LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

dimanche 30 septembre 2018

« LIBRE », L’ÉDITORIAL DE MICHEL GUILLOUX DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN LUNDI



« 401 jours », titrait vendredi le module accompagné de sa photo que l’Humanité a publié chaque jour de l’embastillement de Salah Hamouri. 
Depuis dimanche matin, deux semaines après que sa femme, Elsa, eut porté son nom du haut de la Grande Scène de la Fête de l’Humanité, nous savons que notre participation à la campagne internationale pour sa libération a enfin porté ses fruits. Un dossier vide est devenu en cinq jours le motif d’une sinistre lettre de cachet, dès lors que le ministre chargé de la défense a dégainé le motif de « détention administrative » pour six mois : aucune preuve à avancer, aucun dossier à fournir, aucun débat contradictoire. Ce ministre, Avigdor Liberman, a toute sa place dans le gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou. Les prisonniers palestiniens ? « Je propose de les transporter en autocars jusqu’à la mer Morte pour les noyer », a-t-il déclaré un jour. Les citoyens israéliens hostiles à sa ligne de haine ? « Ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache. » C’est donc ce dirigeant qui a pu décider à son gré de rallonger en février la détention de Salah de quatre mois, puis de trois mois, fin juin…
À la tribune de l’Assemblée nationale, le nom du jeune avocat franco-palestinien a enfin été prononcé par une ministre. À celle de l’ONU, le président de la République a certes fustigé « la loi du plus fort (qui) là aussi ne fera que renforcer les frustrations et les violences ». Mais « la solution de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Jérusalem pour capitale » qu’il a rappelée n’avancera pas en faisant comme si les deux camps en présence étaient à égalité. Il a aussi annoncé l’augmentation de la quote-part de la France aux écoles de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Plus de 300 enfants croupissent derrière les barreaux, soumis au même régime que Salah. Le nombre des prisonniers politiques palestiniens s’élève à plus de 6 000. Alors que, en Israël même, la fuite en avant dans l’apartheid avec la sinistre « loi sur l’État juif » suscite des remous, il reste encore bien des marges d’action pour les dirigeants français et européens… La libération de Salah est un encouragement à amplifier le mouvement d’opinion nécessaire pour faire bouger les lignes.

Libération de Salah Hamouri : "D'abord de la joie, puis de la vigilance" (Pierre Laurent)



30/09/2018 - PCF 
C'est d'abord de la joie. Salah est sorti de Prison; De la joie pour sa famille, ses proches, ses ami.e.s, ses camarades. De la joie que je partage avec les communistes, les participant.e.s de la fête de l'Humanité, les militant.e. du mouvement de la jeunesse communiste, des centaines de milliers de jeunes et moins jeunes qui se sont mobilisé.e.s dans tout le Pays pour sa libération.

Après plus de 400 jours de détention administrative, sans jugement ni motif, si ce n'est l'illégitime arbitraire de B. Netanyahou et de son ministre de la défense A. Liebermann, notre compatriote Salah Hamouri a enfin été libéré;
Avocat franco-palestinien, il fait, comme beaucoup d'autres, l'objet d'un harcèlement des autorités israéliennes qui entendent briser les voix qui dénoncent la colonisation, les arrestations et les massacres.

Mais c'est aussi de la vigilance. Salah Hamouri, par son engagement, est un militant de la paix qui doit désormais pouvoir rentrer chez lui à Jérusalem, recouvrer sa complète liberté de circulation et de déplacement, y compris à l'étranger. Aucune entrave ne doit lui être imposée pour pouvoir vivre avec sa famille, sa femme et son fils.

Encouragées par la politique de D. Trump qui a transféré l'ambassade américaine à Jérusalem, supprimé les aides financières à l'UNRAW et aux Palestiniens, la droite et l'extrême droite israéliennes multiplient les lois discriminatoires, amplifiant, par la loi d'"apartheid", le caractère religieux, identitaire et raciste du régime.

Des voix s'élèvent, plus nombreuses, pour dénoncer ceux qui tentent de nier l'existence du peuple palestinien et son droit à disposer d'un Etat.
Après la libération de Salah Hamouri nous appelons à la libération de tous les prisonniers politiques dont Marwan Barghouti. C'est un encouragement à amplifier la solidarité avec le peuple palestinien en constituant un front large, sans exclusive, avec toutes les forces démocratiques qui rejettent l'expansionnisme colonial et l'ultranationalisme.
Aucune paix ne sera possible dans la région sans le règlement de la question palestinienne.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Après 403 jours de détention, Salah Hamouri est enfin libéré !


