LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 31 octobre 2017

" Accès à l'enseignement supérieur : où est l'ambition ?


Les annonces du gouvernement d’Edouard Philippe et Frédérique Vidal sur l’entrée à l’université font grand bruit. La situation scandaleuse de juin 2017 a fait éclater au grand jour l’incapacité de ce gouvernement et des précédents à répondre aux besoins tant de la jeunesse que du pays quant à l’accès à l’enseignement supérieur.
Au final, la montagne accouche d’une souris. Les moyens mis en œuvre sont ridicules quand il en faudrait au moins autant par an pour accueillir tous les jeunes dans de bonnes conditions.
Mais la plupart des mesures proposées repose sur une mystification: comment imaginer que, dans le cadre de la baisse des dépenses publiques qui affecte brutalement le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche comme l’ensemble de l’Education nationale, les bonnes paroles sur l’accompagnement des lycéens, l’aide à l’orientation, la mise en place de remises à niveau etc. puissent se faire sans encore alourdir les charges d’enseignants et enseignants-chercheurs qui n’en peuvent plus de porter à bout de bras un système de plus en plus sélectif, concurrentiel et autoritaire ?
Comment croire à la volonté d’écarter la sélection lorsque la sélection sociale sévit du début à la fin des cursus scolaires et universitaires ? Les enfants des classes sociales défavorisées sont, tout au long de leurs études, relégués et confrontés à l’échec, alors que finalement le système éducatif et de formation supérieure produit, en terme de réussite, une image exactement inversée de la société !
L’hypocrisie et l’austérité vont se conjuguer pour produire des dispositifs aussi lourds qu’insuffisants. La droite se bat pour instaurer une sélection généralisée, Macron la lui offre sous forme déguisée au mépris des aspirations de la jeunesse, au mépris des exigences et défis contemporains
Ce gouvernement, comme le précédent manque décidemment d’ambition progressiste pour le pays et de confiance en sa jeunesse et ses enseignants. Il n’épargne pas en revanche son appui aux plus riches, comme en témoignant les cadeaux fiscaux, CIR et CICE.
La réussite c'est la mission à laquelle le service public doit pouvoir consacrer tous les moyens nécessaires, toute l’énergie de ses fonctionnaires, toutes les connaissances produites par la recherche, mission collective indispensable à l’avenir. L’ambition c’est le développement sans limites a priori des capacités humaines.
L’université, ses enseignants et enseignants-chercheurs, ses personnels, ses instances démocratiques n’ont pas attendu Edouard Philippe ni Frédérique Vidal pour élaborer et expérimenter. Ils ont soutenus en ce sens, bien plus souvent ils ont dû lutter contre les politiques régressives qui, depuis la loi LRU, mettent à mal leurs métiers. Le souci de la réussite, de l’égalité, de l’appropriation collective des connaissances, c’est le leur, et ils trouvent aujourd’hui trop d’obstacles libéraux à sa mise en pratique.

C’est dans la construction d’un nouveau projet de transformation sociale, portée par des forces sociales, culturelles, scientifiques et politiques déterminées à renouer avec des objectifs de justice sociale et d’émancipation, que pourront être gagnées les avancées nécessaires. Les communistes, avec leurs parlementaires, contribueront naturellement à cette perspective, dans le rassemblement le plus large. 

" Diable ", le billet de Maurice Ulrich !



Tiens, pourquoi ne pas commémorer les cinquante ans de Mai 68, s’est dit,  semble-t-il, Emmanuel Macron en évoquant « ce temps des utopies et des désillusions ». Bonne idée, mais on craint les fleurs et les couronnes pour ce beau mois des floraisons, mois des métamorphoses, comme disait Aragon à propos d’une autre, mai. Çà chante bien, aussi, pour celui-là. Paul Ricœur, dont se réclame un peu vite le président, disait que les utopies sont ce qui ouvre les chemins du possible. On a un peu l’impression qu’il s’agit de le refermer. Circulez, il n’y a plus rien à voir. Certains qui eurent la peur de leur vie entre la Sorbonne et le Panthéon craignent même le retour du diable. « La vérité, écrit Luc Ferry dans sa chronique du Figaro, c’est que ce fut un moment de déconstruction fanatique des autorités et des valeurs traditionnelles. » Tant que çà ? Mais mi 68 fut aussi, avec plus de 10 millions de travailleurs en grève, un grand épisode de conquêtes sociales. Ce n’est peut-être pas ce qu’Emmanuel Macron veut commémorer.

" Encore Noël ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


Stupeur au Medef dont le vice-président, Thibault Lanxade, dénonçait hier une « injustice totale » avec l’éventuelle décision du gouvernement qui demanderait aux très grandes entreprises de payer une partie de ce que représente l’annulation de la taxe de 3% sur les dividendes par le Conseil constitutionnel. La taxe, modeste, mise en place lors du précédent quinquennat, représentant une ardoise de 10 milliards d’euros. « Les grands groupes sont montrés du doigt en France, les banques seront impactées de façon très forte », feint de paniquer Thibault Lanxade, qui souhaite des contreparties, en particulier avec le Cice. Il faut le rassurer. En progression de 40%, les résultats des grands groupes du CAC 40 se sont établis pour 2016 à 77 milliards et ceux des six plus grandes banques à 25,3 milliards. Çà laisse une certaine marge, à supposer même qu’une telle mesure soit mise en place, ce dont on peut douter au regard de cette réaction du Medef à laquelle le gouvernement pouvait s’attendre, quitte à prétendre qu’il a essayé.


