un passage en force alors même qu’il n’est soutenu que par le MEDEF et le parti présidentiel. Il doit être retiré pour apaiser la situation, renouer les fils du dialogue et sortir de la situation de blocage du pays. 

Nous partageons ensemble le même diagnostic : le système de retraite actuel n’est pas déficitaire comme l’affirme le gouvernement et ne le deviendra que si les choix budgétaires injustes faits par ce gouvernement n’étaient pas corrigés. Aucune raison budgétaire ou démographique n’impose d’exiger des Français un sacrifice sur leur pension pour sauver notre système de retraite.
Quand les hôpitaux, l’éducation, les forces de l’ordre, la justice, demandent plus de moyens, quand la population réclame plus de services et de répondre l’urgence écologique et climatique, nous devons sans délai, changer de cap. 

Nous dénonçons la méthode du gouvernement qui communique sur un supposé “dialogue” mais “en même temps” renvoie aux partenaires sociaux le devoir de trouver des mesures d’économie en un temps record, là où le débat demande du temps et alors qu’aucune urgence n’existe. Mais la méthode est rodée, c’est celle déjà imposée avec l’assurance chômage et qui conduit à la précarisation d’un million sept cent mille chômeurs. 

A l’écoute des besoins de la population, nous voulons offrir aux françaises et aux français des pensions permettant de vivre dignement, supprimer les insupportables inégalités existant entre les femmes et les hommes et une meilleure prise en compte de la pénibilité, des carrières longues ou hachées. 
Nous voulons garantir aux plus jeunes un haut niveau de protection sociale, dans une France solidaire entre les générations et sans dette écologique.
Toute personne a droit à une retraite en bonne santé et cet objectif doit être le fil rouge de la réforme à venir. Ce projet doit assurer à toutes et tous des conditions de vie digne et une insertion sociale tout au long de la vie.

Ensemble, nous proposons d’améliorer le système de retraite solidaire par répartition sans pour autant augmenter l’âge de départ en retraite ou allonger la durée de cotisations. Des solutions alternatives, progressistes, existent qui permettent d’élargir l’assiette de financement de notre système de retraite et de créer plus d’emplois pour plus de justice sociale.

vendredi 20 décembre 2019

« Etna », le billet de Maurice Ulrich !



Il y a dans cette période et chez certains éditorialistes en crise hystérique comme une sordide jouissance de classe. Enfin on se laisse aller. Pour Franz-Olivier Giesbert, en plus d’une CGT qui plonge la France dans un « climat de délire », nous voilà avec une gauche « irresponsable, cryptoléniniste, pseudo-écolo, islamogauchiste et de plus en plus ouvertement antisémite ».

Et tout cela pourquoi ? Parce que depuis des décennies nous avons accepté que l’autorité soit minée à tous les étages : « Après avoir décapité le roi en 1793, nous avons fait en sorte que tout le monde le devienne. Récapitulons. Il y a l’enfant roi, le cégétiste roi, le juge roi, l’imbécile roi et beaucoup d’autres encore. »

Et aussi le roi des cons, non ? Sinon, après ce florilège, il cite le philosophe grec Empédocle, qui apposait la mort à la haine qui divise. Oui, la preuve, précisons qu’Empédocle avait fini par se suicider en se jetant dans l’Etna. Et il ne connaissait pas Franz-Olivier Giesbert.

« SAUVE QUI PEUT ! », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Décidément, les faits sont têtus. La réalité est coriace et ne se plie pas aux stratagèmes de l’exécutif, qui pensait vaincre à l’usure le plus puissant mouvement social qu’a connu notre pays depuis plus de dix ans. Mais c’est l’inverse qui se produit. Quinze jours après le début des grèves, le soutien populaire à la mobilisation et la défiance envers le projet de réforme des retraites du gouvernement ne
 cessent de croître, obligeant l’exécutif à tirer des bords pour tenir compte du sens du vent. Et le zigzag qui en résulte fait louvoyer le bateau de la Macronie, soudain moins sûre de son cap face à la détermination de la rue et des grévistes.