jeudi 27 septembre 2018

« À LA RAME », L’EDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI


Édouard Philippe s’était, paraît-il, entraîné avec deux de ses proches pour son débat télévisé d’hier soir. Gérald Darmanin et le secrétaire d’État à l’Écologie, Sébastien Lecornu, jouant en l’imitant le rôle de Laurent Wauquiez, contradicteur de la soirée. Nul ne pouvait donc s’attendre à une contradiction de gauche, dans une rencontre de deux droites. Quoi qu’il en soit, il faudra plus qu’une émission de télévision pour répondre à une opinion publique inquiète, quand bien même le premier ministre, droit dans les bottes du président, feint de se féliciter, si ce n’est de la rentrée du gouvernement, du moins de son budget. « Dans celui-ci, il y a toute notre politique : le plan pauvreté, la loi Pacte et le redressement des comptes publics. C’est un bon budget, il faut le défendre avec cœur », disait-il cette semaine à sa majorité. S’il en est convaincu, les Français ne le sont pas, qui mettent désormais au premier rang de leurs préoccupations la question du pouvoir d’achat, en baisse sauf pour les 350 000 qui ont bénéficié de la fin de l’ISF.
Mais il y a plus. Hier, à Marseille, Édouard Philippe ne pouvait faire autre chose que ramer pour tenter de faire face aux élus inquiets d’une centralisation de plus en plus manifeste, s’exerçant par la contrainte financière plus encore que par le champ des compétences. Quelles marges de manœuvre, quels choix démocratiques pour des collectivités locales sans moyens ? C’est encore plus vrai pour les communes rurales, qui n’ont vu venir jusqu’alors, selon les mots du président de leur association, que la hausse du gasoil et la baisse de la vitesse. Les doutes s’insinuent même désormais dans les rangs pourtant dévoués de la République en marche. Avant-hier soir, à Paris, Christophe Castaner devait lui aussi ramer, en voulant dynamiser la campagne des européennes, face à des interrogations sur la dimension sociale de la politique menée. Emmanuel Macron peut bien être honoré, assez ridiculement et à contre-emploi, du titre de champion de la Terre à New York, c’est loin l’Amérique, surtout à la rame.

mercredi 26 septembre 2018

« ACTION D’ÉCLAT », L’EDITORIAL DE PATRICK APEL-MULLER DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN JEUDI


Jeudi, 27 Septembre, 2018
Depuis des années, cent cinquante travailleurs migrants du foyer Bara de Montreuil croupissaient dans des locaux délabrés, insalubres, indignes. « Des rats passent sur les gens qui dorment, des matières fécales tombent parfois du plafond lorsqu’ils prennent leur douche, c’est invivable », témoigne le maire. Leur sort n’avait ému ni ce gouvernement ni son prédécesseur. Les alertes des services sociaux et des élus avaient été dédaignées. Depuis deux ans et demi, les autorités laissaient courir. L’initiative du premier magistrat de Montreuil, le communiste Patrice Bessac, vient de rompre le mur du silence. En occupant les locaux inoccupés de l’Afpa, en les aménageant pour qu’ils accueillent de façon convenable les 1 500 personnes mal-logées, l’élu et ses amis viennent de faire une démonstration d’un humanisme en acte, assez loin de ce qu’Emmanuel Macron, depuis New York, a cru réduire « aux bons sentiments ».
Cette action d’éclat permet de briser le cercle infernal où enferment les poussées xénophobes ou les barbelés que les libéraux dressent autour de l’Europe. Elle relie « les derniers de cordée » par des tresses de solidarité ; elle proclame qu’ils sont nous. Ce sont de travailleurs pauvres qu’il est ici question, de salariés du bâtiment ou de la restauration, du nettoyage et de la galaxie de la précarité. Beaucoup n’ont toujours pas de carte de séjour et attendent depuis des années, de journées éreintantes en nuits sordides, que leur situation soit régularisée.
Par quels canots dérivant sont-ils parvenus en France, quels chemins de croix ont - ils parcourus, quelles sont les misères qu’ils ont dû surmonter ? Chacun les imagine. Personne ne devrait les admettre. Ici, les habitants de la Roya les secourent sur des sentiers de chamois. Là, un village se dresse contre des expulsions. Ailleurs des personnalités signent un appel... Tous sont des ferments d’une société juste.

« CONSTRUIRE UNE FORCE UNITAIRE À GAUCHE » ? JE SUIS POUR ! (FRANCIS WURTZ DANS L’HUMANITÉ DE CE JOUR)



J’ai toujours été hostile à tout ce qui, dans le Parti communiste, tend indirectement, à une logique de tendances. Lorsqu’a été instituée la procédure des « textes alternatifs » dans la préparation de nos congrès, j’avais mis en garde ses instigateurs sur le risque que cela favorise, de fait, l’appauvrissement des débats de fond au profit d’une bataille de « camps » ou, pire, d’espèces de « campagnes électorales » entre dirigeants. Les faits m’ont malheureusement donné raison. Je m’efforce, pour ma part, de m’extraire complètement de ces clivages malsains et d’entretenir avec chaque communiste des relations de camarade à camarade en débattant sans arrière-pensée sur des idées. 

C’iest dans cet esprit constructif que je souhaite aujourd’hui réagir à un courrier dont j’ai été destinataire, comme, je suppose, de nombreux communistes, avant la Fête de l’Humanité, de la part d’un camarade qui reprochait à Pierre Laurent d’avoir, en réponse à une question d’un journaliste sur la place du Parti communiste dans le mouvement social, fait la déclaration suivante : 

Question : « Quelle place souhaite occuper le PCF dans le mouvement social ? »

Pierre Laurent : « Nous voulons être une force de proposition, être plus offensifs, plus actifs. Nous voulons travailler à un rassemblement le plus large possible des forces de gauche mais aussi des forces citoyennes : pour le développement des services publics, pour de l’investissement social, pour la transition écologique. La gauche est en reconstruction, personne n’est sorti indemne de l’offensive Macron. Aujourd’hui NOUS VOULONS CONSTRUIRE UNE FORCE UNITAIRE, DONT LES FRONTIÈRES SERONT DÉTERMINÉES PAR LES CONTENUS, sans sectarisme, sans étiquette à priori. Il peut y avoir un rebond. Les forces pour résister existent. »

