LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 31 octobre 2011

Victoire diplomatique pour les Palestiniens à l'Unesco

Les Palestiniens sont devenus lundi membres à part entière de
l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture
(Unesco), réalisant ainsi une percée diplomatique significative. Les Palestiniens y voient la possibilité d'un premier succès dans leur démarche d'adhésion à l'ONU en tant qu'Etat membre à part entière.
"La Conférence générale, qui réunit l'ensemble des Etats-membres, décide de l'admission de la Palestine comme membre de l'Unesco", indique la résolution
adoptée par 107 voix pour, 52 abtentions et 14 voix contre, parmi les pays
présents. "Ce vote permettra d'effacer une infime partie de l'injustice faite au
peuple palestinien", a déclaré le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité
palestinienne, Ryiad al-Malki. Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Canada ont voté
contre, tandis que l'Italie et le Royaume Uni se sont abstenus. La
quasi-totalité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés
pour l'adhésion. La France, qui avait émis de sérieuses réserves sur la démarche
palestinienne à l'Unesco, a finalement voté pour l'adhésion.
Cette approbation est avant tout symbolique. Un changement de statut à
l'Unesco permettrait principalement à la Palestine de déposer des demandes de
reconnaissance au Patrimoine mondial de l'Humanité pour des sites dans les
territoires palestiniens occupés par Israël. Les sites proposés sont Bethléem,
lieu de naissance du Christ, Hébron, pour le Caveau des Patriarches - la mosquée
d'Ibrahim (nom musulman d'Abraham) et Jéricho. Les Palestiniens n'avaient
jusqu'à présent qu'un statut d'observateur à l'Unesco.
Les Etats-Unis avaient menacé, en cas de vote positif, de suspendre leur
contribution financière à l'Unesco, qui représente aujourd'hui 22% du budget de
l'agence. Deux lois américaines du début des années 1990 interdisent en effet le
financement d'une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les
Palestiniens en tant qu'Etat membre à part entière, en l'absence d'accord de
paix avec Israël.
Le vote à l'Unesco s'est déroulé de plus dans un contexte de regain de
violence entre Israël et les Palestiniens de la bande de Gaza. Douze
Palestiniens ont été tués durant le week-end lors de raids israéliens.

Dimanche 6 novembre, salle Jean Lurçat à 11 h 30 : mise en place de l'assemblée citoyenne Romainvilloise

La gauche peut et doit gagner en
2012, mais pour faire quelle politique ? Sortir Sarkozy ne suffit pas.
L’enjeu est de construire dans la durée une véritable alternative à la
politique des tenants des marchés financiers.
De l’irruption et de l’investissement des citoyens dans le débat peut tout dépendre. Les campagnes des présidentielle et législatives doivent être l’occasion de déclencher l’entrée en scène politique d’une majorité de concitoyens, syndicalistes, militants associatifs, élus locaux, citoyens des quartiers décidés à imposer ensemble ce qu’ils attendent d’un changement de politique. Tel est l’objectif des assemblées citoyennes. Il s’agit de lieux où peuvent s’investir toutes celles et tous ceux qui veulent une victoire de la gauche pour un vrai changement et qui s’intéressent pour cela à la démarche du Front de gauche. Créées par le Front de gauche ces assemblées citoyennes sont ouvertes à toutes celles et tous ceux qui cherchent, veulent débattre, veulent s’en mêler et quel que soit ce qu’ils ont en tête. « Le débat à gauche c’est dans les assemblées citoyennes que ça se passe ! »

Dans notre ville, les formations qui composent le Front de gauche, des personnalités* ont pris l’initiative de la mise en place d’une assemblée citoyenne ambitieuse et ouverte à celles et ceux qui veulent travailler sur les contenus, une assemblée citoyenne à l’image de ce mouvement d’union qu’elles veulent victorieux à l’échelle du pays. Le programme du Front de gauche « L’Humain d’abord », constitue à leurs yeux un bon support pour nourrir le débat au sein de l’assemblée. Elles vous invitent à un premier échange le :

Dimanche 6 NOVEMBRE, SALLE JEAN LURCAT A 11h 30

* Evelyne Barraud, Marie-Jo Beaufreton, Bruno Bellegarde, Jean-Yves Blondeau, Jean Burchard, Bernard Chérubin, Robert Clément, Sofia Dauvergne, Alain Herrrero, Allison Kerlan, François Le Cornec, Jean-Claude Mamet, Brigitte Moranne, Suzano Ollivier, Laurent Pagnier, Maurice Puault, Denise Scholl, Juan Vicuna.

dimanche 30 octobre 2011

Pierre Laurent : "Le gouvernement des marchés sort renforcé de ce sommet européen"

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, dénonce «un renforcement
autoritaire au plan européen pour imposer une politique que les peuples ne supportent plus». Entretien.
Comment appréciez-vous la décision d’effacer une partie de la
dette grecque et de renforcer le Fonds européen de stabilité
financière ?
Pierre Laurent. Je ressens beaucoup d’inquiétude. Ceux qui
se félicitent des résultats du sommet européen risquent de déchanter très vite
car le plan adopté reste dans 
les rails qui ont conduit à la crise et l’ont
aggravé depuis trois ans. L’effacement d’une partie de la dette grecque a été
rendu inévitable par l’attitude des banques et 
des dirigeants européens qui ont
mis ce pays à genoux, et dont on constate le résultat catastrophique. Mais les
mesures envisagées, qu’il s’agisse de la recapitalisation des banques ou du
renforcement du FESF, ne s’accompagnent d’aucune contrepartie en termes de
réorientation des politiques du système bancaire et financier. On ajoute des
sommes colossales dans le système sans changer les règles du jeu. Les conditions
de nouvelles crises sont donc réunies. Le cri de joie des spéculateurs de la
Bourse 
à l’annonce des résultats du sommet n’est pas une bonne nouvelle.

L’austérité renforcée dans les pays de la zone euro est-elle
efficace pour réduire la dette publique ?
Pierre Laurent. Cette fuite en avant est dramatique, la
Grèce en est la preuve éclatante. Le plan d’austérité imposé à ce pays n’a fait
que l’enfoncer dans la crise et a fait exploser sa dette publique. Malgré cela,
les dirigeants européens se sont engagés à renforcer l’austérité dans leurs pays
respectifs, alimentant ainsi la spirale actuelle au lieu d’en sortir.

Le gouvernement envisage une hausse de la TVA pour renflouer les
caisses 
de l’État. Qu’en pensez-vous ?
Pierre Laurent. Alors que les patrons des grandes banques
françaises se sont octroyé des augmentations de revenus de 44 % en 2010, frapper
le pouvoir d’achat populaire serait un scandale et une folie, car cela
détériorerait encore le pouvoir d’achat des ménages, donc la consommation et
l’activité économique. D’autant que la hausse envisagée de la TVA n’est pas la
seule mesure qui frappe durement le pouvoir d’achat des ménages. Après la taxe
sur les mutuelles, sur le tabac et les sodas, le gouvernement envisage de taxer
les indemnités de licenciement ou de rupture de contrat de travail. Et
maintenant, une augmentation de la TVA, qui est l’impôt le plus injuste, serait
inacceptable. Il faut inverser ces politiques, en réformant la fiscalité pour
rétablir de la progressivité de l’impôt sur le revenu et imposer le capital de
manière efficace.

Avec une gouvernance économique renforcée au niveau européen,
quelle place reste-t-il à la souveraineté 
des peuples ?
Pierre Laurent. La souveraineté est d’ores et déjà gravement
mise en cause. Il est d’ailleurs frappant de constater que la seule dirigeante
européenne qui ait osé se présenter devant son Parlement avant le sommet
européen est la chancelière allemande, tout simplement parce que le sommet
devait consacrer toutes les mesures qu’elle préconisait. Nous sommes dans une
logique de renforcement autoritaire au plan européen pour impulser une politique
que les peuples ne peuvent plus supporter. Contrairement à ce que l’on entend,
cela n’a rien à voir avec un renforcement de l’Europe politique, parce que la
politique, c’est le droit de choisir. Or là, ce qui est renforcé, c’est le
gouvernement des marchés, nommé par les dirigeants européens et la Commission
européenne. C’est évidemment totalement contraire à l’esprit démocratique qui
devrait prévaloir en Europe. Il est donc urgent que les citoyens exigent, lors
des élections nationales, le retour du pouvoir aux Parlements nationaux et aux
instances démocratiques.

Quelles principales mesures alternatives préconisez-vous pour
sortir de la crise ?
Pierre Laurent. Il faut récupérer au plus vite le pouvoir
sur les politiques financières, monétaires et de crédit. Cela signifie que plus
un seul euro ne doit être injecté dans le système bancaire et financier sans
qu’en contrepartie la puissance publique n’exige un pouvoir sur l’orientation du
crédit et l’utilisation de l’argent des banques. Il faut mettre sous
surveillance le système bancaire et financier. Il faut reconstituer au plus vite
un pôle public bancaire et financier, ce qui implique des nationalisations, pour
changer l’orientation du crédit. La France doit également exiger la modification
du statut et des missions de la BCE et l’utilisation de son pouvoir de création
monétaire pour le mettre au service du développement économique.

samedi 29 octobre 2011

Quand deux amis disent tout haut, ce que le troisième pense tout bas !

Interrogé sur Public Sénat, Didier Migaud, président de la cour des comptes et membre du Parti socialiste a déclaré, nous le citons : « La réforme des retraites était
indispensable, elle est indispensable. La France est confrontée à la même situation que dans beaucoup d’autres pays, à savoir une augmentation de la durée de vie. Cela pose donc un certain nombre de défis et chaque pays doit
pouvoir, bien évidemment en tirer toutes les conséquences… » « Les régimes sont déséquilibrés, donc il faut bien une réforme. Une réforme a été prise, elle ne garantit pas, d’ailleurs, l’équilibre absolu en 2018. Il est
vraisemblable oui, qu’il faudra aller plus loin demain ajoute Didier Migaud ». Repousser l’âge légal de départ ? « Il y a plusieurs leviers possibles mais tous doivent être utilisés », affirme t-il.

Puis, c’est au tour de Michel Sapin, d’apporter de redoutables précisions sur i-Télé. Il affirme que la
création de 60.000 emplois dans l’éducation nationale proposée par François Hollande, serait « bien entendu » compensée par des baisses de postes ailleurs. « L’idée est de ne pas augmenter le nombre de
fonctionnaires », a précisé le député de l’Indre, conseiller économique du candidat socialiste, ajoutant : « Je dirais même que l‘idée est de stabiliser la masse salariale de l’Etat dans le budget de l’Etat ». Alors qu’en est-il exactement ? Si nous ne voulons pas qu’une victoire électorale de la gauche sans ambition solidement ancrée de changement réel conduise à de nouvelles déceptions populaires et aggrave une crise démocratique et politique déjà très aigüe en France et en Europe, le débat et la clarté s’imposent.

vendredi 28 octobre 2011

Sarkozy, c'est monsieur chômage !

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en France métropolitaine a nettement progressé en septembre, de 0,9% à 2,780 millions de personnes, soit 26.000 demandeurs de plus.La France compte désormais 4,4 millions de chômeurs, un niveau jamais vu depuis près de douze ans.Après trois mois de hausse (mai-juin-juillet) et une petite baisse de 2.000 personnes en août, le nombre des demandeurs d'emploi sans aucune activité a ainsi progressé d'environ 58.000 depuis le début de cette année (+3% sur un an).Les politiques d'austérité et de soumission aux impératif du AAA des Agences de notation vont entraîner partout en Europe, une baisse de la consommation et peser négativement sur la croissance et grossir encore et toujours la bulle du chômage. Enrayer ce flot montant du chômage suppose de rompre avec cette logique imposée par les marchés financiers et non pas, comme Hollande et le PS le proposent, de l'appliquer plus que jamais une fois Sarkozy battu.Ainsi, il devient indispensable de nationaliser le système bancaire pour arrêter le robinet de la spéculation et réserver le crédit aux entreprises qui créent de l'emploi et embauchent . Quant à la Banque Centrale Européenne elle doit pouvoir prêter directement aux états pour développer les services publics, les emplois et créer les richesses qui réduiront la dette publique.Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité en France métropolitaine a nettement progressé en septembre, de 0,9% à 2,780 millions de personnes, soit 26.000 demandeurs de plus. La France compte désormais 4,4 millions de chômeurs, un niveau jamais vu depuis près de douze ans.Après trois mois de hausse (mai-juin-juillet) et une petite baisse de 2.000 personnes en août, le nombre des demandeurs d'emploi sans aucune activité a ainsi progressé d'environ 58.000 depuis le début de cette année (+3% sur un an).Par ailleurs, le total des personnes en quête de travail, y compris celles exerçant une activité réduite, a également augmenté de 0,7% en septembre par rapport au mois précédent, à 4,175 millions personnes, soit une hausse de 27.600 par rapport à août. Leur nombre a nettement cru, de quelque 130.000, depuis le début de cette année (+4,5% sur un an).En intégrant les départements d'outremer, la France compte 4,441 millions de demandeurs d'emploi avec ou sans activité réduite.Du côté des jeunes, l'embellie du mois précédent n'a pas perduré: le nombre des demandeurs de moins de 25 ans sans activité a grimpé de 0,6% sur le mois (-2% sur l'année), à près de 438.000 personnes. En revanche, les jeunes ayant exercé une activité réduite sont moins nombreux (-0,5%) à 625.000.La situation s'est nettement dégradée pour les seniors (plus de 50 ans): pour la catégorie sans activité leur nombre a progressé de 2,1% sur le mois et de 14,3% sur l'année, à 572.000 et pour celle avec une activité réduite la progression est de 1,9% sur le mois à 835.000.Le nombre de chômeurs de longue durée, inscrits sur les listes de Pôle emploi depuis plus d'un an, est également en nette hausse 0,7% sur le mois et de 7,7% sur un an, touchant 1,593 millions de personnes.

