LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 31 janvier 2019

Intervention de Brigitte MORANNE Conseil municipal du 31 janvier 2019



Groupe « Romainville-Ensemble »

Adhésion au PASS Petite Couronne

Le cadre de l’action sociale posé par la loi du 19 février 2017 a pour corollaire de fortes disparités d’une collectivité à une autre, la part consacrée de l’action sociale varie très fortement entre moins de 0,5 % et plus de 3 % de la masse salariale.

Les collectivités ont aujourd’hui le choix de prendre en charge cette action sociale en interne, c’est ce que l’on nommait ici le C.O.S. (Comité des Œuvres Sociales) ou de déléguer à des spécialistes externes le soin de sa mise en œuvre et c’est le choix que vous avez fait sur notre ville.
Dans tous les cas, depuis 2010, dans le cadre du dialogue social, les comités techniques doivent être consultés pour avis sur les questions relevant de l’action sociale et la réforme territoriale pose en outre l’obligation de négocier l’action sociale au sein des comités techniques.

Aujourd’hui, vous nous demandez de nous prononcer sur la convention type d’adhésion au contrat cadre C.I.G. PASS petite couronne.

Vous aviez fait le choix d’externaliser l’action sociale au sein du .C.I.G.(Centre Intercommunal de gestion) qui lui-même avait souscrit un contrat cadre d’accompagnement social auprès de Plureylya (créé en 1966) association de loi 1901.

Il s’agit donc d’un renouvellement de contrat au terme d’un appel d’offre.
Plusieurs questions se posent. Comme je l’ai dit en introduction, la part consacrée à l’action sociale est variable.

C’est pourquoi Plureylya propose plusieurs niveaux de prestations soit cinq formules à des tarifs différents.

Nous aurions souhaité connaître quelle formule aviez-vous choisie jusqu’à présent et àlaquelle allez- vous souscrire à l’occasion de ce nouveau contrat.

Nous aurions aussi  voulu  savoir si une enquête de satisfaction auprès des personnels a été faite concernant les prestations proposées avant la décision de reconduction de ce contrat.

Nous regrettons qu’aucun bilan ne nous soit transmis avec ce dossier sur l’utilisation par le personnel des prestations proposées.

A l’heure où au nom de la réduction des dépenses publiques, les agents de la fonction publique ont vu leur pouvoir d’achat considérablement baisser ces dernières années. L’action sociale doit permettre d’améliorer les conditions de vie des agents et de leurs familles.

Alors considérant que nous manquons d’informations essentielles sur la consultation des personnels et du comité technique puis sur le niveau des prestations proposées, nous nous abstiendrons sur ce dossier, à moins que vous reportiez le vote au prochain conseil en complétant le dossier.

INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 31 JANVIER 2019



Groupe « ROMAINVILLE-ENSEMBLE »

Versement d’une prime exceptionnelle

Dans la Fonction publique, le gouvernement maintient son choix de ne pas répondre aux revendications salariales.  Il persiste dans sa volonté de briser le statut des fonctionnaires et de réduire drastiquement le périmètre des missions de la fonction publique.
Alors que montent les exigences de justice Sociale et de renforcement des services publics de proximité, alors que s’exprime la volonté de pouvoir tout simplement vivre sans peur du lendemain, le gouvernement prévoit :

-de généraliser la possibilité du recrutement contractuel

-d’affaiblir les libertés syndicales et les organismes de représentation

-de généraliser l’individualisation et le caractère aléatoire des rémunérations.

Les projets gouvernementaux concernant notre système de retraite sont également porteurs de reculs dramatiques.

Face à l’urgence sociale exprimée dans tout le pays, le gouvernement n’a aucune intention d’infléchir sa politique et son grand débat devrait se résumer à choisir quels services publics doivent disparaitre.
Concernant les personnels de notre commune, notre groupe s’est toujours exprimé pour plus de justice sociale :

-contre la mise en place des 37h30 hebdomadaires et la suppression de congés annuels.

-contre la mise en place de la rémunération au mérite prenant en compte la manière de servir

-contre la prime calculée en fonction de l’assiduité

-contre le gel du point d’indice

-contre le rétablissement du jour de carence

-contre le nombre croissant du nombre de contractuels.

Aujourd’hui, il nous est demandé de nous prononcer sur le versement d’une prime de 100 Euros nets (soit environ 9 euros/ mois) aux agents communaux dont la moyenne des rémunérations perçues au cours des trois derniers mois est inférieure à 2000 euros nets pour un équivalent temps plein.
Ce dispositif exclura donc une partie des personnels qui a pourtant subi depuis plusieurs années les politiques d’austérité et qui a vu son pouvoir d’achat considérablement baisser.
Même si nous considérons que cette mesure est loin de répondre aux revendications exprimées dans le pays par des milliers de femmes et d’hommes depuis 2 mois, nous nous prononcerons pour le versement de cette prime.

Cependant, le  vrai débat est déjà là, dans les rues, sur les rond- points, au sein des familles, dans les ateliers,  derrière les bureaux et dans les cahiers de doléances.
Combien de temps encore, le pouvoir jupitérien ignorera l’ampleur de la révolte.

Dès Vendredi, la hausse des prix dans l’alimentation entre en vigueur, concrètement, c’est 7% d’augmentation pour le panier moyen, un nouveau coups dur pour les salariés publics ou privés, retraités, précaires, privés d’emploi, jeunes . Alors leur voie doit compter.

Le gouvernement devra entendre leurs revendications sur le pouvoir d’achat, la fiscalité, les services publics, la démocratie et la citoyenneté.
Pour toutes ces raisons, nous soutenons la journée d’action du 05 Février et y participerons.


EDF : Le gouvernement doit dire non à la hausse de 6% des prix de l’électricité ! (Ian Brossat - PCF)



La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de demander au gouvernement une hausse de 6% des tarifs de l’électricité pour 2019. En pleine crise du pouvoir d’achat, il s’agirait d’un nouveau coup grave porté aux familles des classes populaires et moyennes.


Ce mauvais coup montre une nouvelle fois les dégâts de la libéralisation du secteur de l’énergie imposée depuis 1996 par directives européennes. À l’époque, Alain Juppé promettait pourtant que « l’ouverture ménagée du marché se traduira par une baisse des prix au bénéfice des consommateurs domestiques comme des industriels »... En réalité, ces dérégulations entérinées par l’Union européenne ont fait exploser les prix. Entre 2007 et 2017, la facture moyenne des familles utilisant l’électricité pour se chauffer ont ainsi augmenté d’environ 36%. Elle s’alourdira de 85 euros si le gouvernement entérine cette nouvelle hausse en 2019.


Il faut intervenir et dire non à cette hausse ! En pleine colère des gilets jaunes, alors que la révolte contre les hausses des prix fait l’unanimité parmi les Français les moins aisés, M. Macron doit enfin prendre la mesure du problème et renoncer à cette nouvelle augmentation. La TVA sur l’électricité et le gaz, produits de première nécessité, doit être abaissée à 5,5%. Le gouvernement doit également faire de vrais choix en faveur des salaires, des retraites et des minimas sociaux.

Enfin, à l’échelon européen, nous demandons un moratoire sur les directives de libéralisation qui, dans tous les secteurs, loin de tenir leurs promesses de baisses des prix pour les consommateurs, ont conduit au démantèlement des services publics, avec à la clé une augmentation générale des tarifs quel que soit le secteur ou le pays, et ce au profit des acteurs du privé et de leur boulimie de dividendes.

La sauvegarde du pouvoir d’achat des Français demande des actes concrets dès maintenant.


Ian Brossat, tête de liste des communistes aux Européennes et porte-parole du PCF

« LA MOBILISATION POUR SAUVEGARDER L’HUMANITÉ PREND CORPS » (PATRICK APEL-MULLER)



Le dessinateur Edmond Baudoin fait cadeau de cette Suvre en soutien à l’Humanité.
Le tribunal de commerce de Bobigny rendra son délibéré le 7 février. Les manifestations d’attachement à notre journal se multiplient.
Les juges ont examiné hier matin la situation économique du journal, entendu le directeur et le représentant des salariés. L’Humanité s’était placée sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny. Celui-ci rendra son jugement en délibéré le 7 février.
Dès l’annonce de cette procédure et la publication lundi de l’appel à la « Mobilisation générale pour l’Humanité » signée de son directeur, Patrick Le Hyaric, les réactions de solidarité se sont multipliées. Celles de nos lecteurs d’abord, qui jugent « impossible » de perdre leur journal et égrènent ce qu’ils y trouvent et qu’on ne leur présente nulle part ailleurs. Sur les réseaux sociaux, des parlementaires s’engagent et relaient des appels à la mobilisation : André Chassaigne, Sébastien Jumel, Éliane Assassi ou Fabien Gay. Des élus LaREM, LR, radicaux de gauche ou socialistes disent aussi que, quels que soient les désaccords qu’ils peuvent avoir avec des prises de position du journal, celui-ci doit absolument exister. Le député LR du Lot Aurélien Pradié annonce même qu’il a souscrit un abonnement. « Le journal de Jaurès ne peut disparaître », est-il insisté.
« C’est un quotidien qui fait des choix »
Samedi, le conseil national du PCF a appelé dans une motion à se mobiliser sans délai : « Tous les journaux connaissent de sérieux problèmes financiers. La plupart d’entre eux peuvent combler leur déficit parce qu’ils sont adossés à de grands groupes industriels et financiers, au prix d’une concentration de la presse et des médias entre quelques mains. L’Humanité, composante historique du pluralisme de la presse française et des combats progressistes, ne peut compter que sur l’engagement de ses équipes, le militantisme, ses lectrices et lecteurs, ses amis, les diffuseurs de l’Humanité Dimanche. » Et d’ajouter : « Qu’il s’agisse des luttes sociales, de celles pour la préservation de la planète, des confrontations politiques et culturelles nécessaires en démocratie, de la solidarité internationale et de la paix, dans tous ces domaines, l’Humanité joue un rôle original et utile. Tout commande de le revaloriser. Quand les médias rencontrent une telle crise de confiance, l’engagement de l’Humanité aux côtés des milieux populaires, des “invisibles”, des penseurs qui contestent le système, constitue un atout pour le journalisme et un atout précieux pour la démocratie. »
De son côté, Pascal Franchet, président du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, écrit tout son « soutien », et ajoute : « Votre quotidien est un outil indispensable pour celles et ceux qui luttent contre ce monde absurde. » Éric Toussaint, porte-parole du CADTM international, membre du conseil scientifique d’Attac France, estime qu’« aucun autre quotidien ne peut remplacer l’action d’information réalisée par l’Humanité ». Le journaliste et producteur Édouard Zambeaux écrit : « Il faut soutenir l’Humanité au nom du pluralisme évidemment, mais aussi et surtout car c’est souvent un bon journal, un quotidien qui fait des choix, propose des angles, fait entendre des paroles précieuses, raconte des combats méprisés… et que son nom lui-même devrait nous inspirer plus souvent. »
Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks CGT, joint le geste à la parole : « Au-delà de notre abonnement, nous faisons parvenir à l’Humanité un don d’un montant de 1 000 euros afin d’apporter notre soutien et solidarité pour que vive la presse indépendante mais surtout progressiste. » Depuis le début de la semaine, le rythme des dons à la souscription exceptionnelle s’est accéléré. Il doit encore s’intensifier en urgence.
Des soutiens en mots, en vidéos...
Les soutiens émanent aussi d’artistes créateurs ou de journalistes : Xavier Durringer, François Busnel, Jean-Pierre Kalfon, Jack Dion, Didier Varrod, Lionel Thompson et le SNJ-CGT de Radio France, Aude Lancelin, Ali Rebeihi, Catherine Sinet, Antonio Fischetti de Charlie, Pouria Amirshahi, Laurent Delahousse, la compagnie Jolie Môme. Corinne Masiero, l’actrice des Invisibles et du Capitaine Marleau, a enregistré une vidéo maison en récitant le Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Et en appelant à soutenir le journal. De très nombreuses personnalités ont annoncé leur présence à la grande soirée de mobilisation et de solidarité pour notre journal qui se tiendra le 22 février à la Bellevilloise à Paris. Beaucoup le feront savoir par une vidéo. Quant à Michel Drucker, il a affiché son soutien en posant avec la une de l’Humanité en compagnie d’Olivier Dartigolles. Le geste pourrait bien devenir viral…
Vous trouverez régulièrement dans nos colonnes les échos de cette mise sous protection populaire de notre journal, de votre journal.