Voilà un débat salutaire : y-a-t-il lieu d’être choqué par l’affirmation de cette volonté ou gagnerions-nous, à l’inverse, à en faire, un axe majeur de notre stratégie ? Pour ma part, je me retrouve dans la seconde option. Je suis – de longue date – profondément convaincu qu’il est vital, pour espérer transformer pour de bon notre société, à plus forte raison pour faire bouger le molosse européen, de disposer d’un Parti communiste résolument ouvert au dialogue et à l’action avec toutes les sensibilités progressistes à des convergences de plus en plus larges, aboutissant, si possible, à des accords avec d’autres forces de progrès sur des contenus transformateurs. Bref, à se montrer capables de rouvrir des perspectives crédibles.

J’ai relu, à cet égard, le texte de la « base commune » adoptée par le CN. On y évoque « une stratégie qui lie indissociablement initiative communiste et fronts d’unité populaire ». Nous nous y disons « Pleinement communistes, pleinement rassembleurs pour de nouvelles majorités politiques ». Il y est proposé « le création d’un forum national politique qui pourrait poursuivre le débat politique entre les forces disponibles, animer des campagnes communes, élaborer des constructions programmatiques ou électorales […] Tout en favorisant l’unité d’action politique, il laisserait à chaque force sa pleine et entière liberté d’initiative. »

Je suis persuadé que c’est ce que bien des hommes et des femmes de progrès, légitimement désemparés par la situation dramatique à gauche, attendent de nous. Résolument oui : « construire une force unitaire à gauche », je suis pour !

mardi 25 septembre 2018

« À BON PORT », L’EDITORIAL DE PAULE MASSON DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN MERCREDI



Un bateau, un seul, l’ Aquarius , demande à accoster à Marseille avec 58 passagers à bord, seulement 58, et un pays, la France, qui compte 65 millions d’habitants et borde la Méditerranée, lui interdit son port. 
L’équipage n’a qu’à accoster à Malte, a snobé l’exécutif hier ! La morgue macroniste est sans frontières. Un président digne du pays des droits de l’homme aurait offert le gîte et le couvert à tous, qui fuient la peur, cherchent refuge, réconfort et reconstruction d’une vie. Victor Hugo ne disait-il pas de la solidarité qu’elle est une « idée universelle » ? Au lieu de ça, la France a accepté du bout des lèvres d’ouvrir ses portes à 18 d’entre eux.
Déjà, en juin et en août dernier, les autorités françaises avaient refusé d’accueillir l’ Aquarius à bon port, laissant les naufragés et leur capitaine en errance au milieu de la mer, sans sol, sans lieu, sans respect du minimum du minimum : le « devoir d’humanité ». Le scénario d’inhospitalité se répète, alors même que le nombre de candidats au départ a diminué de près de moitié en deux ans. Le nombre d’« arrivants » en Europe ne représente même pas 1 % de sa population, mais l’UE s’entête à vouloir faire des pays du Maghreb les gardiens de ses miradors.
Alors que les vents mauvais du rejet, du racisme et de la haine soufflent déjà sur le débat électoral des prochaines élections européennes, la France pourrait ramer à contre-courant, hisser pavillon sur la poupe de l’Aquarius, accorder au bateau son passeport de navigation retiré par le Panama, sous pression de l’Italie de Salvini. Le navire de SOS Méditerranée est le dernier remorqueur civil à patrouiller sur cette route migratoire, la plus mortelle au monde. Sans papiers, le navire, dont le port d’attache est pourtant marseillais, sera voué à l’oubli et ses passagers réduits à sombrer sans témoins dans les profondeurs du cimetière méditerranéen. Emmanuel Macron va être aujourd’hui décoré par l’ONU du titre très usurpé de « champion de la Terre ». Pour l’heure, il plonge la tête la première dans les eaux saumâtres des fossoyeurs des mers.

La bataille du PCF contre la réforme des retraites



25/09/2018 - PCF
Le gouvernement a annoncé qu’il présenterait un projet de réforme des retraites début 2019. Après son acharnement contre le pouvoir d’achat des retraités par la hausse de la CSG et le quasi gel des pensions, les premières mesures envisagées dans le cadre de cette réforme font craindre le pire sur le niveau des futures retraites. Pourtant force est de constater que la situation actuelle n’est plus tenable ! Le système actuel est inégal et le niveau des retraites insuffisant. Quelle réforme de justice sociale des retraites pour vivre dignement ? Les communistes ont des propositions qu’ils porteront dans les mois qui viennent.

Le projet gouvernemental : vers un effondrement généralisé des pensions ?

Que sait-on du projet de réforme du gouvernement ? Elle touchera tout le monde le public comme le privé et tous les régimes existants, y compris les régimes spéciaux et complémentaires. On changera totalement de système : la validation de trimestres par son salaire ou son revenu sera remplacée par le paiement de cotisations pour acheter des points. Et le niveau de votre pension dépendra de la valeur du point au moment où vous prendrez votre retraite. Sous couvert de simplification et d’égalité, le principe « un euro cotisé donne les mêmes droits » va remettre en cause les mécanismes de redistribution et de solidarité.
Trois risques importants de cette réforme :
1.  Vous n’aurez pas de visibilité sur le montant de votre retraite car cela dépendra de la valeur du point que vous ne pouvez pas connaître à l’avance. Avec ce système, les cotisations sont définies et les pensions s’adaptent aux sommes collectées alors que dans le système actuel le niveau des retraites est garanti et les cotisations sont adaptées pour faire face aux dépenses ce qui permet de maintenir le pouvoir d’achat des retraités.
2.  Le calcul des retraites fait sur l’ensemble de votre carrière sera bien moins favorable qu’aujourd’hui car le système actuel garanti la prise en compte des 25 meilleures années pour le privé et les six derniers mois pour le public.
3.  Le calcul des retraites ne prendra pas en compte les inégalités et va donc les creuser, des inégalités telles que la pénibilité, différente entre ouvriers et cadres, ou les carrières discontinues et précaires, qui touchent plus souvent les femmes que les hommes.

Ainsi le plus probable est que la réforme conduise à un allongement de la durée de cotisation et un effondrement généralisé des pensions. 99 % des salarié.es n’auront jamais le nombre de points nécessaires à un niveau de retraite digne et seront donc incités à recourir aux fonds de pensionset à l’épargne privée !

Contre cet immense recul de société, mobilisons-nous !

Le projet gouvernemental remet en cause les principes de la Sécurité sociale en matière de retraite : la répartition, les prestations définies et la solidarité entre générations, entre les actives.ifs et les retraité.e.s, entre les femmes et les hommes, entre les salarié.e.s, entre le public et le privé. C’est un immense recul de société.
Une retraite vraiment humaine offerte à toutes et tous suppose qu’on cesse de voir dans les individus de simples « facteurs de production », jetables dès qu’ils ne sont plus utiles, et qu’on fasse de l’émancipation à tous les âges de la vie le sens même de l’organisation sociale.
A l’opposé du projet gouvernemental, nous proposons de remettre sur le métier la grande œuvre du communiste Ambroise Croizat, en allant au bout de l’ambition de la Sécurité Sociale pour construire une sécurité sociale universelle du XXIe siècle pour sécuriser tous les moments de la vie avec notamment un nouveau progrès du système de retraite.
Des propositions existent pour de meilleures retraites pour toutes et tous !
1.  Créer une sécurisation de l’emploi et de la formation pour éradiquer le chômage et la précarité. Cela permettrait une cotisation tout au long de la vie pour garantir de meilleures retraites. 100 000 emplois = 1,5 milliards d’euros pour la sécurité sociale ; 1% d’augmentation générale des salaires = 2 milliards de cotisations supplémentaires
2.  Garantir le droit de partir à 60 ans avec une retraite digne : d’au moins 75 % du revenu d’activité pour une carrière complète (37,5 ans de cotisations). Aucune pension ne doit être inférieure au SMIC revalorisé à 1800 euros brut.
3.  Créer une « Maison commune des régimes » pour organiser les solidarités internes aux régimes et entre régimes, l’égalité femmes/hommes, la reconnaissance de la pénibilité, la prise en compte des carrières longues, les solidarités financières entre régimes avec le retour à des élections sociales permettant de réintroduire la démocratie dans la gestion du système des retraites.
4.  Les revenus financiers doivent contribuer au financement des retraites : alors que ces revenus ne cessent de progresser au détriment des salaires, nous devons imposer de les faire cotiser au même taux que la cotisation patronale assise sur les salaires. Cela rapporterait 27 milliards d’euros à la sécurité sociale. Nous proposons également de moduler les cotisations en fonction de la politique d’emploi et de salaire de l’entreprise.

Rendez-vous le 9 octobre pour une grande journée de grève et de manifestation à l’appel des organisations syndicales. Ensemble à la conquête d’un autre avenir !


Pierre Laurent s'adresse aux communistes


« CHOCOLAT », L’ÉDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITE DE CE JOUR


Les riches ont déjà été servis, avec la suppression de l’ISF et la taxe forfaitaire sur les revenus du capital. Ce serait au tour des autres. 
On entend déjà les commentateurs avisés évoquer une inflexion à gauche avec ce chiffre de six milliards de baisses d’impôts. Suppression des cotisations salariales chômage et maladie, baisse d’un deuxième tiers de la taxe d’habitation… Mais hausse des taxes carburant, gel des allocations familiales, des retraites, après la baisse des APL et la hausse de la CSG pour les retraités… Le ministre du budget est arrivé hier à la commission des Finances avec des chocolats. Ce sont les plus modestes qui vont être chocolat.
Sans doute va-t-on nous parler de contraintes. D’une croissance plus faible que prévu. De la nécessité de rester sous les 3 % de déficit. Le budget serait un numéro d’équilibre. La réalité, c’est que ce numéro est le reflet de la politique menée et que cette politique n’a produit aucun résultat positif en termes d’emplois et de relance économique.
Donc le président et son gouvernement vont continuer. En réalité, les grandes bénéficiaires de cette politique sont les entreprises. Non seulement elles vont toucher les sommes qui leur sont dues pour 2018 au titre du Cice, mais elles vont aussi bénéficier des baisses de cotisations prévues pour le remplacer. Coût de l’opération, 40 milliards d’euros. On connaît l’argument. Il s’agit de doper la compétitivité, les investissements et l’embauche. Mais, et c’est là le fond du problème, cette politique dite de l’offre est une politique du court- terme, du service des actionnaires et en aucune manière une politique au service de l’intérêt général ni même de l’emploi. Dans cette logique, les entreprises vont là où il y a du profit et non des besoins. Elle est incapable de répondre aux défis sociaux et environnementaux d’aujourd’hui. La grande promesse macronienne d’un nouveau monde, c’était pour le capital. Ça commence à se voir.

lundi 24 septembre 2018

« Merci », le billet de Maurice Ulrich !



On se raconte des histoires. Combien de gens, par exemple,  s’imaginent que le pouvoir d’achat est en baisse. Et la cotisation sociale généralisée (CSG) par-ci, ça, c’est la grande affaire des retraités, et le point d’indice gelé, c’est la complainte des fonctionnaires, et restaurateurs qui ne font plus leur chiffre…

La France serait devenue une vallée de larmes…
Eh bien, c’est faux. L’Insee nous le dit dans son dernier rapport statistique. Le pouvoir d’achat en France est en hausse. De 0,7%. D’accord ce n’est pas grand-chose, mais tout de même. Et comment cela ? Eh bien, nous dit toujours l’Insee ? 

Grâce aux 350 000 foyers qui ne payent pas l’ISF, l’impôt sur la fortune, et dont le pouvoir d’achat s’est accru d’autant, ce qui, précise encore l’institut, les a conduit à épargner, d’ailleurs, plutôt qu’à consommer davantage ou investir en tant que premiers de cordée. En tout cas, ce sont eux qui relèvent la moyenne nationale. Merci les riches.

dimanche 23 septembre 2018

« QUAND PARCOURSUP MENACE L’AVENIR », L’EDITORIAL DE PATRICK APEL-MULLER DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN LUNDI


APB ne mérite ni fleurs ni couronnes. Trop d’étudiants sont restés sur le carreau. Mais Parcoursup semble plus redoutable encore. 
Les enseignants du secondaire et du supérieur le craignaient ; des centaines de milliers de bacheliers l’ont éprouvé. La liste est interminable de ceux qui ont finalement jeté l’éponge et renoncé à poursuivre leur chemin à l’université, ont été enfermés dans des formations qu’ils ne désiraient pas et qui ne leur convenaient pas, ou ont dû chercher des formations privées et fort chères. Pour trouver une place, mieux valait habiter les beaux quartiers, ont dénoncé les lycées de banlieues populaires, exemples à l’appui.
La logique informatique qui semblait mettre chacun sur un pied d’égalité s’avère un redoutable outil de sélection qui dissimule le refus d’investir dans l’éducation à hauteur des aspirations des jeunes et des besoins d’une société qui exige des qualifications toujours plus poussées et une culture suffisamment vaste pour embrasser les évolutions des métiers. De tout cela, le pouvoir fait bon marché et ses passages cloutés vers l’emploi sont des sens obligatoires. Jean Jaurès s’indignait que l’emploi soit considéré comme « une marchandise que les détenteurs du capital acceptent ou refusent à leur gré »… L’enseignement et la formation sont la cible du même arbitraire.
Alors que le gouvernement constate que le numerus clausus appliqué aux études de médecine a causé de redoutables dégâts et participé à la constitution, de déserts médicaux, c’est la même logique restrictive qui s’insinue au cœur de l’université. D’autres projets s’esquissent cohérents avec le projet de société porté par le pouvoir et le Medef. Au fond, Parcoursup est un maillon de cette logique qui destine un horticulteur à faire la plonge dans les arrière-cuisines du quartier Montparnasse, à Paris. Et l’accuse d’être responsable de son mauvais sort. Plus que jamais, le mot de Malraux peut devenir mot d’ordre : « La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. »

vendredi 21 septembre 2018

« Braquage », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



C’est une pitoyable mise scène ou plutôt une mascarade. « Il faut arrêter d’emmerder les retraités », aurait dit le président de la République. C’était à la suite de la velléité de Christophe Castaner, dont on peut se demander si elle n’était pas téléguidée, d’alléger les droits de succession pour les plus modestes en alourdissant un peu ceux des plus riches. Ce sont donc ces derniers qui s’en tirent mais l’effet d’annonce est ailleurs : ne plus emmerder les retraités. Et Édouard Philippe d’annoncer, hier matin sur France Inter, que 300 000 d’entre eux seraient exemptés de la hausse de la CSG avec un mécanisme confus. Possible, mais la réalité demeure.

Au total, comptait la députée PS Valérie Rabault dans un des débats de la Fête de l’Humanité aux côtés de François Ruffin (FI) et de Pierre Dharréville (PCF), 13 millions de retraités vont voir leur pension gelée ou presque dès l’an prochain, alors que 8 millions ont déjà subi la hausse de la CSG depuis le 1er janvier. Pour l’immense majorité d’entre eux, ce sera au total un demi - mois de retraite en moins !

