LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 31 mai 2017

" À visage découvert ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


Les douze coups de minuit ont sonné pour Emmanuel Macron. En moins d’un mois le climat délétère de la campagne présidentielle a rattrapé la vie politique française. Révélations en cascade sur la réalité des pratiques d’En marche !, délations iniques de l’extrême droite pour faire diversion…La poudre de perlimpinpin s’avère bel et bien décevante et la vie politique loin d’être un conte de fées. L’affaire « Ferrand », une candidature d’En marche ! de Saint-Denis marchande de sommeil, un autre condamné à une peine d’inéligibilité…Les communicants du président, qui voulait marquer le début de son quinquennat par une « loi de moralisation de la vie publique », pourront plaider que, dans toutes ces embardées, la responsabilité d’Emmanuel Macron n’est pas en cause. Mais cette première anecdote laissera des traces. D’autant que le pays n’a pas fini de digérer la pire campagne présidentielle de la Vème République ait connue, parachevée par l’élection d’un homme dont le projet politique est en réalité sévèrement rejeté par la majorité des citoyens. L’ébullition d’idées pour renouveler la démocratie a accouché d’un monarque républicain. Le souffle d’alternatives au modèle libéral s’est soldé par la victoire de l’ubériseur en chef.


Cette lucidité nécessaire sur les ravages que charriera le désenchantement Macron sera de peu d’utilité si elle se contente d’accompagner la résignation. Laissons au FN et aux démagogues la spéculation sur les fruits pourris du libéralisme. L’enjeu aujourd’hui est moins de « moraliser » que de « démocratiser » la vie politique. De revenir aux sources de la représentation politique, telle que pensée par les révolutionnaires de 1789 : substituer aux intérêts particuliers celui du plus grand nombre. Pour cela, le Parlement a non seulement besoin de pluralité, mais de députés qui savent, dans leur chair, ce que sont les urgences sociales du pays. 2,6% d’ouvriers et d’employés sont assis sur les bancs de l’hémicycle, quand dehors, ils représentent 50,2% de la population. Comme représentation nationale, on peut mieux faire.

mardi 30 mai 2017

" Quelles ambitions ? ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


Arrivant à Versailles, Pierre Le Grand, un colosse avait pris dans ses bras le petit Louis XV, alors âgé de sept ans. Rien de tel ici, mais une poignée de main annonçant une conversation directe et sans concession, selon les éléments de langage en vigueur. Soyons clairs. Il est bien évident qu’il vaut mieux discuter avec Vladimir Poutine plutôt que de jouer les matamores pour au total parler dans le vide, comme lors du précédent quinquennat. De la même manière qu’il faut parler avec Trump et qu’il faudra parler avec la Chine. La France est la cinquième puissance mondiale, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a à retrouver une place réelle et non pas autoproclamée, et pour une bonne part fantasmée, dans les débats entre puissances. Il ne s’agit pas seulement, quand bien même c’est essentiel, de la lutte contre le terrorisme, de la question syrienne ou de l’Ukraine, mais de l’avenir du monde, dont font partie – rappelons-le –, les questions environnementales aussi bien que les monstrueuses inégalités qui prévalent dans une économie d’exploitation et de prédation.

Emmanuel Macron semble dans son rôle, mais avec quelles ambitions ? Si Poutine ne l’a pas pris dans ses bras, il ne faudrait pas qu’il devienne le président qui dit bonjour à tout le monde ou le bon élève, dans la classe des petits de la mondialisation, cherchant le regard des grands. En cela, la politique extérieure n’est pas coupée de la politique intérieure.


La France a été forte de ses acquis sociaux, de son système de santé, des ambitions industrielles quand elle en eut, guidée par l’intérêt général et non par le profit. Or, c’est tout cela qui est en cause avec la vision libérale d’Emmanuel Macron. Nous n’avons rien à gagner à devenir le toutou docile des marchés, à suivre l’Allemagne dans une réforme du Code du travail qui n’est autre qu’une régression, à s’aligner sur la moins-disant social et fiscal. La France a été forte quand elle a ouvert des chemins, pas quand elle les a suivis.

vendredi 26 mai 2017

" La vraie vie...", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


C’est bien connu : les coups de com ne servent qu’à détourner l’attention. Comment interpréter la décision de la nouvelle ministre du travail, Muriel Pénicaud, de ne plus commenter chaque mois les chiffres du chômage ? Au trompe-l’œil des statistiques qui viennent d’être données pour avril – quel crédit accorder à la baisse en demi – teinte annoncée par Pôle emploi pour la seule catégorie A ? – s’en ajoute donc un autre, imposé par le chef de l’État en personne. Silence dans les rangs. Moins on parle, mieux on se porte. Les quelques six millions de chômeurs répertoriés dans toutes les catégories apprécieront. Sans parler des quatre millions « d’invisibles », radiés et autres laissés à l’abandon, qui n’entrent pas ou plus dans les données officielles. C’est vrai, quoi, qu’y-a-t-il à dire de dix millions de sans-emploi en France, dont l’essentiel viennent grossir les rangs des neuf millions de pauvres recensés…


Et pendant ce temps-là ? Tandis que le flicage et la chasse aux chômeurs et aux allocataires du RSA s’intensifient partout sur le territoire, en particulier dans les départements gérés par la droite, certains responsables d’antennes de Pôle emploi deviennent fous, au point de ne plus rien respecter, pas même la dignité de ceux qui n’ont plus rien. Ainsi l’agence de Margny – lès – Compiègne dans l’Oise a-t-elle publié récemment sur sa page facebook (retirée depuis) un tableau intitulé « journée type d’un demandeur d’emploi efficace ». Du café que l’on boit le matin pour « profiter de la lumière du jour, antidépresseur naturel », à la douche où l’on doit « réfléchir à nos objectifs », en passant par la recherche de petits boulots qui nous permettent de gagner de l’argent », tout y passe pour transformer les victimes du fameux « marché du travail » en coupables de leur situation. Quand l’infantilisme voisine avec l’abject, les mots nous manquent ! Le gouvernement n’est pas responsable de ce « dérapage », comme disent certains. Mais n’oublions pas la feuille de route de l’exécutif. Moins d’indemnisation des chômeurs ; réduction de la durée des droits ; le tout adossé à un modèle coercitif absolu, à la mode anglo-saxonne, avec son lot de suspension systématiques et de séances d’humiliation. Là, on ne parle plus de com devant les chômeurs. Juste de la vraie vie.

mercredi 24 mai 2017

Utile rappel !