mercredi 30 janvier 2019

« TRICHEURS », L’EDITORIAL DE PAULE MASSON DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI



Selon une récente étude de l’université de Londres, la France figure dans le trio de tête européen des pays rois de l’évasion fiscale. L’estimation du manque à gagner pour les recettes de l’État s’élève à plus de 117 milliards d’euros. Le calcul est fait sur l’année 2015. 117 milliards d’euros… Bien plus que la fraude hexagonale jusque-là estimée à 80 milliards environ. Or, depuis cette date, la machine à financer le capital n’a cessé d’accélérer sa cadence avec les 40 milliards de cadeaux fiscaux du Cice ou encore la suppression de l’ISF. Voilà qui anéantit d’un coup toute la rhétorique gouvernementale de cadrage du « grand débat » selon lequel nous n’aurions d’autres choix que de supprimer des services publics pour rester dans les clous du budget.
L’argent est là. Mais il est soustrait à l’État. Planqué dans les paradis fiscaux, il alimente la spéculation et se dérobe aux investissements utiles à la cause commune, l’éducation, la santé, la lutte contre la pauvreté ou le chômage. La question est donc moins de diminuer les dépenses pour équilibrer les recettes que de faire payer les tricheurs en col blanc pour pouvoir augmenter les dépenses. « Ceux qui déconnent », pour reprendre une des sentences d’Emmanuel Macron, ce ne sont pas les petites gens que ce président dénonce sans relâche, mais les nababs de l’optimisation fiscale.
Il est vrai que faire payer les petits est une obsession de riches. Parmi eux, les géants de l’agroalimentaire et de la grande distribution font rarement défaut. En matière de consommation, l’argument du prix bas n’est valable que si les marges restent hautes. Il en va ainsi de l’annonce intervenue hier d’une augmentation des prix sur des centaines de produits alimentaires. Au départ, une promesse des états généraux de l’alimentation : mieux rémunérer des producteurs. Au milieu, une flambée de l’addition supportée par l’acheteur sans être sûr que le revenu agricole en profite. Au final, une guerre des prix qui oppose le paysan et le consommateur. Dans le monde des privilèges, les tricheurs ne manquent pas de cynisme.



Le PCF appelle à s'engager pour que vive "L'Humanité"



Réunis en Conseil national ce samedi, les communistes ont voté une résolution en soutien au journal L'Humanité. Il appelle à la mobilisation pour que vive la presse, pour que vive L'Humanité.

A plusieurs reprises, « L’Humanité », par la voix de son directeur Patrick Le Hyaric, a alerté sur la gravité des difficultés financières qu’affronte le groupe de presse.
Tous les journaux connaissent de sérieux problèmes financiers. La plupart d’entre eux peuvent combler leur déficit parce qu’ils sont adossés à de grands groupes industriels et financiers, au prix d’une concentration de la presse et des médias entre quelques mains

L’Humanité, composante historique du pluralisme de la presse française et des combats progressistes, ne peut compter que sur l’engagement de ses équipes, le militantisme, ses lectrices et lecteurs, ses amis, les diffuseurs de L’Humanité –Dimanche.
Elle est toujours discriminée en matière de communication publicitaire et, depuis la fin de l’année 2015, un million d’euros de crédits de l’Etat, au titre de quotidien à faibles ressources publicitaires, lui ont été ôtés, accroissant d’autant ses difficultés financières.
Trop peu de forces politiques, sociales ou associatives réclament des pouvoirs publics qu’ils garantissent les conditions d’un réel pluralisme de la presse, pourtant inscrit dans la Constitution française. Il y va des conditions de l’information et du débat d’idées dans notre pays.

Qu’il s’agisse des luttes sociales, de celles pour la préservation de la planète, des confrontations politiques et culturelles nécessaires en démocratie, de la solidarité internationale et de la paix, dans tous ces domaines, « L’Humanité » joue un rôle original et utile. Tout commande de le revaloriser. Quand les médias rencontrent une telle crise de confiance, l’engagement de L’Humanité aux côtés des milieux populaires, des « invisibles », des penseurs qui contestent le système constitue un atout pour le journalisme et un atout précieux pour la démocratie.

C’est pourquoi,  le Conseil national du Parti communiste français appelle à un large engagement pour répondre à la campagne d’abonnements de découverte et de parrainage que lance L’Humanité. Des milliers de personnes autour de nous sont susceptibles d’être intéressées par la découverte et la lecture de L’Humanité-Dimanche et de L’Humanité.
Il invite les élus progressistes et républicains à faire une juste place à L’Humanité, parmi les bouquets de presse dans les Médiathèques et bibliothèques des centres de documentation des lycées et collèges, les lieux d’accueil au public des collectivités territoriales.

Le Conseil national du Parti communiste français appelle également à assurer le succès de la soirée de mobilisation et de solidarité pour L’Humanité, le vendredi 22 février à la salle « La Bellevilloise » à Paris.


Parti communiste français,

Le  30 janvier 2019

« MERCI PASCAL », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI


« Vérité en deçà des Pyrénées, mensonge au-delà. » Emmanuel Macron a pris la phrase de Pascal pour une recette de cuisine politique. La démocratie, ce n’est pas la même chose au Venezuela ou pas loin des pyramides, dans les jardins au bord du Nil de l’ambassade de France. On doit d’ailleurs y goûter une certaine douceur de vivre au moment du cocktail. « À mes yeux, l’Égypte constitue un rempart de la plus haute importance contre le terrorisme et l’obscurantisme religieux », a dit le président lors d’une réception pour la communauté française. Certes, sauf que la répression en Égypte, qui touche les Frères musulmans, s’exerce tout autant sur les démocrates et les ouvriers, comme dans les chantiers navals d’Alexandrie dont la France est partenaire, alors que plusieurs d’entre eux sont en prison depuis plus de six mois après un mouvement de protestation contre les bas salaires. Pas de gilets jaunes non plus en Égypte, où ils ont été préventivement interdits. La paix sociale et les ventes d’armes, ça rend accommodant.

mardi 29 janvier 2019

« Grande cause », le billet de Maurice Ulrich dans l’Humanité de demain mercredi


Mais qui va remplacer l’ancienne sénatrice socialiste Danielle Bousquet à la tête du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ? Cette dernière quitte ses fonctions et dressait hier, dans Libération, un bilan de six années d’exercice avec près de 600 recommandations : « On a fait du HCE une institution visible, légitime et surtout utile à l’État et aux femmes. » Sans doute, enfin, peut-être. Mais, question visibilité, c’est toujours le brouillard du côté des entreprises. Danielle Bousquet ne les évoque pas, mais voici ce qu’il en est des « décideurs », au masculin ça va de soi, du groupe PSA dirigé par Carlos Tavares, dont la liste était publiée il y a quelques jours dans la presse économique : onze hommes, deux femmes. On pourrait, avec les directions d’entreprise, tenir une rubrique quotidienne. Mais, nom d’un petit bonhomme, ça va changer tout ça. L’égalité entre les hommes et les femmes est une grande cause du quinquennat. Emmanuel Macron y tient et Mme Schiappa s’y dévoue… quand elle a le temps.

« PIPE SUR PIPE », L’EDITORIAL DE PATRICK APEL-MULLER DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MERCREDI


Le lobbying fiscal des privilégiés, joliment illustré par la note de Bercy préparatoire au « grand débat » (voir page 4), se concentre sur deux cibles : la dépense publique, qui serait un gâchis paralysant l’activité, et l’imposition des plus fortunés, qui ferait fuir les gros patrimoines et entraverait l’investissement. Dans le premier sac, tout est fourré en désordre : les dépenses d’éducation et de santé, qui concourent directement à la qualité et à la valeur du travail, les transports, qui permettent la circulation des marchandises, les prestations sociales, qui génèrent des emplois, et une consommation, qui reste notre premier moteur de croissance. Toutes ces dépenses ruissellent véritablement, irriguant le tissu économique et social. Et, dans ce paquet, on trouve tout au fond les dépenses pour les services de l’État, qui ne pèsent que 6 % du produit intérieur brut de la France. Le discours sur l’excès de dépenses publiques est donc fondé sur une intox.
La justification de la suppression de l’ISF est tout aussi fallacieuse. Une note des Économistes atterrés, publiée hier, en atteste. Chaque année, la fuite des gros patrimoines – moins les retours dans l’Hexagone – ne s’élève qu’à 0,15 % d’entre eux. Autant dire rien. Quant aux cadeaux faits aux très très riches, ils n’ont que 1 % des chances de revenir vers la production. 99 % sont investis sur le marché financier spéculatif, qui parasite l’économie réelle. Là, pas de ruissellement, seulement une nouvelle captation. Enfin, un petit calcul montre que les 3,2 milliards d’euros dérobés aux Français par la suppression de l’ISF auraient permis d’attribuer une prime de 1 600 euros aux 2 millions de travailleurs payés au Smic. Autre chose que les moins de 100 euros finalement concédés ! La mesure n’a conduit qu’à sanctuariser la richesse des richissimes.
Lors de ses échanges avec des élus ou des citoyens, Emmanuel Macron nous a donc infligé pipe sur pipe. Une tabagie propre à polluer le grand débat national.

Avec les élu-e-s de Romainville-Ensemble le 13 février à 19 h, espace Cachin !



lundi 28 janvier 2019

« TOURISTES », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MARDI


Dommage qu’Emmanuel Macron, qui a souvent réponse à tout sauf aux questions qu’il feint de ne pas entendre, ne soit pas allé au Forum économique mondial de Davos. Il aurait pu, par exemple, y entendre l’intervention du patron du très important fonds de pension qu’est la Caisse de dépôt et placement du Québec, gérant 270 milliards de dollars, Michael Sabia. Le Wall Street Journal (avec l’Opinion) relayait hier son interrogation : « À quoi sert la finance ? » 

En résumé, il craint qu’elle n’ait oublié l’objectif de soutenir l’investissement des entreprises : « Trop d’investisseurs sont des touristes ; ils ne sont pas intéressés par la construction d’une activité. » En clair, ils se soucient des entreprises qu’ils possèdent comme de leur dernière paire de chaussettes, pourvu que ça rapporte. Soit, pour la France, quelque 53 milliards de dividendes avec quelques petits coups de pouce comme la taxe forfaitaire sur le capital ou la suppression de l’ISF. Il n’est pas trop tard pour apprendre des autres, Monsieur le président. Ça peut aider.


« FAUX DÉBAT », L’EDITORIAL DE JEAN-EMMANUEL DUCOIN DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MARD


Chacun a pu juger : le plan de com est retombé. Ceux qui ont cru – ou fait semblant de croire – au « grand débat » savent désormais à quoi s’en tenir. Finalement, l’incroyable faculté d’Emmanuel Macron à avoir réponse à tout ne signifie rien ou pas grand-chose, comme dans les quiz de fin de semaine où le plus « sachant » n’a pas toujours la tête du plus « savant ». Fini le syndrome Question pour un champion. Après la fascination surjouée du président en bras de chemise tenant le micro durant des heures, voici venu le premier bilan. Il est à l’image de sa lettre aux Français, qui inaugurait bien mal ce cycle de débats. Après avoir promis qu’il n’y aurait « pas de questions interdites », la longue liste des interdits et des contraintes, certes annoncés dans la fameuse missive, balise depuis les prestations publiques, dont on voit trop bien la destination finale. Outre que le chef de l’État se comporte (à longueur d’antenne) en VRP de l’entreprise France disposant de la toute-puissance d’un énarco-technicien de dossiers, il se conduit surtout, à cent jours du scrutin européen, en bateleur de campagne électorale…
La sous-estimation de la question sociale, sans parler de celle de l’enjeu démocratique et citoyen, en dit long sur ses intentions, comme s’il ne sollicitait que les côtés ultraminoritaires d’un mouvement qui lui échappe totalement. D’autant que cette insurrection citoyenne des gilets jaunes tend à prendre depuis peu des formes originales, comme ce fut le cas dans la ville de Commercy, lors d’une Assemblée des assemblées, qui a imposé des thèmes rassembleurs dont le président ne veut pas entendre parler.
Ne le cachons pas : le risque pris par Emmanuel Macron est historiquement périlleux. Pas seulement pour lui, mais pour la France. La déconvenue du faux débat frappe déjà l’opinion en plein cœur ; et cette opinion est enflammée. Les effets prévisibles de cette désillusion de grande ampleur risquent de s’ajouter aux conséquences de la répression féroce et intense qui s’abat chaque samedi. Et dire qu’il escompte, de cette manière, poursuivre son remodelage libéral du pays…

dimanche 27 janvier 2019

« AH, LES PEUPLES… », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN


Après avoir sauvé divers pays dont la Libye avec le résultat que l’on sait, Bernard-Henri Lévy va sauver l’Europe avec une tournée théâtrale dans 21 villes du continent. Il y sera seul en scène pour un monologue donc, ce qui laisse présager un large succès mondain. C’est encore lui qui est à l’origine d’un appel de trente écrivains, dont certains des plus talentueux, il est vrai, pour qui « quand grondent les populismes, il faut vouloir l’Europe sans sombrer ».7
 Sans doute, mais quelle Europe ? Et là, c’est un peu court. Pour Bernard-Henri Lévy, on en a une petite idée au regard de ce qu’il dit de la France : « Autant la séquence gilets jaunes fut souvent mortifère et nihiliste, autant cette séquence grand débat est un beau moment de fraternité républicaine et de recherche en commun de solutions. » Peu lui chaut que plus de trois quarts des Français, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, soient mécontents de la politique d’Emmanuel Macron. Dans l’Europe de BHL, les peuples sont le problème.

MOBILISATION GÉNÉRALE POUR L’HUMANITÉ !



Appel. Nous appelons aujourd’hui à une mobilisation exceptionnelle. 
Par Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité. Faire un don en ligne

Depuis plusieurs mois, nous ne cessons d’alerter sur les lourdes difficultés financières qu’affronte l’Humanité. Nous n’avons ménagé aucun effort pour les surmonter. Les lectrices et les lecteurs se sont levés en masse. En quelques semaines, plus d’un million d’euros ont été collectés grâce à leur si précieux engagement. Une nouvelle fois nous remercions celles et ceux qui y ont déjà participé et ceux qui s’apprêtent à le faire.
Cependant, nos actions n’ont pas permis jusque-là d’atteindre nos objectifs. Nous avons continué de nous heurter au refus de la mise en œuvre du plan global élaboré sous l’égide de l’État depuis la fin de l’année 2016. Aucune banque n’a voulu à cette heure s’engager à nos côtés. Dès la fin de la période des états généraux de la presse en 2015, un million d’euros ont été retirés à l’Humanité au titre de quotidien à faibles ressources publicitaires quand d’autres y accédaient sans augmentation des budgets du ministère de la Culture et de la Communication. Ces éléments ont contribué à dégrader la trésorerie de l’Humanité, notamment durant l’été dernier, alors que nous continuions à nous battre pour mettre en œuvre ce plan global. Malgré nos tenaces efforts, jusqu’aux premiers jours du mois de janvier, rien ne s’est produit.
C’est dans ces conditions que l’Humanité a été placée sous protection du tribunal de commerce la semaine dernière. Celui-ci statuera sur l’avenir de l’entreprise lors d’une audience qui se tiendra mercredi 30 janvier. Nous plaidons la continuité de l’exploitation de l’Humanité.
Il ne s’agit pas d’abord d’un enjeu comptable. C’est une question politique de premier ordre qui interroge une société soucieuse de l’expression du pluralisme des idées, de la démocratie. Au moment où tant de débats et d’inquiétudes s’expriment sur les « fabriques » de « fausses nouvelles », laisser mourir l’Humanité reviendrait à affaiblir la presse de qualité et à assécher encore plus le débat contradictoire. Au moment où les médias connaissent une telle crise de confiance, l’engagement constant de l’Humanité aux côtés des travailleurs, des milieux populaires, des « invisibles », des penseurs qui contestent le système, des créateurs qui portent haut la culture constitue un atout pour le journalisme et un atout pour l’exercice de la citoyenneté.
C’est aussi un enjeu de souveraineté pour le pays au moment où plusieurs journaux nationaux viennent ces derniers temps d’être rachetés ou recapitalisés par des groupes industriels et financiers étrangers qui lorgnent sur des activités productives de la France.
Il existe un chemin pour que vive et se développe l’Humanité. Durant l’année 2018, le nombre d’abonnés à l’Humanité et l’Humanité Dimanche a progressé et les ventes en kiosque en novembre et décembre sont bonnes. Le nombre d’utilisateurs de la plateforme numérique progresse. La Fête de l’Humanité a été un succès populaire et culturel.
Nous appelons aujourd’hui à une mobilisation exceptionnelle pour réussir.
Une multiplicité d’actions de solidarité peut être engagée dans les villes et villages, dans les entreprises, dans les universités : collecte de fonds, débats, banquets de soutien, animations de rue, campagne pour faire découvrir nos journaux…
Nous lancerons dans les prochains jours une grande campagne d’abonnements de parrainage sous le thème « À chaque lectrice et lecteur son nouvel abonné » à l’Humanité Dimanche et à l’Humanité des débats du vendredi, pour deux mois au prix de 27 euros.
Nous proposons aux élus progressistes et républicains de contribuer à donner leur juste place à nos journaux dans les bouquets de presse des bibliothèques et médiathèques, comme dans les lieux d’accueil au public.
Nous appelons l’État à prendre de nouvelles initiatives pour défendre le pluralisme de la presse, à augmenter l’aide aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, à ne pas démanteler les fondements de la loi Bichet de distribution de la presse.
Dès maintenant, nous plaçons l’Humanité sous protection populaire et citoyenne.
Dans ce cadre, une grande soirée de mobilisation et de solidarité pour l’Humanité aura lieu le vendredi 22 février à la salle la Bellevilloise, à Paris. Une multitude de personnalités ont déjà annoncé leur participation en faveur de cette mobilisation.
Une grande bataille pour sauvegarder et développer l’Humanité doit s’engager. Une des composantes historiques de la presse française ne saurait disparaître.