C’est un véritable racket  de celles et ceux qui ont le plus souvent cotisé pendant toute une vie de travail et c’est une rupture du contrat social comme de la confiance dans l’équité de l’État. La cotisation pour la retraite avait en quelque sorte valeur d’engagement de la collectivité, de même que l’alignement sur l’inflation. Et ce serait, a redit Édouard Philippe, pour que « le travail paye ». On peut l’entendre de deux façons. D’une part, que c’est aux retraités de contribuer aux salaires des actifs dans le même temps que l’on baisse les cotisations sociales des entreprises et que l’ISF a été supprimé. D’autre part, d’une manière beaucoup plus perverse, que ceux qui ne travaillent plus n’ont pas à être trop payés. « La forme, a pu dire Victor Hugo, c’est le fond qui monte à la surface. » La méthode tout comme les propos du président et d’Édouard Philippe signent une vision idéologique incroyablement réactionnaire. Pour eux, les retraités sont à charge pour les entreprises et ceux qui réussissent. Encore un pognon de dingue. On peut donc les braquer. Mais c’est à double sens.

mercredi 19 septembre 2018

« RUE BARRÉE… », L’EDITORIAL DE PATRICK APEL-MULLER DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN JEUDI


Non, monsieur Macron, il ne suffit pas de traverser la rue ! 
L’étude que la CGT a conduite sur les offres de Pôle emploi publiées dans cinq grandes villes montre que plus de la moitié d’entre elles violent les lois du travail, sont périmées ou n’offrent que des postes totalement précaires. Et c’est particulièrement vrai dans le bâtiment et… la restauration vers laquelle le chef de l’État voulait diriger ce jeune horticulteur en sous-entendant qu’il était soit empoté, soit feignant. Un président ne devrait pas calquer son discours sur les fausses informations distillées par le Medef. Ni les relents poujadistes qui accompagnent les sorties sur les « assistés », ni le lénifiant « bougez-vous » ne font reculer le chômage. Ils éclairent en revanche ce qu’En marche prône en matière de politique sociale.
Lui est resté bien évasif, voire menteur, sur les voies de traverse qui lui ont valu sa position confortable à l’Élysée, avec permis de port d’armes, appartement de fonction et pouvoirs étendus. Alexandre Benalla avait sans doute été bien préparé pour affronter hier la commission d’enquête du Sénat. Et pourtant, sa défense s’est effritée question après question et lui vaut un démenti cinglant de la préfecture de police sur les raisons pour lesquelles il pouvait détenir un Glock. Mais qu’ont-ils à cacher pour que le président de la République appelle, menaçant, le président du Sénat, pour qu’une garde des Sceaux se mue en avocat de la défense, et que le ministre des Relations avec le Parlement accuse des parlementaires de complot contre la République ? Pourquoi Vincent Crase, l’acolyte, de Benalla dans ses méfaits, oppose-t-il le silence aux investigations, comme le faisait un malfrat interrogé au Quai des Orfèvres ? La thèse d’un simple dérapage individuel est démentie.
L’un aime les fleurs, les légumes et les arbres fruitiers. L’autre piétinait les plates-bandes des policiers républicains et distribuait marrons et châtaignes. Le premier a subi le mépris présidentiel, le second a goûté les faveurs jupitériennes. Petit précis de la Macronie…

Plan santé : Les Hôpitaux en « État d'urgence »



18/09/2018 - PCF
Le Président de la République vient d’annoncer des mesures censées redresser l’état catastrophique de la santé dans notre pays, politique dont il porte en partie la responsabilité.
Si la suppression du Numerus Clausus ou de la T2A est une revendication que le PCF porte depuis longtemps, les propositions de Monsieur Macron, sous couvert de modernisation de notre système de santé, ne répondent pas aux besoins des populations et des territoires. Les Hôpitaux sont en État d'urgence.
Dans le plan d’urgence présenté lors de la Fête de l’Humanité, le PCF réclamait l’arrêt des restructurations hospitalières, la création dès 2019 de 100 000 nouveaux emplois hospitaliers pour répondre à la souffrance des personnels et des malades. A la place, le Président annonce, pour toute la France, 4000 postes d’assistants médicaux dans la médecine de ville et rien pour l’Hôpital.
"Notre système de santé ne pêche pas par un sous-financement". Aberrant quand on sait que tous les clignotants sont au rouge, car l’hôpital public est rongé par l’austérité.
L'Hôpital a besoin de 4 milliards pour simplement maintenir l'offre de soins existante à son niveau actuel. Au lieu de cela Emmanuel Macron nous vend un léger desserrement du verrou de l’ONDAM (objectif national des Dépenses d’Assurance Maladie) de 400 millions d’euros en 2019.
Quant aux EHPAD, à peine évoqués, ils auraient besoin de 100 000 emplois par an pendant 3 ans, d’un plan de formation et d’investissement à la hauteur des enjeux de société que représente le vieillissement de la population.
Ce plan tout en apportant, ici et là, quelques rectificatifs au désastre sanitaire, conséquence des politiques successives, est loin de répondre aux attentes formulées par nos Parlementaires, lors de leur Tour de France des Hôpitaux et des EHPAD.
Le PCF continuera à se mobiliser avec toutes celles et tous ceux qui luttent pour un système de santé accessible à toutes et à tous sur l’ensemble du territoire.

mardi 18 septembre 2018

« S’ORGANISER », L’EDITORIAL DE MAURICE ULRICH DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN MERCREDI 19 SEPTEMBRE


