"Permis unique" pour les immigrés : l'intervention de Patrick Le Hyaric
La directive, sous couvert de "simplification" administrative, prépare une mise en concurrence accrue des hommes eux-mêmes
La directive Bolkenstein appliquée aux hommes : c'est ce que se propose de voter la droite européenne avec ce "permis unique" de travail pour les immigrés. La question revient en débat auhjourd'hui au Parlement. la GUE s'y oppose avec vigueur
Dans son intervention lundi au Parlement, Patrick Le Hyaric, vice-président du groupe GUE/NGL, a redit que "ce texte n’a au fond qu’un objectif : mettre les travailleuses et travailleurs de l’Union européenne en concurrence avec celles et ceux issus des pays extérieurs à l’Europe et même les travailleurs immigrés entre eux, selon leur statut. Si le projet de directive reste en l’état, il existera plusieurs statuts, plusieurs catégories de travailleurs : celui des résidents ; celui des saisonniers ; celui des travailleurs transférés dans différents pays, tout en étant employés au sein d’une même entreprise. En plus des travailleurs pauvres et précaires que nous connaissons, seraient créées des catégories de travailleurs de 4ème ou de 5ème zone, offrant aux entreprises une main d’œuvre malléable, précarisée, encore plus exploitable".
"Accepter cela, a poursuivi le député, reviendrait à violer les principes de la charte des droits fondamentaux (..) avec de telles différences de statuts c’est une pression permanente vers le bas qui s’exercerait sur les conditions de vie, de travail et d’emploi de tous les salariés de l’Union européenn
L’égalité ne peut se résumer à la simple mention évoquée dans le texte de « conditions de travail ».
L’égalité doit concerner les salaires, le temps de travail, la sécurité au travail, la sécurité de l’emploi, la santé, les congés, la protection sociale, l’accès aux services publics, la formation. Sans ce minimum commun ce sera la jungle de la concurrence, la stigmatisation, l’exclusion, l’exploitation sans limite.
L’égalité doit concerner toutes les travailleuses et tous les travailleurs quelle que soit leur origine.
N’acceptons pas d’ajouter de nouvelles concurrences entre travailleurs, qui s’ajouteraient encore aux sinistres méfaits de la directive Bokelstein.
L’égalité entre travailleurs de l’Union européenne doit faire l’objet d’une seule directive positive, réaffirmant ce principe.
A défaut, au nom de l’Europe des travailleurs, de l’Europe sociale, d’une Europe humaniste, tous ensemble, par-delà nos opinions dans ce Parlement, rejetons cette directive de l’inégalité renforcée », conclut le député européen.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire