LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 26 novembre 2014

Collège Courbet !





LU SUR LA PAGE FACEBOOK DU COLLEGE

Non à la suppression du REP.
L'éducation à Courbet doit rester prioritaire !
Lundi 24 novembre, la rectrice a présenté la nouvelle carte de l'éducation prioritaire (anciennement ZEP) et le collège Gustave Courbet n'en fera plus partie à la rentrée prochaine. C'est une catastrophe et une injustice.
En effet, dès la rentrée prochaine de 2015 le collège perdra de nombreux moyens.
L'évolution positive de ces dernières années risque d'être stoppée net.
Nos élèves ne doivent pas être sacrifiés.
CONCRETEMENT
dès septembre 2015 :
- Fin des effectifs à 24 élèves par classe
- Moins d'adultes autour des élèves (professeurs, agents, surveillants etc)
- Pertes d' heures pour les groupes de soutien ou les projets
- Des voyages et des sorties scolaires plus chers (fin du tarif Education Prioritaire)
à l'avenir
- Une mixité sociale mise à mal
- Fin de la stabilité des équipes enseignantes
- Des conditions de travail et d'apprentissage dégradées"

mardi 25 novembre 2014

La vérité sur le nombre de logements sociaux à Romainville !



Dans nos deux précédents billets nous avons qualifié d’approximatifs les propos tenus tant par monsieur Champion que madame le Maire. Cette dernière avec une assurance non feinte, se référant selon ses dires aux chiffres de l’INSEE, nous asséna une fois de plus la même contrevérité concernant le nombre de logements sociaux à Romainville. Notre ville en compterait 51%. Nous croyons de notre devoir de rétablir la vérité. Non pour nous engager sur une bataille de chiffres, mais pour dénoncer une manipulation visant à justifier les choix politiques de la majorité municipale, à savoir : PLUS UN SEUL LOGEMENT SOCIAL NE SERA CONSTRUIT À ROMAINVILLE.

Alors qu’en est-il ? Nous nous référons à deux sources :

  • Celle du journal « Le Monde" datant de 2013 et donnant le chiffre de 45, 63% (nous publions cette référence à la fin de cet article.
  • L’autre provenant de monsieur Champion lui-même. Dans un article publié dans le numéro de février 2012 du magazine d’informations municipales voici ce qu’il écrit : « Sur 4763 LOGEMENTS SOCIAUX L’OPH EN GÈRE 3450 » Si nous prenons le nombre de logements recensés en 2011, à savoir : 10.705 NOUS ARRIVONS AU POURCENTAGE DE 44,4%. Alors qui croire madame le Maire ou monsieur Champion ? Et bien les chiffres donnés par ce dernier, qui sont en fait ceux de l’INSEE, MAIS LES VRAIS !

Pour l’information de nos lecteurs sachez qu’une ville comme le Pré-Saint-Gervais en compte 47%. Une ville pourtant qui n’a pas la réputation d’être un ghetto pour reprendre la formule de madame Valls.

C’est en effet ce chiffon rouge que l’on a voulu une fois de plus agiter pour justifier des choix politiques. On nous parle volontiers de « parcours résidentiel » mais sans aucun logement social supplémentaire. C’est une aberration lorsque nous est annoncé le nombre de demandeurs de logements (3000 Romainvillois et 3000 extérieurs).

Au cours de cette réunion, il nous a été indiqué que le chemin vers les 30.000 habitants est plus difficile à atteindre que prévu. Et pour cause. Celles et ceux qui ont la responsabilité de gérer les affaires communales ont-ils une claire conscience du nombre d’habitants, de jeunes en particulier, qui quittent notre ville faute de pouvoir s’y loger ? Alors faut-il multiplier davantage les opérations immobilières en accession qui font les choux gras des promoteurs en ignorant cette réalité ou bien faut-il prendre en compte tous les besoins en matière d’habitat.

Pourtant à en croire madame le Maire, satisfaire ces besoins conduirait, le mot « au ghetto ». Quelle vision étriquée de la réalité et de la mixité sociale, ce terme galvaudé et mis à toutes les sauces. Que nos édiles ouvrent les yeux. L’appauvrissement, les difficultés sociales que nous constatons, dans nos cités particulièrement, sont une triste réalité qui ne fait que s’aggraver avec la politique mise en œuvre par le gouvernement actuel. Chômage et précarité gagnent du terrain. Se nourrir, se vêtir, se soigner, vivre tout simplement deviennent un casse tête pour un nombre accu de familles. Les drames humains se multiplient. La « mixité sociale » ne se résume pas à cette notion réductrice : « d’un côté des logements en accession à la propriété où des familles un peu plus aisées y résideraient, au prix d’ailleurs de nombreux sacrifices, et de l’autre des logements sociaux où les difficultés de toutes sortes s’aggravent.

On ne peut parler habitat en en restant aux façades, sans prendre en compte la situation des femmes, des hommes, des jeunes qui sont derrière. Faire en sorte que ces ensembles de logements sociaux  ne deviennent pas davantage des ghettos c’est impérativement changer de cap. Poursuivre dans la voie de la réduction des dépenses publiques, de l’austérité pour le plus grand nombre et de cadeaux au grand patronat sans contrepartie ne conduira qu’à l’impasse.

La mixité sociale c’est avant tout le « vivre ensemble ». Ce n’est pas ce qu’a fait Nexity dans ses opérations immobilières, Soléa et Respiro, où propriétaires et locataires sont séparés physiquement. Penser « un projet immobilier et mixité sociale » c’est aujourd’hui penser diversité. Logement social, logement intermédiaire, logement en accession.




dimanche 23 novembre 2014

Cité des Mares : Des propos sous forme d'aveu !


À propos de la réunion sur l’avenir du quartier des Grands Champs nous avons parlé dans notre dernier billet, de propos contradictoires et embarrassés. Concernant la friche PANOTEL et la Cité des MARES, il s’agit davantage d’une opération camouflage. Il était en effet bien difficile pour les élu-e-s de la majorité municipale de confesser que leur objectif est bien la réalisation d’un nouveau projet immobilier. Nous avons donc assisté à un rare numéro d’équilibriste. Pour monsieur Champion, rien ne serait décidé. Une étude est en cours pour connaître l’état du bâti des logements. Pour apprendre dans l’heure qui suit que l’étude ne serait lancée qu’en 2015 !

Dans la même veine, il aurait été envisagé de réunir deux appartements pour n'en faire qu'un seul, plus grand. Ou bien encore, d’ajouter un étage. Certes si notre époque est celle des prouesses techniques, pour celles et ceux qui habitent ou qui connaissent la cité, ces solutions leur apparaîtront aussi fantaisistes qu’inconcevables. En fait il fallait par tous les moyens « ne pas lâcher le morceau » comme on dit couramment. Voilà qui explique cet enfumage des esprits.

En voici deux autres preuves. Monsieur Champion a cru bon de dire que 90% des logements de la cité sont insalubres. Ce qui, bien entendu, a été contesté par les locataires, venus en nombre participer à cette réunion. En second lieu, on entendit ce cri du cœur : « Il est inenvisageable de mettre 4 millions d’euros dans la réhabilitation ». Comment se fait-il que cette solution soit rejetée sans autre forme de procès, alors que quelques instants plus tôt on parlait de la possibilité de monter un étage, ou d’envisager une restructuration ? Cela n’aurait-il rien coûté ? Voilà un propos qui prend la forme d’un aveu.

Par ailleurs, si rien n’était « décidé » pourquoi, comme l’on fait remarquer plusieurs participants, 13 appartements sont libres de toute occupation ? Au cours de cette même réunion nous avons appris de la bouche de madame le Maire que nous comptions 3000 demandeurs de logements Romainvillois et 3000 extérieurs. Comment dans ces conditions, laisser 13 logements vides lorsque nous avons une telle demande ? La promesse faite, en fin de réunion,  sur le besoin de conserver ce lieu de mémoire n’aura rassuré personne. Certes, on pourra toujours apposer une plaque commémorative pour rappeler qu’en ce lieu étaient implantés de jolis petits pavillons qui durant 60 ans ont fait le bonheur de nombreuses familles de notre ville.

mercredi 19 novembre 2014

L'avenir du quartier des Grands Champs




La réunion d’information demandée par 162 habitants du quartier des Grands Champs s’est donc tenue le lundi 17 novembre. Elle a été une parfaite illustration de la politique menée depuis des années par la majorité municipale en matière d’aménagement, qu’on pourrait résumer ainsi : « Par n’importe quels moyens, atteindre les 30000 habitants ». ! Les explications données tant par madame le Maire, que par monsieur le Maire-adjoint à l’aménagement n’ont trompé personne. La transparence n’était pas au rendez-vous. Les participant-e-s n’ont pas été  pas dupes. Les véritables projets qui se trouvent dans les cartons, concernant notamment l’avenir de la Cité des Mares et de la friche PANOTEL ne leur ont pas été dévoilés. C’est la raison pour laquelle leurs propos sont apparus obscurs, fumeux, approximatifs et contradictoires. Et empreints de contrevérités flagrantes.

Ce qui retient l’attention c’est d’abord l’absence d’une réelle concertation. L’introduction de monsieur Champion a été de ce point de vue très éclairante. Il y a, nous a-t-il dit, les « coups partis », à savoir les opérations des rues de la RÉPUBLIQUE, de BENFLEET, ORADOUR, et d’autre part l’avenir de la Cité des Mares et de la friche PANOTEL. À quel moment les habitants du quartier auront-ils pu donner leur avis sur ces coups partis ? Jamais. Cette parodie de démocratie est d’autant plus caricaturale que le jour même de la réunion, commençait le chantier de la rue ORADOUR. Ce n’est pas la pirouette de madame le Maire expliquant que les habitants ont pu exprimer leur avis au travers des enquêtes publiques qui change quoique ce soit. Les habitants n’ont pas eu leur mot à dire sur ces projets.

En second lieu, cette réunion ne peut que renforcer les craintes de nos concitoyens  ne se reconnaissant pas dans les transformations qu’entraine cette multitude d’opérations immobilières. À l’évidence, c’est parce qu’ils perçoivent leurs doutes et leurs interrogations, que les élu-e-s de la majorité municipale se sont voulus rassurants,  tentant de convaincre l’auditoire que notre ville resterait fidèle à sa mémoire. Mais les faits sont têtus et nous croyons de notre devoir de les rappeler.

La place prise par les promoteurs privés est l’un des sujets de préoccupation parmi les plus importants de la population de notre ville. Si nous nous référons à un article du Nouvel Observateur de mars 2013, on peut y lire que pour un appartement de type F3, Romainville se positionne en 7ème position derrière Montreuil, Les Lilas, le Pré Saint Gervais, Pantin, Saint-Denis et Neuilly-Plaisance avec un prix moyen de 4454 € au m2. Des villes comme Saint-Ouen ou Bagnolet bordant Paris et bénéficiant du métro arrivent derrière. Ce n’est pas une anecdote. Mesurons  les conséquences de cette envolée des prix de l’immobilier. Les coûts des loyers deviennent exorbitants et le droit au logement devient inaccessible pour un nombre grandissant de familles. Cette spéculation, c’est aussi une entrave au pouvoir d’achat et à l’activité. C’est, et ce n’est pas rien, la disparition de l’esprit, de l’histoire, de la mémoire de la ville.

Nous avons certes entendu madame le Maire dire sa stupéfaction sur le prix de vente de certaines habitations. Mais s’offusquer ne peut suffire. Pourquoi en est-on arrivés là ? Où se situent les responsabilités ? C’est à ces questions qu’il convient de répondre si nous voulons vraiment stopper cette frénésie des promoteurs. Si les élu-e-s ne possèdent pas la maîtrise du marché de l’immobilier, leurs choix ne sont pas sans incidence sur ce dernier. Or c’est au nom d’une « ville en mouvement » voulant atteindre les 30000 Habitants qu’est favorisée l’intervention des promoteurs privés. Ces derniers se livrent à une publicité éhontée et mensongère sans que les élus n’interviennent. Pire, ils l’accompagnent. De ce point de vue l’intervention du responsable du service de l’aménagement était édifiante. Comment s’en étonner lorsque Jacques Champion, l’élu responsable à l’aménagement s’exprimant sur le quartier des Ormes indiquait : « Que la demande de modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) permettrait de surélever les étages  d’un projet de 90 logements, pour que les appartements soient plus lumineux » mais ajoutant tout aussitôt « QUE LE PROMOTEUR DOIT AUSSI POUVOIR S’Y RETROUVER ». Oui accompagnement lorsque l’on sait que nombre de propriétés appartenant à la ville ou à Romainville Habitat ont été cédées à des promoteurs. Pour mémoire citons, les terrains où se situaient le gymnase Vallès, le restaurant du personnel communal, l’atelier municipal, l’ancien boulodrome rue Jean Jaurès, la bibliothèque Romain Rolland, l’Office municipal des sports et la maison des associations etc…

À plusieurs reprises madame Le Maire a fait état de la charte signée le 16 mars 2012 entre la ville est les promoteurs estimant que celle-ci avait permis de maîtriser l’envolée des prix.
Pourtant un examen sérieux des prix pratiqués montre clairement que les engagements pris par les promoteurs ne sont pas tenus. La charte indiquait que le prix  du m2 dans les Bas Pays s’élève à 3800 € et qu’il passerait à 3420 € grâce à une décote de 10%. Or dans l’opération URBAGREEN le prix du m2 est annoncé à plus de 4000 €. Dans le centre ville le prix  du m2 était annoncé à 4500 € et à 4050 € avec la décote de 10%. Dans l’opération CONFIDENCE le prix du m2 dépasse nettement les 5000 €. Après la signature de cette charte, qualifiée de « moment historique dans l’histoire de Romainville » par Jacques Champion, l’un des promoteurs signataires avait déclaré : « Cette charte permet de réaliser des programmes de qualité qui répondent aux attentes de la population. Tout le monde est gagnant ». À l’expérience, les seuls gagnants sont les promoteurs.


D’autres sujets seront traités dans de prochains billets.

jeudi 13 novembre 2014

La Seine-Saint-Denis plumée par l'austérité , Rebiffons-nous !



Le président du Conseil général a présenté ce matin ses orientations budgétaires pour 2015. Elles s’inscrivent dans un contexte national d’austérité qui ne cesse de réduire les finances des collectivités. Depuis 2008, la Seine-Saint-Denis est véritablement plumée ! Les coupes se multiplient dans tous les secteurs (petite enfance, écologie urbaine, secteur associatif…) et des mesures utiles aux habitants, telles que le remboursement à 50% de la carte Imagin’R, l’aide au numérique ou le soutien aux investissements des collectivités en matière d’équipements sportifs et culturels, ont été remises en cause.

Si le Conseil général obtient une aide ponctuelle du gouvernement en 2014, elle est bien loin de compenser les 2 milliards liés au financement des allocations de solidarité que l’Etat doit au département depuis 2004. Ce qui est présenté comme une bouffée d’oxygène est d’autant plus insuffisant que le gouvernement baisse sa dotation globale de fonctionnement. Pour la Seine-Saint-Denis, ce sera un manque à gagner supplémentaire de 22 millions d’euros. 

Notre département, comme le pays tout entier, subit de plein fouet les traités européens et les multiples cures d’austérité qui en découlent, mises en place par la droite et poursuivies aujourd’hui par François Hollande : fermeture des entreprises, licenciements, pouvoir d’achat en berne, explosion de la précarité et de la misère… Dun côté, les besoins sociaux sont de plus en plus grands et de l’autre, les moyens pour y répondre sont de plus en plus réduits. De plus, le gouvernement fait le choix de réponses sécuritaires devant les mouvements sociaux qui se développent.

Ces orientations budgétaires pour l’année 2015 traduisent une gestion de l’austérité par la majorité socialiste. Pouvons-nous continuer de mendier quelques petites aides ici, en coupant plus ou moins fortement là ? 
Pour nous, il ne s’agit pas de capituler mais d’exiger un changement de politique gouvernementale.

Nous voulons mobiliser tous ceux qui refusent l’austérité et veulent une vraie politique de gauche centrée sur les besoins humains plutôt que sur les intérêts de la finance. C’est pourquoi une grande manifestation est organisée ce samedi 15 novembre à Paris à laquelle nous participerons en tant qu’éluEs. Nous soutenons également la démarche initiée par un collectif de citoyens de Stains, de l’Ile-St-Denis, de Montreuil, d’Aubervilliers et de beaucoup d’autres villes du département qui a créé le mouvement des « plumés de l’austérité » et appelle à manifester samedi.

Non, la Seine-Saint-Denis ne peut continuer de se faire « plumer » ainsi.
Pour l’avenir de notre département et de notre pays tout entier, rebiffons-nous !