Nous avons déjà évoqué les remarques de la cour régionale des comptes dans son rapport d’observations définitives sur l’opération de la place des commerces et plus particulièrement sur la cession à la SEMPRO d’un ensemble de bâtiments et de parcelles. La chambre notant « que l’écart cumulé représente un préjudice potentiel de 9 033 984 € HT ». Par ailleurs le rapport note, ce qui a été passé un peu sous silence, que «  bien que cela soit conforme aux statuts de la société, la chambre s’interroge tout d’abord sur l’intérêt d’une société d’économie mixte d’aller réaliser une opération dans une commune de plus de 20 kilomètres au nord-est de Paris, sans lien avec celle du Plessis-Robinson ». Cette question est en effet restée sans réponse. Pour la petite histoire, il faut savoir que le Président de la SEMPRO n’est autre que Philippe Pemezec qui a souvent fait parler de lui. Pas toujours en bien.
Chef d'entreprise de profession, Philippe Pemezec est maire du Plessis-Robinson. Il est élu maire le 20 mars 1989, député UMP le 16 juin 2002, puis réélu en juin 2007, dans la 12e circonscription des Hauts-de-Seine. Il a été rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires économiques sur des projets de lois portant sur la ville et le logement, la rénovation urbaine, l'équité sociale et territoriale, etc. Le Conseil constitutionnel annule, le 29 novembre 2007, son élection et prononce une inéligibilité d'un an, son compte de campagne ayant été rejeté.
En décembre 2010, Philippe Pemezec est condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à 3000 euros d'amende et 1000 euros de dommages et intérêts pour injures envers Benoît Marquaille, conseiller régional socialiste. Par un arrêt prononcé le 27 juin 2011, la Cour d'appel de Versailles confirme le jugement en portant l'amende à 5000 euros.
En 2012, la journaliste Claire Checcaglini publie un livre où elle raconte son infiltration au Front national sous un faux nom. Elle raconte avoir rencontré Philippe Pemezec en se faisant passer pour une militante FN en quête de parrainage pour l'élection présidentielle, et celui-ci lui aurait dit avoir voté en faveur de Jean-Marie Le Pen en 2002.

Dans son livre Bienvenue au Front - Journal d'une infiltrée, la journaliste Claire Checcaglini raconte que Philippe Pemezec (vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine chargé de l'égalité des chances) lui explique qu'il « écarte » les dossiers des « Arabes » dans sa commune lors des commissions d'attribution de logements sociaux : « Je participe aux commissions d'attribution des logements sociaux à l'office départemental des Hauts-de-Seine. Et je peux vous dire qu'au Plessis, il n'y a pas beaucoup d'Arabes. Je fais très gaffe. » Voilà qui est bon à savoir !

" La montre pour boussole ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !


La Vème République a beau en singer les manières, la France n’est pas une monarchie, encore moins absolue. Elle compte des corps intermédiaires qui ont leur propre légitimité et un Parlement avec lequel il faut compter. Tout cela ne s’est pas dissous le 7 mai avec l’accession d’Emmanuel Macron à la présidence du pays, d’autant qu’il reste aux 47 millions d’électeurs la tâche de composer par leur vote la future Assemblée nationale, les 11 et 18 juin.

C’est ce qu’a rappelé à chacun l’acte premier de la réforme du Code du travail qui s’est joué hier à l’Élysée, où syndicats et organisations patronales étaient conviés. Certains pourront voir dans ce fait même un crime de lèse-majesté insupportable, à l’instar du Figaro d’hier, pour qui Emmanuel Macron n’a «  rien à espérer de longues négociations avec les centrales pétries de lutte des classes ». de « négociations, il n’était en fait guère question hier, et Emmanuel Macron n’a aucunement annoncé l’abandon de ses projets de démantèlement de l’ordre public social par ordonnances durant l’été. Mais l’avocat des partisans du « réalisme » en économie, qui sert le plus souvent de paravent au laisser-faire du tout – libéral, se voit contraint par une réalité autrement plus consistante qui l’oblige à en rabattre sur l’arrogance de sa campagne présidentielle.


Une réalité institutionnelle : sans une Assemblée à ses ordres, Macron n’aura pas les moyens de faire ratifier ses ordonnances. Or les conditions de son élection le 7 mai face au FN, qui sont le contraire d’un vote d’adhésion à son projet, rendent incertaine l’issue des législatives. Une réalité politique, ensuite : il ne se dégage pas, en l’état, de majorité d’électeurs appuyant sa réforme du Code du travail. Sans parler du moyen des ordonnances rejeté par 70% des Français selon un sondage BVA réalisé début mai. Macron se voit donc obligé de jouer la montre plutôt que la boussole, en se donnant l’air de concilier « et en même temps » de ne pas se renier. Ce qui a réussi à la présidentielle pourrait le faire trébucher en juin.

lundi 22 mai 2017

" Elections législatives " : Conférence de presse de Pierre Laurent ce lundi 22 mai 2017


Le 19 mai s'est donc clos officiellement le dépôt des candidatures aux élections législatives.


524 candidatures seront donc présentées ou soutenues par le PCF-Front de gauche en métropole, comprenant 452 candidatures à parité présentées par notre formation et 72 soutiens.
524 candidatures présentées pour porter la voix des électrices et des électeurs de gauche qui ne veulent pas laisser les mains libres à Emmanuel Macron, à son premier ministre Edouard Philippe, et à la droite, qui veulent pousser plus loin les logiques libérales des deux quinquennats précédents. 524 candidatures pour porter la voix des femmes et des hommes qui ont voté Jean-Luc Mélenchon, qui ont voté Benoît Hamon, qui ont voté Philippe Poutou ou Nathalie Artaud, et qui veulent demain des députés communistes, Front de gauche, de gauche qui défendront le monde du travail, qui travailleront sans relâche à unir les forces populaires face aux forces coalisées du libéralisme, qui seront des remparts intraitables face au Front national.

Comme vous le savez, et malgré nos appels à l'unité de candidatures dans le maximum de circonscriptions, la direction nationale de France insoumise nous a opposé un refus de principe. Et cela, malgré le désir partagé dans de nombreuses circonscriptions par des membres des groupes d'appui locaux de FI et par les communistes d'aller ensemble à la bataille. Je le regrette profondément. C'est une faute au regard de l'objectif immédiat qui est le nôtre de constituer à l'Assemblée nationale la plus grande force possible face aux candidats du libéralisme, mais aussi au regard de l'avenir d'une gauche nouvelle qu'il convient désormais de réinventer en continuant à rassembler toutes les forces disponibles dans le respect de leur diversité. Nous continuerons de travailler sans relâche à la convergence d'action et de projet de ces forces.

Aujourd'hui, l'heure n'est pas à la polémique, mais à la mise en campagne de tous nos candidats. Les électrices et les électeurs qui nous questionnent ont juste droit à la vérité car elle comptera pour l'avenir. Ce qui s'est passé à Marseille ces jours ci est éloquent. Je veux saluer le geste politique de responsabilité qui a été celui des communistes des Bouches-du-Rhône après l'annonce de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Et je renouvelle leur appel: pourquoi la main tendue des communistes, qui visait à créer les conditions d'une large victoire dans toute la ville, le département et au-delà, n'a-t-elle pas été saisie ? Cela reste pour nous incompréhensible.

Je veux le redire une dernière fois : personne, en tout cas pas nous, ne cherchait à briser la cohérence créée dans l'élan de la campagne présidentielle, bien au contraire, mais chacun pouvait aussi en reconnaître, sans la considérer comme un obstacle, sa diversité. C'était le moindre des respect à l'égard des communistes après leur soutien présidentiel. Pour nous tous qui revendiquons une VIème République, la cohérence d'une élection présidentielle, ce ne peut pas être comme pour d'autres l'abdication temporaire de souveraineté des électeurs au profit d'un Président qui vous dit : vous avez voté, vous avez adopté mon programme, on se reparle dans cinq ans. Nous voulons une majorité agissante, intervenante, pleinement citoyenne. Nous voulons des députés pleinement responsables à tout moment devant le peuple qui les a élus. Le Parti communiste et ses élus ont toujours agi en ce sens, avec liberté d'initiative et esprit constructif.

Tout cela étant dit, l'heure est à la bataille, car de nombreuses victoires législatives restent à portée de mains. Des millions de nos concitoyens souhaitent et espèrent ces victoires. La campagne est donc lancée, et bien lancée. J'étais moi-même hier devant plus de sept cent personnes en Gironde entouré des dix candidats et de leurs suppléants que nous présentons dans ce département.
La liste nationale des candidats que nous présentons rassemble des femmes et des hommes issus du peuple et qui vivent et travaillent comme l'immense majorité de celui-ci. Cette liste comporte aussi, comme je l'ai dit, le soutien à 72 candidatures de personnalités engagées dans le mouvement social à des titres divers et d'autres venus de formations politiques telles que France insoumise, Ensemble, République et Socialisme, EELV ou des soutiens de Benoit Hamon.
Parmi ces personnalités, citons Clémentine Autain, François Ruffin, Zara Boudjemaï, Caroline de Haas, Monique Pinçon-Charlot, Marianne Journiac…

Malgré l'absence d'accord national, il n'y aura pas de concurrence avec FI dans 29 circonscriptions. Des communistes en mesure de l'emporter ne se verront pas opposer de candidatures FI dans 11 circonscriptions. Nous en en félicitons et je veux saluer les militants locaux de la FI qui ont permis ces choix. Pour notre part, nous soutenons des candidatures FI dans 18 circonscriptions, dont celle où se présente Jean-Luc Mélenchon. En revanche, je veux dire que nous regrettons très profondément le maintien de candidatures FI dans près d'une vingtaine de circonscriptions où se joue l'élection possible d'un ou d'une député(e) communiste, sans que FI n'ait en revanche une chance de l'emporter. J'invite les électrices et électeurs de Jean-Luc Mélenchon dans ces circonscriptions à réfléchir à cette situation pour éviter d'offrir par la dispersion de leurs voix au premier tour un député supplémentaire à En Marche, la droite ou le FN.

Tous ces éléments étant connus, je veux dire que nous maintenons des objectifs de conquête clairs :
Nous voulons contribuer à l'élection de plusieurs dizaines de députés de gauche (PCF-Front de gauche, France insoumise, et autres forces diverses) en métropole comme en outre-mer capables de s'unir demain face à Macron et à ses soutiens de droite. Et c'est possible.
Pour cela, le score de nos candidats au 1er tour sera partout un atout, car il sera un gage de rassemblement efficace au second tour.
- Dans ces objectifs de conquête, nous visons pour notre part la qualification au second tour de nos candidats dans plusieurs dizaines de circonscriptions. Et il est réaliste de dire que nous pouvons élire, grâce à une intense et conquérante campagne dans les jours à venir, plus du double de députés communistes et Front de gauche que dans l'Assemblée précédente, soit une vingtaine de députés. Cet objectif est à portée de main. J'invite les communistes à redoubler d'efforts pour y parvenir. Cela comptera beaucoup pour l'avenir.
En permettant ces victoires, nous ferons entrer réellement la voix du peuple à l'Assemblée nationale car je le rappelle nos candidates et candidats sont le vrai renouveau, celui qui ferait entrer le monde du travail dans l'hémicycle.

40 % de nos candidats ont moins de 50 ans, 20 % moins de 40 ans. 70 % n'ont jamais exercé de mandat électif.
38 % sont des employés, ouvriers ou techniciens, 14 % des cadres, 20 % des fonctionnaires, 25 % des retraités, d'autres encore sont artisans ou étudiants. Ce sont des candidatures à l'image de la France, pas celle des cabinets ministériels et des conseils d'administration. 40 % des nos candidats ont des responsabilités syndicales dans le cadre de leur activité professionnelle et connaissent parfaitement les conditions de vie des salariés de notre pays.
Ces candidats vont d'ailleurs sans attendre se mettre au service du combat qui s'annonce contre le recours aux ordonnances pour casser encore plus le Code du travail et finir le sale boulot de la loi El Khomri.
Pour cela, j'annonce que nous lancerons le 1er juin dans toute la France une campagne nationale avec ce slogan: «  l'été, ça n'est pas fait pour casser le code du Travail – Non aux ordonnances Macron ».

Le 1er juin, j'invite nos candidats et leurs soutiens à prendre dans toute la France des initiatives publiques, spectaculaires et médiatiques, pour crever le mur du silence autour de ce qui se prépare. Nous appellerons dans cette campagne à élire le maximum de députés qui s'engagent à refuser ces ordonnances et nous appellerons à préparer les conditions d'une bataille estivale d'ampleur pour mettre en échec le coup de force du gouvernement.
« L'été, çà n'est pas fait pour casser le code du Travail » , avec ce mot d'ordre, nous voulons mettre en débat un choix de société : ou l'asservissement au travail et à la précarité à vie, ou une vie digne faite d'un travail reconnu, correctement payé avec un bon salaire, permettant le droit au repos pour tous. Nous serons mobilisés partout, dans les urnes les 11 et 18 juin, mais aussi sur les places des villes, au milieu de nos cités et des nos quartiers, comme sur les plages et les aires de loisirs. Nous ne laisserons pourrir notre été. Nous mettrons en échec les ordonnances Macron.

Enfin, permettez moi un dernier mot devant vous, mesdames et messieurs les journalistes, en vous remerciant de votre présence.
Je veux alerter contre le déni démocratique qui se met en place et qui vise à priver d'accès aux médias nos candidats, en reproduisant les temps de parole présidentiels sans tenir compte de la réalité et de la diversité des candidatures pour ces élections législatives. C'est l'extension sans limite du présidentialisme médiatique au mépris de toute règle démocratique pour ces nouvelles élections.

Ainsi, notre parti, qui dispose d'un groupe parlementaire et présente des candidats sur tout le territoire s'apprête à être quasiment interdit d'antenne. J'ai écrit au CSA pour alerter sur ce scandale et je vous demande, mesdames et messieurs les journalistes, de ne pas répondre aux injonctions qui vous demandent en haut lieu d'appliquer des règles de temps de parole contraires à tout respect de la pluralité démocratique. Les électeurs n'ont pas voté pour les élections législatives. Ils ont droit à une information pluraliste jusqu’à la clôture du scrutin, construite à partir de la réalité des forces en présence sur le terrain et non des pronostics sondagiers nationaux qui ne reflètent pas la réalité des circonscriptions. Je suis certain que vous serez sensibles avec moi au respect dû aux électrices et aux électeurs.

jeudi 18 mai 2017

" Machine de guerre ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Le tableau de chasse est flatteur. Emmanuel Macron, pour qui l’écologie n’est qu’un nota bene, a circonvenu Nicolas Hulot, qui devra progressivement ravaler ses ambitions en matière de transition comme sa sensibilité à la solidarité et à l’égalité. Avec Françoise Nyssen, c’est une éditrice reconnue qui rassurera quelque peu le monde de la culture. Pour le reste, le nouveau gouvernement a tout de la machine de guerre à destination des élections législatives. Pas de surprise parmi les ministres qui ont abandonné le Parti socialiste : seuls les premiers ralliés sont servis. À droite, pas de premiers rôles mais l’arc – en – ciel presque au complet, du Modem aux juppéistes en passant par l’ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Ce commando s’est emparé de toutes les positions stratégiques : l’économie, le travail, l’action et les comptes publics, l’éducation nationale…À eux de mettre en œuvre la compression des dépenses publiques et des comptes sociaux, des suppressions d’emplois de fonctionnaires et l’étranglement des collectivités locales par l’amputation de la taxe d’habitation.

Pierre Gattaz avait porté les saintes huiles pour sacrer le nouveau monarque républicain lors de la cérémonie d’intronisation…il a ses représentants aux affaires, venus de multinationales ou de start-up voraces. La « société civile » selon le nouveau président se limite aux chefs d’entreprise, aux pontes de la médecine et à l’énarchie.


Le dispositif est destiné à déstabiliser, d’abord les électeurs de la droite pour les dissuader de regagner la maison LR lors des législatives, mais aussi les proches du PS ou des écologistes. Gagner une majorité En marche ! à l’Assemblée est en effet une étape indispensable pour aboutir à la coagulation des libéraux à laquelle veut parvenir le nouveau président et qui lui semble indispensable pour déréguler le travail, lâcher la bride au capital, notamment financier, bref, dissoudre le modèle social français dans une Europe sauvagement libérale.

mercredi 17 mai 2017

" Un gouvernement libéral de combat " (Pierre Laurent)


L'ensemble des affaires économiques de la France est confié aux hommes de droite, confirmant le virage austéritaire et  libéral de Macron. La nomination d’un Premier ministre de droite avait annoncé la couleur, le tableau se complète avec Bruno Le Maire et Gérard Darmanin, qui prennent directement en main le budget et l’économie.

La nomination de l'ancien ministre de la Défense Jean Yves le Drian aux affaires étrangères en duo avec Marielle De Sarnez aux affaires européennes et surtout avec Sylvie Goulard, ministre des Armées, laisse présager l'accentuation de la dérive militaire de notre politique internationale et la perte accrue de notre indépendance militaire au profit de la Défense européenne. 
Les nominations sans surprise de Gérard Collomb et François Bayrou confirment qu'on est à des années lumière du  renouvellement de la politique.
Dans ces conditions, nous pouvons nous demander dans quelle galère s'est embarqué Nicolas Hulot, nommé ministre d’État à la Transition écologique et solidaire?
Les Français sont prévenus, ils auront face à eux un gouvernement libéral de combat. Les 11 et 18 juin, ils peuvent empêcher qu'il ait les mains libres en votant pour une autre majorité, et les candidat-es présentés et soutenus par le PCF- Front de Gauche.
Pierre Laurent

" Saints sacrements ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


Même en politique, chacun recueille son dû à la hauteur des espérances placées en lui. Ainsi en est-il d’Emmanuel Macron, qui a reçu hier les saints sacrements de Pierre Gattaz, jamais avare de mots dans les grands moments de réjouissance. Pour le bien de la finance et du libéralisme, le monseigneur du Medef ne peut jamais s’empêcher de pousser dans le dos ceux qui ont contribué à installer, quitte à leur rappeler le droit chemin de sa bénédiction. Que voulez-vous, le patron des patrons ne tarit pas d’éloges à l’évocation du tandem Macron – Philippe. Qui s’en étonnera ? Pour M. Gattaz, le « souci d’ouverture » du nouvel attelage permettrait de « retrouver de l’espoir ». Mieux, il s’agirait carrément « d’une chance pour la France de se redresser par des réformes ». Sous-entendu : de vraies réformes…Si certains s’interrogent encore – mais qui ? sur le sens profond du macronisme et de ses affidés, les paroles de Gattaz ont au moins le mérité de sonner comme une alerte. Souvenons-nous que l’homme avait soutenu, sans réelle préférence d’ailleurs, ou bien François Fillon ou bien Emmanuel Macron. Les deux en somme… Le ni de gauche ni de gauche du nouveau président convient parfaitement à l’héritier des barons et des maîtres de forges. Les affaires sont les affaires. Bientôt nous parlerons de reconnaissance du ventre !