jeudi 24 janvier 2019

« TECHNIQUES », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI


Chroniqueur à l’Express, Laurent Alexandre ajoute ses titres à sa signature : chirurgien, énarque et entrepreneur. Il est voyant, aussi : « La crise des gilets jaunes va durer cent ans », écrit-il. Et pourquoi ? « Le capitalisme de la connaissance génère des inégalités croissantes et les élites font semblant de croire que l’école va supprimer les différences neuro-génétiques d’un claquement de doigts.
La terrible et indicible vérité est qu’il va falloir des décennies pour mettre au point des techniques réduisant les disparités intellectuelles. » Et plus loin, ça va continuer, « puisqu’il n’existe aucune technologie éducative pour diminuer les inégalités intellectuelles ». En clair, le capitalisme génère peut-être des inégalités, mais c’est parce que les plus modestes sont moins intelligents et qu’on ne sait pas les traiter.
On croit rêver devant un discours qui rappelle les pires heures de l’histoire. Disons simplement qu’on peut être chirurgien, énarque, entrepreneur et gravement con.

« APRÈS NOUS, LE DÉLUGE », L’EDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI



 La volonté d’assimiler les gilets jaunes et plus largement la France populaire à « ceux qui fument des clopes et roulent au diesel », selon les mots imbéciles de Jean-Claude Griveaux, qui n’en est pas avare, a fait long feu. C’était tentant et tellement facile de faire des plus modestes qui ont besoin de leur voiture des drogués du carbone, responsables de l’effet de serre et de la fonte de la banquise. Mais on attend toujours que l’on parle de ceux qui se gavent de dividendes, selon les mots cette fois de Dominique Plihon, coordinateur du récent rapport d’Attac France intitulé sans ambiguïté « Les grandes entreprises françaises, un impact désastreux pour la société et la planète ».
On pourrait sans dommages entendre comme un écho de cette phase de Marx, qui écrivait que « le capitalisme se développe en épuisant les deux sources de toute richesse, la terre et les hommes ». Ce n’est pas tout à fait vrai. Le productivisme des pays qui se sont réclamés du socialisme au siècle précédent n’était pas en reste. Mais la réalité d’aujourd’hui, c’est que plus de la moitié des grandes entreprises qui s’étaient engagées à réduire leur empreinte carbone il y a trois ans ont déclaré des émissions de gaz à effet de serre en hausse. En 2017 les banques françaises ont consacré 70 % de leurs investissements énergétiques aux énergies fossiles, contre 20 % aux renouvelables.
Les marches sur le climat ou, comme ce week-end à Paris, le forum de l’après-midi à République sont apparus après la démission de Nicolas Hulot. Mais il ne s’agit pas de l’affaire d’un homme dont le départ était en soi un message fort. Il faut faire plus, beaucoup plus. Il nous faut mesurer et faire mesurer ce qui se passe, non seulement en France mais dans le monde. Après nous, le déluge, disent aussi bien Trump que Bolsonaro, ou que les grands groupes uniquement préoccupés de leurs actionnaires. Emmanuel Macron fait-il mieux ? On ne peut servir deux maîtres à la fois. L’argent et la planète. Les hommes et le capital. Voilà un thème de débat et il est déjà en cours.

Venezuela : Stop à l'ingérence, l'intérêt du peuple vénézuélien doit prévaloir !



L'immédiate reconnaissance hier par les États-Unis, puis le Brésil, le Pérou et le Canada de l'auto proclamation du Président de l'Assemblée nationale Juan Guaido comme "Président en exercice par intérim", n'est pas responsable.


Voilà qui ressemble sérieusement à un coup d’état, jetant de l’huile sur le feu aggravant le risque d’une escalade dangereuse où une partie du peuple vénézuélien s'élève contre l’autre.

Le PCF condamne les ingérences et pressions internationales pour conforter la stratégie de chaos adoptée par la droite la plus dure. Stop au coup d’état!

Face à la réalité des difficultés– sociales et économiques – auxquelles sont confrontés les vénézuéliens, notre unique parti-pris est celui de l'intérêt du peuple vénézuélien, celui de la paix et du dialogue national au Vénézuela.

La France doit agir de concert avec les membres du Conseil de sécurité pour la mise en place d'une médiation internationale sous l'égide de l'ONU pour poser le cadre d'un dialogue national et d'un retour à la paix. La France ne doit pas participer à cette opération de déstabilisation du Venezuela, et encore moins s’aligner sur les choix dangereux des Présidents Trump et Bolsonaro. A ce titre, le soutien d'Emmanuel Macron à cette tentative de coup d’État est scandaleuse.



mercredi 23 janvier 2019

« INDIGNE », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI

Dans sa lettre politique quotidienne, Laurent Joffrin, le directeur de Libération, a beau jeu de déployer toute la palette de l’ironie et du sarcasme pour fustiger par le ridicule tous ceux, à gauche, à droite et à l’extrême droite, pour qui le traité d’Aix-la-Chapelle signé par Emmanuel Macron livrerait aux Allemands, entre autres trahisons, l’Alsace et la Lorraine.

C’est même un brin superfétatoire et un peu trop facile. Ce qui est excessif ne compte pas. Mais surtout, Laurent Joffrin ne fait pas dans la dentelle mais dans la blitzkrieg en tirant sur tout ce qui bouge. Emmanuel Macron l’a sans doute fortement inspiré : « Ceux qui oublient la valeur de la réconciliation franco-allemande se rendent complices des crimes du passé », a-t-il déclaré.

On voudrait croire que ces mots du président ont dépassé sa pensée en laissant entendre que toute critique du traité, fondée ou non, ferait de ses auteurs des complices d’Hitler ou Pétain, voire de la Shoah puisqu’il emploie le mot crimes. C’est énorme et indigne d’un président de la République. Tiens, Laurent Joffrin n’en dit rien ?