La Seine-Saint-Denis plumée par l’austérité ? Rebiffons-nous !
La Seine-Saint-Denis plumée par l’austérité ? Rebiffons-nous !

mercredi 12 novembre 2014

La mémoire des pierres

Par Patrick Apel-Muller

Mercredi, 12 Novembre, 2014
Editorial. Un mur est tombé, l’autre se dresse comme un monument d’injustice et de brutalité. De ses deux côtés, retentissent à nouveau les clameurs de colère.
 Une nouvelle fois, les enfants de Palestine jettent des pierres face aux casques lourds et aux blindés. Les soubresauts du Moyen-Orient n’ont pas étouffé l’aspiration d’un peuple écartelé entre l’exil, Gaza et la Cisjordanie à échapper à l’apartheid de chaque jour, aux spoliations qui lui arrachent des maisons et des oliviers, à la botte de Netanyahou, qui lui dénie son indépendance, à la précarité de l’existence. Les affrontements de l’esplanade des Mosquées, les manifestations sauvagement réprimées par l’armée israélienne à Hébron, le souvenir d’Arafat brandi comme un étendard confirment qu’il n’est plus possible d’attendre, que le monde ne peut détourner les yeux, qu’il est temps – grand temps ! – que la Palestine soit enfin indépendante et libre, dans des frontières aussi sûres que celles de son voisin d’Israël. Le gouvernement français porte une lourde responsabilité. Celle d’avoir encouragé et justifié la guerre contre Gaza par la voix de son président. Mais il pourrait se réhabiliter en renouant avec le souffle de la politique historique de la France dans cette région du monde. Il en a la faculté en reconnaissant officiellement un État palestinien. La Suède l’a fait, d’autres pays s’y préparent, les parlementaires communistes qui ont déposé une résolution en ce sens lui en donnent l’occasion. Les élus de toutes les formations sont mis devant leurs responsabilités : admettront-ils qu’un peuple soit toujours privé de reconnaissance internationale ? Laisseront-ils le pouvoir israélien saboter une reprise des négociations en multipliant les provocations et en suscitant les tensions ? Se tairont-ils quand les boutefeux veulent transformer un combat pour l’indépendance en guerre de religions ? Resteront-ils dociles dans les pas des États-Unis ? Personne ne peut compter sur l’extinction des douleurs palestiniennes. « Nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir », écrivait leur poète, Mahmoud Darwich.
- See more at: http://www.humanite.fr/la-memoire-des-pierres-557342#sthash.07s5NwOG.dpuf

samedi 1 novembre 2014

Les princes de la " gauche "

LU SUR LE BLOG DE GILLES GARNIER

Monsieur le Ministre,

Si les propos rapportés par le canard enchaîné sont vrais Monsieur Fabius, comme on dit de manière un peu triviale par chez moi: "vous n’en ratez pas une". Déjà, voici quelques mois, vous nous proposiez : "Paris ville ouverte", 7 / 7, 24 / 24, pour les touristes. Peu vous importait les conditions de travail, ou tout simplement les conditions de vie de vos compatriotes.

Si la Métropole est pensée pour les émiratis ou pour les oligarques moscovites ou kiéviens ou encore pour les 15 millions de chinois qui visitent notre pays sur un potentiel de 150 millions, nous dites vous, alors grand bien vous fasse.J’avais cru, nous avions cru, que la vision de la métropole par nos cousins de plus en plus éloignés socialistes, dont vous faites partie, visait le rééquilibrage entre l’Est et l’Ouest. Avec une intensification de la construction de logements, y compris sociaux, un maillage des transports en commun. Vous nous ramenez à la réalité, celle d’une capitale, dans un monde ouvert et harmonisé,  où, comme New York ou Shanghai, la ville ne s arrête jamais... Vous me direz, il y a aussi Le Caire et  Mumbai… Mais pas pour les mêmes raisons. Peu vous importe, Monsieur Le Ministre, que les personnels des grands hôtels soient sous payés et exploités. Ce qui compte c’est que l'émir de base, l’entrepreneur pétersbourgeois et le banquier de la city , puisse , lorsqu’ il arrive à Paris, acheter des cigares à trois heures du matin, aller dimanche a 21 h30 au printemps pour acheter un cadeau à son épouse ou sa maîtresse et trouver , enfin, une salle de sport à 5 h du mat pour entretenir ses formes.