Et très vite, espère-t-il. Le vacarme sur le « renouveau » et la « recomposition » politique cache mal la dynamique en règle qui se prépare. À commencer par le laminage du Code du travail. M. Gattaz, toujours lui, a déjà choisi son camp en appelant le pouvoir à aller vite sur ce dossier. Les responsables syndicaux, eux, attendent d’être reçus à l’Élysée pour entamer le « dialogue  social », mais aucune date n’a encore été arrêtée, contrairement à l’engagement pris par le chef de l’État. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a d’ailleurs prévenu que les éventuelles consultations ne seraient pas « un alibi ‘’pour dire çà y est, je les ai vus, je me suis débarrassé des boulets, maintenant je fais ce que je veux’’ ». aux saints sacrements, version Gattaz, il reste une parade démocratique : préparer une belle extrême onction au couple exécutif, les 11 et 18 juin.

mardi 16 mai 2017

" le coup de grâce ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


Alain Juppé n’a finalement pas perdu cette élection. C’est son fils spirituel, Édouard Philippe, qu’Emmanuel Macron a décidé de confier les clés de Matignon. Le président pseudo – « progressiste » promeut donc un député LR qui s’est opposé aux lois sur la transparence de la vie politique, aux différents textes sur l’égalité hommes-femmes ou encore au tiers payant…La publicité mensongère d’En Marche ! commence à s’écorner sérieusement. Un énarque député – maire, ancien rocardien qui a pantouflé dans le privé, passé par Areva avant de se rapprocher d’Alain Juppé et appelé à l’ordre en 2014 par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique…en termes d’exemplarité et de renouvellement, on aura pu faire mieux !En abattant son atout maître pour appâter le reste de la droite, le nouveau président vient de porter un coup de grâce à l’imposture qui a prévalu à son élection. Les cartes sont enfin sur la table, et la partie de poker menteur avec la droite peut enfin commencer et à jeu égal. Car à moins de cinq semaines des législatives, la nomination du député-maire du Havre constitue avant tout un défi lancé au parti « Les républicains ». et les petites manœuvres du nouveau président pour débaucher la droite ne font que commencer, son mouvement n’ayant pour l’heure pas investi d’adversaires face à plusieurs candidats LR. Combien mordront à l’hameçon ? Verdict vendredi.


Mais chacun sait maintenant à quoi s’en tenir. Et il n’est pas trop tard pour faire échouer les plans de cette réunification libérale d’un genre nouveau. La place des véritables progressistes n’est certainement pas dans cette majorité absolue que le nouveau monarque républicain appelle de ses vœux. Elle est du côté des centaines de candidats, communistes, écologistes, insoumis, hamonistes qui ensemble, dans leur singularité et leur histoires respectives, peuvent encore faire sauter la banque Macron, s’ils parviennent à se rassembler. Seule une majorité de cet acabit est capable de relancer le progrès social, d’engager la transition écologique, d’inventer de nouvelles formes de solidarité pour garantir la paix.

dimanche 14 mai 2017

" Je regrette profondément les décisions prises par la France Insoumise " (Pierre Laurent)


Présent dimanche à la fête de l'Humanité organisée par les communistes du Tarn au pays de Jaurès à Carmaux, Pierre Laurent a réagi aux décisions prises la veille par France insoumise:


"En lançant jeudi au gymnase Japy à Paris la campagne nationale des communistes pour les  élections législatives, j'ai renouvelé mon appel à une dynamique unitaire large sur tout le territoire national rassemblant tous ceux qui ont soutenu la campagne de Jean-Luc Mélenchon. Le jour même à Marseille, les communistes des Bouches-du-Rhône ont rendu public un geste fort de rassemblement en retirant leurs candidats dans la circonscription où Jean-Luc Mélenchon sera candidat et dans trois circonscriptions face à la menace du FN. Dans tous les départements, les communistes ont présenté des offres de rassemblement qui permettraient de présenter des candidatures communes dans des dizaines de circonscriptions, multipliant nos chances d'élire des députés. Or, samedi, c'était au tour de La France insoumise de lancer sa campagne et d'investir ses candidats.

Je regrette très profondément que les décisions prises par la France insoumise aient ignoré nos appels au rassemblement, à l'exception de quelques unités. Cette décision est totalement contradictoire avec l'objectif affiché d'élire une nouvelle majorité capable de refuser les injonctions d'alignement du nouveau président Emmanuel Macron, et assez forte pour faire barrage aux prétentions de la droite et de l'extrême-droite.

La concrétisation de l'espoir né le 23 avril dans le vote Mélenchon et l'avenir d'une gauche nouvelle ne se trouvent pas dans une formation unique qui prétendrait faire le vide autour d'elles, mais dans un rassemblement fidèle à nos objectifs d'une VIème République, où diversité, respect mutuel et intervention citoyenne s'additionnent pour forger une union durable et un projet solides. 

Les candidats soutenus par le PCF- Front de gauche continueront de faire campagne la main tendue  et restent disponibles jusqu'au terme du dépôt des candidatures le 19 mai pour toute entente ou retrait réciproque qui permettent d'avancer vers les victoires souhaitées. Ici, à Carmaux, n'oublions pas ces mots de Jaurès: la véritable richesse, c'est celle qui ne diminue pas si on la partage ".

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

samedi 13 mai 2017

Avec Sofia Dauvergne pour rassembler et faire gagner la gauche de transformation !





jeudi 11 mai 2017

" Quelques grains dans le sablier ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Une lueur vacillante scintille encore. Pierre Laurent a souhaité hier la reprise des négociations avec la France Insoumise pour des candidatures uniques dans des circonscriptions législatives. Un mince espoir subsiste ; le sentiment de gâchis l’emporte parmi tous ceux qui souhaitaient prolonger l’élan de leur vote Mélenchon dans la conquête d’une majorité pour la gauche de transformation. Car les comptes sont têtus : si communistes et insoumis vont désunis à la confrontation électorale, si rien n’est fait pour leur ajouter des électeurs hamonistes ou écologistes, ils figureront rarement au second tour et n’obtiendront qu’une poignée de sièges à l’Assemblée. Ce serait pain bénit pour En marche !, pour le FN et pour LR. Dans quelques dizaines de circonscriptions, des députés hollandais ou vallsistes sauveraient leur fauteuil par la grâce de cet éparpillement.

L’essentiel pourtant converge : les principaux axes programmatiques et le soutien commun à Jean-Luc Mélenchon ? Alors qu’est-ce qui cloche ? Les communistes ne veulent pas que dans les villes où ils sont très puissants et où ils ont animé la campagne présidentielle, on les prive de leur représentation et de leurs possibilités de conquête. C’est normal. La France Insoumise veut des députés. Elle peut en obtenir dans de nombreuses grandes villes si elle n’a pas de concurrence à gauche. Ces deux aspirations sont compatibles et peuvent conduire à des tickets gagnants.

Rien ne justifierait qu’une machine à perdre prenne leur place par la volonté de faire table rase de la diversité, par une tentation hégémonique qui a finalement coûté cher au PS, ou dans l’enfermement  dans des intérêts d’appareil. La gauche ne se reconstruira pas dans un alignement de caserne.

Quelques jours restent encore pour sortir d’une impasse mortifère, quelques grains dans le sablier.

mercredi 10 mai 2017

" Responsabilité ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


Les fins analystes de la vie politique qui se succèdent pour tout nous expliquer se sont plu à le souligner. La traversée en solitaire de la cour du Louvre par Emmanuel Macron ne pouvait que rappeler Mitterrand au Panthéon. Celui qu’un de ses professeurs voyait un grand acteur a bien joué son rôle. Le président qui allait renouveler la vie politique entend porter sans hésitation les habits de la Vème République. Il se voit même, selon ses termes, « jupitérien », au-dessus de la mêlée, dispensant la foudre aussi bien que les grâces. Les dîners en ville ne bruissent plus que des noms du premier ministre que désignera le prince, tandis que la quête de l’investiture d’En marche ! pour les législatives commence à ressembler à celle du Saint-Graal, avec les lâchetés et les humiliations qui en sont la rançon.


Le recomposition politique en cours est aussi une décomposition. Le Parti socialiste sort en lambeaux d’un quinquennat où tout lui semblait promis et ceux qui l’ont sabordé, dont l’ex-premier ministre, l’abandonnent au fil de l’eau en le déclarant mort. Merci pour ceux qui rament. La droite est en débat. Y aller ou pas ? La réalité, c’est que, si la programme d’Emmanuel Macron ne peut que lui convenir comme il convient d’ailleurs au Medef, ses intérêts de parti la contraignent tout autant à exister. Elle a des atouts. Il n’y a pas 577 petits Macron dans les circonscriptions et ses élus comme ses électeurs ont une revanche à prendre sur une élection qu’ils estiment volée. C’est dire que la prochaine Assemblée, entre les élus En marche ! en fantassins du libéralisme, une droite forte et un Front national bien présent, risque bien d’être la plus à droite depuis des décennies, avec des conséquences dramatiques pour les plus modestes, les salariés, les chômeurs. Il ne faut pas se le cacher. Les discussions au sein de la gauche de transformation, la seule force d’opposition qui devrait siéger à l’Assemblée, ne sont pas faciles. Mais elle a des devoirs envers ses sept millions d’électeurs et une responsabilité historique qu’elle ne saurait fuir sans dommage.

mardi 9 mai 2017

" Combattre ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


Alors que se profile l’élection la plus importante qui installera au Parlement celles et ceux qui voteront les lois de la République, difficile de croire que tout soit déjà joué, plié comme du papier mâché. Le nouveau chef de l’État peut parader autant qu’il veut dans le pas de son mentor Hollande, la lisibilité de ce qui se passera dans six semaines est à peu près aussi limpide qu’un marc de café aux petits matins brumeux. Au moins, une chose s’affirme très clairement après cette séquence politique digne, d’un tremblement de terre : les rendez-vous cruciaux pour le monde du travail vont s’accumuler à la vitesse grand V. À commencer par le plus emblématique de tous, annoncé comme la promesse de sang et de larmes : une sorte de loi XXL, taillée sur mesure pour le Medef… Vous avez détesté  le dispositif El Khomri ? Vous allez honnir ce que prépare l’élu de la finance. Et c’est peu dire : inversion généralisée de la hiérarchie des normes, priorité absolue laissée à la négociation par entreprise, référendum à l’initiative des employeurs, refonte de l’assurance-chômage, plafonnement des indemnités prud’homales, etc. Le futur hôte de l’Élysée entend aller beaucoup plus loin dans la casse de ce qu’il reste du Code du travail. Et très vite, puisqu’il compte user d’ordonnances dès cet été. Nous rêvons légitimement d’une VIème République ; nous revoilà dans le plein exercice de la monarchie de la Vème. Peut-être en pire…


Mais, attention ! Le Code du travail, voilà bien un sujet qui a l’art de déclencher les passions. Macron s’engage sur un terrain dangereux, le même qui aggrava la fracture idéologique au sein du PS. D’autant que le monarque de 39 ans, élu par défaut et à peine soutenu, sur le plan programmatique, par 20% de son électorat, est bien plus faible qu’il n’y paraît. D’où sa volonté de mener une guerre éclair. C’est la raison pour laquelle les législatives vont se transformer en mère de toutes les batailles politiques. Alors, autant le dire : l’espérance d’une nouvelle gauche née le 23 avril ne saurait être dévorée par des contingences d’apoareils ou des divisions inconséquentes. L’élan doit se poursuivre, s’amplifier dans le rassemblement, pour que nous élisions un maximum de député(e)s de résistance. Qui pourrait, sinon combattre vraiment la régression sociale ?