« QUESTION DE CONFIANCE », L’EDITORIAL DE PAULE MASSON DANS L’HUMANITE DE DEMAIN JEUDI



                                                      
                                              
Le ballet de jets privés est incessant sur le tarmac de l’aéroport de Zurich. 200 de plus que l’an dernier. Et la tendance est à l’utilisation de « gros et coûteux » avions, se réjouit la société d’affrètement ACS. Après l’atterrissage dans la capitale suisse de la finance, hop, embarquement dans un hélicoptère jusqu’à Davos où se réunit le gratin mondial de l’oligarchie depuis mardi. La préoccupation principale cette année du gotha économique de la planète : les risques que fait peser le changement climatique sur l’économie mondiale. Alors, pour corriger la surdose de CO2 émis par le transport aérien des fortunés, l’armada de limousines qui véhicule les 3 200 participants roule… à l’électrique ! La boutade est à peine caricaturale. Et tellement à l’image des discours insincères d’un capitalisme qui se repeint en vert, mais reste repu de pétrole et de fractures sociales. Devant de si grossières illusions, comment avoir encore confiance…
Bruno Le Maire vient d’en faire l’aveu  : « Le capitalisme bascule. » Mais le ministre de l’Économie plaide devant les patrons du monde la défense d’une « vision européenne et française du capitalisme ». Un modèle, la France ? Pays paradis des actionnaires qui s’octroient 67 % des bénéfices du CAC 40, État où les 10 % des foyers les plus aisés concentrent la moitié du patrimoine, nation secouée depuis deux mois par une révolte contre la pauvreté et le mépris des pauvres, République où s’écrit une loi de fichage et d’interdits de manifester. Alors, pour corriger la surdose d’injustices, on invente un « grand débat » avec un président au centre de l’arène et une ministre en modératrice star du show Hanouna ! Face à tant de fourberies, comment avoir encore confiance…
De Davos à Paris, la défiance est devenue sans frontière. Et la montée des populismes qu’elle génère inquiète, dit-on, l’élite économique mondiale. Pourtant dès l’ouverture, les ONG Attac et Oxfam ont avancé les pistes du remède : taxer davantage les riches et les géants du Net. Pourquoi ne sont-elles pas entendues ? Tout dépend à qui on accorde sa confiance…

TRANSPORT. « FOL ACHARNEMENT DE L’ÉTAT POUR LE CDG EXPRESS ». (PIERRE DUQUESNE)


Le projet d’une ligne directe entre Roissy et Paris risque de pénaliser les usagers du quotidien. Rejeté par les élus de tous bords, il est jugé « hautement souhaitable » par le préfet Cadot.
Le Charles-de-Gaulle Express avait du plomb dans l’aile. Ce projet de liaison directe entre l’aéroport de Roissy et la gare de l’Est, dans le centre de Paris, sans aucune desserte, doit être suspendu, avait plaidé le syndicat des transports Île-de-France Mobilités (ex-Stif), le 12 décembre 2018. Les travaux générés par ce projet « pourraient durablement détériorer la vie quotidienne de millions de Français », avait aussi souligné la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui y était pourtant favorable au départ. Même prise de position de la maire de Paris, Anne Hidalgo, au lendemain de cette délibération du syndicat francilien. La suspension a aussi été réclamée par le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis (Stéphane Troussel, PS), ainsi que par ses homologues de droite du Val-d’Oise et de Seine-et-Marne. Un appel de 100 élus, responsables associatifs et syndicalistes, publié vendredi dernier dans l’Humanité, enjoignait aussi au préfet d’Île-de-France de donner la « priorité aux transports du quotidien », prenant au mot Emmanuel Macron.
Les conditions de transport de 2 millions d’usagers menacées
La création de cette ligne de 32 km, dont 24 km sur des voies déjà empruntées par le Transilien K et le TER Paris-Laon, sur le même faisceau ferroviaire que les RER B et D, aura en effet de lourdes conséquences pour les usagers. Ce chantier serait lancé alors même que de lourds travaux doivent être effectués pour améliorer le trafic sur le RER B après des années de sous-investissement. Il sera en outre très compliqué, matériellement, de mener de front ce chantier et les travaux du Grand Paris Express. Résultat : un risque de réduction de trafic, de vitesse sur les lignes, voire de suspension de lignes qui ne se limiterait pas aux périodes de moindre trafic (week-ends, été, soirées…), alerte l’association Non au CDG Express. « On est prêts à dégrader les conditions de transport de 2 millions d’usagers pour transporter une population restreinte (environ 17 000 voyageurs, selon les estimations) et aisée, capable de payer un billet estimé entre 24 et 29 euros », dénonce son président Didier Le Reste. Face à cette mobilisation, le gouvernement a confié au préfet d’Île-de-France, Michel Cadot, une mission pour déterminer les projets prioritaires. Mais ce dernier ne semble pas pour autant décidé à abandonner celui du CDG Express, qu’il a encore défendu bec et ongles dans un entretien accordé lundi au Parisien. « C’est difficile à entendre pour les usagers du quotidien, mais il s’agit d’un argument de compétitivité internationale, explique-t-il. Si Roissy veut rester dans les dix premiers - aéroports mondiaux- et continuer à faire de Paris le moteur du développement du pays, cette liaison est hautement souhaitable. » En 2019, le préfet préfère donc défendre la compétitivité que l’intérêt général… On aurait pu lui opposer que la métropole francilienne n’a pas eu besoin de cette nouvelle ligne pour devenir la deuxième région la plus riche d’Europe, en termes de PIB par habitant, devant le Nord-Ouest italien et la région londonienne. Et cela n’a pas non plus empêché cette région d’accueillir 49 millions de visiteurs en 2017… Un record.
Un projet indissociable de la privatisation d’Aéroports de Paris
Alors, pourquoi tant d’acharnement ? Pourquoi l’État s’apprête-t-il, malgré toutes ces oppositions, à gager un prêt de 2,1 milliards d’euros pour financer cette ligne qui sera gérée par un opérateur privé ? Cet entêtement ne peut être « détaché de la volonté du gouvernement de privatiser Aéroports de Paris », dénonce Didier Le Reste. Construire cette ligne coûte que coûte est une manière « d’habiller la mariée » et de vendre à prix fort le deuxième aéroport d’Europe. « À un moment où l’aéroport est en phase de développement, avec un quatrième terminal en projet, cela vise à lui donner les moyens de son accès au centre de Paris », confirme d’ailleurs le préfet Cadot.
Pierre Duquesne

mardi 22 janvier 2019

« DÉTOURNEMENT », LE BILLET DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MERCREDI



On ne saurait mieux jouer les innocents. Le Medef, resté jusqu’alors très discret sur les ronds-points et les manifestations du samedi, tout cela ne le concernant en rien semble-t-il, revendique désormais la paternité« d’une certaine manière » du mouvement. Pour son président délégué, Patrick Martin, non seulement le patronat entend et comprend les gilets jaunes, mais « ce sentiment de ras-le-bol fiscal nous le partageons intégralement ».

Et surtout « on veut s’impliquer dans ce débat alors même que les entreprises ne sont pas la cible prioritaire des gilets jaunes, c’est bien le fonctionnement de l’État, du public, qui est visé ». On entend un grand ouf ! Autant le dire, toutefois, ce n’est pas entièrement faux. Sauf que la question de l’augmentation réelle du Smic et des salaires bien présente dans le mouvement, c’est l’affaire des entreprises et du patronat. C’est sans doute ce qui conduit Patrick Martin à regretter que le mouvement ait été en partie« récupéré et politisé » et que son objet ait été «  détourné ».

« UN TRAITÉ MORTIFÈRE », L’EDITORIAL DE JEAN-EMMANUEL DUCOIN DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN MERCREDI



En politique, 1 + 1 ne font pas toujours 2. Emmanuel Macron et Angela Merkel doivent l’éprouver, après la signature unilatérale du nouveau traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle. Nous nous garderons de commenter la symbolique du lieu, non sans rappeler, néanmoins, que cette cité fut la capitale de Charlemagne, qui régna sur des territoires s’étendant aujourd’hui de Barcelone à Hambourg et de Biarritz à Budapest. Le constat, lui, n’atteint pas que les symboles, il touche en son cœur le projet d’unification du continent : le couple franco-allemand est en panne sèche ; quant à l’Europe elle-même, elle se débat dans une crise si épouvantable qu’elle la menace de mort…
Relancer une Europe fracturée après le Brexit : le doux rêve du président français, présenté il y a moins de deux ans comme le héraut du continent par tous les libéraux, tombe à l’eau. Macron et Merkel veulent ainsi masquer la réalité. À l’heure des gilets jaunes et de la fin de règne annoncée de la chancelière, le moment est d’autant plus mal choisi que le contenu du traité en dit long sur les intentions du « couple » en question. Quelles réponses aux sujets brûlants ? Aucune. Crise sociale, environnementale, accueil des migrants : leurs signatures viennent de parapher un bout de papier qui n’affiche aucune ambition progressiste capable de redonner un horizon unificateur aux peuples déboussolés, tous plus ou moins livrés aux vindictes extrémistes et/ou identitaires. C’est ainsi pure folie de replonger dans le péché originel, par l’article 20 du traité qui annonce la création d’un conseil franco-allemand d’experts chargés des « recommandations économiques », sans aucune légitimité démocratique, comme s’il fallait accepter que nous soit imposée une convergence avec les politiques austéritaires allemandes…
Pendant ce temps-là, Merkel et Macron ont réaffirmé leur volonté de faire naître à terme une « armée européenne ». Mais quelle est donc cette histoire ? S’ils pensent sauver l’Europe de la crise sociale, politique et institutionnelle en prônant des coopérations militaires et de défense, tout en dictant des choix économiques iniques, l’idée européenne continuera de se noyer dans l’ordolibéralisme, dont ils sont les dépositaires mortifères




Traité franco-allemand : M. Macron, ne mettez pas la France à l’heure allemande !


En signant demain un nouveau traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle, Emmanuel Macron et Angela Merkel cherchent à cacher le fait que le couple franco-allemand est en panne, et l’Europe en crise.

De fait, ce nouveau traité est quasiment muet sur les questions les plus brûlantes qui se posent à nous en 2019. Crise sociale, environnementale, accueil des migrants : le document n’affiche aucune ambition progressiste sur ces sujets cruciaux qui sont pourtant au cœur de l’actualité et qui agitent les peuples.

En revanche, dans son article 4, loin des priorités des Français, il encourage les coopérations militaires et de défense. Quelle ironie: les dirigeants franco-allemands s’avèrent incapables de taper du poing sur la table ensemble pour mettre fin à la crise économique et sociale, mais ils sont capables d’organiser une coopération de tous les instants en matière militaire, au sein d’un « Conseil franco-allemand de défense et de sécurité »…

Pire, l’article 20 créé un Conseil franco-allemand d’experts économiques composé de dix experts indépendants « afin de présenter aux deux gouvernements des recommandations sur leur action économique ». En imposant une convergence avec les politiques économiques menées en Allemagne, ce traité comporte un risque non négligeable pour les salariés français. Doit-on craindre l’importation en France des mesures Hartz IV qui ont créé outre-rhin une population de plus de 7 millions de travailleurs pauvres, avec notamment les « jobs à 1€ de l’heure » ? Nul doute que ce comité sans aucune légitimité démocratique ne servira qu’à cautionner la fuite en avant austéritaire de Macron et Merkel.

Non, M. Macron, on ne relancera pas l’idée européenne attaquée par les populistes en mettant la France à l’heure allemande, mais au contraire en révolutionnant l’Union Européenne et en rompant avec l’ordo-libéralisme qui appauvrit les peuples et enrichit une minorité.
Non, M. Macron, ce n’est pas du côté de l’Allemagne de Merkel que se trouve l’avenir de l’Europe, mais bien plutôt du côté des pays qui, comme l’Espagne et le Portugal, œuvrent pour une Union du progrès social.

Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes



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