LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

samedi 28 septembre 2013

La gentrification en Seine-Saint-Denis: mythe ou réalité?

L’arrivée de catégories sociales diplômées et aisées en Seine-Saint-Denis est au centre des discours et intéresse les décideurs locaux. Cette «gentrification» ne représente pourtant qu’un épiphénomène démographique qui en masque deux autres: l’importance de l’immigration internationale et le départ des classes moyennes.

Pantin in the evening / Guilhem Vellut via Flickr CC Lisence By
Pantin in the evening / Guilhem Vellut via Flickr CC Lisence By -
La gentrification revient sur toutes les lèvres des décideurs politiques comme étant le processus majeur semblant à l’heure actuelle faire évoluer les territoires de Seine-Saint-Denis les plus proches de Paris.
L’arrivée de nouvelles populations extérieures au territoire, originaires principalement de Paris intra-muros, plus diplômées et plus aisées que les populations locales, entraînerait une modification de ses caractéristiques sociodémographiques. Ce discours semble corroboré par le travail de certains chercheurs en sciences sociales, qui ont montré l’existence d’un processus de modification du peuplement dans certains quartiers de la commune de Montreuil, conduisant à faire de cette commune la «ville bobo» par excellence dans l’imaginaire collectif francilien.
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L’élection d’une élue écologiste, Dominique Voynet, à la mairie en 2008 a consécutivement été considérée par de nombreux observateurs comme un symbole politique fort. Parmi les différents travaux concernant la thématique de la gentrification, nous pouvons citer ceux de la sociologue Anaïs Collet qui, dans le cadre de sa thèse, s’est intéressée au cas du Bas-Montreuil, où l’ancien tissu bâti de type faubourg, constitué d’un assemblage hétéroclite de petits pavillons ouvriers, d’immeubles de faible taille et d’usines désaffectées a été conquis par des parisiens issus de la «classe créative», avec, entre autres, le phénomène désormais bien connu des lofts.
La motivation première des nouveaux arrivants était le coût du logement et la taille importante des surfaces, auquel se combinait un côté «village». A l’arrivée, le quartier s’est progressivement gentrifié, avec un coût du logement atteignant des valeurs très élevées et l’apparition dans le paysage de boutiques témoignant du changement de population (par exemple, les magasins d’alimentation biologique). Selon cette sociologue et d’autres chercheurs, le processus d’embourgeoisement toucherait désormais l’ensemble de la commune de Montreuil ainsi que plusieurs communes proches: Romainville, Bagnolet, Les Lilas, Pantin ou encore Noisy-le-Sec, en faisant une vague de fond de l’évolution de la sociologie de la métropole parisienne.
Néanmoins, un problème majeur émerge dans l’ensemble de ces travaux et/ou affirmations: ils ne reposent pas sur l’analyse fine des statistiques socio-démographiques et donc ne permettent pas de quantifier le phénomène, élément pourtant indispensable pour prendre mesure de son ampleur.

Le 93 en phase de «boboïsation»? Un mythe au regard de la démographie

Qu’en est-il donc réellement? Les statistiques confirment-elles l’existence de ce processus ou les évolutions en œuvre créent-elles une situation plus complexe? La gentrification ne relève-t-elle pas plus d’un mythe entretenu par certains experts et médias que de la réalité? La réalisation par nos soins d’un diagnostic territorial concernant la période la plus récente, c’est-à-dire 1999-2009, sur le territoire de lacommunauté d’agglomération Est Ensemble, qui comprend la commune emblématique de Montreuil, et qui est une des structures intercommunales séquano-dionysiennes limitrophes de Paris, vient mettre un gros bémol à cette vision, qui ne reflète pas la réalité de l’évolution de ces communes.
En effet, l’étude démographique a montré l’influence majeure de l’immigration internationale d’origine extra-européenne sur le territoire de la communauté d’agglomération Est Ensemble, à l’origine de ses caractéristiques spécifiques, dont la forte natalité et l’augmentation de la taille des ménages. Selon ces indicateurs, le processus de gentrification, identifié par les acteurs locaux comme dominant, est invisible. L’étude du parc de logements est venue confirmer le constat d’une certaine paupérisation consécutive à cette immigration (moindre progression de la taille des résidences principales, persistance de logements insalubres, réduction de l’équipement en automobile), tout en faisant émerger (timidement) l’amorce d’un processus de gentrification (progression des propriétaires).
Enfin, l’étude économique tout en confirmant l’impact certain de l’immigration (comme par exemple à travers l’augmentation des sans diplômes ou la surreprésentation des ouvriers dans la population active alors que les emplois locaux sont de plus en plus des emplois occupés par des cadres non résidants), démontre néanmoins l’existence d’un phénomène de gentrification sur une partie du territoire (forte hausse des cadres et des populations diplômées), en particulier aux Lilas et dans le Bas-Montreuil.
Ce dernier phénomène demeure cependant limité géographiquement et encore plus quantitativement, la dynamique démographique des populations «bobo» étant très inférieure à celle des populations d’origine extra-européenne, d’où les pourcentages très élevés d’enfants d’origine étrangère, 50% à Montreuil et plus de 60% à Pantin en 2005 par exemple selon les calculs des démographes Bernard Aubry et Michèle Tribalat.
Autrement dit, il ne suffit pas d’un apport de population sociologiquement élevée pour créer une modification sensible, si dans le même temps les évolutions des populations les plus défavorisées sont plus dynamiques. Par ailleurs, la présence dans un logement ne signifie pas que les populations gentrifiées jouent pleinement un rôle de «rééquilibrage» social, notamment dans les écoles, car on observe de nets phénomènes de fuite à partir du primaire et encore plus du secondaire.

Immigration forte et gentrification depuis Paris

Finalement, modulant le ressenti des acteurs locaux, la gentrification n’apparaît pas comme le phénomène majeur d’évolution du territoire de la communauté d'agglomération Est Ensemble entre 1999 et 2009. En fait, ce diagnostic territorial conduit à déterminer l’existence de trois phénomènes à l’œuvre expliquant les évolutions parfois paradoxales de ce territoire:
1.Le premier est l’immigration extra-européenne très forte, provenant du tiers-monde, avec en particulier l’arrivée récente de migrants d’Afrique noire, souvent synonyme de paupérisation. Elle constitue le phénomène majeur, étant liée à la fonction de «sas» avec le reste du monde de la Seine-Saint-Denis. Elle concerne toutes les communes, mais plus fortement le versant nord de la communauté d'agglomération, Bobigny, Noisy-le-Sec et Bondy en particulier, mais aussi assez largement Pantin, pourtant proche de Paris et souvent citée comme commune en cours de gentrification.
Trois processus à l'œuvre sur le territoire de la CA Est Ensemble, qui conduisent à une dualisation du peuplement: l'immigration internationale, la gentrification et le départ des classes moyennes «basses».
2.Le second processus est la fameuse gentrification depuis Paris, consécutive à l’arrivée de cadres et professions intellectuelles supérieures. Elle apparaît comme un phénomène statistiquement secondaire, beaucoup moins important que se le représentent les acteurs locaux, concernant surtout les communes/quartiers limitrophes de Paris sous conditions d’un accès en transport lourd (métro) et d’un tissu urbain de type faubourg (les quartiers d’habitat social de type «grand ensemble» sont rédhibitoires au phénomène de gentrification). Cette contradiction avec les perceptions locales (ou même ce qu’on pourrait nommer parfois les craintes d’évolution de la sociologie locale) s’expliquent assez facilement pour trois raisons:
  • Dans une situation de faible présence de ces ménages de catégories élevées, toute nouvelle arrivée est forcément plus visible, en contraste avec la sociologie locale.
  • Cela est d’autant plus vrai que des stratégies de valorisation immobilière se manifestent souvent sous la forme d’une visibilité dans l’espace public: un loft à la façade repeinte en rouge change symboliquement et marque l’aspect d’une rue, alors même que ses habitants ne représentent qu’une infime portion de la population du territoire.
  • Les attentes et les revendications de ces populations à CSP+, pour qui les enjeux de reproduction sociale et de qualité de scolarisation des enfants sont majeurs, sont autrement plus importantes que celles des populations moins éduquées, et se manifestent bien au-delà de leur représentativité numérique.

Une ville duale

3.Enfin le troisième phénomène, non directement visible statistiquement, mais qui est la conséquence logique des deux précédents: le départ massif des classes moyennes basses. En effet, les populations d’origine européenne ouvrières et employées qui habitaient anciennement ce territoire ont émigré en grandes proportions vers d’autres territoires de la région, en particulier vers la Seine-et-Marne en territoire périurbain à la recherche d’un habitat individuel, mais aussi en province (fuite de la mixité sociale).
Comme l’a montré le géographe Christophe Guilluy dans son livreFractures françaises, il s’est produit une dissociation géographique entre les classes populaires d’origine européenne rejetées dans une France périphérique et celles d’origine non-européenne concentrées dans les grands ensembles des grandes métropoles.
En conséquence, le territoire d’Est Ensemble se caractérise de plus en plus par une société duale, typique des grandes métropoles mondiales des pays développés, dont Paris fait incontestablement partie, ce qu’avaient montré dès les années 1990, les travaux de la sociologue Saskia Sassen. Ces agglomérations se caractérisent par l’opposition entre des cadres «autochtones» riches et des immigrés pauvres vivant sur des territoires proches, les classes moyennes ayant tendance à disparaître par phénomène d’éviction.
Léna Bouzemberg et Laurent Chalard



TÉLÉCHARGER LE 4 PAGES DE L’ANECR ET SIGNER LA PÉTITION EN LIGNE !Création de 14 métropoles ... Et votre droit de décider !
vendredi 27 septembre 2013


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C’est le titre général du 4 pages que vient d’éditer l’ANECR et que l’association met à disposition de tous les élus qui, en Région Parisienne, dans les Bouches du Rhône, dans le Rhône et ailleurs mènent bataille pour une consultation des citoyens...

- Télécharger le document en pdf :
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- Signez la pétition en ligne !!!!
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Je demande une consultation démocratique des citoyens par référendum dans chaque région touchée par les changements institutionnels
Création de 14 métropoles : et votre droit de décider ?
 [Obligatoire] :
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dimanche 22 septembre 2013

Rythmes scolaires : Du discours à la réalité !


                                
Le bulletin d’informations municipales consacre dans son numéro de rentrée un article sur la mise en place des rythmes scolaires. Énonçant les activités proposées en matière de sport, de sciences et techniques, de culture, des arts et des actions de prévention ou citoyennes, tout nous y est présenté de manière idyllique. On nous annonce que 180 intervenants spécialisés et animateurs sont chargés d’animer les ateliers. 

Trois semaines après la rentrée scolaire, la  réalité est cependant beaucoup plus contrastée. Les parents expriment d’abord le sentiment d’un grand flou. Les enfants ont fait connaître leur préférence, sans avoir dans de nombreux cas une idée précise des activités qui au final seront proposées. Le manque d’animateurs est patent, à tel point que l’on  fait appel à des personnels communaux pour y remédier. Le matériel manque. Les locaux sont inadaptés. Dans de nombreux cas ces activités périscolaires se transforment davantage en simples garderies. Pire les personnels d’animation sont interdits de parler aux parents des difficultés qu’ils rencontrent. 

Pour remédier à cette situation il convient que soient prises, sans tarder, des dispositions exceptionnelles. Mais pourquoi ne pas avoir écouté enseignants et parents qui s’alarmant de la précipitation  avec laquelle cette réforme allait être mise en œuvre demandaient avec raison son report d’une année ? 

Pour notre part nous continuons de penser que c’est à l’éducation nationale, et à elle seule, de transmettre à tous les enfants les savoirs nécessaires pour réussir à l’école. C’est à elle, et non aux collectivités à répondre aux difficultés et aux inégalités scolaires qui sont la reproduction des inégalités sociales.

mercredi 18 septembre 2013

La métropole, c'est la mort des communes !

réfcollterLe nouveau projet du Gouvernement sur la métropole parisienne constitue une reprise en main radicale de l’Ile-de-France, probablement sans précédent depuis la planification centralisée des années Delouvrier. En fusionnant sous sa coupe les départements de petite couronne, la future superstructure « Métropole du Grand Paris » disposera de compétences élargies pour l’aménagement des territoires, au détriment des pouvoirs acquis par les communes et les intercommunalités dans le cadre de la décentralisation. Privés de pouvoir décisionnaire, l’échelon communal et les conseils de territoire prévus par le projet gouvernemental, auront pour rôle essentiel de mettre en œuvre la politique décidée par la Métropole du Grand Paris.  Clichy n’aura plus son mot à dire concernant son urbanisme, son avenir.
La libre coopération entre communes cèdera le pas à la marche forcée. Les forces du capital se dotent ainsi d’un instrument permettant de museler les communes, d’ignorer les attentes des banlieusards et d’aménager le grand Paris aux mieux des intérêts des marchés financiers.
Les décisions d’aménagements essentielles seront prises de façon technocratiques et placées hors d’atteinte du suffrage universel. Ainsi le vote des citoyens sera sans prises sur les questions locales de transports, de logement, d’environnement, d’émplois, d’aménagement et d’équipement. Tout sera décidé d’en haut.
Ne nous y trompons pas : avec cette recentralisation, c’est la disparition des communes comme lieu de la démocratie qui se profile. A terme, les départements de la petite couronne d’Ile-de-France auront vécu.
Cette organisation des pouvoirs locaux approfondira plus encore les inégalités : d’une part à l’intérieur même du territoire de la métropole, puisque rien n’est dit sur la répartition des richesses au sein de la petite couronne. Ce projet ne s’accompagne d’aucune réforme de taxation des actifs financiers des entreprises permettant une véritable  péréquation conduisant à un meilleur équilibre des territoires.
Cette régression démocratique se double d’une atteinte profonde au pluralisme. Le mode de gouvernance retenu pour cette métropole, structurellement favorable au bipartisme, réunirait la droite et le PS, deux partis répondant ,chacun à leur façon, aux attentes du MEDEF, et écarterait la sensibilité communiste de la gestion des collectivités en Ile-de-France.
Un tel bouleversement du paysage institutionnel de l’Ile-de-France mérite autre chose qu’un examen en catimini au cœur de l’été, examen qui plus est marqué par un remodelage complet du projet par la voie discrète d’amendements gouvernementaux déposés en commission à l’Assemblée nationale.
Les députés communistes et Front de gauche défendront l’idée d’une consultation par référendum des franciliens, lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale.
L’article 72-1 de la Constitution française garantit la participation des citoyens lors de la création d’une nouvelle collectivité territoriale. Ces consultations se sont développées ces dernières années en Alsace, en Corse. Comment imaginer que cette consultation n’ait pas lieu pour un projet engageant la vie quotidienne de plus de 6 millions de franciliens, dans la première région économique française ?L’avenir de la métropole parisienne appartient aux habitants ; à eux revient de fixer les orientations fondamentales pour un nouveau pacte métropolitain. 

La région parisienne est minée par les inégalités territoriales, avec la constitution d’immenses pôles de richesse qui côtoient des poches d’extrême pauvreté. Tant que perdurera cette fracture territoriale, nul développement économique durable ne sera possible, nulle amélioration fondamentale de la vie quotidienne des franciliens ne verra le jour.

lundi 9 septembre 2013

Réforme des rythmes scolaires, collèges en Partenariat Public Privé : du CAC 40 dans les cartables !



En 2012, notre groupe s’opposait à la signature de partenariats public/privé (PPP) dans le cadre de la construction et la reconstruction de 12 collèges en Seine Saint-Denis. Il ne s’agissait pas de s’opposer à ces projets en eux-mêmes, comme cela a été beaucoup dit, mais de s’opposer à un mode de financement trop coûteux pour notre collectivité et pour les habitants de notre département.

Il y a quelques jours, Claude Bartolone et Mathieu Hanotin, Vice-président à l’Education, vantaient dans le Parisien la rapidité des constructions en cours, tout en continuant d’occulter la préoccupante vérité des prix. A partir de 2014, notre département devra débourser 14 millions d’euros par an pour rembourser les grands groupes privés du bâtiment à la tête de ces projets. Pourtant, depuis plusieurs années, les perspectives budgétaires du Conseil général s’annoncent très inquiétantes : notre collectivité ne bénéficie plus de la taxe professionnelle, les dotations qu’elle perçoit de l’Etat ne cessent de diminuer et le coût des allocations de solidarité augmente chaque année. Le Conseil général a même du emprunter pour boucler son budget 2013 ! Claude Bartolone et Mathieu Hanotin savaient déjà en 2011 quand ils évoquaient le recours aux PPP que cette mesure hypothéquerait lourdement l’avenir du département. L’urgence était-elle véritablement d’accueillir dans de bonnes conditions les collégiens de Seine Saint-Denis ou de voir sortir de terre des établissements flambants neufs sur lesquels asseoir la campagne des municipales de 2014 au mépris des conséquences sur les impôts des Séquano-dyonisiens et de la réduction des services à la population ?

imagesCASNV1U1L’intervention du privé dans le domaine de l’éducation ne fait pas peur à Claude Bartolone et à Mathieu Hanotin, leurs orientations déjà bien marquées dans le domaine (accord entre BNP/Paribas et notre collectivité pour financer des voyages proposés aux collégiens dans le cadre de l’opération Odyssée Jeunes) préfiguraient d’ailleurs celles de l’actuel gouvernement socialiste.

La réforme des rythmes scolaires et le développement des activités périscolaires est déjà une véritable manne pour le privé. Ainsi, le 7 juin dernier, le gouvernement a signé avec Total un accord prévoyant le financement par le groupe de projets en direction de la jeunesse à hauteur de 16 millions d’euros. Voilà le fruit de l’étranglement financier des collectivités territoriales et du désengagement l’Etat : l’éducation et la jeunesse deviennent le nouveau marché florissant des entreprises du CAC 40 ! A quand des cours de mathématiques sponsorisés par Natixis et des cours d’histoire dispensés par LVMH ?

Ces dérives sont inacceptables ! Notre groupe exige du gouvernement des moyens publics forts pour l’école, pour le sport, la culture et les associations afin de garantir la qualité et l’égal accès des enfants et des jeunes à l’éducation et aux loisirs. Plutôt que d’enrichir les puissances du privé, mettons-les à contribution ! En taxant leurs bénéfices, tous les moyens nécessaires seraient réunis pour offrir à nos enfants une éducation performante et un véritable épanouissement. Un centième de ces bénéfices permettrait de dégager plusieurs dizaines de milliards d’euros. C’est cela un vrai choix politique de gauche !



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