L'éditorial de Maurice Ulrich. Au-delà du détail des mesures annoncées, Emmanuel Macron a lui-même défini la philosophie, si l’on peut dire, en tout cas le cadre de sa réforme des offres de soins pour « les cinquante années à venir ». 
La perspective est pour le moins audacieuse au regard de la réalité et de cette « analyse » à la va-comme-je-te-pousse du président : « Notre système de santé ne souffre pas d’un problème de sous-financement, il pèche par un vrai handicap d’organisation. » C’est faire bon marché du cruel manque de moyens, de personnels et de modernisation des équipements dont ont témoigné, depuis des mois, les luttes multiples des salariés ou des médecins dans les hôpitaux, les maisons de retraite. C’est ne pas entendre la vérité des paroles de celles et ceux qui sont, tous les jours, confrontés à la souffrance, à la dépendance, à la mort.
Avec Emmanuel Macron, c’est tellement facile. Pour se payer un costard, il n’y a qu’à travailler, et pour trouver du boulot, il faut juste traverser la rue. Pour régler dans les cinquante ans à venir les questions de la santé, il faut juste s’organiser autrement. Les hommes et les femmes qui tentent précisément de s’organiser pour faire face, avec parfois, comme le soulignait une infirmière à la Fête de l’Huma, « la honte, voire la culpabilité de devenir les agents, contre leur gré et leur vocation, d’une vraie maltraitance », apprécieront.
Il n’y a pas si longtemps, des dames de la bonne société animées par un pur esprit de charité allaient expliquer aux femmes des milieux populaires comment bien gérer leur budget, s’occuper de leurs enfants et faire de la bonne cuisine avec trois quignons de pain. S’organiser. Il y a de ça chez Emmanuel Macron, sauf que ce n’est pas par esprit de charité. C’est une vision du monde. Il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, coûtent un pognon de dingue et qui doivent, s’ils veulent s’en sortir, faire comme le baron de Münchhausen se tirant lui-même par les cheveux. Sans doute trouvera-t-on çà et là, à la condition d’oublier les tours de bonneteau sur les chiffres, quelques mesures adaptées, mais rien qui puisse définir le système de soins du XXIe siècle.
Maurice Ulrich

ROMAINVILLE : LE MAG’ N° 87 DE LA RENTREE (François André)





Nous publions l'article que nous a fait parvenir François André !

Vous l’avez probablement constaté comme moi, ce mensuel qui se donne pour but de nous informer des nouveautés et résume les activités de notre environnement romainvillois, comporte toujours un chapitre cherchant à valoriser les actions et orientations de nos élus majoritaires.
Personnellement, je trouve que ce chapitre (bel exercice d’acrobatie), reste au cours du temps constant dans sa médiocrité.
        
Dans le dernier Mag, il  est question de la nouvelle version du PLU qui prendra en compte ‘’les éléments patrimoniaux, tant bâtis que naturels’’. Voilà un sujet intéressant ! Cependant le rédacteur s’embrouille dans un certain nombre d’incohérences et comme à l’habitude nous abreuve d’informations tronquées.
        
Il est écrit : ‘’Le PLU patrimonial apporte une réponse aux mutations en cours ou à venir.’’ Ceci ne vous interpelle pas ? J’en conclus que ce dernier pourrait remettre en cause les opérations actuellement en cours et faire renaître le patrimoine qui a disparu. C’est totalement aberrant. Ce qui est fait est fait, ce qui est en cours ne peut en aucune manière être remis en cause. (Les permis sont accordés, ça roule !)
        
Arrive une question de portée générale : ‘’ Certains propriétaires se demandent pourquoi le PLU Patrimonial n’arrive que maintenant  (Selon moi, il n’est pas nécessaire d’être propriétaire pour se poser cette question.) Nouvel étonnement ! La suite du texte devant répondre à cette question n’a aucun rapport avec le sujet, elle reprend, en vrac les slogans bateau utilisés à maintes occasions: La mixité sociale, le renouveau des commerces de qualité (pour la nouvelle tranche de Romainvillois qui dispose de moyens, ceux du haut de l’échelle de la mixité). Une brillante démarche : Dissuader des promoteurs malintentionnés (les favoris que l’on retrouve très souvent doivent probablement être irréprochables, dans tous les cas ils sont surement bien intentionnés)
        
A la suite, il y a lieu de raisonner les éternels râleurs qui deviennent de plus en plus nombreux, ‘’Ceux qui ne font que constater le bétonnage de la ville. Ceux–ci méconnaissent la réalité. Nous avons traité 60% des 400 logements insalubres recensés en quinze ans.’’ Bravo ! Mais où est le rapport avec le bétonnage ? De plus l’utilisation du NOUS n’est-il pas usurpé ? Il pourrait laisser entendre que c’est la ville qui a mis la main à la poche. N’aurait-il pas été honnête de faire mention de l’origine des aides ?
        
Il nous est promis de durcir les règles du droit à construire par une augmentation de la pleine terre, mais seulement à l’occasion de l’élaboration du PLU intercommunal. C’est bien tardif toutes les grosses opérations sont lancées, alors qu’il nous est précisé que :’’ La relance du développement urbain de la commune a commencé en 2000’’. Suit un couplet pour les enfants, où Il est expliqué que : ‘’ En agrandissant le périmètre de terres autour d’une construction, cela augmente les espaces verts’’
        
Quant à La conclusion : ‘’Construire du logement n’empêche pas de penser aux espaces verts et de préserver le bâti ancien face aux spéculateurs’’, elle est pour le moins démagogique, car si de rares exemples vont effectivement dans ce sens, il a été constaté  que dans la plus part des opérations récentes, voulues et accompagnées par la Municipalité, le patrimoine ancien bâti et espaces verts, n’a pas fait long feu face aux spéculateurs. Le recensement des biens à caractère patrimonial disparus réalisé par ASVR, le confirme.

François ANDRE                                                              Septembre 2018

La cité maraîchère : Une imposture !



La semaine dernière, la première pierre de la cité maraîchère (tiens, ce n’est plus une tour) a été posée en présence d’un aréopage de personnalités de droite et de gauche (enfin, si l’on peut dire). Le journal Le Parisien y a consacré un article dans lequel il est écrit que le projet estimé à 5 millions d’euros a reçu le soutien financier de la région, de la métropole du Grand Paris et de l’État. La moitié de la somme, peut-on lire, est censée être apportée par des partenaires privés. « Censés », est le terme qui convient, lorsque l’on sait que depuis le lancement de cet « objet non identifié » on nous serine la même romance. On pose la première pierre, et on ne sait toujours pas quels sont ces fameux partenaires privés « censés » en financer la moitié. Il est à craindre que ce soient les contribuables qui en fassent les frais. Notons d’ailleurs que ce sont les locataires de Romainville Habitat qui auront payé les études.

Nous notons avec intérêt les propos d’une personne présente à cette mascarade et que nous rapporte le quotidien dans son article : « On a besoin d’écoles, de structures de service public beaucoup plus importantes, peste Marie. Çà fait longtemps qu’on le dit : on est contre ce projet qui va coûter très cher. Cà va juste être joli, faire une belle déco ». Cette personne ne croit pas si bien dire. Des centaines de logements en accession à la propriété sortent de terre, et où iront les enfants de ceux qui feront le choix de venir s’installer dans notre ville. Prenons l’exemple du quartier des Grands-Champs. Rue de Benfleet, Les 315 logements qui se construisent sur l’emprise Panotel seront habités dès l’an prochain. Les groupes scolaires primaires et maternels sont pleins comme des œufs. À notre connaissance, rien n’est prévu pour accueillir les enfants, particulièrement en maternelle. S’agissant des structures d’accueil de la petite enfance, c’est un parcours du combattant pour les familles concernées.

Quant à la « cité », créatrice d’emplois, et les 12 tonnes de fruits et légumes par an, et à quel prix, c’est une histoire dont nous parlerons…le moment venu


lundi 17 septembre 2018

« Un rappel », l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de demain, mardi 18 septembre




Une question hante après pareil succès de la Fête de l'Humanité 2018. Comment «poursuivre» la Fête? Plus précisément, comment en préserver cette démesure humaine remplie d’espérance que nous-mêmes, peut-être, n’évaluons-nous pas à sa juste valeur? C’est dire…

Quand les malins dominent (et pensent vraiment ordonnancer le monde et nos sociétés), nul ne nous interdit (c’est même indispensable) de trouver réconfort, grandeur et force dans ce moment vécu (aussi éphémère et éblouissant soit-il) avec celui que nous pouvons nommer le «peuple de la Fête de l’Humanité». Plus que ces dernières années sans doute, ne le cachons pas, l’après-Fête diffuse encore en nous de la mémoire vigilante et ce bien inestimable et rare, le «partage». Il nous hisse au-delà de nous-mêmes, nous contraint à une exigence neuve et nous impose de ne pas rompre la chaîne dont nous sommes tous les maillons, celle d’une conscience collective si puissante qu’elle nous dit quelque chose de différent…

Plus de 500 000 personnes. Et l’envie de prolonger. Comme si nous ne voulions pas en sortir… La participation solidement à la hausse de cette Fête 2018 participe évidemment de notre enthousiasme. Mais pas seulement. La majorité des visiteurs ont encore la tête dans les souvenirs vifs de ces trois jours vécus en apnée, fatigués mais comblés, vides mais remplis de courage. Pas étonnant. L’horizon qu’ils ont dessiné ensemble forme des ourlets que seule l’imagination collective déplisse à l’image de leur ambition. Pas que du rêve. Du concret.

Une question hante néanmoins chacun d’entre nous après pareil succès. Elle nous hante tant et tant que la poser provoque presque des tremblements: comment «poursuivre» la Fête? Plus précisément, comment en préserver jusque dans les moindres détails à la fois sa diversité, sa richesse et son intelligence, mais aussi son esprit de débats politiques et toutes ses audaces créatrices, bref, cette démesure humaine remplie d’espérance que nous-mêmes, peut-être, n’évaluons-nous pas à sa juste valeur? C’est dire…

La Fête fut un concentré vivant de l’Humanité comme idéal plus vaste. Des idées; de la nouveauté; de la maturité; et de la jeunesse. Plus qu’un espoir en vérité, un rappel. Jean-Jacques Rousseau l’écrivait en son temps: «Les particuliers meurent, mais les corps collectifs ne meurent point.» Prouvons que cette raison d’être n’a rien de chimérique.


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