Peu importe si cela nécessite, pour faire plaisir à ces richissimes capricieux, que l’on bousille la vie de milliers de personnes et en particulier de femmes qui vont devoir rentrer le soir, quand leurs enfants seront couchés, repartir tôt le matin… et qui, le dimanche, ne pourront pas s’occuper d’eux parce qu’elles seront au travail. Je vois déjà les articles du Parisien, dans dix ans, si vous arrivez à vos fins: "les enfants seuls sans leurs parents terrorisent les cités : que faire? La police n’ose plus pénétrer dans ces banlieues qui définitivement ressemblent de plus en plus à "Banlieue 13". Ah ces parents absents… démissionnaires! Coupons leurs les allocs… !

J’en reviens a vos déclarations, Monsieur Fabius, en plein conseil des Ministres. Vous auriez, à l instar de votre collègue Valls plaidé pour une accélération de la construction du Charles de Gaulle Express, en argumentant sur la laideur de la banlieue traversée par les touristes quand ils sont , comme aujourd'hui , obligés de prendre les mêmes RER que ceux qui partent travailler, parfois dans vos bureaux, Monsieur Fabius ou chez vos amis dans l’ouest parisien.

Monsieur le Ministre, Paris ne commence pas aux grands boulevards… il faut traverser les faubourgs et voir des paysages d’usines désaffectées, des barres d’immeuble années 70... Et, quand aux habitants…? Oui, ils viennent parfois d Alger, de Bamako ou de Bucarest… ou de Morlaix, comme ma grand mère. Oui, il leur arrive de parler fort, de se bousculer dans les couloirs du RER… Ces gens, la, Monsieur le Ministre, ils vont bosser, tôt, et reviennent tard, chez eux, quand ils ont un "travail"… sinon, aux mêmes horaires ils partent en chercher...

Mais tout cela gène vos protégés, les touristes. Sont-ils réellement à Paris ou dans une ville du sud? Monsieur Fabius, ce sont les habitants de votre future métropole. Ces gueux, ces manants, ces traines savates… ils vivent là, ils habitent là, ils étudient là et travaillent là, toute l’année. Toute l’année ils vivent aux rythmes des irrégularités du RER A, de sa surcharge humaine, de ses pannes et de son manque d’entretien et d’hygiène… Toute l’année ils ont là, à vos portes. Et vous, vous les regardez, les jugez, comme naguère les bourgeois scrutaient et méprisaient la cour des miracles.Oui, vous ressemblez tant au prince Potemkine, Ministre amant de Catherine II, qui avait fait ériger des palissades peintes autour des villages de Russie, pour que la Tsarine ne voit pas l’étendue de la misère de son peuple. Ce n’est pas la misère qui vous dérange, Monsieur Fabius. Ce sont les miséreux ! Guerre aux pauvres puisque vous avez renoncé à combattre la pauvreté.

Alors je vous propose deux solutions, Monsieur Fabius. La première, improbable, renoncez au Charles de Gaulle Express tant que le maillage Paris/banlieue ne sera pas terminé: Arc Express, rénovation du RER B, arrivée du tram à Clichy sous Bois, le métro à St Ouen et à Aubervilliers ainsi qu’à Rosny sous Bois, prolongement du T1 jusqu’à Fontenay sous Bois… Alors, seulement à ce moment la, je serai prêt, comme élu de Seine Saint Denis, à discuter avec vous d’une liaison directe, "privilégiée" entre paris centre et l’aéroport de Roissy.

Si vous refusez, ce qui est hautement probable, je vous propose alors d’aller jusqu’au bout de votre cynisme. Construisez, de chaque côté des lignes du Charles de Gaulle Express, un mur ! Un mur haut, comme celui qui sépare Israël et la Palestine, comme celui qui séparait Berlin, comme celui de n’importe quel ghetto d’hier ou d’aujourd'hui… un mur comme il en existe autour des villages ROM en Slovaquie ou en Italie…

Et comme vous êtes un homme de goût, Monsieur Fabius… Confiez la décoration de ce mur à des artistes internationaux qui pourront donner aux touristes un avant goût de ce qu'ils vont découvrir: Montmartre, la tour Effel, Le Louvre. Ou, encore plus cynique, demandez aux graffeurs de banlieue, ceux qui habitent de l’autre côté du mur, de peindre des graffs ethniques pour montrer la diversité de la population qui vit outre mur.Ce serait sympa. Vous viendriez, avec votre collègue, Myriam El khomri, Ministre du Tourisme, remercier les jeunes de tant se dévouer pour faire bon effet aux touristes.