dimanche 7 mai 2017

Election présidentielle : 2e tour : Déclaration de Pierre Laurent


Ce soir, la candidate du Front national n'est pas élue. C'est un soulagement ! Une large majorité d’électrices et d’électeurs n’a pas voulu porter à la tête de l’Etat ses idées de haine et de division, son projet raciste et xénophobe, sa politique violemment discriminatoire, libérale et guerrière.
Nous, communistes, sommes fiers d'avoir œuvré avec clarté à cette défaite, car nous savons qu'elle continue à menacer la République et son unité.
Nous n'en voulons à aucun prix, ni aujourd'hui, ni demain.
Mais ce soir, notre coeur  n'est pas à la fête. Notre pays vit des heures graves. Ce second tour est, à nouveau, une très sérieuse alerte pour toutes celles et ceux qui sont attachés à la démocratie et à l'égalité. Marine Le Pen, avec 35 % , obtient 14% de plus qu'au premier tour. C’est le résultat de la banalisation des idées d’extrême droite que nous sommes plus que jamais décidés à combattre. C'est aussi le résultat de décennies d’alternances politiques défavorables aux intérêts populaires, de trahisons et de renoncements des gouvernements successifs. Nous partageons ce soir la profonde colère des millions de personnes qui se sont senties piégées par ce second tour. Piège orchestré par les mécanismes de la Ve République usée et perverse. A l'avenir, nous ne voulons plus être obligés de voter par défaut pour battre l'extrême droite. Nous ne voulons plus la voir aussi haut. Pour cela, il faut construire la victoire d'un vrai changement de politique qui libère la France de la tutelle des marchés financiers, qui proclame « l'humain d'abord » et s'attaque à la domination de la finance en conquérant de nouveaux pouvoirs à tous les niveaux, qui ouvre le chemin d'une nouvelle société de bonheur, de solidarité, de justice, d'écologie, de paix et d’égalité.
Ces choix politiques de progrès, ce n'est pas Emmanuel Macron, candidat des milieux financiers, élu ce soir Président de la République qui les fera. Il veut tout marchandiser dans la société. Son élection est fragile. Les millions d’électeurs qui ont voté Macron ont d'abord voulu barrer la route de l’Elysée à Marine Le Pen. Déjà au premier tour, ils et elles étaient nombreux à voter pour lui par défaut pour éviter un duel entre Fillon et Le Pen. Son projet, très néo-libéral et porteur de graves régressions sociales et démocratiques, est minoritaire dans le pays. Ce qui reste à l'ordre du jour, c'est la construction d'une alternative de transformation sociale, écologique et démocratique à sa politique, et celle d'une nouvelle majorité de gauche pour la porter. Dès demain, et tout au long du quinquennat, les communistes seront mobilisés pour avancer dans cette voie avec toutes celles et ceux qui seront disponibles.
A la casse du Code du Travail qui affaiblirait les droits des travailleurs, nous opposerons une sécurité de l'emploi et de la formation pour éradiquer le chômage et la précarité, en créant de nouveaux pouvoirs dans les entreprises et sur les banques face aux marchés financiers. Au recul du droit à la retraite et à la privatisation de la Sécurité sociale facilitée par la suppression annoncée de cotisations sociales, nous opposerons un plan de défense et de développement de la Sécurité sociale. A la baisse de 60 milliards d’euros des dépenses publiques et à la suppression de 120 000 fonctionnaires, nous opposerons un plan de relance des services publics de proximité dans tous les domaines. Au recours aux ordonnances pour gouverner autoritairement, nous opposerons le respect de la démocratie. Nous serons de tous les combats contre les projets anti-sociaux de Macron, contre les projets ultra-réactionnaires de la droite et de l'extrême-droite.
C'est dans cet esprit que nous voulons conduire les élections législatives des 11 et 18 juin. Le PCF y engage dès ce soir toutes ses forces. Aucune majorité parlementaire n'est acquise pour personne. Notre peuple a une nouvelle chance pour décider de son présent et de son avenir.
Fort du vote de millions de citoyens pour Jean-Luc Mélenchon le 23 avril, avec toutes les forces qui ont soutenu sa candidature et toutes celles qui peuvent se joindre à nous, nous pouvons aller très haut ensemble pour élire à l'Assemblée nationale une forte représentation nationale. Unis, nous pouvons gagner dans de très nombreuses circonscriptions. Désunis, les gains seront limités et cela laisserait la place à des députés « En Marche ! », de droite ou d'extrême droite. Nous avons une grande responsabilité commune devant tous les électeurs de gauche et écologistes. Ils et elles nous demandent de nous unir.
Pour cela, un accord national large, équitable et représentatif, sous une bannière commune qui nous rassemble tous, France insoumise, Parti communiste, Ensemble !, citoyens du Front de gauche est nécessaire. Cela correspond à l'attente et à l'espoir de la majorité des électeurs qui ont porté leurs suffrages le 23 avril sur Jean-Luc Mélenchon. Le Parti communiste est prêt à un tel accord.
Dans tous les cas, ensemble nous pouvons agir pour barrer la route au Front national dans de nombreuses circonscriptions où il peut s'ancrer durablement. Nous pouvons choisir dans chaque circonscription le candidat qui nous donnera les chances maximales de gagner. Nous lançons à nouveau ce soir un appel solennel aux dirigeants politiques de la France insoumise : il n'est pas trop tard pour aboutir à un tel accord national. Et nous restons prêts, si cette ambition n'est pas partagée, à un accord même plus limité. Nous en appelons au dialogue sur tout le territoire dans les heures qui viennent.
Notre parti est engagé dans ces élections avec une ambition : « Faire entrer le peuple à l’Assemblée ». Les candidat-e-s communistes - Front de gauche que nous soutenons dessinent le visage de la France du monde du travail, du privé comme du public, travaillant dans tous les métiers, syndicalistes, citoyen-ne-s engagé-e-s dans leurs territoires, aux diverses origines, jeunes candidatures porteuses d’un renouveau politique ainsi que des femmes et des hommes d’expérience, forts de leur responsabilité d'élu-e local-e.
Avec eux, ce jeudi 11 mai à 19h, Pierre Laurent lancera notre campagne nationale lors d’un grand meeting au gymnase Japy, à Paris.
Soyons forts et unis dès demain pour poursuivre le combat contre l'extrême droite et faire reculer les idées de repli, pour engager dès maintenant la résistance et les projets alternatifs à la politique de casse sociale et d'aggravation de la crise et des inégalités que le nouveau Président compte mettre en œuvre.
Concrétisons ainsi la promesse d'une gauche nouvelle, née dans les urnes le 23 avril.
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français

Paris le 7 mai 2017

vendredi 5 mai 2017

" Des raisons très politiques ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


La haine, les mensonges, la vulgarité…Marien Le Pen a réduit le débat du second tour à une bataille de chiffonniers. Imaginons-là, un instant, à la tête d’un régime qui confère, hélas, d’immenses pouvoirs au président de la République ! avec elle, racisme, répression antisyndicale, libéralisme autoritaire, presse mise au pas…s’additionneraient pour diviser durablement notre peuple. Une bonne raison de voter contre elle dimanche, la première.

Toutes les autres appellent à faire de la politique au sens le plus noble. Depuis des années, les milieux dirigeants jouent aux apprentis sorciers avec le FN, oscillant entre promotion et banalisation, pour installer l’extrême droite en « opposition officielle », commode pour générer le vote utile qui élimine les alternatives progressistes. Réduire Marine Le Pen au score le plus bas possible entravera l’opération. Un haut niveau de son score polariserait le débat entre un capitalisme tricolore sauvage et un capitalisme mondialisé impitoyable, laissant les mains libres aux géants du CAC 40. par ailleurs, plus le FN monte, plus ses idées sinistres infusent parmi les gouvernants. On l’a vue récemment au sujet de la déchéance de nationalité, sur le maintien de l’état d’urgence ou, mercredi soir encore, avec l’annonce par Emmanuel Macron de l’abrogation de la loi Taubira. Si, dans la foulée du scrutin présidentiel, de nombreux frontistes rentraient à l’Assemblée nationale, ils y assourdiraient sous leurs imprécations les protestations populaires.


La majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont cela en vue, particulièrement les plus jeunes. Communistes, Insoumis, socialistes déçus du quinquennat, écologistes, abstentionnistes d’hier…cette diversité rassemblée peut devenir une force qui fera refluer l’extrême droite et l’extrême marché. Pour peu que cet élan et cette diversité ne soient pas brisés dans des querelles de propriété, qu’ils se saisissent du rendez-vous des législatives et prennent leurs responsabilités dans les luttes qui s’annoncent.

jeudi 4 mai 2017

" Solidarité ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !


Au fond, le seul programme du Front national, qui révèle de manière crue les racines xénophobes de tout son projet, c’est la préférence nationale. Sa candidate a beau s’en défendre. Il n’y a rien de républicain dans ce dessein qui précipite le naufrage de la cohésion sociale, tire un trait définitif sur la notion d’égalité, et fait office de politique économique. Après avoir frappé les étrangers, ce règne de discriminations s’en prend aux Français issus de l’immigration, puis aux Français tout court, militants des droits de l’homme, syndicalistes, artistes, démocrates…

Marine Le Pen ne protège pas les « perdants de la mondialisation ». Elle les dresse contre plus perdants qu’eux, ceux qui fuient la misère, la guerre, et bientôt en masse, les effets du réchauffement climatique. Le monde qui se trouve à nouveau à l’aube d’immenses migrations humaines. Il n’a pas besoin de murs mais de solidarité, cette « idée universelle », disait Victor Hugo, avec laquelle l’humanité devient invisible. Les passeurs de la Roya qui assistent les migrants dans leur tragique exil, les enseignants qui prennent en charge les enfants sans papiers, les élus qui ouvrent des lieux d’accueil, les mille et un petits gestes anonymes qui viennent en aide aux immigrés, les hébergent, les nourrissent, les orientent dans leur quête de régularisation, font vivre le devoir de solidarité.


La mondialisation solidaire, elle est aussi dans les quartiers populaires, là où on vit ensemble, en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de Marne, départements qui abritent bien des familles en difficulté mais qui contiennent encore le Front national. Pour combien de temps ? « L’ivresse nationaliste, c’est détourner les prolétaires du problème social », écrivait Jean Jaurès. Emmanuel Macron ferait mieux de puiser dans cette pensée du député socialiste qui paya de sa vie son amour de la paix plutôt que lui faire injure en instrumentalisant son combat au nom de la défense des entrepreneurs. Dimanche, le choix de la République n’exonère d’aucun combat.

mercredi 3 mai 2017

" Scénario ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Le scénario du débat prévu ce soir est écrit d’avance. L’héritière du château de Montretout et de l’argent des cimenteries Lambert jouera à la voix du peuple, triera les « Français de souche », désignera à la vindicte nos voisins immigrés et dissimulera son choix d’un renard capitaliste libre dans un poulailler tricolore. Marine Le Pen, qui porte aux nues le milliardaire Trump, dénoncera son adversaire comme un banquier libéral. En face de la candidate de l’extrême droite, Emmanuel Macron saura-t-il trouver les mots qui disent la colère populaire, le refus des concurrences meurtrières entre les peuples ou les individus, la recherche de l’égalité et le retour du progrès social ? Non. Et c’est bien ce qui inquiète ces millions de Français de gauche qui savent le rejet des politiques dictées par les marchés financiers et qui refusent la violence sociale qu’engendrerait la victoire du FN. Les exemples que nous citons dans ces colonnes des politiques conduites par les droites extrêmes lorsqu’elles se sont emparées du pouvoir en Turquie, aux Etats-Unis, en Hongrie ou en Pologne en apportent de lourdes preuves.


Dès lundi, les militants associatifs, les électeurs de gauche devront se mobiliser dans les urnes et dans la rue contre les projets d’Emmanuel Macron. À une condition, Avoir accepté ce mauvais moment à passer que constitue glisser dans l’enveloppe le seul bulletin qui demeure pour battre Marine Le Pen, pour la battre le plus sèchement possible, pour juguler la contagion de ses idées au sein d’autres forces politiques et dans la société. Ainsi éviterons-nous que, du haut de son score, elle soit consacrée « opposition officielle » par les apprentis sorciers qui croient éterniser leur domination en laissant grimper le FN. Si tel est le cas, Emmanuel Macron – choisi – par défaut pour éviter un tête-à tête Fillon-Le Pen par une majorité de ses électeurs – ne pourra se targuer d’une acceptation générale de son programme. L’avenir pourra alors se frayer d’autres voies.

mardi 2 mai 2017

" Un laissez-passer dans l'isoloir ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


Regardez-là, tout sourires, promettre qu’elle veut pas le chaos ». S’afficher ici en candidate « des petites gens », là en « féministe », ou embrassant chaleureusement le prétendu gaulliste qui a vendu son âme pour un fauteuil usé à Matignon. La digue qui tenait à – courte distance  la droite républicaine du FN, sérieusement fissurée par les années Sarkozy, puis par le quinquennat Hollande, a donc fini par céder. Mais tout va bien puisque « madame Le Pen n’est pas d’extrême droite », nous assure Nicolas Dupont – Aignan. Ben voyons…

La prétendue candidate « du peuple » qui posait mercredi dernier pour la photo sur le parking de Whirlpool, a-t-elle défilé auprès des travailleurs et des chômeurs hier ? Bien sûr que non, puisque la CGT, trouble –fête du libéralisme, demeure l’ennemi numéro un de Marine Le Pen. Celle qui prône un capitalisme national n’hésite pas à reprendre les mots du Medef quand il s’agit de s’attaquer à la CGT, poumon de la résistance aux appétits du patronat.


Alors peut-être que la candidate de « la France apaisée » rendait hommage à Brahim Bouarram au pont du Carrousel ? Non plus, évidemment, puisque ce jeune Marocain fut assassiné il y a vingt-deux ans par quatre skinheads qui sortaient du traditionnel meeting de son père en l’honneur de Jeanne d’Arc. Le patriarche a d’ailleurs récidivé hier, faisant applaudir la possibilité d’une victoire de sa fille par ce que la France compte de plus rance. Le rassemblement bleu Marine a beau se draper dans des habits plus présentables, chez lui le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des détails. Alors n’oublions pas, dimanche prochain, à quoi ressemblerait notre pays sous la « préférence nationale » de Marine Le Pen, qui compte jeter à la rue nos voisins, nos amis, fragiliser leurs enfants, leur refuser l’accès aux soins et à l’emploi. Eux n’ont pas le droit de vote. Mais ils ont la peur au ventre. Dimanche, commençons par les faire entrer symboliquement dans l’isoloir.


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