Faut-il s’en étonner ? Ce n’est pas le sens du bien public qui dépeint le mieux les valeurs du Medef. Qu’on se souvienne de Pierre Gattaz avec son badge annonçant la création d’un million d’emplois comme réponse au Cice. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient et le gouvernement d’alors a fait semblant d’y croire contre les mises en garde y compris eu sein de sa propre majorité. Cette année les chiffres explosent. Au Sénat, le communiste Pascal Savoldelli, rapporteur de la mission budgétaire pour la commission des finances, a fait les comptes. Le Cice et le CIR (le crédit d’impôt pour le compétitivité, l’emploi et le crédit d’impôt recherche) vont représenter cette année 27 milliards, sans que l’on en connaisse « l’usage, la destination, les objectifs ». Et ce n’est que la part émergée d’un iceberg de dizaines de milliards accordés aux entreprises, quand les emplois annoncés par le Medef ont déjà sombré. Le cas des Nestlé, que nous évoquons, est exemplaire, et ne comptons pas sur le pouvoir actuel. Pour le patronat, le père Noël, c’est tous les jours.

lundi 30 octobre 2017

Trêve hivernale : " Il faut aller plus loin dans la lutte contre la précarité "


Le 1er novembre prochain débutera la trêve hivernale mettant fin aux expulsions locatives et aux coupures d’énergie pour les ménages. Ce répit sera de courte durée car il prendra fin au 31 mars prochain.
L’énergie est un produit de première nécessité. Personne ne doit en être privé pour cause de pauvreté et cela quelle que soit la période de l’année.

La loi de transition énergétique adoptée en 2016 a fixé un objectif de –15% de la précarité énergétique d’ici 2020 et une rénovation de 500 000 logements/an à partir de 2017 (dont au moins la moitié est occupée par des ménages aux revenus modestes). Objectif ambitieux mais loin d’être atteint !
Depuis, le gouvernement a décidé de baisser le taux du Crédit Impôts pour la Transition Energétique de 30 % à 15 % pour les travaux de rénovation, tout en jugeant la rénovation pour les fenêtres, portes d’entrée et volets isolants d’une moindre efficience. Ce n’est pas tout. La réduction annoncée des APL pour les locataires du parc social représente un manque à gagner annuel d’1,7 milliard d’euros pour les bailleurs sociaux : ce sont autant de financements qui n’iront pas à la construction ou à la rénovation de logements qui en ont parfois tant besoin.
L’incapacité du gouvernement à définir « le critère de performance énergétique minimale à respecter » pour qu’un logement mis en location soit considéré comme décent mettra en difficulté les locataires les plus défavorisés.

Si nous n’avons pas connaissance du rapport remis au Parlement au 1er octobre (tel que le prévoit la loi) sur le déploiement du chèque énergie dans quatre départements, le montant moyen de 150 € n’est pas suffisant pour faire face aux dépenses incompressibles des factures énergétiques. De plus, le non recours au chèque par les bénéficiaires est significatif (perte, non réception du chèque). Si l’obtention des droits associés aux tarifs sociaux est automatique (tels que la gratuité de la mise en service de l’électricité ou du gaz naturel ou un abattement de 80% sur les frais de déplacement en cas de coupure due à un impayé), le bénéficiaire du chèque énergie devra faire une démarche personnelle auprès de son fournisseur pour l’obtention de ces droits.

Le gouvernement doit revoir sa copie en faisant coexister les tarifs sociaux avec le chèque énergie afin de ne pas accroitre le nombre de ménages en situation de précarité énergétique.
Le PCF continuera d’exiger un véritable service public de l’électricité et du gaz instaurant la reconnaissance d’un droit à l’énergie pour tous. Cela nécessite une lutte pour la remise en cause du processus de privatisation des entreprises publiques de l’énergie, jalonné par de nombreuses lois et règlements découlant des traités européens (Maastricht, Lisbonne,…).

" Le pari perdant-perdant ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !


Le roulement de l’histoire place une fois de plus l’Espagne dans une escalade de tensions dont l’issue est plus qu’incertaine. La déclaration unilatérale de l’indépendance du Parlement de Barcelone et la mise sous tutelle immédiate des séparatistes par Madrid ne laissent plus de doute quant à l’ampleur de la crise de régime qui secoue le pays. Pro et anti-indépendantistes se succèdent dans la rue, toujours en nombre. Hier, ils étaient un million à défiler au cri de « l’Espagne notre pays ». Alors que le démembrement menace Mariano Rajoy et Carlos Puigdemont s’enferrent dans le dialogue de sourd. C’est l’impasse.

Dans ce pari perdant-perdant, sonnent des heures sombres pour la démocratie. Madrid paye son refus d’entendre les revendications catalanes. Depuis 2010 et l’annulation par la Cour constitutionnelle d’un accord élargissant l’autonomie de la région, le premier ministre conservateur s’obstine dans un refus autoritaire de toute nouvelle discussion. Ce faisant, il creuse le lit du nationalisme. Carlos Puigdemont a alors beau jeu de présenter le repli séparatiste comme la seule réponse à la frustration démocratique. D’un dirigeant à l’autre, l’un comme l’autre, conservateurs, l’exacerbations des divisions permet de porter le fer sur des revendications identitaires et détourner le regard d’une crise sociale pourtant plus aiguë que jamais en Espagne. 


Selon une étude récente, 0,6% de la population possède désormais la moitié de la richesse du pays. Mariano Rajoy, lui-même empêtré dans un scandale de corruption, est aujourd’hui assis sur un Everest d’inégalités sociales. Depuis ce week-end, l’Union européenne apporte à cette droite aux relents de franquisme son soutien inconditionnel. De quoi attiser un peu plus la crise, alors que la diplomatie du Vieux Continent pourrait prendre la tête d’une médiation qui encourage les parties à opter pour la seule issue pacifique et démocratique : celle du droit des peuples à l’autodétermination.

dimanche 29 octobre 2017

Catalogne : " Pas d'autre issue que les urnes, dans un cadre négocié et apaisé " (Pierre Laurent)



En Catalogne, l’engrenage tant redouté se met en place. Soutenu par les dirigeants de l’Union européenne, le gouvernement Rajoy, lourdement responsable de la crise par son intransigeance et sa violence, a placé la Catalogne sous tutelle en réponse à une déclaration unilatérale d’indépendance de la Generalitat, elle-même contestée par les organisations progressistes de la gauche catalane et espagnole. Le scénario du pire s’installe et on ne peut être qu’affligé devant tant d’irresponsabilités.

Je ne vois d’autre issue qu’une nouvelle expression populaire dans les urnes, après un débat mettant toutes les options sur la table. Le refus de Mariano Rajoy, depuis des années, d’ouvrir des négociations sérieuses et respectueuses sur la nature des relations entre la Catalogne et l’État espagnol n’aura fait que renforcer un choix binaire insatisfaisant tant socialement que politiquement.

Les élections annoncées par Mariano Rajoy pour le 21 décembre sont malheureusement déjà entachées par les violences et les décisions brutales prises au nom de la Constitution par une droite et un chef de gouvernement totalement discrédités et illégitimes. La destitution de Carlos Puidgemont et les mises en cause des principales institutions espagnoles ne font que jeter de l’huile sur le feu.

La sortie de crise passe par la suspension de l’application de l’article 155 par le gouvernement espagnol, le rétablissement de la légalité démocratique en Catalogne, la suspension de la déclaration unilatérale d’indépendance et la convocation de nouvelles élections par la présidence de la Generalitat, pour un processus électoral garantissant les conditions élémentaires d’expression démocratique de toutes les options.

Au delà, cette situation met en évidence un défi crucial : les peuples d’Espagne doivent pouvoir engager un processus de régénération démocratique et de dépassement du cadre actuel de la Constitution de 1978 mise en place après la mort de Franco. Ces exigences sont d’ores et déjà en cours avec l’émergence des mobilisations citoyennes et leur expression lors des dernières élections.

vendredi 27 octobre 2017

" Droit de cuissage " et " promotion canapé ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


À la faveur de « l’affaire Weinstein », un vent de libération de la parole s’est mis à souffler, qui ébranle le mur de l’indifférence et du déni, secoue le sentiment d’impunité. Harvey Weinstein aurait-il pu violer et agresser autant de femmes pendant si longtemps s’il n’était qu’une petite main sur un plateau de tournage et n’avait pas le pouvoir de faire et défaire des carrières ? Les agressions sexuelles envers les femmes sont un fait social qui touche l’ensemble de la société. Elles sont le produit d’une domination masculine pluriséculaire qui vient se nicher jusque dans le langage et d’une « culture du viol » qui continue de s’afficher sur les panneaux publicitaires. Mais ce n’est pas un hasard non plus si le ponde du travail, la politique et les médias arrivent en tête du fleuve de témoignages publiées sur la toile sous le hashtag #balancetonporc. Souvenons-nous de l’abominable expression « troussage de domestique » utilisée au sujet de l’« affaire DSK ». Encore aujourd’hui, la peur de perdre son emploi incite les femmes à se taire. Car l’entreprise est un creuset de ces violences. En France, le harcèlement sexuel touche une femme sur cinq. Près de 30% des victimes n’en parlent à personne, moins d’un quart le signalent à leur employeur et 5% des cas sont portés devant la justice.


Pire, ce sont les victimes elles-mêmes qui sont souvent sanctionnées, quand elles ne sont pas licenciées, pour avoir parlé de leurs souffrances. Un tel fléau méritait mieux que la suppression du ministère dédié à l’égalité femmes-hommes et la disparition des CHSCT, permise par les ordonnances sur la loi travail, qui enterre l’unique lieu où pouvaient être traitées les situations de harcèlement. Dimanche, le mouvement né sur les réseaux sociaux va se concrétiser dans la rue. Cette parole, qui fait si peur aux Zemmour, Finkielkraut et autres promoteurs zélés du patriarcat, va pouvoir s’incarner en milliers de visages, et ainsi démontrer que ces agressions n’ont rien de virtuel.

jeudi 26 octobre 2017

Déclaration de la fédération de Seine-Saint-Denis du Parti Communiste Français




Aujourd’hui 26 octobre, au bout des pistes de l'aéroport Charles De Gaulle, s'est ouverte une annexe du tribunal de Bobigny dont le seul objet est de traiter la situation des étrangers dont l'entrée en France a été refusée à leur descente d'avion.

Dans ce nouveau « tribunal », les conditions minimales de fonctionnement ne sont pas assurées : pas de bibliothèque pour consulter les textes légaux et les jurisprudences, pas d'imprimantes, pas de fax. Les magistrats sont isolés, sans possibilité immédiate de consulter leurs confrères en cas de doute, la signalétique du lieu est minimale, les avocats ne pourront prendre connaissance des dossiers que le jour de l'audience... etc.

De nombreux avocats, magistrats et militants des droits des étrangers s'insurgent devant cette situation et refusent de voir la justice s'exercer dans de telles conditions, dénonçant la mise en place d'une justice d'exception.

Justice d'exception renforcée par la proximité immédiate du « tribunal » avec les locaux de la zone d'attente de reconduite aux frontières gérées par la Police Aux Frontières. La mainmise du ministère de l'intérieur sur les lieux est flagrante et tout est en place pour, de fait, assurer un fonctionnement parfaitement fluide de la machine à expulser. On aimerait que le gouvernement fasse preuve de la même détermination à faire fonctionner la justice du quotidien, submergée par la charge de travail et minée par le manque de moyens humains et matériels.

La fédération du PCF de Seine-Saint-Denis déplore et condamne cette situation, inédite dans notre pays. Elle exprime sa solidarité avec tous les étrangers, qui pour beaucoup fuient la misère, la guerre et la répression dont ils sont victimes et qui vont faire les frais de cette justice expéditive sans pouvoir réellement faire valoir leurs droits.

Le PCF 93 partage les inquiétudes et la colère des professionnels et des associations face au fait, comme le dit le défenseur des droits, Jacques TOUBON, « que le droit à une juridiction indépendante et impartiale, la publicité des débats judiciaires et les droits de la défense sont susceptibles d'être gravement compromis ».

Les communistes de Seine-Saint-Denis soutiendront toutes les initiatives de nature à faire échec à ce dispositif judiciaire qui met à mal les droits de l'homme et ternit l'image de la France dans le monde.


                                                                                                         Pantin le 26 octobre 2017

Renégociation du CETA : " Les engagements de Macron déchirés et piétinés " (Olivier Dartigolles)

Il y a décidément un sérieux problème de transparence dans la manière dont le gouvernement va "accompagner" la mise en œuvre du CETA. Contrairement aux engagements pris lors de la campagne présidentielle par le candidat Macron, l'exécutif ne renégociera pas le traité de libre échange entre l'UE et le Canada. Pour mettre en oeuvre "une sorte de veto climatique" comme l'annonce Nicolas Hulot, le plus sûr est de ne pas ratifier le CETA car le gouvernement ne fera pas bouger le texte d'une virgule.

En septembre, la commission chargée d'établir un bilan des conséquences prévisibles de ce traité, notamment sur la santé, le climat et l'environnement, a rendu un rapport très critique. Les engagements d'Emmanuel Macron à "tirer toutes les conclusions du rapport" et à " faire modifier" le CETA sont aujourd'hui déchirés et piétinés.

L'une des manipulations du macronisme consiste à vouloir faire croire, sur les enjeux européens, à une "refondation" prenant en considération la crise démocratique ouverte en 2005 et le rejet des politiques menées par l'UE. Il n'en est rien. Avec cette capitulation sur le CETA, après la douche froide sur les travailleurs détachés, Emmanuel Macron inscrit son action dans le prolongement de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.

Pour le CETA, au regard d'enjeux cruciaux et alors que notre peuple a fait par le passé la preuve de sa capacité d'expertise et de discernement, seul un grand débat national, conclu par un référendum, peut décider de la position de la France. Un nombre considérable de forces, politiques syndicales, associatives et citoyennes, peuvent converger et faire grandir cette exigence démocratique.

" Le voile se lève ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !



Nul ne saurait dire aujourd’hui quelle sera l’ampleur de la journée d’action du 16 novembre, à l’appel de la CGT et de FO, et ce qu’il en sera de la participation éventuelle des autres forces syndicales. Mais une chose est sûre, rien n’est figé dans le rapport des forces sur le terrain social. Ceux qui au Medef, comme au gouvernement, voire dans nombre de médias et chez les plus savants des commentateurs, pensaient pouvoir déposer des chrysanthèmes sur les mobilisations peuvent ramasser leurs pots de fleurs. Alors qu’un quasi cavalier seul de la CGT était désormais tenu pour acquis, la rencontre de mardi entre la CGT et FO et les décisions qui y ont été prises viennent rebattre les cartes et pas seulement pour une seule main, mais peut-être durablement.

Que n’a-t-on pas entendu sur la recomposition du paysage politique avec, nous disait-on, une CGT qui, depuis les manifestations contre la loi El Khomri, s’essoufflait inutilement et systématiquement dans la rue tandis que FO y avait sagement renoncé pour revenir à un réformisme de bon aloi déjà pratiqué avec succès par la CFDT. De même, on tenait pour acquis qu’Emmanuel Macron avait enfin réussi à écarter la possibilité de tout front syndical, comme il était parvenu à marginaliser le PS et à fracturer la droite.


Mais une fois encore il y a un bout de chemin de la coupe aux lèvres. Sans doute le président et son gouvernement ont-ils marqué des points avec le vote des ordonnances, comme avec celui, cette semaine, de la suppression de l’ISF. Mais à quel prix ? Ce n’est pas seulement une étiquette qui est apposée à Emmanuel Macron, devenu dans l’opinion le président des riches. C’est une réalité qui vient s’ajouter à la perception majoritaire dans l’opinion qu’il est aussi le président de la remise en cause du Code du travail. Dans le même temps, on ne saurait nier que demeure peut-être dans les consciences un certain attentisme dû aux conditions hors normes et à la confusion de l’épisode électoral. Mais le voile des illusions qui demeurent se dissipe. L’accord intervenu entre FO et la CGT en est uns expression claire. Le 16 devrait contribuer à le lever plus encore.

mercredi 11 octobre 2017

" Pour une Métropole de l'égalité, de la coopération et de la démocratie " (Robert Clément)


Ainsi, selon les bruits qui courent, Emmanuel Macron devrait annoncer, lors d’une conférence territoriale sur le Grand Paris, le 6 novembre, la fin des trois Conseils départementaux de la petite couronne parisienne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). Trois collectivités représentant plus de 5 milliards d’euros de budget et 20 000 agents. Maillons faibles de l’organisation territoriale francilienne aux yeux de la « Macronerie » les Conseils départementaux crées en 1967 verraient leurs compétences  redistribuées entre la Métropole du Grand Paris (MGP) et les Établissements Publics Territoriaux (ETP). Un scénario dans le droit fil dessiné pour 2020 par le couple HOLLANDE/VALLS. Ainsi, Dans les pas de Sarkozy et de Hollande, Le Président de la République « met ses espoirs » dans un nouveau « grand soir institutionnel ». Avec toujours la même obsession : « Comment adapter le paysage institutionnel français à une construction européenne soumise à la suprématie des marchés financiers » ? Une fois encore, il est à craindre que l’humain laisse la place au regard froid des technocrates faisant de la « gouvernance » l’alpha et l’oméga de toute politique de construction métropolitaine avec le risque de voir naître un Grand Paris inégalitaire et autoritaire.

Sans en sous-estimer la portée, l’essentiel pour l’avenir de l’Île de France n’est pas d’abord la question institutionnelle. En rester là, serait tout aussi mortifère que le statu quo. Ne faut-il pas, au contraire, prendre les choses à l’endroit, en mettant au cœur de la réflexion, ce qui fait la vie quotidienne des franciliens : le logement, l’emploi, les transports, la formation. Et comment pourrions-nous imaginer un seul instant qu’il serait possible d’y répondre sans que soient portées d’autres logiques économiques, sociales, écologiques et territoriales que celles de l’austérité, de la diminution drastique des dépenses publiques, si chères au « Président des riches ? » Ce dont il rêve, c’est d’un Grand Paris branché sur Bruxelles, faisant la pige à Francfort et au « Grand Londres », particulièrement après le brexit. Ce dont il rêve, c’est d’un « Grand Paris » des grands et du mépris des petits.

Alors que tout appelle, à une nouvelle décentralisation, à un nouvel âge de la démocratie, le schéma annoncé ressemble davantage à une  « recentralisation » à l’échelle métropolitaine. Participant à l’oraison funèbre des trois départements de la petite couronne parisienne, Patrick Ollier, le Président actuel de la Métropole du Grand Paris juge logique leur suppression « si l’on veut réduire le mille6feuille territorial. « Réduire les coûts », « mutualiser », « faire des économies » « plus de superpositions des échelons ». La même rengaine nous est servie depuis une bonne vingtaine d’années. Alors, ré-ouvrons le débat, pour remettre les citoyens dans le jeu et faire grandir une exigence : « Ce n’est pas au président de la République, pas plus qu’au président de la Métropole ou à la Maire de Paris de décider de l’avenir de nos départements, c’est à leurs habitants ».

On nous dit que les compétences assumées aujourd’hui par les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne le seraient par les Établissements Publics Territoriaux et la Métropole. Il s’agit de quoi ? Du Revenu Social d’Activité, des collèges, de la protection maternelle et infantile, de l’Aide Sociale à l’Enfance, de l’Allocation Dépendance d’Autonomie, du Handicap, des crèches (54 en Seine-Saint-Denis). Quelle efficacité pourrait-on attendre de la gestion des quelques 450 collèges, auxquels il convient d’ajouter ceux de Paris, par la Métropole ? Je note au passage que les départements assument des compétences qui ne se recoupent aucunement avec celles des autres collectivités. Alors, comment oser parler de doublons ?

Mais l’essentiel se situe ailleurs. On peut imaginer que nombre de compétences, sociales notamment, seraient confiées aux Établissements Publics Territoriaux (ETP). Il en existe 11 (4 dans les Hauts-de-Seine, 4 en Seine-Saint-Denis et 3 dans le Val-de-Marne), auxquels s’ajoute Paris, pour former la Métropole. Personne ne peut nier que ces ETP ne disposent ni des mêmes moyens, ni des mêmes ressources. Ainsi Christian FAVIER note que dans son département un ETP concentre  le développement économique et aura la richesse fiscale de la Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) tandis qu’un autre est plutôt résidentiel et bénéficie de la richesse fiscale des droits de mutation. 

Ainsi, alors qu’on nous répète à qui veut l’entendre? que ce nouveau « mécano »  vise à réduire les inégalités sociales et territoriales, elles ne feraient, en fait, que les aggraver. Les politiques mises en œuvre seront nécessairement différentes d’un ETP à l’autre. Une fois encore,  ce sont les plus modestes qui en feraient les frais. Le Département a, par contre, fait la preuve qu’il est le seul espace pertinent pour traiter de manière égalitaire tous les citoyens. Et puisqu’on parle « d’économies », comment ne pas évoquer le temps et le coût de tels transferts ? Et que deviendront les 20 000 agents concernés ? J’ajoute qu’à 7 ans, maintenant, des jeux Olympiques, un tel choix équivaudrait à une folle aventure, connaissant le rôle qui est celui des Départements dans l’accompagnement de tels événements.

"La commune dont l’existence est réduite à sa plus simple expression, 12 Établissements Publics Territoriaux, la Métropole du Grand Paris et la région" : Voilà le schéma que souhaiterait imposer Macron et son gouvernement. Une nouvelle architecture institutionnelle qui éloignerait encore davantage les citoyens des pouvoirs de décision. Des Etablissements Publics Territoriaux, dont les périmètres on souvent été décidés arbitrairement et se voyant déléguer de d'importantes compétences des communes, à tel point que leurs conseillers municipaux se trouvent le plus souvent réduits à regarder passer les trains. Des Etablissements Publics Territoriaux, intégrés et structurés rendant la coopération de projet avec des villes voisines ne faisant pas partie du même Établissement territorial, quasiment impossible.

Pour ma part, je ne pense pas qu’il suffise d’amender à la marge le paysage institutionnel tel qu’il est dessiné. Une remise à plat s’impose. C’est la raison pour laquelle, je fais mienne la résolution des élu-e-s communistes et républicains du Val-de Marne. Elle propose, afin de répondre de manière durable aux défis de la Métropole :

  • De renforcer la démocratie locale en approfondissant la décentralisation des pouvoirs autour des trois échelons que sont la commune, le Département et la région.

  • De favoriser la coopération volontaire entre les collectivités et notamment la coopération intercommunale choisie. En ce sens, les périmètres des territoires pourraient être revus et les seuils de population abaissés, afin de laisser aux élus le choix d’intercommunalités de projet sur des compétences choisies. Dotés du statut d’EPCI, ils seraient alors véritablement des « coopératives de villes » et non l’instrument de leur mise sous tutelle.

  • De réaffirmer le territoire régional comme espace pertinent de coopération métropolitaine. « Coopérative de villes », la métropole prendrait la forme d’un syndicat mixte réunissant les trois niveaux de collectivités.

  • De garantir que toute nouvelle forme institutionnelle soit travaillée en concertation avec les élus locaux et en définitive avec les habitants.

  • D’augmenter les moyens dédiés aux services publics à la réalisation d’objectifs ambitieux en matière de réduction des inégalités et de développement équilibré et durable du territoire.

La transparence s’impose. Un débat public associant largement nos concitoyens doit précéder toute décision. Rien n’est écrit. Tout dépendra de l’implication des élu-e-s et des citoyens.


                                                                                                   Robert Clément

" Le triple échec d'Emmanuel Macron ", l'éditorial de Patrick Apal-Muller dans l'Humanité de ce jour !




La réussite, hier, de la journée d’action des fonctionnaires signe un triple échec du pouvoir. Il n’est pas parvenu à convaincre les agents publics d’accepter leur sort parce qu’ils seraient des privilégiés ou que la population jugerait qu’ils doivent se serrer la ceinture. Tous les efforts d’Édouard Philippe et de Muriel Pénicaud pour diviser les organisations syndicales se sont révélés vains et chacun peut mesurer que l’unité fait la force. Enfin, et c’est peut-être le plus important, la société française n’est pas prête à accepter que la richesse des services publics – la seule de ceux « qui ne sont rien » – soit livrée aux appétits du privé ou amputée pour permettre de nouveaux cadeaux aux ultrariches. Les manifestants se jugent fondés à réclamer la hausse de leur pouvoir d’achat comprimé depuis des années, le rétablissement du jour de carence et la fin des suppressions de postes. L’idéologie du macronisme se heurte à un obstacle de grande taille.
Certes, cette première mobilisation ne suffira pas à rétablir la situation de l’hôpital ou à redonner un élan à l’école. Mais elle porte un coup à leur abandon. Elle signe l’attachement aux services publics et peut permettre d’envisager de nouveaux progrès pour que la propriété commune permette plus d’égalité et de bien-être pour les citoyens.
Les plus de 400 000 manifestants dans le pays, les débrayages, le refus très majoritaire des Français à l’égard des ordonnances sur la loi travail XXL, qui infléchit la position de certains syndicats, montrent qu’Emmanuel Macron n’a pas gagné la partie et que le passage en force n’est pas la bonne voie. Progressivement s’agrègent des mobilisations contre un gouvernement des riches et un libéralisme échevelé. L’inquiétude a gagné le Conseil des ministres. Son séminaire, dimanche dernier, a sonné l’alarme et établi les éléments de langage pour une propagande d’urgence. En marche! semble entravé.
directeur de la rédaction

mardi 10 octobre 2017

" Bordel " organisé, l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


Le « bordel » çà s’organise. C’est même à çà qu’on reconnaît l’esprit français. Dans son genre, Emmanuel Macron aura réussi un bel exploit dans l’histoire sociale récente, que nous mettrons pour une fois à son crédit. En quelques mois d’exercice, il a reconstitué une unité syndicale qui n’avait plus été observée dans la fonction publique depuis au moins dix ans. Ce mardi, les fonctionnaires sont donc dans l’action à l’appel de la totalité des neuf organisations syndicales qui regroupent 5,4 millions de salariés des trois secteurs concernés (État, hospitalier et territorial). Un évènement considérable, à la mesure du moment des enjeux. Et bien que leurs revendications soient en apparence « catégorielles », elles concernent chacun d’entre nous, ce qui nous permet d’écrire en toute conscience : les fonctionnaires entrent dans la danse ! Pour le dire autrement, le front « social » anti-Macron s’élargit. Mieux, les agents publics montrent l’exemple de l’unité, en quelque sorte,  d’autant qu’il ne s’agira pas d’une « simple » journée de grève et de mobilisations afin de réclamer l’ouverture d’ « une véritable négociation salariale », mais bien d’un mouvement large pour défendre – en général – l’avenir des services publics, ce bien commun de tous, à commencer par ceux qui n’ont rien ou si peu…


Les observateurs avisés l’auront constaté aisément, ce 10 octobre arrive dans un paysage social pour le moins particulier. Alors que les Français déclarent de plus en plus massivement « soutenir » les grèves et les manifestations conte les ordonnances cassant le Code du travail, beaucoup de syndicalistes, comme Philippe Martinez, espèrent voir l’émergence d’une « journée unitaire » dans tout le pays pour « fédérer les mécontentements ». Macron a peur d’une telle perspective. Et il a raison. Le 20 novembre le Parlement devrait ratifier « ses » ordonnances. D’ici là, celui qui prétend avoir lu Ricœur  pourrait découvrir à ses dépens qu’il n’y a pas de démocratie quand il s’agit d’imposer aux citoyens l’injustice sociale. Il est ainsi parfaitement démocratique de penser à toutes les ripostes. Et même d’organiser ce qu’il nomme « le bordel ». Y compris dans la rue.

lundi 9 octobre 2017

"Intervention de Brigitte Moranne sur la fusion de "Seine-Saint-Denis Habitat et Romainville Habitat !


Conseil Municipal du 28
septembre  2017. FUSION DE
“SEINE SAINT DENIS
HABITAT”
ET DE “ROMAINVILLE
HABITAT” - Intervention de
Brigitte Moranne.

Si nous estimons qu’au vu de l’obligation de rattachement de l’office municipal, la solution
qu’est la fusion avec Seine Saint Denis Habitat est la moins pire, nous n’en sommes pas moins
 inquiets pour l’avenir du logement social en général.

A l’heure où la crise du logement fait rage surtout en Ile de France, où plus de 600 000
demandes de logements sociaux sont en attente et où l’arrivée du grand Paris Express
pourrait se traduire par une envolée des prix, le projet de loi du gouvernement
présenté le 27 septembre est inquiétant.
Ce projet de loi prévoit de faire endosser aux organismes HLM une baisse des APL sur le loyer
jusqu’à 60 euros. Ceci est annoncé comme une opération bénéfique or, l’impact sera
catastrophique pour des organismes qui vont se trouver dès 2018, en situation
d’autofinancement négatif, c’est-à-dire en quasi-faillite.

Le véritable objectif étant de faire rentrer 1 à 1,5 milliard d’Euros disponible immédiatement
dans les caisses de l’état ; C’est une véritable attaque en règle contre les bailleurs sociaux.
C’est aussi un coup fatal porté à leur activité.
Et pourtant contrairement au CAC 40, nul actionnaire, ni dividendes de versées ; ces fonds
sont en principe destinés à la construction de nouveaux logements, à la rénovation
du parc, à l’équipement des logements.

Ces annonces du gouvernement sont aussi un sérieux coup porté à l’économie.
Aujourd’hui selon les régions, les bailleurs sociaux remplissent entre 25% et 40%
des carnets de commande du secteur du BTP, ils participent donc à la création d’emplois.
Cette réforme guidée par des intérêts exclusivement financiers cachée tout au long de la
campagne présidentielle suscite logiquement une défiance généralisée
Revenons maintenant à la fusion de Romainville Habitat et de Seine Saint Denis Habitat.

Dans le cadre de la loi ALUR et de la loi Notre, les OPH du Grand Paris doivent être
rattachés à l’un des établissements publics territorial avant le 31 décembre 2017 Pour échapper
à cette obligation, certains maires décident de vendre leur patrimoine social à une entreprise
sociale pour l’habitat, c’est le cas de Bobigny et de Rosny-sous-Bois, D’autres en faisant absorber
l’OPH par une Sem. A Romainville fait  le choix est de fusionner l’OPH avec l’office
départemental, solution qui semble être la moins pire puisqu’il s’agit d’un établissement
de même fonctionnement, sans perte d’argent public les personnels en statut public sont repris
dans le même statut. En ce qui concerne les personnels, nous aurions quelques
interrogations notamment sur les conditions de leur transfert à Seine Saint Denis Habitat,
leurs nouvelles fonctions, leurs conditions de travail et leurs rémunérations ( primes).

En ce qui concerne les gardiens, quelle va être l’évolution de leur fonction et de leur fiche de
poste ? Jusqu’à présent, en plus de leur mission d’entretien, ils recensaient les demandes émanant
des locataires et les transmettaient via un logiciel à Romainville Habitat. Or il semblerait que
 lors des réunions d’informations de la fusion aux locataires, il a été annoncé que cette mission
serait gérée par l’antenne locale de Romainville Habitat située à Gagarine.

Les personnels en postes sur ce site risquent de se trouver en première ligne face aux
réclamations et éventuellement aux mécontentements des locataires de l’ensemble du parc
HLM de Romainville.
Le lieu de gestion et de décisions étant éloigné des habitants du parc, les premiers
interlocuteurs seront les personnels de l’antenne de proximité.
Merci Mme Le Maire de bien vouloir répondre à nos interrogations
Si nous estimons que dans le cadre réglementaire, cette fusion est le meilleur choix, il est tout
de même regrettable de faire payer la tour maraîchère aux habitants de l’ensemble

du parc départemental.

" De la lutte contre l'injustice ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !


« Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde. C’est la plus belle qualité d’un révolutionnaire. » À la mi-temps du XXe siècle, l’étendue de la révolte du Che contre l’oppression fit de sa quête d’égalité et de justice le récit de toute une vie. Ce fil sensible a mené le médecin argentin, l’intellectuel communiste, le Comandante de la guérilla, le ministre cubain, le combattant de Bolivie, sur les sentiers escarpés de la libération des peuples. Au point d’en devenir une icône, un patrimoine commun de l’idéal révolutionnaire.
Faut-il s’en offusquer ? Au-delà des dévoiements marketing de l’image d’un combattant, béret vissé sur la tête et regard franc qui porte loin, dans la mémoire collective, Ernesto Guevara reste un incontournable symbole de la lutte des plus faibles contre les puissants. Depuis sa mort en 1967, aucune réécriture de l’histoire n’est parvenue à faire trébucher cette image de bravoure au service d’un horizon d’émancipation. En cette année du cinquantenaire de son exécution, l’attaque révisionniste est pourtant frontale. Le Che, nous dit-on, serait ce héros sans conscience, assoiffé de sang, la figure maléfique d’un fanatisme suicidaire. De là à en faire une source d’inspiration du fanatisme contemporain, il n’y a qu’un pas, que franchissent sans honte Marcela Iacub et Laurent Joffrin.
Le personnage était complexe et ses choix politiques ont été discutés. Le temps a passé. Le socialisme, qu’il qualifiait lui-même de « création imparfaite », est démantelé. Mais le rebelle continue d’inspirer. À l’heure où la roue de l’histoire tourne à l’envers, où les riches sont entrés en guerre contre les pauvres, le Che et son odyssée contre l’exploitation capitaliste trouvent un écho présent, celui de la sensibilité aux injustices qui ne cesse jamais d’arrimer les combats pour un autre monde à l’idée de révolution.  
Rédactrice en chef

vendredi 6 octobre 2017

" Joyeux bordel ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


Le Président de la République perd ses nerfs. L’enfant gâté de l’ordo-libéralisme, gonflé par un sentiment de toute puissance, ne contrôle plus sa morgue. Ainsi, demander une rencontre avec le chef de l’État et manifester pour la sauvegarde de son emploi, comme l’ont fait les salariés de GM&S, consisterait à « foutre le bordel » plutôt que de travailler. Ah, la paresse endémique de tous ces « gens qui ne sont rien », dont la vie « est moins difficile que celle d’un entrepreneur », qui rechignent à n’avoir pour seul but dans la vie que de « devenir milliardaires », et qui pourtant osent défendre leurs intérêts…Si l’on suit bien monsieur Macron, la démocratie, « ce n’est pas la rue », ni le droit de grève, ni celui de manifester pour les « fainéants », les « illettrés », bref, ceux qui n’ont pas compris qu’il « suffisait de travailler pour se payer des costards ». De quoi faire pâlir de jalousie un ex-président des riches au vocabulaire fleuri, lui aussi. Mais, au-delà du mépris de classe, que nous dit ceytte ultime « macronade » ?


Le sens de cette « pensée complexe » est sans doute à chercher dans les doux euphémismes et exégèses laborieuses du porte-parole du gouvernement. Christophe Castaner, qui évoque « une volonté de nommer les choses ». « N’y-a-t-il pas de nombreux Français qui pensent cela ? », a même osé le fou du roi, sur le refrain populiste de « ces gens qui aujourd’hui ne veulent pas travailler, ma bonne dame ! ». Eh bien non, la plupart des Français ne pensent pas cela. D’abord parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à vivre dans leur chair les ravages du chômage de masse et la précarité à vie. À voir clair désormais dans le jeu du président de la République et la violence de ses attaques à l’égard des plus fragiles, quand les patrons du CAC 40 croulent sous les cadeaux. L’électorat de droite ne s’y trompe pas, applaudissant des deux mains le blitzkrieg social d’Emmanuel Macron. À quelques jours d’une manifestation de la fonction publique, le 10 octobre, le jeune monarque devrait se rappeler que les grandes colères populaires se nourrissent des humiliations infligées par les puissants.

jeudi 5 octobre 2017

Europacity : un désastre environnemental loin des besoins des populations !


Dimanche 8 octobre le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) organise une initiative à Paris, place de la République: nous y serons à nouveau !

L'opposition à ce mega projet consumériste, grand temple de la consommation et du divertissement du Grand Paris s'amplifie. Ainsi, le rapport de l'enquête publique sur la révision du Plan Local d'Urbanisme de Gonesse a rendu un avis négatif. Il souligne les impacts environnementaux négatifs contraires aux engagements de la France, en matière de préservation des terres agricoles et de lutte contre le réchauffement climatique. Il juge également les promesses de créations d'emplois peu crédibles.

La Famille Mulliez (Auchan), alliée au milliardaire chinois Wanda, rêve d'une métropole béton sur les 300 hectares de terres agricoles fertiles. Un projet démesuré, de plus de 3 milliards d'euros, censé accueillir 30 millions de visiteurs par an. Bonjour l'atmosphère pour les habitant-es de proximité, sans compter la congestion automobile quotidienne déjà à saturation sur les autoroutes A1 et A3.

Alors que le gouvernement poursuit la politique d’austérité et réduit les dotations aux collectivités territoriales, il serait plus utile de mobiliser l’argent public pour l’amélioration des transports en Ile-de-France, la reconversion des friches industrielles et la préservation des espaces naturels.

La priorité doit être donnée à la reconstruction de la ville sur la ville et à la préservation des derniers espaces agricoles pour le développement de circuits courts agricoles pour nourrir l'Île -de-France.

La priorité doit être donnée au développement et à la diversification des formations pour lutter contre le chômage et permettre aux habitants des départements riverains d’accéder à des emplois durables et qualifiés.

C’est à ces conditions que nous construirons la métropole dont les Franciliens ont besoin. L'Etat et le Conseil régional doivent maintenant sortir de leur période d'observation silencieuse, refuser ce projet et agir pour le bien être des populations et du territoire.


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