Dans notre banlieue, Monsieur Fabius, allez dites le, vous le pensez si fort, dans notre "bantoustan", on a plein de talents mais surtout, plein de jeunes au chômage, d’allocataires du RSA (99 000) , de chômeurs de tous âges (130 000). On pourrait enfin, vous pourriez, leur proposer d’animer le parcours : 20 mn de CDG à Gare de l’Est, animées de saynètes, inspirées de leurs pays d’origine. Le village de la savane, la pagode vietnamienne, le douar algérien... On a tout en Seine Saint Denis, même les figurants.

Ah ! J’oubliais Monsieur Fabius. Ce serait bien que vous veniez répéter vos propos à l’Assemblée Départementale de Seine Saint Denis… Votre séjour, dans notre "bantoustan",pourrait être pris en charge par notre Comité Départemental du Tourisme, dont vous avez en partie la tutelle. Je pense que vos  propositions  seraient accueillies avec le plus grand enthousiasme par notre Président socialiste, élu de la Courneuve, une de ces villes aux paysages affreux qui gâchent le paysage de vos touristes.

Mais, savez-vous monsieur Fabius quel est le "bantousta" qui, en 2012, a accordé, en le plus fort pourcentage de suffrages à François Hollande ? C’est le "bantoustan" de Seine Saint Denis… Et oui ! Ce sont les pue la sueur et les loqueteux, qui ont fait que vous êtes là ou vous êtes, dans l’un des plus beaux palais de la République, le quai d’Orsay.Au moins souvenez-vous de qui vous a aidé à devenir Prince…

Et n’oubliez pas de venir. Au fait. Savez-vous que les touristes qui prennent le RER B, longent les murs du bâtiment de vos archives ministérielles? Là aussi, on pourrait commander une fresque virtuelle. Vous, en 3 D, souhaitant la bienvenue aux touristes dans toutes les langues. Il existe un mur pignon tout à fait adapté pour cela. Et puis, même les habitants de mon "bantoustan" auraient le droit d’entendre ces mots de bienvenue… en peul , en wolof , en tamazirt , en ourdou et même en français… on est très nombreux à le parler vous savez, dans notre "bantoustan", c’est même une langue très pratique pour tous ceux qui vivent ici, car elle nous est commune. Ce serait super non? Même eux, ils sauraient que le Ministre pense à eux. "Formidable" chante Stromae.

Beaucoup des habitants de notre "bantoustan" sont arrivés comme touristes. Depuis la très grande majorité d’entre eux sont français ou aspirent à le devenir… C’est comme ça. Même si elle est moche la Seine Saint Denis nous, on l’aime bien. Ils sont entrés en France légalement ou illégalement… Mais pas forcément par Roissy, et pas pour visiter, mais pour construire les autoroutes qu’ils respirent dans leurs taudis et qui mène à l’aéroport. Pour enrichir les géants du BTP qui s’accommodent bien de leurs états de sans papiers pour les exploiter encore plus que les autres… Ce sont surement eux aussi qui vont construire le futur CDG Express qu’ils n’auront jamais le droit d’emprunter. Pas seulement à cause du prix, monsieur Fabius. Pour que leurs gosses voient un beau train, ils auraient consenti l’effort. Mais le beau train dont papa à fait les fondations et dans lequel maman fera peut être le ménage au terminus, il ne s’arrêtera pas dans leurs stations sinistres… Tant pis, ils iront chez Disney, une fois dans leur vie, et prendront le train fantôme. Là, si on paye, on a le droit de faire un tour.

A bientôt, monsieur Fabius. Ne répétez pas trop fort ce que vous avez susurré au Conseil des Ministres. Un de vos ex-amis, Président de l’Assemblée Nationale est l’ancien chef du "bantoustan" sur lequel vous crachez et, à ce qu’on dit, il y habite encore.


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO