LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 31 janvier 2014

Mal logement : " Assez de se payer de mots ! Maintenant il faut des actes "


Que la 5ème puissance mondiale compte des millions de mal-logés et laisse mourir dans la rue est accablant. Le rapport de la fondation Abbé Pierre est sans appel. Comme la courbe du chômage, celle du mal logement peine, et c’est un euphémisme, à s’inverser. Paradoxe saisissant, côté pile : les logements manquent. Côté face : les carnets de commandes de ceux qui les construisent sont vides annonçant une épidémie de fermeture de PME en 2014. Jetant par là-même des milliers de personnes au chômage qui rejoindront le cortège de ceux, si nombreux, qui peine à payer leur loyer. Le taux d’effort pour payer le loyer est si lourd qu’il s’apparente aux sacrifices impactant sévèrement le pouvoir d’achat des ménages. Assez de se payer de mots ! Maintenant, il faut des actes articulant politique urbaine, construction et transformation du bâti existant, et financement. Très loin du pacte d’austérité et de la limitation au crédit d’investissement des collectivités territoriales et des opérateurs publics qui limitent drastiquement leur capacité de contribuer à la construction et à la réhabilitation de logements sociaux.

Nous proposons un plan appuyé sur 5 axes pour tenir le 22ème engagement de François Hollande : construire 500 000 logements neufs par an dont la moitié de  logements sociaux.
  •  Il faut mettre des pansements en urgence, type réquisitions. Mais sans la construction et la réhabilitation de logements, il s’agit de cache-misère. Il faut mobiliser des financements de l’ordre de 50 milliards d’euros annuels hors taxe, frais financiers, prix du foncier... Cela représente un effort d’investissement d’environ 2% du PIB. Les principales sources de financement sont  le livret A et le 1% patronal. Trois quarts des français ont un livret A. L’encours de plus de 100 milliards d’euro était, jusqu’en 2008, le monopole de la caisse d’Epargne et la Poste. L’ouverture à des banques privées a favorisé le transfert des gros portefeuilles vers des placements plus rémunérateurs, entraînant une baisse des financements du logement social. La collecte du livret A par les banques privées n’est qu’en partie centralisée à la caisse des dépôts et consignations. Et, n’est par conséquent que partiellement fléchée sur le financement du logement social. A cela s’ajoute, l’impact négatif de la crise et du chômage sur le 1% patronal. Alors que la relance de l’emploi par la construction engagerait le pays dans spirale vertueuse plutôt que l’enfermement dans la logique de crise. « Quand le bâtiment va, tout va » dit l’adage.
  • Il faut réduire le coût de la construction. La flambée des prix à l’achat ne rime pas avec une augmentation de ceux qui construisent, de l’autre des sous traitants rémunérés en 2013 comme ils l’étaient dans les années 80. Autant dire que l’état peut toujours les exonérer de cotisations sociales, les marges des sous-traitants sont immédiatement phagocytées par les promoteurs, pour finalement financer les fonds de pension. Des marges si faibles, que les sous-traitants n’ont pas d’autres choix que de renier sur la qualité, les conditions de travail, et même la réglementation. La responsabilité sociale des majors du BTP doit être interrogée. A défaut leur nationalisation doit ainsi être mise sur la table.
  • Pour répondre à la crise du logement, il faut faire feu de tout bois : construire, réparer, transformer. Et cesser de démolir des logements habitables, appréciés et pas encore amortis. La réhabilitation-métamorphose du bâti existant en adaptant les logements aux modes de vie contemporains, en rendant attractifs tous les quartiers, favorisera la mixité. Elle exercera également une pression à la baisse des prix des loyers et du foncier en diversifiant et augmentant l’offre. La réhabilitation est ainsi un produit de première nécessité qui doit bénéficier d’une TVA minorée.
  • La construction de logements à prix accessible passe également par la maîtrise du foncier. Le prix du terrain à construire atteint des niveaux rédhibitoires. En Ile de France, il approche le prix de construction. Faisant ainsi doubler le coût total. Le prix du foncier n’a plus aucune prise avec la réalité. C’est tout simplement la nouvelle bulle spéculative, et qui ne manquera pas comme les précédentes d’exploser avec les habituels dégâts collatéraux. C’est donc un sujet de première importance. En premier lieu, il y a urgence de mettre un terme à toutes les mesures facilitant la spéculation. La France des propriétaires chère à Sarkozy, a ouvert nombre d’aides fiscales favorables au logement spéculatif privé (de la loi Derobien à la loi Duffot). Il n’y a pas à louvoyer pour les supprimer. Développer le locatif public pour tous, bien commun le sol pourrait faire l’objet de baux emphytéotiques plutôt que d’appropriation, construire la ville souterraine et haute… autant de voies pour reprendre la main sur le foncier.
Plus généralement pour trouver des issues à cette situation périlleuse à bien des égards, la France doit se doter d’un projet pour la ville et l’égalité des territoires. Rompre avec la soumission aux oukases de la compétitivité et de l’attractivité pour ouvrir le paradigme de logements, d’immeubles, de quartiers, de rue, de villages, de villes et de métropoles où il fait bon vivre. De la ville accueillante, du droit à la ville pour les urbains comme pour les ruraux, de la coopération… Tel devrait être le fil conducteur qui préside à une politique de gauche.

jeudi 30 janvier 2014

Le scandale PSA Aulnay continue !



imagesCAORR4YW.jpgA l'annonce de la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois à l'automne 2012, la direction du groupe Peugeot/PSA annonçait qu'aucun employé ne pointerait au Pôle Emploi et s'engageait à trouver des solutions adéquates et pérennes d'ici le 31 décembre 2013. Il reste pourtant à ce jour 400 salariés qui n'ont trouvé aucune solution d'emploi et une centaine d'anciens employés ont d'ores et déjà déposé un dossier aux prud'hommes. Il y a quelques jours, on apprenait que l'Etat et l'industriel chinois Dongfeng entraient au capital de PSA. Et de préciser que dans ce cadre, la part de l'investissement public s'élèverait à 750 millions d'euros! Pour mémoire, en 2009, l 'Etat, sous l'égide de Nicolas Sarkozy, avait déjà renfloué le groupe automobile de 3 milliards d'euros exigeant en contrepartie que celui-ci ne mette pas en œuvre de plan social. Aujourd'hui, l'Etat dirigé par un Président socialiste non seulement ne sanctionne pas le groupe pour non respect de ses engagements mais il ressort le carnet de chèque afin de garantir le confort de ses actionnaires! Pendant ce temps, des centaines d'employés se retrouvent sur le carreau, sans perspective d'emploi ou engagés sur des emplois précaires, donc sur la voie prochaine du Pôle Emploi. Ces femmes et ces hommes, ainsi que leurs familles, sont aujourd'hui sans nul doute la variable d'ajustement d'une gigantesque arnaque impliquant l'Etat (sous l'égide aussi bien de l'UMP que du PS) et le groupe PSA, tous deux inféodés aux lois du libéralisme sauvage. 
Cette situation est inacceptable et notre groupe s'associe à la lutte des employés de PSA pour exiger qu'une solution solide et viable soit trouvée pour les 400 personnes salariés en attente d'un emploi promis par le constructeur.

Face à une telle situation, comment s'étonner que François Hollande et son gouvernement n'aient pas honoré leur engagement d'inverser la courbe du chômage en France? Arrêtons le double discours! Entre soumission aux marchés et véritables choix politiques de gauche, il faut trancher!

De notre côté, nous ne renonçons pas à tout mettre en œuvre pour contrer le tournant du social-libéralisme fossoyeur des derniers vestiges d'un socialisme que les électeurs de François Hollande espéraient encore un tant soit peu de gauche…

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Dogmes, l'éditorial de Maurice Ulrich



Faut-il prendre Barack Obama au sérieux ? Oui, de toute manière. Le président de la première puissance économique et militaire du monde ne prononce pas son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès sans que ses propos n’aillent au-delà, surtout quand, comme c’est le cas, il annonce qu’il entend faire passer le salaire minimum des employés d’entreprises sous contrat public de 7,25 dollars de l’heure à 10,10 dollars, y compris en faisant adopter cette mesure par décret.
Près de 40 % d’augmentation. On peut certes objecter que cela ne touchera directement que quelques centaines de milliers d’employés, que Barack Obama avait déjà promis l’an passé de porter ce salaire 
à 9 dollars, que l’effet d’entraînement qu’il affirme espérer dans le secteur privé n’a rien d’assuré, et enfin qu’il s’agit d’une position électoraliste en direction 
de la gauche américaine qui réclamait cette mesure. Tout cela n’est sans doute pas faux et doit en tout cas être pris en compte. Non, pour être clair, Barack Obama n’est pas devenu communiste, ni même socialiste, voire social-démocrate quand bien même aux États-Unis, les lobbys réactionnaires ne cesseront pas de l’en accuser.
Pour autant on peut remarquer qu’à tout prendre, même si c’est tactique, on peut préférer qu’un président entende sa gauche plutôt que d’écouter la droite. Quand le même affirme aussi qu’il va prendre son téléphone pour inciter les entreprises à embaucher, ce n’est pas après avoir déposé à leurs pieds des cadeaux en signe d’allégeance. Mais surtout, ce qui retient l’attention, c’est qu’il s’agit tout de même d’une pierre lancée dans la mare idéologique des requins libéraux, si ce n’est d’un coup de canif dans les dogmes. Pendant trente ans, après la Seconde Guerre mondiale, les politiques « keynésiennes » de croissance par la demande et le pouvoir d’achat étaient assez largement partagées dans les pays développés. L’offensive ultralibérale, à partir des années 1980, les a laminées au profit des politiques de l’offre, de la baisse du coût du travail, de la hausse des profits et d’une explosion phénoménale des inégalités. C’est avec cette politique que le président américain affirme vouloir prendre ses distances, et ce ne peut être sans portée et sans conséquences dans le mouvement des idées. Il faut noter qu’à quelques heures près, le patron de Google, à Davos, mettait en garde ses pairs contre la stagnation des salaires qui, disait-il, se révèle contre-productive pour l’ensemble de la chaîne économique. 
Au même moment, au Bundestag, Angela Merkel semblait convaincue par la mise en place d’un salaire minimum et indiquait qu’elle entendait corriger les « dérives » du marché du travail.
Il n’y a pas d’illusions à se faire et nous ne sommes pas en face de conversions miraculeuses. Mais sans doute une part des acteurs du monde capitaliste prend-elle conscience que les causes qui ont conduit à la crise de 2008 sont toujours aussi efficientes, voire plus, et que, comme l’ont déjà indiqué des experts du FMI, les politiques d’austérité arrivent à leurs limites. La peur, comme on le sait, est le commencement 
de la sagesse. Paradoxalement, la France semble prendre le chemin inverse et le prix Nobel d’économie Paul Krugman pouvait écrire, dans une récente tribune 
du New York Times après la conférence de presse 
de François Hollande, que ce qui était choquant c’était « sa façon d’accueillir favorablement les doctrines de droite qui ont été discréditées ». Pour un peu, au cours de 
son prochain voyage aux États-Unis, c’est Obama qui 
va lui faire la leçon.

mercredi 29 janvier 2014

CAC 40 : et il faudrait encore les aider !


imagesCA0FY85C.jpgLes grands groupes ont dépensé 43 milliards d’euros en 2013 pour choyer les actionnaires. Et pourtant le gouvernement veut leur octroyer de nouvelles aides, sans conditions, avec le pacte de responsabilité.

Plus besoin de tendre l’oreille pour le savoir : les patrons et leurs relais médiatiques le serinent sur toutes les antennes, la France souffre d’un «problème de compétitivité» lié au «coût du travail». Le Medef réclame des dizaines de milliards d’euros de baisse des prélèvements obligatoires pour «donner de l’air à l’économie», et le gouvernement obtempère, d’abord avec son crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) et maintenant avec son projet de suppression pure et simple des cotisations famille payées par les entreprises. Le pacte de responsabilité avancé par François Hollande va se traduire, derrière le mirage des «contreparties», par un gigantesque cadeau de 30-35 milliards d’euros aux entreprises, mais c’est une condition sine qua non, nous jurent les experts dominants la main sur le cœur, pour «accrocher le train de la croissance».

Le problème avec ces ritournelles, c’est qu’elles ne peuvent pas masquer bien longtemps le coût du capital. D’après une étude citée dans les Échos hier matin, les groupes du CAC 40 ont «brûlé» 42,6 milliards d’euros l’année dernière sous la forme de dividendes ou de rachat de leurs propres actions. Un chiffre en hausse de 4% par rapport à 2012 : 36 milliards d’euros ont été distribués aux actionnaires et 6,6 milliards ont servi à détruire des actions pour renforcer le pouvoir des plus gros d’entre eux.

Sur le podium du CAC 40, d’après le rapport «exclusif» des Échos, on retrouve Total (5,55 milliards d’euros de dividendes et de rachat d’actions), Sanofi (5,31 milliards d’euros) et GDF Suez (3,55 milliards d’euros), suivis par EDF (2,48 milliards), Airbus (2,46 milliards), L’Oréal (2,16 milliards), BNP Paribas (1,86 milliard), Danone (1,65 milliard), LVMH (1,61 milliard) et Axa (1,56 milliard).

Dans les rangs patronaux, les chiffres de cette gigantesque gabegie financière ne suscitent jamais d’émoi. Mais quand on les rapproche des cadeaux que les groupes du CAC 40, vont pouvoir engranger avec le Cice, le crédit impôt recherche (CIR) ou la suppression des cotisations famille, il y a de quoi susciter l’indignation.

Chez Sanofi, pas de problème de trésorerie
  
Total, champion du CAC 40, et numéro un pour les versements aux actionnaires, passe sans complexe au guichet des aides publiques. Il ne laisse rien, ni le crédit d’impôt recherche, qui lui vaut une enveloppe de 70 millions d’euros, ni le crédit d’impôt compétitivité, qui lui vaudra environ 20 millions. Quant à l’exonération totale des cotisations famille, elle pourrait soulager le mastodonte du pétrole de quelque 70 millions d’euros.

Chez Sanofi, l’un des tout premiers groupes mondiaux du secteur de la pharmacie, on ne souffre pas vraiment de problème de trésorerie ou de taux de marge (bénéfice brut). Le labo a versé 3,6 milliards d’euros à ses actionnaires sous la forme de dividendes, et il a consacré 1,7 milliard d’euros à ses rachats d’actions. Pour autant, Sanofi ne refuse par les aides publiques. Au titre du Cice, le groupe encaissera prochainement 20 millions d’euros, selon une estimation de la direction. Au titre du CIR, il engrange déjà environ 130 millions d’euros. Et Sanofi, comme les autres, bénéficiera de la suppression des cotisations patronales famille. Soit, d’après une estimation, un allégement de plus de 86 millions d’euros.

Tout cela n’empêche pas le groupe de refuser la moindre augmentation générale de salaire en 2014, de s’obstiner à mettre en œuvre un plan de restructuration prévoyant la liquidation du centre de recherche de Toulouse et de centaines d’emplois, après avoir tiré un trait sur 4000 CDI ces cinq dernières années, rappelle Thierry Bodin, coordinateur des syndicats CGT.

Du côté de GDF Suez, à l’époque de la mise en place du Cice par le gouvernement, Gérard Mestrallet, le PDG du groupe, avait évalué son montant dans sa boîte à 120 millions d’euros. Sur la base du poids des effectifs de la multinationale en France, on peut par ailleurs estimer à 175 millions d’euros le bénéfice que GDF Suez peut attendre de l’exonération totale des cotisations famille… «Nous n’avons pas encore les montants pour les dividendes et les rachats d’actions pour l’année dernière mais, en 2012, ils étaient plutôt autour des 5,1 milliards d’euros, explique Éric Buttazoni, délégué central CGT. Après, ce qui est sûr, c’est que, nous, on n’a vraiment pas besoin des patates du gouvernement, on attend plutôt d’eux qu’ils contrôlent et orientent les investissements pour un pôle public…»

Les dividendes explosent.  Selon une étude publiée l’année dernière, les dividendes distribués par les plus grandes entreprises françaises ont été multipliés par sept dans les vingt dernières années. Comble de cynisme et d’ironie, c’est en 2007-2008, au début de la crise, que le record des dividendes a été battu avec 58 milliards d’euros distribués, contre 43 milliards en 2013. Sur la même période, les salariés n’ont pas vu leur salaire progresser dans les mêmes proportions…

mardi 28 janvier 2014

Rendez-vous manqué, l'éditorial de Paule Masson



«Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous», disait Paul Éluard. Ce rendez-vous-là a été fixé et il est manqué. C’était en septembre2012, le président 
de la République prenait date : 
« Nous devons inverser la courbe du chômage d’ici un an.» Voyant les chiffres grimper inexorablement, il s’est accordé un retard de quatre mois, prétextant en juillet que «a reprise est là» et en novembre que «l’inversion de la courbe du chômage est désormais amorcée».
Rien n’y a fait. Les statistiques viennent de tomber. La France compte près de 3,3 millions de demandeurs d’emploi (sans aucune activité). Le chômage a progressé de 5,7% en un an et de 0,3 % en décembre. Selon l’Insee, la courbe tend à se stabiliser. Au prix d’une incroyable précarisation du travail.
Le ballet des ministres s’est déjà mis 
en mouvement pour assurer la parade. La faute au hasard, aux aléas, à la conjoncture : la crise, sa sous-estimation, le manque de croissance économique. La rengaine commence à user les oreilles mais nous avons pourtant déjà droit à son entêtant refrain : pour réussir, il faut aller plus loin. « L’économie doit prendre le relais de la création d’emplois », assure Michel Sapin, ministre du Travail. Pour les salariés, c’est la double peine assurée. L’austérité budgétaire, qui gouverne l’économie depuis six ans, tarit les sources de croissance, appauvrit les services publics et crée du chômage. L’expérience est là mais François Hollande vient de décréter 50 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Et il ajoute à ce mauvais cocktail le jus amer du laisser-faire pour les entreprises.
Il n’aura d’ailleurs fallu que quelques jours pour que toute idée de « contreparties » au cadeau de 30 milliards d’euros accordé au Medef avec le « pacte de responsabilité » soit remisée sous le tapis. « En réalité, il n’y en a qu’une, c’est l’emploi, l’emploi, l’emploi », a claironné hier le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, à la barbe des syndicats qui franchissaient le perron de Matignon les bras chargés de propositions pour contraindre les entreprises à prendre leurs responsabilités. Car le jour même où s’ouvre la concertation sur ce que les salariés pourraient gagner dans l’affaire, le deal est déjà bouclé avec le patronat. « Aujourd’hui, en France, on supprime l’emploi public et on subventionne l’emploi privé », a dénoncé Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, pendant son entrevue avec le premier ministre.
Il est pourtant possible d’impulser pour 
une politique de relance de l’emploi. Mais il faut ouvrir un débat politique jusqu’ici refusé : celui de la conditionnalité des aides. Les fonds débloqués pourraient par exemple cibler des groupes industriels en proie à la concurrence des pays à bas coût de production. Ils pourraient être inégalement répartis, favoriser les entreprises qui embauchent, augmentent les salaires, investissent dans la recherche, innovent, respectent l’égalité hommes-femmes, et sanctionner celles qui pratiquent la course aux profits et à la rémunération 
des actionnaires. Hier, la CGT a proposé de créer un « indice public du coût du capital » afin d’évaluer le montant du racket ponctionné sur le travail depuis deux décennies au détriment d’une meilleure répartition des richesses. Prendre la question par ce bout permettrait d’inverser la logique du débat. Si le coût du capital 
est responsable de la crise, alors, le meilleur moyen 
d’en sortir passe par une revalorisation du travail.

lundi 27 janvier 2014

Rendez-vous le 4 février à 19 h à l'espace Marcel Cachin

Réduire et mieux gérer nos déchets le samedi 1er février à Bobigny


Le 1er février à Bobigny journée nationale sur le mouvement Zéro Waste

Méthanisation ? Pas la proposition à la légère !

Par Stéphane Pariyski
La proposition de Sylvain de Smet de transformer l'ancienne centrale EDF en site de méthanisation appelle une réaction assez vive de ma part ! Sans vouloir polémiquer, cette proposition ne peut être "jetée" à la légère dans le débat public. Surtout sans consulter les habitants de Champagne et de Persan, qui sont les premiers concernés... On sait aujourd'hui que les usines de méthanisation posent d'énormes problèmes : de sécurité comme de nuisance. On a des retours d'expériences déplorables sur des sites similaires. Si c'est efficace au niveau d'une exploitation agricole qui revalorise son fumier, on sait aussi que la technologie n'est pas au point pour des grosses unités, et que souvent le gaz produit n'est pas utilisable... La justice a d'ailleurs récemment annulé un projet à Romainville.
Commençons par trier vraiment les déchets putrescibles à la source, et à produire un compost de qualité (c'est à dire mettre fin à la technologie du tri mécano-biologique - TMB - sur le site de Champagne-sur-Oise...) ! Car rien ne remplace un tri à la source et une collecte séparée.
Quant à mes amis Verts, qui ont très longtemps défendu la méthanisation (beaucoup d'entre eux commencent à changer d'avis...) je les invite à participer à la “journée nationale sur le mouvement zéro waste", qui se déroule le samedi 1er février à Bobigny. Et à aller faire un tour sur le site de l'association Arivem, qui a accumulé en la matière une expertise sans égale !

dimanche 26 janvier 2014

Coût du capital



Le combat contre le coût du capital – qui a doublé depuis 1999 au détriment d’une meilleure répartition des revenus –, devrait constituer un des objectifs prioritaires du Front de gauche. À plus forte raison dans le contexte du "Pacte de responsabilité". Explicationscliquez ici


vendredi 24 janvier 2014

Soyons clairs !

Alors que le pays est en proie à des souffrances sociales grandissantes, que le chômage et la précarité continuent de gagner du terrain, que la politique d’austérité engagée depuis de longs mois fait des ravages dans le pouvoir d’achat des ménages comme dans l’accomplissement des missions publiques essentielles à la vie des populations, le Président de la République n’a eu de cesse de donner des gages au Medef et aux marchés financiers.

Il s’agit d’un choix assumé qui tourne le dos à ses propres engagements de campagne, c’est ce que pense désormais une majorité des citoyens qui lui ont fait confiance, soit dès le premier tour comme au second des élections présidentielles.
En mettant un terme autoritairement au financement de la politique familiale par les cotisations sociales, prélevées sur les richesses créées par le travail et qui constituent une part du salaire socialisé, François Hollande s’attaque à un pilier du système social et de solidarité qui se traduit encore par une politique familiale efficace indispensable tant à la qualité de vie qu’à l’activité économique du pays.
Après le cadeau de 8 milliards d’euros fait par Nicolas Sarkozy aux entreprises, notamment les plus grandes en supprimant la taxe professionnelle. Après les 20 milliards qui leur sont attribués avec le pacte de compétitivité, manque à gagner compensé soit par l’impôt ménage, soit par la TVA et des réductions de moyens dans les servies publics, François Hollande décide une nouvelle baisse de la contribution des entreprises de l’ordre de 30 milliards en échange d’hypothétiques contreparties en termes d’emplois jamais réalisées, et qui fait dire à Pierre Gataz, président du Medef « nous avons toujours dit que nous ne pouvions pas fournir d’engagements chiffrés et juridiques ».
Les Gouvernements successifs n’ont pas lésiné sur les aides aux entreprises de toutes sortes, et pourtant le chômage n’a fait qu’empirer et le coût du capital s’aggraver, et les conditions de vie des familles se dégrader.
Le choix présidentiel est on ne peut plus clair, alléchant pour le patronat voire une partie de la droite, mais aussi rassurant pour les marchés financiers et satisfaisant pour les dirigeants de l’Union européenne qui attendent impatiemment que la France réduise ses budgets publics et ses dépenses sociales et de santé. Un choix libéral, totalement assumé que devront valider les parlementaires.
En effet pour répondre ainsi à une vieille revendication patronale, François Hollande compte sur une économie de 53 milliards en trois ans sur les budgets publics. Une purge qui finira d’asphyxier les services publics et les collectivités locales et les missions d’intérêt général qui leur sont confiées. Ainsi avance-t-il la révision de toutes les politiques publiques, fusion et mutualisation des collectivités locales, suppression de Régions et de Départements, incitations financières au regroupement. Un bouleversement territorial amorcé avec la loi créant autoritairement les métropoles. Ainsi plus du tout de marge de manœuvre pour les collectivités locales, seulement des compétences spécialisées, les transformant en rouages administratifs sous l’autorité d’exécutifs resserrés et concentrés, pour gérer dans le cadre d’une concurrence entre territoire, accélérant de fait le dumping social et fiscal.
Devant cette situation les Élu(e)s Communistes et Républicains sont résolus à tout mettre en œuvre pour favoriser le rassemblement le plus large possible, avec toutes celles et tous ceux qui ont voulu le changement et sont tombées de haut en découvrant les choix économiques libéraux clairement énoncés par François Hollande. Tout mettre en œuvre pour faire grandir l’idée qu’une autre politique est nécessaire et possible. Une Politique qui puisse rompre avec l’austérité qui ravage l’Europe et qui engagerait la refondation démocratique de l’Union européenne. Une politique qui orienterait la dépense publique vers l’investissement, l’emploi et la formation, en agissant sur tous les leviers y compris la fiscalité et le crédit. Une politique permettant un juste partage des richesses et s’attaquant au coût du Capital pour redonner au travail sa place, toute sa place dans l’économie.

" Des communes en commun", l'éditorial de Patrick Apel-Muller






Le pacte de responsabilité est d’ores et déjà à l’origine d’une dépression. Politique, celle-là. Les électeurs, de gauche particulièrement, sont peu motivés et se disent guère décidés à voter. L’hymne aux thèses patronales entonné par François Hollande trouble les contours.
Même François Chérèque a trouvé hier que le président avait « dérapé » en faisant une priorité de la traque des abus à la Sécurité sociale – tout juste évalués à 60 millions d’euros – tandis qu’il ne disait mot des fraudes sociales des entreprises ou des 5 milliards d’euros de droits au minimum de ressources qui ne sont pas réclamés par les ayants droit. Il n’est pas certain que les dernières déclarations des cercles dirigeants socialistes soient de nature à rassurer la gauche. Jean-Marc Ayrault a jugé hier que 50 milliards de réduction des investissements et dépenses publics, c’était un « minimum ». Tous aux abris ! Les dévastations seraient immenses pour les services publics et les droits sociaux. Quant à Harlem Désir, il a défini la formation qu’il dirige comme « le parti de ceux qui entreprennent », proclamant l’union sacrée des exploiteurs et des exploités dans la « guerre économique ». Il baptise cette grande illusion « pacte patriotique ». Jaurès, réveille-toi, qui rappelait : « Les privilégiés égoïstes veulent jeter sur leurs privilèges le manteau pourpre de la guerre et de la patrie ! »
Pourtant, il serait bien risqué de baisser les bras, de se résigner au mauvais sort auquel l’austérité nous destine, de courber l’échine sous le fardeau des rengaines assénées sur « le-coût-du-travail-qui-mine-la-compétitivité-des-entreprises ». Le premier rendez-vous électoral de 2014 concerne les communes, un lieu dont la gauche – et singulièrement les communistes – a fait un bouclier social, un moteur de services publics, un lieu où germent parfois des formes renouvelées de démocratie. Ici, un maire communiste normand ose prêter de l’argent à une usine pour qu’elle évite la fermeture ; là un maire de gauche finance le permis de conduire pour des jeunes comme un atout afin de trouver de l’emploi ; ailleurs, des lieux de rencontres donnent du sens au fait de vivre ensemble. Dans les années qui viennent, l’obsession de la réduction des déficits budgétaires risque de priver de ressources des institutions de proximité souvent vitales pour les familles populaires. Il est donc urgent de les défendre, de s’en emparer pour les démocratiser, en faire des lieux d’innovation sociale, de construction – de logements sociaux par exemple –, des ferments de citoyenneté, des lieux qui impulsent des pratiques culturelles accessibles à tous. Bref des lieux qui s’émancipent de l’ordre libéral.
Les communes sont un objet de convoitise pour des forces politiques qui parient sur l’abstention. L’extrême droite tente de faire main basse sur des villes pour y imposer son ordre. La droite espère y trouver une revanche et y dessiner les contours d’un ultralibéralisme sans frein. Le Parti socialiste veut sauvegarder ses positions, souvent écartelé entre des postures nationales et des pratiques locales bien différentes. Le Front de gauche s’attache à en faire des points de résistance aux politiques d’austérité et des territoires de solidarité, en s’appuyant sur les besoins populaires. Hier, le PCF a proclamé « un esprit de conquête maximum ». En cette fin janvier, la campagne est lancée.

jeudi 23 janvier 2014

CAC 40 : 43 milliards escamotés !, par Patrick Apel-Muller


Chapmag«Mesdames et Messieurs, pour que l’illusion soit complète, fermez les yeux. »
Le numéro de prestidigitateur à l’œuvre dans le pacte de responsabilité réclame beaucoup de complaisance de la part du public. Mieux vaut être crédule et prendre pour argent comptant les fables sur le « coût du travail ».

Il faut accepter d’imaginer des abysses budgétaires imaginaires, des salariés si bien payés que les capitalistes en sont sur la paille, des services publics tentaculaires et des profits en berne. Ou alors, cacher aux regards curieux le fond du haut-de-forme, celui où se blottissent les retraites chapeaux, les dividendes avantageux, les rémunérations hypertrophiées. Tenez, les entreprises du CAC 40 ont versé 43 milliards aux actionnaires l’an dernier, soit 4 % de plus qu’en 2012. La croissance des dividendes devrait même encore s’accentuer pour les versements en 2014.
Mais le « top », le « hype », le fond du fin pour parler français, c’est le rachat d’actions, un système très pratique pour ponctionner les trésoreries des sociétés. En vedette : Total, Sanofi, GDF Suez, EDF et Airbus. Ces entreprises licencient ? Rien d’étonnant. C’est aussi une technique pour améliorer les profits. Il en est une autre, très lucrative, à entendre les ronronnements du Medef, c’est de circonvenir le chef de l’État. Rapport au bas mot de 30 milliards d’euros d’exemption de cotisations sociales. On comprend pourquoi la Bourse de Paris a retrouvé ses niveaux record. Les Échos, qui savent traduire les désirs des investisseurs, soulignent le succès des fonds de gestion basés sur les dividendes. Ils s’arrachent au point de drainer les plus grosses souscriptions du marché. Parier sur la hausse du coût du capital serait donc une stratégie sûre dans la France de François Hollande.
« Même pas peur. » Alors que quelques porte-parole gouvernementaux se relaient pour affirmer que le patronat devra des contreparties aux cadeaux qui lui sont faits, Pierre Gattaz reste bonhomme. Il s’était fait élire sur un programme de combat et, voilà qu’avant même de s’être mis sur le pied de guerre, le président de la République lui apporte, la corde au cou, les clés du trésor. Ce ne sont pas les précautions oratoires à usage électoral qui effraieront ce patron de père en fils ! Il disait que déjà plus de 150 milliards d’euros d’allégements de cotisations, d’exemptions et subventions – selon les estimations les plus modestes – sont déjà concédés à ses amis, sans la moindre exigence ni contrôle en retour. Il y a en lui quelque chose de Don Léopold Auguste, dans le Soulier de Satin de Claudel, qui confessait : « Je suis pour la nouveauté, mais pour une nouveauté qui soit absolument conforme au passé. » Notre président du Medef veut bien accélérer les flux d’argent, mais toujours vers la même destination.
La cause n’est pourtant pas entendue. Qui peut croire que tous les militants socialistes, ceux qui vivent autre chose que la course au fauteuil des cabinets ministériels, vont se réjouir que leur président s’enorgueillisse d’avoir pillé le fonds de commerce de Nicolas Sarkozy ? Qui parmi eux rétorquerait à ceux qui constatent que 85 personnes dans le monde possèdent autant que 3,5 milliards d’individus, que les problèmes de notre société sont les excès de services publics ? Quel est l’électeur qui avait voté Hollande au premier tour de la présidentielle qui acceptera de renoncer, lui, à combattre la finance ? Bien sûr le sentiment de trahison suscite aussi l’accablement, l’impression d’un long bégaiement. L’un et l’autre ne dureront pas. D’autant moins longtemps que les escamoteurs seront plus vite démasqués et les mains tendues vers tous ceux qui espèrent changer la vie.

mercredi 22 janvier 2014

André Chassaigne : Un pacte de gauche, c'est un pacte de solidarité


Andchassgp400Au « pacte de responsabilité » annoncé lors de ses vœux par François Hollande, André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme et président du groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine) à l’Assemblée nationale, oppose, sur le site Médiapart, un « pacte de solidarité » appuyé sur une hausse des salaires, une modulation des impôts des entreprises et des investissements publics.
L’année 2014 s’ouvre sur l’officialisation du tournant libéral de la majorité présidentielle. La déclaration de guerre à la finance et aux excès du marché s’est perdue dans les archives électorales du Parti socialiste. Avec cynisme et sans vergogne, le mal nommé « pacte de responsabilité » fait appel aux forces économiques et financières pour sortir le pays d’une crise dont elles sont les premières responsables…
Derrière l’initiative présidentielle, il y a un programme patronal que le chef de l’État s’est engagé à mettre en œuvre ; une décision historique symbolisant à elle seule un mouvement plus global : la droitisation de la social-démocratie en Europe,Schröder et Tony Blair s’étant imposés comme des références en la matière. Cette tendance lourde s’inscrit elle-même dans la continuité de la soumission du pouvoir politique aux forces économiques et financières, le premier étant réduit à la fonction d’exécutant des secondes.
Malgré sa tradition républicaine et son sens de l’intérêt général, la France n’échappe pas à cette dérive des démocraties modernes.
Le « pacte de responsabilité » ou « de confiance », selon la terminologie de l’Élysée ou du Medef, n’est rien d’autre qu’un pacte de cogestion du pays sur la base d’un programme commun animé par les préceptes libéraux ! Un plan d’action, dont la lettre et l’esprit sont directement inspirés par Pierre Gattaz, le patron du Medef, lequel a reconnu, sans être contredit, qu’il avait apporté le pacte de responsabilité « sur un plateau » au Président de la République. L’organisation patronale s’affirme ainsi comme la principale source d’influence de la politique nationale menée par une majorité au pouvoir qui s’éloigne des valeurs de solidarité et de justice sociale propres à la gauche. Dès lors, peut-on encore considérer que « la gauche est au pouvoir » ? Le doute est, plus que jamais, permis…
Le principe des concessions réciproques ou du « donnant-donnant » (moins de charges contre plus d’embauches) n’est pas novateur. La méthode connaît des précédents calamiteux. Il suffit ici de rappeler le bilan peu convaincant du fameux « contrat d’avenir de la restauration » : la profession s’était engagée à créer 40 000 emplois supplémentaires en deux ans en échange d’une baisse du taux de TVA de 19,6 % à 5,5 % au 1er juillet 2009 … Aujourd’hui, le Medef se félicite de la baisse massive annoncée des prélèvements sur les entreprises, suivant un processus d’allègement des charges engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et qui se poursuivra avec la suppression des cotisations familiales pour les entreprises. Il refuse, en revanche, de s’engager formellement sur la création d’emplois. Signe du caractère déséquilibré et irréaliste de ce pacte.
Les grands chantiers annoncés confirment la voie non pas social-démocrate maispurement libérale dans laquelle s’enfonce notre pays. Au nom de l’austérité budgétaire et de l’aide au patronat, nos concitoyens subiront une nouvelle baisse de 50 milliards d’euros des dépenses publiques qui se traduira par la réduction des dépenses de santé et l’asphyxie des collectivités territoriales (or, près d’un quart du pouvoir d’achat des ménages résulte de la prise en charge publique des frais de santé, d’éducation, de logement et de transport). A l’inverse, « dégagées » de toute responsabilité sociale, les entreprises bénéficieront d’un allègement des prélèvements, dont une baisse de 30 milliards d’euros des cotisations familiales. L’obsession de la baisse du coût du travail fait office de dogme pour la majorité au pouvoir. Faute de s’attaquer aux rémunérations excessives et spéculatives de la finance et du capital, l’Élysée voit dans le coût du travail un ennemi bien identifié !
Nous ne sommes pas enclins à laisser faire, à laisser la majorité au pouvoir céder aux sirènes du libéralisme. Des solutions dignes des valeurs de gauche existent. Ayons le courage politique de mettre en œuvre un « pacte de solidarité » à la hauteur des attentes de nos concitoyens. Face à l’austérité budgétaire, l’abandon de nos services publics et l’« irresponsabilité sociale » de certaines entreprises, nous rappelons l’urgence d’un tournant… mais un tournant à gauche ! Ce tournant suppose la modulation de l’imposition et des cotisations des entreprises, à savoir moins d’impôts pour les entreprises qui investissent et créent de l’emploi, et plus d’impôts pour celles qui versent de juteux dividendes à leurs actionnaires. Ce tournant est synonyme d’augmentation des salaires et des pensions pour soutenir la demande intérieure, dans l’intérêt bien compris de tous, y compris des entreprises. Un tournant où l’abaissement du coût du capital, qui pèse sur notre économie et pénalise l’investissement, est un postulat. Un tournant qui privilégie l’investissement public, moteur de croissance, de création de richesses et d’emplois.
La sortie de crise ne saurait, enfin, être conçue en dehors d’une impulsion européenne en faveur d’une Europe sociale. Après avoir dénoncé la ratification du traité d’austérité, nous portons l’idée d’un « Traité social » porteur de valeurs et de normes protectrices de nos travailleurs, socle d’une Europe solidaire libérée de la tutelle des marchés financiers, des dogmes du libéralisme et de l’orthodoxie budgétaire.

mardi 21 janvier 2014

Soutien à la maternité des Lilas !

S

imagesCASGUDC6.jpgLe collectif de soutien à la maternité des Lilas organise un nouveau rendez-vous de soutien ce

Samedi 25 janvier à 14 heures, au départ de la place du Châtelet.

Après la publication en décembre d'un appel des élu-e-s pour que la maternité des Lilas vive aux Lilas, signé par de nombreux élu-e-s « Front de gauche », ce nouveau temps de mobilisation est important pour que la question de la reconstruction de la maternité et de son centre IVG reste dans l’actualité.

lundi 20 janvier 2014

Suppression des départements de la petite couronne ou quand le libéralisme porte l'estocade aux services publics



 « Je prends la métropole de Paris par exemple. Je suis favorable à ce qu’on aille vers la suppression des départements de la première couronne ». Jean Marc Ayrault, Premier Ministre.

Nous disons « NON ». Il ne s’agit pas d’intérêts particuliers. Il ne s’agit pas d’élus s’accrochant à leurs sièges ou d’affaires de « boutique ». Il s’agit de services publics, il s’agit de besoins humains, il s’agit d’une exigence de solidarité nationale !

Depuis leur création, les conseils généraux et particulièrement le nôtre ont œuvré à la mise en œuvre de politiques publiques nécessaires aux besoins des séquano-dyonisiens. La proximité de cet échelon territorial a permis de donner des réponses adaptées à la montée de la précarité, à la jeunesse, au développement des transports (souvenons-nous le tramway de G. Valbon tant décrié qui aujourd’hui a fait école dans toute la France, Paris en premier), à la culture, au tissu associatif, à l’emploi… Aujourd’hui il serait obsolète, il appartiendrait à un autre âge, il coûterait trop cher, il serait inutile ?? !!

Après un acte II de la décentralisation terrible car il laisse une ardoise de plus de deux milliards € au Conseil général qui a dû pallier à l’absence de moyens financiers adaptés au versement du RSA, de l’ADPA et de la PCH, une nouvelle étape est franchie. La fusion des départements de la petite couronne est d’abord le moyen de mutualiser les recettes de chacun pour faire face aux dépenses. Cette péréquation horizontale fera que l’Etat sortira du jeu et réduira à une peau de chagrin la dotation globale de fonctionnement versée à ces 3 collectivités. C’est d’autant plus pratique, pour enterrer la facture de la décentralisation dont nous exigeons toujours le paiement !

Ce joli tour de passe-passe ne cache même plus l’accélération de la chasse à la dépense publique exigée par Bruxelles. F. Hollande le confirme en déclarant devoir l’amputer de 50 milliards € d’ici 2017. Sa soumission avérée au libéralisme sert également un tel dessein car il faut bien trouver le manque à gagner des 30 milliards € du pacte de compétitivité offert au Patron du Medef !

Et d’ailleurs qu’en pensent les citoyens ? Ne sont-ils pas les premiers concernés ? Sont-ils prêt à accepter que leur département passe à la trappe pour assurer la compétitivité du tandem métropole parisienne / Région ? Sont-ils prêts à renoncer aux services publics du fait de la mise en concurrence des territoires ? Consultons-les. Nous exigeons un référendum.
Aujourd’hui, nous appelons le plus grand nombre à refuser cette vision comptable des collectivités. La satisfaction des besoins humains n’est pas une affaire de gestion. Voilà le résultat d’une société passée sous l’éteignoir libéral. Nous le refusons. L’humain d’abord !

" Capitulation et résistance " , l'éditorial de Jean-Paul piérot


Où est la gauche ? L’année 2014 égrène ses premières semaines sous d’inquiétants auspices. 
De ses vœux télévisés à sa conférence 
de presse, et demain sans doute lors 
de son allocution aux forces vives (syndicats et associations), François Hollande martèle son credo libéral, 
n’en finit pas de prendre congé du socialisme.
Le débat qui animait historiquement la gauche depuis un siècle sur les moyens à mettre en œuvre, sur le rythme 
à imprimer pour répondre aux demandes du monde du travail, objectif sur lequel tout le monde se déclarait d’accord, semble dépassé. Selon le nouveau paradigme 
de capitulation sociale défendu par l’hôte de l’Élysée, entre la demande de ceux qui n’ont pas grand-chose, 
et l’offre à consentir pour ceux qui ont plus que tout, 
le choix est vite fait. En couvrant les grands patrons 
et les actionnaires de cadeaux – par brassées de baisses 
de cotisations et d’allégements fiscaux –, on espère 
qu’en retour les bénéficiaires feront quelques gestes 
en matière de création d’emploi. C’est la mystification 
du « socialisme de l’offre » : l’offre existe bien, mais où est le socialisme ?
Face à une offensive idéologique visant 
à imposer le modèle social-libéral tel que l’ont forgé au cours des deux dernières décennies Tony Blair 
en Grande-Bretagne 
et Gerhard Schröder 
en Allemagne, la gauche sera-t-elle en capacité 
de se ressaisir ? Le débat n’est pas clos au sein 
du Parti socialiste. 
Le coming out ou 
la conversion – on l’appellera comme on voudra – de François Hollande n’y fait pas l’unanimité. Le désarroi de l’électorat de gauche, 
que traduit la marée basse des sondages de popularité 
de l’exécutif, est devenu une réalité durable.
Dans un tel contexte, le Front de gauche 
est placé devant des responsabilités nouvelles. Pendant plusieurs mois, ce Front, rassemblant les forces de la gauche de transformation sociale, qui s’était 
installé dans le paysage politique depuis sa création 
en 2008, était nettement moins audible. Il apparaissait, au moins à son sommet, comme une sorte de champ clos de controverses sur les alliances locales pour les élections municipales. Ce climat, déjà passablement désespérant pour des dizaines de milliers de citoyens qui avaient, avec le Front de gauche, découvert ou retrouvé des raisons 
de militer, serait devenu tout bonnement inacceptable 
pour le monde du travail à l’heure du pacte de François Hollande. Un pacte d’irresponsabilité applaudi 
par le Medef et approuvé mezzo voce par plusieurs dirigeants de droite conscients d’avoir remporté 
une victoire politique.
La rencontre entre le PCF et le Parti de gauche, la reprise de contact entre Pierre Laurent 
et Jean-Luc Mélenchon, qui ont défilé ensemble 
au cours d’une manifestation samedi à Marseille, devraient permettre de réenclencher une dynamique d’intervention citoyenne à la veille des élections municipales et européennes, même si tous les désaccords n’ont pas été dissipés. Mais, plus généralement, et c’est là l’enjeu principal auquel le Front de gauche est confronté, il s’agit pour lui d’empêcher que l’espace politique 
et idéologique ne soit accaparé et obscurci par 
le consensus à l’œuvre entre l’exécutif, le Medef 
et la droite, toutes chapelles confondues, contre toute perspective de changement. Ni maintenant ni plus tard.
Jean-Paul Piérot

Quels moyens financiers pour une gestion municipale de gauche ?

 

Mairie400Ne nous berçons pas d’illusions : aucune « bonne gestion », aussi rigoureuse et économe fût-elle, ne permettrait pas dans le contexte actuel, de réaliser des investissements et de maintenir la fiscalité locale sans réduire les prestations, les services à la population.
Lutter contre le carcan de l’austérité et rassembler pour la justice fiscale vont être une nécessité incontournable.
Alors que le discours ambiant martèle en permanence qu’il faut restreindre la dépense publique et en particulier les dépenses de personnel, qu’il est possible de rendre mieux le service public avec moins de moyens, il est difficilement soutenable pour le gouvernement mais aussi pour une collectivité locale de défendre de tels choix. Ce serait un cadeau supplémentaire fait à ceux qui déjà empochent des profits faramineux, bénéficient de retraites chapeaux en or, pratiquent l’évasion fiscale et ne payent pratiquement pas l’impôt.
Pour pouvoir financer des réalisations nouvelles, il faut agir pour dégager des ressources nouvelles et éviter des ponctions inutiles qui pèsent sur le budget de la commune.
Ainsi, les collectivités locales ont toutes intérêt à refuser les transferts de charges de l’Etat vers les collectivités locales. Il s’agit par exemple dans le domaine scolaire, des conséquences de l’aménagement du temps scolaire qui revient à sortir des disciplines du champ de l’éducation nationale pour en confier le coût aux villes. Autre ponction pesant sur les exercices budgétaires de la Ville : la hausse de la TVA ,effective dès janvier 2014, qui va peser sur les dépenses courantes de la Ville et fragiliser encore plus les couches moyennes et les plus vulnérables ! Les ponctions venant du privé, comme les surtarifications du chauffage urbain, doivent être également combattues.
La Ville devra également exiger la fin de l’asphyxie financière des collectivités localesqui se traduit par une baisse catastrophique des dotations d’Etat : en 2014, 1,5 milliard € de moins pour les collectivités territoriales dont 800 millions € de moins dans l’enveloppe pour les communes. .En réalité, économies sur le dos des collectivités locales et hausse de la TVA sont inscrites dans la loi de finance 2014 pour compenser un cadeau au patronat de 20 milliards (crédit impôt -compétitivité emploi) sans contrepartie. Le gouvernement la présente la note de ce cadeau  aux citoyens et aux collectivités territoriales, invités à régler l’addition ! Les 20 milliards d’euros servant à financer le CICE sont financés à 50 % par de la fiscalité nouvelle (TVA et fiscalité verte) et à 50 % par une réduction des dotations publiques aux collectivités locales et services publics. Ce cadeau fiscal s’ajoute aux 172 milliards d’euros de niches fiscales et sociales accordées aux entreprises, sans effets avérés sur l’emploi, les salaires et la formation, ni la croissance d’ailleurs, au contraire. Pour améliorer la « compétitivité » des entreprises, mieux vaudrait s’attaquer, non au « coût du travail », mais aux gâchis bien réels ( et deux fois supérieurs !) que constitue le coût du capital : les dividendes des actionnaires et les intérêts versés aux marchés financiers.
Romainville devra donc agir, aux côtés des autres villes et des citoyens, pour desserrer le carcan financier et obtenir une remise à niveau des dotations.
Où l’Etat pourrait il, sans alourdir les déficits, trouver l’argent nécessaire pour regonfler l’enveloppe des collectivités locales ? En cessant les cadeaux injustifiés au patronat, mais aussi en luttant contre l’évasion fiscale (50 milliards € de rentrée fiscales en moins chaque année !), en imposant réellement les privilégiés de la fortune, et surtout en taxant les revenus du capital,  les actifs financiers des entreprises (actions, obligations…). Des chiffres ? Une taxation des actifs financiers à 0,5% rapporterait près de 25 Milliards € au budget de la Nation.
Pour le renouvellement urbain et le logement, Romainville devra faire entendre plus fort sa voix pour contrer le désengagement de l’Etat. Ainsi en est-il pour l’ANRU, le « deuxième acte » voyant une enveloppe nationale – assurée en réalité par les salariés via le 1 % logement et la CDC et non par l’Etat ! – deux fois moins dotée que la première…Il en va de la qualité de la rénovation urbaine  et de la possibilité de sortir des opérations avec des loyers abordables pour les familles populaires et sans démolition nouvelle de centaines de logements.
La France- avec d’autres – pourrait aussi contraindre l’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne à prêter à taux nuls aux Etats dès lors que ces crédits accordés le seraient pour des investissements ou le développement des services publics. Ainsi les Etats ne serviraient plus de vache à lait aux marchés financiers qui se délectent aujourd’hui des dettes publics.
A notre sens, la commune devra aussi rejoindre le combat pour obtenir une amélioration des conditions d’emprunts afin de diminuer le plus possible la charge de la dette. Les communistes proposent que les collectivités locales puissent pouvoir emprunter- hors marché financier- à très faible taux, voire à taux zéro afin de poursuivre leur politique d’investissement. Continuer d’investir c’est répondre aux attentes des citoyens et c’est bon pour l’emploi et la croissance puisque l’investissement des collectivités représente près de 70% de l’investissement public en France. Agir pour une baisse sélective des taux d’emprunts – celle-ci doit être  conditionnée à l’investissement et à la création d’emplois, à l’amélioration de l’environnement et en aucun cas servir à financer des opérations spéculatives !-peut être un terrain sur lequel les forces de gauche et les progressistes peuvent se retrouver. C'est une question essentielle pour notre ville, où la spéculation immobilière bat son plein.
Autre objectif pour dégager des ressources nouvelles pouvant abonder le budget de la commune : le rétablissement d’un impôt économique territorial (ex Taxe Professionnelle). Cet impôt qui devrait revenir aux communes serait assis sur le capital des entreprises et taxerait les actifs financiers. Il serait progressif pour avantager les PME et modulé pour frapper plus fort les entreprises se livrant à la spéculation à travers des placements financiers. Or le projet de Grand Paris prévoit que c’est cette Métropole qui récolterait la CFE ( Cotisation Foncière des Entreprises) l’impôt acquitté par les entreprises des 124 communes de l’agglomération parisienne. 

Le Grand Paris déciderait de tout et se verrait transférer les compétences des collectivités locales : le logement, l’ aménagement, l’urbanisme, le développement économique, l’environnement. Romainville, comme les autres communes se verrait privée de ces ressources et dépouillée de fait des choix concernant son avenir, son aménagement et son développement et des possibilités financières d’investir  au profit de cette super structure technocratique qu’heureusement de nombreux maires refusent.
Enfin,  les élus communistes se battront dans le cadre de la réforme fiscale annoncée, pour la prise en compte des revenus dans le calcul de la taxe d’habitation pour la rendre progressive et son plafonnement autour de 20% des revenus disponibles mensuels.

jeudi 16 janvier 2014

Pierre Laurent : " Nous sommes opposés à la suppression des départements en petite couronne "


Interview Public Sénat / 16 janvier 2014

Le gouvernement entend réduire le nombre de collectivités pour réaliser des économies, mais rien ne s’annonce évident. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault s’est dit jeudi matin favorable à la disparition des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, dans la lignée des propos tenus par François Hollande lors de sa conférence de presse. Ces départements fusionneraient avec le nouvel ensemble de la métropole du Grand Paris. Mais des freins apparaissent déjà à gauche. Le président PS du conseil général du 93 appelle à ne pas « brûler les étapes ». Chez les communistes, pour qui la petite couronne a longtemps été un bastion, c’est carrément une franche opposition. « Nous exigeons qu’il n’y ait aucune disparition de départements en petite couronne sans une consultation des habitants par référendum », affirme à public sénat.fr Pierre Laurent, sénateur de Paris et secrétaire national du Parti communiste français. « Cette décision qui engage l’avenir des Franciliens ne peut pas être prise dans leur dos, sans eux, sans que cette mesure n’ait jamais été soumise aux Franciliens dans le programme de François Hollande », ajoute-t-il. En cas de projet de loi, les parlementaires PCF s’opposeront « sans nul doute » au texte du gouvernement.
Entretien
Jean-Marc Ayrault souhaite la « suppression des départements de la première couronne » parisienne. Y êtes-vous favorable ?
Nous sommes opposés à la suppression de ces départements qui nous ramènerait à l’époque archaïque du département de la Seine. Les départements de la petite couronne ont construit des politiques publiques utiles. Ils ont acquis une vraie personnalité reconnue par leurs habitants. En vérité, ils ne sont pas un obstacle à la coopération entre les différents niveaux de collectivités. Ils peuvent très bien jouer un rôle utile dans la construction de dynamiques métropolitaines.
Le seul objectif de la proposition de Jean-Marc Ayrault est d’aller vers des économies de dépenses publiques et vers une reconcentration des pouvoirs. Or je crois que les départements sont utiles, ce sont des dépenses de service public. Des dépenses pour les collégiens, des dépenses d’action sociale. La reconcentration éloignerait les Franciliens de ces décisions. Nous exigeons qu’il n’y ait aucune  disparition de départements en petite couronne sans une consultation des habitants par référendum. Cette décision qui engage l’avenir des Franciliens ne peut pas être prise dans leur dos, sans eux, sans que cette mesure n’ait jamais été soumise aux Franciliens dans le programme de François Hollande.
Le PCF dispose historiquement d’un certain nombre d’élus en petite couronne, même s’il en a moins que par le passé. S’agit-il aussi pour vous de protéger ces élus ?
Notre position n’est pas déterminée par des arguments boutiquiers. C’est l’intérêt des populations et la qualité des services publics qui existent en petite couronne. C’est vrai que les communistes ont beaucoup fait pour ça, pour défendre les populations ouvrières, les salariés de toutes catégories populaires, les salariés modestes, de condition moyenne. Il y a toujours eu le projet de marginaliser la place et l’influence de ce rôle, sans jamais y parvenir.
Paris n’avait pas de maire à une époque car on lui reprochait son histoire révolutionnaire avec la Commune de Paris. Quand les départements sont créés en 1967, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne sont découpés pour essayer de cantonner les villes populaires à la périphérie de Paris. Mais les communistes ont toujours réussi à mettre en échec ces tentatives de marginalisation à l’égard des populations. L’influence des communistes en Île-de-France correspond à des racines populaires profondes. Notre travail marque de son empreinte le visage de l’Île-de-France.
Si un futur projet de loi propose la fusion des départements de la petite couronne avec Paris, les parlementaires communistes s’y opposeront-ils à l’Assemblée nationale et au Sénat ?

Oui, sans nul doute. Nous nous opposerons à ce texte et nous mènerons campagne pour que les Franciliens soient saisis par référendum de cette question dans les trois départements et à Paris aussi. Le schéma actuel de la métropole du Grand Paris, que nous avons combattu dans la loi, engage ce processus d’une collectivité de 6,5 millions d’habitants où les instances de proximité seraient marginalisées, au profit d’un pouvoir concentré.


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