Les craquements dans la coque font frémir jusqu’à la capitainerie. Prenez « l’âge d’équilibre » à 64 ans : cette invention scélérate, conçue pour avoir l’air de tenir une promesse tout en la foulant aux pieds – « l’âge légal de la retraite restera à 62 ans », avait juré le candidat Macron en 2017 – était la « ligne rouge » des syndicats dits « réformistes ». En passant outre, Édouard Philippe a présumé de sa force, et surtout sous-estimé celle des organisations de salariés, en calculant que son camp politique à la base électorale encore étroite et fragile sortirait grandi d’une victoire par K.-O. sur le mouvement social. L’espoir s’ouvrait d’une réélection par la grande porte en 2022, avec un Jupiter porté en triomphe par une droite versaillaise éprise de revanche contre un modèle social qu’elle identifie obsessionnellement à la CGT.

Mais rien ne se passe comme prévu. Désormais, c’est le pouvoir qui est renvoyé dans les cordes, et ses parades tapent dans le vide. Macron ouvre une porte à la négociation après que son premier ministre a claqué la porte au nez des syndicats. Une partie de ses ministres soutient l’ « âge pivot » comme la corde le pendu, en prétendant sans rire qu’il masque les grandes avancées sociales du projet. Tous sont désormais obsédés par une chose : sauver la réforme, au prix de quelques reniements s’il le faut. Les commentateurs à la vue basse parleront du pouvoir comme d’un bateau qui tangue. Mais c’est la mer démontée qui le secoue en tous sens.



jeudi 19 décembre 2019

« La culture en force », l’opinion des communistes



Les communistes ont toujours porté de façon forte et concrète les enjeux artistiques et culturels, du local au national. Cela ne se dément pas. Partout nous poursuivons sans relâche dans cette voie, en rassemblant pour s’opposer aux dégâts des politiques libérales, du macronisme aujourd’hui. Nous le vivons avec la réforme des retraites, qui vise à renverser les solidarités dans une conception marchande de la société.

L’art, la culture et leurs acteurs en sont aussi la cible depuis des années. Baisses des subventions aux équipements culturels, suppression de festivals, fermetures de lieux, réorientation des actions culturelles vers le « rentable », pressions sur les intermittents ou encore loi sur l’audiovisuel préparant une refonte terrible du service public. 

Nous sommes en résistance à ces politiques. Nous sommes aussi en « mode proposition », offensifs et rassembleurs, face à ceux qui tiennent l’art, la culture comme dimension sociale négligeable... Sans doute notre approche dans ce scrutin doit intégrer cette crise de sens, crise culturelle, anthropologique, dont il nous faut combattre les néfastes effets.

Une volonté vitale de mise en commun
Pour leur part, les communistes affirment le tryptique art/culture/éducation populaire comme le « cœur battant » de nos projets.

Ils inventent des espaces pour en parler : ateliers, tables rondes ouvertes, avec les acteurs locaux du monde de l’art, de la culture, de l’éducation populaire, les énergies citoyennes, pour construire un projet partagé.
Des initiatives se construisent sur le terrain, parfois au-delà même des lieux dédiés. Cette dynamique ne s’oppose en rien aux propositions renforçant l’offre en équipements publics, en équipes pour les animer. Ces structures rayonnent, irriguent, drainent des publics. Leur rôle, leur place doivent être, réaffirmés, encouragés.

Sur nos territoires, existent des potentiels d’implantation de lieux alternatifs : friches, sites attractifs pour des artistes. Identifier ces lieux d’expression du sensible peut faire projet.
Nous avons aussi tout intérêt à inscrire un projet culturel dans la durée, du « temps », pour les artistes, pour créer, travailler avec les populations, la permanence artistique est une réponse.

La question des déplacements est récurrente. C’est parfois un frein pour l’accès des publics aux artistes, aux œuvres, aux équipements culturels. Un état des lieux est essentiel, pour formuler des propositions améliorant cette situation vécue comme une injustice.
Viennent aussi les aspects liés au développement du numérique dans notre société, une approche nouvelle dans l’appropriation des problématiques artistiques et culturelles dans nos communes. Tout comme les liens école/culture, la culture scientifique…

Enfin, avec le développement des grands sites commerciaux, de multiplex, d’offres de divertissement qui essaiment nos territoires souvent en périphérie des communes, tous fléchés vers les grandes enseignes et leurs propositions mercantiles, il nous faut donner du « sens »… Est-ce la société que nous voulons ?
Dans nos territoires, en mutation, se dessinent des formes inédites de solidarité, d’aspiration forte à la citoyenneté… Émergent aussi de la création, de la diversité culturelle, associative, citoyenne ou plus institutionnelle.
Les communistes portent l’art, la culture et l’éducation populaire comme une ambition mobilisatrice, une volonté vitale de mise en commun, de penser l’articulation art/culture/territoire s’appuyant sur l’acquis et mêlant toutes les formes de pratiques artistiques et culturelles et les moyens de leur mise en œuvre.



« AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !



Le chiffre fait frémir : un peu plus de quinze ans après les «réformes» des retraites mises en œuvre en Allemagne, la moitié des seniors touchent moins de 800 euros. Une tragédie sociale qui jette plus de 8 millions de personnes dans la misère ou la précarité. Voilà la face cachée du fameux « modèle » allemand, dont les candidats François Fillon et Emmanuel Macron nous avaient ressassé les prétendues vertus pendant la campagne présidentielle de 2017. On sait aujourd’hui ce qu’il en est. Et ce qu’il en sera dans vingt ans en France si le gouvernement ne retire pas son projet.

Les Français ne s’y trompent pas et leur soutien (64 %) à la mobilisation a même progressé dans l’opinion depuis trois semaines. Alors le gouvernement et sa meute de chiens de garde s’étranglent, déversant leur fiel sur la CGT, bouc émissaire favori de ceux qui voudraient spolier tranquillement. Pourtant que leur doit-on à ces syndicalistes ! Sur tous les grands sujets sociaux de ces dernières années, de la loi travail au Cice, l’expérience leur a donné raison. Tous les dangers qu’ils pointaient et contre lesquels ils se sont battus, encaissant les coups de la répression, se sont vérifiés.

À moins d’une semaine de Noël, le bras de fer va encore s’intensifier avec le gouvernement. Le président de la République, aux abonnés absents, envisagerait des « améliorations autour de l’âge pivot », a fait opportunément savoir hier son entourage, pour tenter de ramener la CFDT dans son giron. Et, après le fiasco Delevoye, l’exécutif n’a rien trouvé de mieux que de nommer Laurent Pietraszewski. Ce député LaREM du Nord coche toutes les cases du CV idéal de la Macronie. Il s’était illustré comme DRH chez Auchan. Une salariée syndiquée CFDT avait été mise à pied et placée en garde à vue pour une « erreur de commande de 80 centimes d’euro et un pain au chocolat cramé donné ». Ça promet pour le « dialogue social ».

mercredi 18 décembre 2019

« Trop », le billet de Maurice Ulrich !



On se souvient peut-être qu’en pleine crise des gilets jaunes, le 17 décembre 2018, Gilles Le Gendre, le président du groupe de la République en marche à l’Assemblée, avait eu cette profonde pense à propos des dispositions annoncées par Emmanuel Macron sur le pouvoir d’achat, mal comprises, selon lui, par les Français et sur les ronds-points : « Nous avons sans doute été trop intelligents, trop subtils. » 

C’est avec cette même estime de lui-même et de la géniale politique qu’il approuve avec le talent d’une brosse à reluire qu’il déclarait, hier, qu’avec les grèves en cours la France est retombée « dans la préhistoire des relations sociales ». 

Le moment était sans doute bien choisi à son goût pour traiter des millions de manifestants et de grévistes d’hommes des cavernes, voire de néandertaliens, quand la régression sociale qu’entend faire passer le gouvernement serait le fin du fin de la modernité. 

Exactement un an après la célèbre déclaration qui le fit passer pour un imbécile, le dévoué Gilles Le Gendre prétend au titre de prince des ânes.

« LE RETRAIT ET UN DÉBAT ! », l’éditorial de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité de ce jour !



La réplique est massive. La puissante déferlante populaire dans les rues de France, les grèves reconductibles, les assemblées générales, la diversité des catégories de salariés dans l’action, le soutien grandissant de nos concitoyens montrent le net refus de sacrifier ses vieux jours et, avec eux, la solidarité nationale. Le pouvoir doit l’entendre et retirer son régressif projet.
Inégalitaire, mal ficelé, plombé par des arguments comptables, des explications contradictoires et les conflits d’intérêts, ce projet désormais rejeté par l’ensemble des organisations syndicales ne peut que dresser contre lui une majorité de Français. Le gouvernement déjà vacille, promettant une entrée en application progressive du nouveau dispositif dans… cinq ans ! Pour le quinquennat suivant !

De quoi s’étonner qu’une réforme jugée si profitable par ses concepteurs soit repoussée à la génération suivante. Le numéro d’équilibriste auquel se prête le premier ministre risque de se terminer par une mauvaise chute. La corde est trop raide, le climat social trop tendu pour continuer à jouer les ajusteurs, à bidouiller les paramètres de la réforme, quand on sait que, partout où la retraite à points a été mise en œuvre, tous les travailleurs reçoivent moins en retraite et sont contraints de travailler plus longtemps.

« C’est un projet de société », affirmait le président de la République. Si les mots ont un sens, cela ne saurait être imposé à la hussarde après avoir été mijoté dans les salons ministériels, où s’assoient plus souvent les rapaces de fonds financiers que les représentants des travailleurs. Il mérite au contraire un débat contradictoire large, national et territorial, mettant à contribution les propositions émises par les syndicats, les partis politiques et les associations.

Cette indispensable respiration démocratique requiert un préalable : le retrait de l’injuste contre-réforme. L’entêtement gouvernemental trahirait des objectifs cachés, comme l’ouverture d’un large champ de la prévoyance aujourd’hui publique à l’appétit insatiable des assureurs privés. Il susciterait, par conséquent, une forte et légitime colère dont seront jugés seuls responsables gouvernement et président. La voie de la raison commande la vraie trêve : le retrait et un débat pour un projet solidaire.

mardi 17 décembre 2019

L’insupportable déferlante contre la CGT (Patrick Le Hyaric)


La destruction des conquêtes sociales implique de salir les organisations qui les ont portées et défendues. Briser le système de retraite solidaire réclame ainsi de calomnier la CGT qui contribua à le mettre sur pied à la Libération a l’initiative d’un de ses dirigeants devenu ministre, Ambroise Croizat. Telle est la cohérence des attaques et qualificatifs infamants lancés à la tête du salariat organisé.
« Fainéants », « privilégiés », « preneurs d’otage » ; CGT « menaçante » « qui refuse le dialogue », jusqu’à être odieusement comparée à Daesh : pas un jour ne passe sans que les militants de la CGT et son secrétaire général ne fassent l’objet d’injures et de caricatures méprisantes lancées par la Sainte-Alliance médiatico-politique ultralibérale. La palme revenant à Mme Christine Clerc insultant dans un journal régional Philippe Martinez, « admirateur de l’ex-URSS » et coupable d’une «  moustache stalinienne ». Voilà qui dit tout de leur mépris de classe, de leur haine de l’ouvrier qui ose se dresser.
Des ministres jugent désormais que la CGT « appelle à gâcher les vacances de Noël des Français ». Rien de moins ! Mais est-ce bien le gouvernement qui a opportunément fixé le calendrier de sa contre-réforme, ou rêvons-nous ? Et les éditorialistes stipendiés d’embrayer sur la parole ministérielle en dépeignant Philippe Martinez en Père Fouettard dérobant les cadeaux au pied du sapin…
« Ce n’est pas la CGT qui gouverne » croyait nous apprendre hier, martiale, la porte-parole du gouvernement. Le problème, Madame, c’est qu’une majorité de nos concitoyens refuse de discuter du poids des chaines qui les lient à la régression sociale ficelée par la coalition de la technocratie d’Etat et des puissances financières internationales. Ils veulent une vraie négociation sur le « mieux vivre ». A travers ce mépris s’exprime celui du salariat organisé qui, chaque jour, fait la démonstration des divergences d’intérêts entre les puissances d’argent et les travailleurs.
La raison oblige à constater que la CGT et son premier responsable portent une parole d’intérêt général dans laquelle se retrouvent des millions de français opposés au projet gouvernemental, avec celles et ceux qui, courageusement, se mobilisent dans leurs entreprises au prix d’un sacrifice immense pour leurs familles à l’approche des fêtes. Un sacrifice de l’envergure de celui qu’ont consenti nos aînés qui ont obtenu les congés payés, le salaire minimum, la réduction du temps de travail ou la sécurité sociale, subissant alors les mêmes calomnies. Cela devrait renforcer le respect qui leur est aujourd’hui refusé.

lundi 16 décembre 2019

" Cliquailles ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de demain mardi 17 décembre !


Jean-Paul Delevoye tombe dans un bruit de « cliquailles », comme l’écrivait le poète Clément Marot. Le haut-commissaire avait si bien confondu ses devoirs publics et ses intérêts privés que la liste des fauteuils où il siégeait et des émoluments qu’il touchait, était devenue un véritable feuilleton. Pas un vol, mais un mélange trop banal dans les milieux dirigeants. La voracité des assurances privées semblait percer ainsi sous le régime universel. « Toutes les passions et toutes les activités sont englouties dans la cupidité », disait Marx du capitalisme… Ainsi se tisse la trame du « nouveau monde ».



L’architecte de la réforme des retraites n’est que le douzième d’une liste de ministres démissionnaires depuis l’élection présidentielle, dont une majorité pour des soupçons d’affaires d’argent. Mais sa chute ne signifie pas la disparition de son projet, de bien plus grande conséquence pour les salariés que ses rémunérations indues ou oubliées. Pour que ce texte soit retiré, il faudra plus encore, des centaines et des centaines de milliers de manifestants supplémentaires, des grèves obstinées, une solidarité générale avec les combattants du quotidien, ceux des écoles et du rail, des raffineries ou des hôpitaux, des ports et des routes.


La journée d’action aujourd’hui pèsera lourd dans la balance, bien plus qu’une démission, pour que l’entêtement d’Emmanuel Macron à briser le droit aux retraites ne perturbe pas Noël. L’Élysée a choisi le calendrier pour faire un chantage aux fêtes de fin d’année et imposer une régression qui viole ses promesses de campagne, de « ne pas toucher à l’âge de départ et au montant des pensions ».


Le choix n’est pas corseté par le dilemme régression ou statu quo. Des projets solidement bâtis sont avancés pour financer un système qui garantirait un progrès pour tous les salariés et ceux qui souffrent de la précarité (voir page 12). Ainsi le présent des jeunes, premier sacrifié par le projet gouvernemental, ne reculera pas dans le passé.


« L’embûche de Noël », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !



Attention, panique : « Les grévistes, vont – ils  gâcher Noël ? » Le gouvernement a trouvé des alliés médiatiques, de poids, pour mener tambour battant la bataille de l’opinion. Et il ne fera pas de cadeaux. « Noël, c’est un moment important. Je ne crois pas que les Français accepteraient que certains puissent les priver de ce moment », a osé le premier ministre, qui a pourtant la solution entre les mains : le retrait de sa réforme avant la trêve des confiseurs. C’est ce qu’avait fait Alain Juppé le 15 décembre 1995, après une grève historique de trois semaines.

Les ministres, qui n’ont trouvé comme seul soutien que le Medef, savent que les jours à venir seront décisifs. Eux qui applaudissaient des deux mains en 2008 quand Nicolas Sarkozy affirmait que « désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en aperçoit » font mine de découvrir aujourd’hui le propre d’une grève : bousculer l’ordre des choses. Non, il n’existe pas de « majorité silencieuse prise en otage par les privilégiés de la SNCF ». Mais une majorité de Français conscients que quelques semaines de galère valent mieux qu’une vie de misère. Comme en 1995, les cheminots, par leur détermination et leur force de frappe, sont au cœur d’une nouvelle forme de « grève par procuration », relais de ceux qui ne peuvent pas débrayer tous les jours, de la jeunesse ubérisée aux « travailleurs pauvres », isolés face à leur patron.

C’est le talon d’Achille du gouvernement : l’opinion publique qui soutient les grévistes, a bien compris que tout le monde sera perdant. Et en premier lieu les femmes, comme nous le démontrons aujourd’hui de manière implacable, contrairement aux mensonges éhontés du gouvernement prétendant qu’elles en seraient « les grandes gagnantes ». Les révélations sur les mandats lucratifs et illégaux du ministre Jean-Paul Delevoye, ses conflits d’intérêts avec les assurances privées, dévoilent au grand jour les motivations réelles de cette prétendue réforme. Sa démission s’impose.

vendredi 13 décembre 2019

« SIGNAL POLITIQUE », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Le premier ministre avait plusieurs choix à sa disposition quand il a pris la parole, mercredi, devant le Cese, cette assemblée des-mal nommés « corps intermédiaires », alors qu’ils sont le corps vivant de la société, comme le montre le succès des journées syndicales d’action et de grèves. Le plus sage pour Édouard Philippe, « la seule option sensée », ainsi que l’a qualifiée le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans nos colonnes, eût été de retirer sa réforme des retraites. Une majorité de Français approuvent en effet le mouvement social qui demande le retrait du projet.

Mais le premier ministre a écarté l’invitation à repartir d’une feuille blanche. Restait alors une option qui aurait permis au gouvernement de sauver les apparences de la concertation : respecter les « lignes rouges » tracées par la CFDT, l’Unsa et la CFTC. C’était simple, et ça ne compromettait en rien le projet d’un régime unique par points : il suffisait pour cela à Édouard Philippe d’abandonner l’idée de l’âge pivot.

C’est finalement l’âge pivot qui a été retenu. Ce dispositif qui recule l’âge de départ à la retraite après 62 ans sous peine de décote est une divine surprise pour le Medef, qui était le seul à le désirer ardemment. Tout le monde avait pourtant entendu à la rentrée le président de la République se dire prêt à y renoncer pour trouver « un accord » avec certains syndicats. C’est un choix lourd de sens, car il est une clé de voûte de la réforme : sans lui, le retour au compte des trimestres cotisés pour définir le taux plein est quasi inévitable, et cela reviendrait à déchirer la réforme et en écrire une autre.

Cela laisse peu de place à la négociation, sauf à voir la CFDT manger son chapeau. C’est un coup de force. Et un signal politique envoyé à l’électorat de droite : la promesse d’un acte II du quinquennat d’écoute et de dialogue est enterrée, le gouvernement est déterminé à n’entendre personne hors du patronat. La campagne pour les élections de 2022 a commencé.


jeudi 12 décembre 2019

Un mouvement salutaire qui porte loin (Patrick Le Hyaric)


Arc-bouté sur les intérêts particuliers qu’il sert, le pouvoir refuse tout débat sérieux sur les contours d’une réforme progressiste des retraites, adaptée aux conditions de notre temps. Ces dernières sont marquées par la reconnaissance de pénibilité de nombreux métiers, les inégalités croissantes au travail et dans les rémunérations, celles entre les revenus des hommes et des femmes, les besoins de financement nouveaux liés à une autre cohérence économique, les défis civilisationnels et humains posés pour assurer l’autonomie des personnes âgées. Autant d’enjeux  qui mériteraient des débats contradictoires.

Au lieu de cela, le pouvoir insiste pour que la discussion soit limitée à un périmètre qui acte la destruction du système de retraites solidaires par répartition. Les travailleurs sont donc sommés de négocier des reculs sociaux et démocratiques. Pour parvenir à ses fins, il croit subtil de diviser salariés et retraités en agitant ce qu’il appelle « les régimes spéciaux ». Jamais ne lui viendrait à l’idée de hisser les systèmes de retraite vers le « mieux disant social ». Non, c’est toujours vers le bas que les droits sociaux sont alignés alors que les droits et pouvoirs des puissances d’argent sont alignés vers le haut avec des cadeaux fiscaux et sociaux, une liberté totale de circulation du capital, la spéculation et les paradis fiscaux. Mieux, le Président de la République s’est offusqué que celles et ceux qu’il est censé représenter ne se sentent pas heureux, leur demandant de comparer leur pays à d’autres moins bien lotis. Ceci dit tout de  sa philosophie. Pourquoi pas le retour à l’esclavage, pour gaver encore plus les actionnaires. Car il y a un régime très spécial dont le pouvoir et ses porte-voix  ne parlent  jamais. C’est celui des revenus financiers du capital évalués à 290 milliards € et qui ne contribuent en rien au bien commun. Le gouvernement doit cesser de brouiller les cartes, de demander aux citoyens d’accepter une répartition équitable des sacrifices tout en cachant son projet fondamental : offrir l’immense manne des retraites socialisées aux rapaces de la finance en substituant la capitalisation à la répartition, en misant sur la baisse des pensions pour obliger les intéressés eux-mêmes à y recourir.
C’est parce que, très majoritairement, nos concitoyens dans leur diversité, du chef-lieu d’arrondissement jusqu’à la capitale, ont fait l’expérience des mensonges des gouvernements qu’ils défilent, soutenus par celles et ceux qui ne peuvent pas faire grève ou se rendre à une manifestation. Ils ne supportent plus que la « transformation » du pays par M. Macron soit synonyme de destruction de l’Etat social et des solidarités. Ils sentent bien que les lois successives qui usurpent le mot « réforme » ne sont que mises en cause des droits sociaux, qu’il s’agisse des lois travail, de la casse de des assurances maladie et chômage.
Pendant ce temps, ce sont la baisse de la fiscalité du capital, la suppression de l’impôt sur la fortune, le fameux prélèvement forfaitaire unique, la pérennisation du CICE, les diminutions des cotisations employeurs qui frappent à la caisse » les ressources des organismes mis en place à la Libération. La cohérence des choix macroniens saute aux yeux. Le calcul des retraites par point est un outil de pilotage pour baisser le niveau des pensions. En prenant en compte l’ensemble de la carrière pour le calcul des futures pensions, il devient un moyen de pression obligeant les salariés à accepter n’importe quel emploi, venant compléter les dispositions de la loi travail et de la contre-réforme de l’assurance chômage. C’est, de ce fait, le moyen aussi de faire pression à la baisse sur les rémunérations du travail. 
La contre-réforme des retraites est le dispositif supplémentaire pour marchandiser plus encore le travail, mettre les individus en compétition, et faire accepter un raisonnement non plus en fonction des besoins mais des « coûts ». Les mouvements en cours portent l’intérêt général.


"Métaphore", le billet de Maurice Ulrich !

Deux pleines pages dans Le Monde : « Blanquer, le début d’une ambition ». La grande photo où l’on voit le ministre de l’Éducation nationale aux côtés du président, marchant d’un même pas est subtile. Un jour, il pourrait être premier ministre ! D’accord mais pour quoi faire ? Çà, on n’en saura rien. Sans doute, on nous le rappelle sur près d’une demi-page, il a déclaré que le voile islamique « n’était pas souhaitable dans notre société ». Mais le sens de ses « réformes », l’opposition résolue d’une large part des enseignants à sa politique ? 

Sa "philosophie" des neurosciences comme clé des apprentissages ? On saura en revanche qu'il est " un moine laïque " qui allait tout seul à la messe à 8 ans et ne rechigne pas aujourd'hui à " sortir dîner pour ouvrir son horizon".


Mais oui. On apprendra enfin qu'il a planté dans le jardin du ministère un ginkgo biloba, l'arbre japonais dont on dit qu'il est " un être vivant potentiellement immortel ". Oh ! se dit-on, quelle belle métaphore !

« UNE PROVOCATION DANS LES FORMES », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !




Plus de dix-huit mois de fausse concertation pour en arriver, hors quelques mesures secondaires destinées à faire illusion et un discours qui se voulait rassurant, à sortir du chapeau ce qui, en réalité, y était depuis le début. Il ne fait pas de doute que le pouvoir veut user les grévistes et l’opinion. C’est une politique du pire et de l’irresponsabilité vis-à-vis du pays et de la République.

Après l’intervention d’Édouard Philippe hier midi, un premier constat s’impose. Le président de la République et le gouvernement sont prêts à bloquer durablement le pays, à faire vivre aux Français, qu’ils soient grévistes ou non, des jours difficiles, pour une réforme qui n’est approuvée que par le seul Medef et plus exactement par le haut du panier du patronat. Il n’y avait hier que Geoffroy Roux de Bézieux, son président, pour saluer « un bon équilibre entre une réforme qui est redistributive et le fait qu’il faut, quand c’est possible, qu’on travaille plus longtemps ». Cela, le patronat le voulait, le pouvoir le veut en se conformant, comme on l’a révélé, à la check-list du fonds de pension BlackRock. Il le veut et il le tente.

L’intervention d’hier ne règle absolument rien. Nombre de commentateurs pariaient ces jours derniers sur un discours du premier ministre qui aurait selon eux la vertu de rallier les syndicats dits réformistes, et donc les plus coopératifs. L’Unsa et la CFDT semblaient en effet en position d’attente et plutôt réservés à l’égard et à l’écart du mouvement social, mais leur réaction ne s’est pas fait attendre. Pour les deux organisations, « la ligne rouge est franchie », avec un âge de départ qui serait reporté de fait à 64 ans ou plus pour une retraite à taux plein – et lequel ? –, quand bien même l’âge pivot, comme on dit, resterait à 62 ans. Les syndicats déjà dans le mouvement, dont la CGT bien évidemment, appellent à renforcer la grève.

Que cherche le pouvoir ? En y mettant les formes, en ayant même le culot, c’est le mot, de se référer aux lendemains de la Libération et en affirmant qu’il n’y aurait pas « de vainqueurs et de vaincus », le premier ministre s’est livré à ce qu’il faut bien appeler une provocation. Plus de dix-huit mois de fausse concertation pour en arriver, hors quelques mesures secondaires destinées à faire illusion et un discours qui se voulait rassurant, à sortir du chapeau ce qui, en réalité, y était depuis le début. Il ne fait pas de doute que le pouvoir veut user les grévistes et l’opinion. C’est une politique du pire et de l’irresponsabilité vis-à-vis du pays et de la République

mercredi 11 décembre 2019

« 17 milliards », le billet de Gérard Streiff



On me dira, ça n’a rien à voir ! Et on aura raison. N’empêche : la semaine où Macron et sa bande nous serinent sur un « déficit » des retraites qui serait de 17 milliards d’euros, on apprend que Bernard Arnault, PDG de LVMH, s’offre le joaillier américain Tiffany pour 17 milliards de dollars. 

Alors, ça n’a peut-être rien à voir, mais y a tout de même un truc qui cloche quelque part, non ?



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