Abeilles : le ministère de l'Agriculture renouvelle l'autorisation du Cruiser
Le ministère de l'Agriculture a annoncé mercredi le renouvellement pour un an de l'autorisation de l'insecticide Cruiser, dont le retrait est réclamé par les apiculteurs et les associations de défense de l'environnement, en raison des conséquences sur les abeilles.
Le ministre de l'Agriculture a annoncé parallèlement dans un communiqué que l'usage des "semences enrobées" --c'est le cas notamment des semences de maïs qui sont "enrobées" de Cruiser-- serait désormais pris en compte à partir de 2011 dans le plan Ecophyto 2018. Ce programme vise à réduire l'utilisation de pesticides de 50% dans un délai de 10 ans (2018) "si possible". Le ministère de l'Agriculture a aussi déclaré que le projet de loi de finances rectificative pour 2010, en discussion au Parlement, prévoyait d'élargir aux semences enrobées la redevance "pour pollutions diffuses" (art. L. 213-10-8 du Code de l’environnement). L'autorisation du Cruiser renouvelée pour la campagne 2010-2011 "fait suite à l’avis favorable de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) du 15 octobre 2010" selon laquelle l'usage de cet insecticide sur le maïs "ne présente pas de risque pour l’environnement", explique le ministère dans un communiqué. Le Cruiser est fabriqué par le groupe suisse Syngenta.
Apiculteurs et associations de défense de l'environnement estiment que les pesticides sont en grande partie responsables de la surmortalité des abeilles. Les professionnels se battent depuis des années pour le retrait des néocotinoïdes (Gaucho, Cruiser, Proteus...) du marché, utilisés en enrobage des semences ou en pulvérisation. Les députés européens ont demandé le 25 novembre à la Commission de soutenir la recherche indépendante sur la mortalité des abeilles et de veiller à la publication de toutes les informations sur les effets des cultures OGM et des pesticides sur certaines espèces d'abeilles.
Le Parlement européen a également suggéré une révision de la réglementation sur les pesticides et les produits phytopharmaceutiques pour permettre une évaluation des risques liés à l'exposition des abeilles à ces substances.
1 Comentário:
Vous connaissez sans doute cette citation attribuée au général De Gaulle: "Des cherceurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche!" J'observe que c'est la même classe politique qui d'un côté donne son aval à un alléchant programme de la Commission Européenne destiné à préserver la santé des abeilles, mais qui, tout en nous rebattant les oreilles du sacrosaint "principe de la précaution" (tu parles, Charles), à longueur de médias, reconduit l'autorisation de ce tristement célèbreCruiser. Comme dirait quelqu'un, "nous vivons des temps... réalistes"! Les découvreurs des effets conjugués du champignon et du virus reconnaissent eux-mêmes qu'ils ne savent pas encore si le caractère mortel de ces deux agents est la cause première du fléau ou la conséquence d'une fragilisation des abeilles par d'autres facteurs. Si c'est le cas, il y a fort à parier que tout sera fait pour nous le cacher, trop d'intérêts économiques à courte vue sont en jeu dans tout cela (est-ce un hasard si le non-lieu dans l'affaire du Régent est intervenu si peu de jours après l'annonce de cette découverte que l'on dit si décisive?)... Le respect de la nature en effet, et plus particulièrement celle de la vie des abeilles qui est aussi la nôtre, passe aussi par les mots qui sont énergie, et en trouver un digne d'exprimer la passion pour la sauvegarde de ces chères petites n'est pas chose facile. Sachant qu'aucun mot n'existe dans le dictionnaire pour définir quelqu'un qui aime les abeilles, et que la nature a horreur du vide, une amie a décidé d'inventer le mot magique. or, le nom latin Melis signifiant "petite abeille", désormais, un amoureux des abeilles, qu'il soit apiculteur ou simple défenseur de leur cause, sera appelé "méliophile". Méliophiles nous sommes, méliophiles nous resteront, et chiches qu'afin de faire accepter ce mot des lexicographes et même des académiciens, partout où on aime les abeilles, on le propagera comme la plus douce des épidémies. Vive les abeilles, et vive les... méliophiles!
Enregistrer un commentaire