jeudi 27 octobre 2011

Maudit soit Moody, par Patrick Le Hyaric

Maudit soit Moody’s ! Qui est cette dame ? C’est l’une de ces agences de notation qui prétendent dicter leur loi aux peuples.Deux jours seulement après la désignation de F. Hollande comme candidat socialiste et le jour même où le Parlement entame le débat sur le projet de budget 2012, cette agence de notation du nom de Moody’s a déclaré mettre la France sous surveillance.Bref, on se croirait dans un pays sous occupation, non pas d’une puissance étrangère, mais du capital international. Celui-ci « surveille » désormais la vie de chaque française et français et leur vole leur argent. En effet les banques notent la situation budgétaire du pays, les systèmes de protection sociale et les collectivités !! Quand la note est abaissée, les taux d’intérêt sur la dette ou sur les emprunts augmentent automatiquement au seul service « des banques ». Et cela se paye en réductions de services publics, hausse des taux des mutuelles, recul de l’âge de la retraite et baisse des pensions. Oui, c’est du vol au profit des banques.Curieux hasard ou plutôt opération politique des manitous de la finance internationale pour faire peur à nos concitoyens, faire croire qu’une nouvelle purge sociale est indispensable ? De fait -hasard du calendrier- le parti de l’union de la minorité des privilégiés (UMP) aurait réuni quelques troupes pour insulter grossièrement la gauche et lancer des chiffres abracadabrantesques sur le programme socialiste, pendant que le Président de la République déclarait, lors d’un déplacement à Nice : « Il est largement venu le temps de réduire nos dépenses et de mettre en œuvre les réformes qui permettent de réduire les budgets ». Mais il ne fait que cela depuis qu’il est Président de la République ! Réduire les budgets sociaux, détruire les droits sociaux et les services publics. N’avait-il pas expliqué que la contre réforme réactionnaire des retraites visait à consolider la notation de la France ? Et la réduction générale des politiques publiques qui constitue le grand plan social de l’Etat, réduisant les services publics comme les dotations aux collectivités locales, a aussi été imposée au nom du prétendu équilibre des comptes publics. La vérité est que le pouvoir réduit sans cesse les investissements sociaux et publics pour transvaser ces sommes aux plus fortunés et aux grandes sociétés, sous forme de réductions d’impôts.Et l’injonction de l’agence de notation Moody’s, de connivence avec le pouvoir de droite, vise à renforcer encore l’austérité qui ne sert que les responsables de la finance internationale. Les trois ou quatre agences de notations qui existent ne sont qu’au service de celle-ci, car elles sont des filiales des banques et des institutions financières qui spéculent même sur les dettes des Etats. Ces mêmes Etats qui garantissent le prêt des banques. C’est donc le monde à l’envers ou plutôt une logique antihumaine, une logique qui joue sans cesse contre l’investissement utile, la production et l’emploi.Ceci est inefficace car l’austérité et la préparation à la super austérité est totalement inefficace et dangereux. Inefficace car cela aggrave encore les dettes et les déséquilibres commerciaux du fait d’un manque de recettes dans les caisses publiques. Elle est dangereuse car, de plan d’austérité en plan d’austérité, le pouvoir mène le pays à la ruine et la crise prend des aspects aux risques très explosifs.L’efficacité ne peut passer que par une autre répartition des richesses au service du travail, de la production et de la création. Il ne faut pas laisser Moody’s et les rapaces de la finance dicter leur loi contre les peuples.

La droite poursuit la construction d'une école inégalitaire dès la maternelle.

Les élections approchent, et voilà que la droite fait mine de se préoccuper de l’échec scolaire.Pour le faire reculer, elle propose d’évaluer les enfants des la maternelle, en désignant des élèves « à risque » et « à haut risque ». L’évaluation est un outil indispensable pour les enseignants, les élèves et leurs parents. Mais ce qui est proposé ne relève en rien d’une évaluation. Il s’agit de prédire pour mieux trier, sélectionner, exclure.Il s’agit surtout de ne rien changer à l’existant en individualisant et rendant chacun comptable de ses difficultés.En même temps, la droite détruit la formation des enseignants. Elle continue à supprimer des postes d’enseignants en classe ou en réseau d’aide (RASED) et de conseillers pédagogiques. Les effectifs dans les classes sont donc de plus en plus chargés, et la formation continue de plus en plus réduite. Les possibilités de scolarisation précoce ne cessent de reculer. La durée de scolarisation hebdomadaire pour tous a été amputée de deux heures. Les programmes ne proposent pas aux enfants d’entrer dans une culture cohérente : ils accumulent les apprentissages déconnectés les uns des autres et parfois inaccessibles pour la majorité de la population scolaire. Toutes ces réformes vont dans le même sens : la démocratisation scolaire n’est pas à l’ordre du jour. Loin de vouloir lutter contre l’échec scolaire, la droite veut trier les enfants dès le plus jeune âge pour que les parents intègrent très tôt que leur enfant n’est pas dans la norme scolaire et ne pourra sans doute pas réussir.Ces mesures s’inscrivent dans une logique de culpabilisation des enfants et de leurs familles : criminalisation des difficultés sociales et psychiques, médicalisation des difficultés scolaires…En faisant comme si les difficultés scolaires et les inégalités d’apprentissage étaient naturelles, la proposition de la droite nie tout projet éducatif. Si l’avenir des enfants peut être prédit dès le plus jeune âge, alors à quoi sert l’école ? Tous les enfants sont capables d’apprendre : c’est plus qu’un principe, un acquis de la recherche. La maternelle, parce qu’elle est la première école, doit leur donner à tous les moyens d’entrer dans les apprentissages. On ne naît pas élève, on le devient !L’école maternelle est une étape fondatrice, essentielle pour la suite de la scolarité des enfants et leur devenir. Il est urgent de la démocratiser !Il faut créer les conditions d’un véritable enseignement en réduisant le nombre d’élèves par classe, en offrant aux enseignants une formation de qualité, en définissant des programmes qui permettent à tous les enfants une ouverture culturelle et en prenant en compte les recherches universitaires et pédagogiques. Garantissons le droit à la scolarité dès deux ans pour les familles qui le souhaitent.Il faut changer le regard porté sur les élèves issus des classes populaires. Ils ne sont ni malades, ni handicapés. L’école doit, au sein de la classe, prendre en compte les différences entre les élèves, non pour les stigmatiser mais pour les accompagner. Il n’y a pas de fatalité.Il faut transformer notre conception de l’école. La mission de l’école maternelle est de permettre le passage de l’enfant à l’élève, l’entrée dans un nouveau rapport au monde qui exige du temps, de la confiance en soi, le droit à l'erreur. Evaluer n'est pas contrôler, mais donner de la valeur aux réussites, aux avancées de chacun.

mardi 25 octobre 2011

PS : Ratisser large, mais pour quoi faire ?

Il a été dit beaucoup de choses sur les primaires socialistes. Nous souhaitons tout de même y mettre notre grain de sel. D’abord pour nous moquer de ce titre d’un site Romainvillois :
« Un succès sans précédent ». Forcément il n’y avait pas de précédent. Plus sérieusement, nous avons assisté durant près de deux mois à une pièce en trois actes jouée par six personnages. Le premier acte est celui des débats. Il fallait absolument qu’apparaissent aux yeux de l’opinion, des différences notables. Les médias se sont chargés de les commenter avec insistance. Second acte : quatre des acteurs appellent à se rassembler derrière François Hollande, même Arnaud Montebourg, « ce jeune lion qui devait rugir très fort et qui a fini en miaulant très doucement » comme le dit Pierre Laurent. Quant au dernier et troisième acte le rideau a été tiré samedi. Tous derrière « François ».

Alors leurs différences étaient-elles si grandes ? La présence de ces six « candidats » était-elle
totalement improvisée ? Ne s’agissait-il pas davantage d’une savante répartition des rôles pour ratisser le plus largement possible et renforcer ainsi les positions hégémoniques du Parti socialiste à l’égard des autres formations de gauche ? Jean-Michel Baylet et Manuel Valls sur le
« réalisme » en période de crise, et le sécuritaire. Ségolène Royal, sur les quartiers populaires, Arnaud Montebourg pour canaliser la forte recherche à gauche qui persiste au cœur de l’électorat socialiste et plus largement de gauche. Martine Aubry et François Hollande se réservant pour le second tour et s’efforçant de ne fâcher personne. Cette pratique n’est pas nouvelle au parti socialiste. Nous venons de le vérifier avec la lecture d’un article du monde d’hier. Parmi les six chantiers qui attendent François Hollande, évoqués dans cet article, l’un se trouve en bonne place : « Gérer le cas Mélenchon ». Voici ce qu’il y est écrit : « En campagne, le candidat socialiste n’a pas l’intention de laisser trop de terrain sur la crise, le social ou les banques à M. Mélenchon. Pour ce faire, il compte sur Arnaud Montebourg qui permet de mordre sur l’électorat de la gauche de la gauche. Comme le résume le député européen Henri Wéber : une des grandes utilités d’Arnaud Montebourg est de couper l’herbe sous le pied de Mélenchon : Hollande va s’appuyer sur Arnaud comme Mitterrand s’était appuyé sur Chevènement ou Poperen pour drainer cette partie de l’électorat vers le PS ».

Les discours de gauche ne vont donc pas manquer pour faire passer un programme minimum - Virer Sarkozy. OUI il le faut, mais après. Prenez le temps d’écouter Claude Bartolone sur Public Sénat. Que nous dit-il ? « Il y a une grande différence entre la prochaine élection présidentielle et le contexte que nous avons vécu en 1981, où l’idée était que nous allions passer de l’ombre à la lumière. Aujourd’hui, l’ensemble des citoyens se rendent compte que c’est dur, mais ce qu’ils veulent, dans une période de grandes difficultés, c’est que ce ne soit pas toujours les mêmes qui
soient sous la douche ». Nous ne sommes plus dans le partage des richesses mais dans le partage des efforts et bien loin d’une rupture avec les logiques financières. Ce n’est plus d’écart entre notre programme « l’Humain d’abord » et celui du Parti socialiste dont il faut parler, mais plutôt
d’un fossé. Nous proposons d’aller vers un SMIC à 1700 euros, un contrôle public des banques, une relance et la création de nouveaux services publics, une sixième République qui donne de nouveaux pouvoirs à toute la société, une industrie forte, créatrice d’emplois et écologiquement innovante, une autre Europe que celle qui vole en éclate sous nos yeux. C’est pour cela que nous
appelons notre peuple à s’en mêler.

dimanche 23 octobre 2011

Paraître

À l’heure où la France disputait la finale de la coupe du monde de rugby, face à la nouvelle Zélande, il n’y avait pas foule ce matin au marché. Les membres de l’association Romainvilloise
de Défense de l’Environnement y étaient présents. Qu’ils soient remerciés pour avoir le courage de rappeler quelques vérités dans une campagne médiatique dépassant toute mesure. Il faut dire que Véolia et Envac y auront mis le prix.

Comme on peut les comprendre. Ils allaient inaugurer un « machin » que, malgré tous leurs efforts, personne ne voulait…Sauf la «première ville de France ». Quel honneur ! C’était une occasion inespérée de « de se vendre » auprès de quelques éventuels pigeons incrédules. Ne vous étonnez donc pas de rencontrer, pendant quelques mois, des petits hommes verts, dûment rétribués par ces « grandes sociétés » pour convaincre l’opinion que ce système est le nec plus ultra en matière de collecte des ordures ménagères. Au bout du compte, ça peut rapporter gros. Alors, on dit merci qui…
Justement, deux de ces personnes à qui s’adressent ces sincères remerciements faisaient ce matin leur marché. Nous ne serons pas les derniers à nous en réjouir. Mais deux semaines de suite, tout de même…Que peut-il bien se passer ? En fait, une chose assez simple. La fascination qu’éprouvent certain-e-s pour le pouvoir, les conduit presque toujours à corriger des excès, des comportements qui s’avèrent être des obstacles à leur « ascension ». La fête de « l’apparition », à deux mois des élections cantonales aura donc été salutaire. Pourtant, les seules élections qui se profilent à l’horizon sont les présidentielles, alors…Oui mais, dans la foulée il y a l’élection des député-e-s. Allez donc savoir…
Nous regrettons simplement que « l’écoute » n’aille pas jusqu’à prendre en compte les doléances, les remarques, les critiques, sur les politiques mises en œuvre, mais aussi sur des propositions alternatives. Mais là encore, nous sommes dans le « paraître ». On pourra toujours vous abreuver de discours sur «l’intérêt général », sur « l’urbain et l’humain » et la « prospérité, qui d’ailleurs, n’aura jamais été partagée ». Ces mots ne servent que de paravent à une politique social-libérale qui fait peu de cas des véritables intérêts de « tous les habitants ». Nous ne le répéterons jamais assez, Romainville est devenue la plus grande agence immobilière de toute la région. Sur les murs de la supérette d’Ahmed, à l’entrée de la cité Cachin, d’immenses panneaux nous annoncent la future place des commerces, les logements, le parking, le nouveau marché… Voilà encore des propriétés de l’OPH vendues à un promoteur. À qui seront destinés ces logements ? A-t-on sérieusement demandé l’opinion de tous les habitants pour savoir s’il fallait « enterrer » le marché qui leur appartient ? C’est à eux de décider et non pas à des opérateurs dont le seul but est de faire de l’argent. Pas plus qu’à quelques experts et technocrates bien en cour. « Le paraître », revenons-y. Un certain nombre de femmes et d’hommes, occupant des fonctions électives, ont été parfois obsédés par une question. Quel symbole, quelle création, pourrais-je laisser qui marquerait mon« passage » ? C’est ainsi que nous avons le centre « Pompidou », « le grand Louvre », « le Musée d’Orsay », et bien d’autres belles choses encore. Romainville aura la collecte des ordures ménagères par aspiration.

samedi 22 octobre 2011

Conseil national du PCF, expliquer pour mieux rassembler

Ces vendredi et samedi se réunit le Conseil national du PCF. Le secrétaire national, Pierre Laurent, propose aux communistes des axes de travail pour la campagne présidentielle qui débute. Au menu, de la pédagogie, des débats et des grands rendez-vous citoyens pour expliquer que l'alternative à gauche, " c'est ici que ça se passe "! Expliquer la crise est le premier cap. C'est avant tout un contexte à bien comprendre. Celui de la l'Europe, avec des « plans de sauvetage » successifs qui échouent les uns après les autres sans jamais quitter les mêmes rails : Grèce étouffée, Dexia pour la deuxième fois en faillite et marche forcée vers la récession. Le but est d'expliquer aux Français qu'il ne faut pas rester sur la même voie, le nez collé à la note triple A, à tenter en vain de « bien gérer ». Il faut faire comprendre qu'une autre route est possible pour sortir de la crise et non plus la subir, et qu'elle se trace au Front de Gauche. Prochain rendez-vous à ce sujet, le jeudi 27 octobre à 18h00, une semaine avant la réunion du G20 à Cannes, un rassemblement de la colère devant les locaux de l’agence Moody's, boulevard Haussmann à Paris,
pour dire : « Stop au chantage de la finance. Oui à la liberté de choix de notre
peuple ».

Pour Pierre Laurent, l'autre point de contexte à expliquer est
celui de la campagne présidentielle qui s'annonce. La droite se voit renforcée
et se met en ordre de bataille après le désistement de Jean-Louis Borloo. Et la
désignation de François Hollande au terme de la primaire socialiste vient
confirmer que c'est bel-et-bien au Front de gauche que se dessinera la véritable
alternative à gauche. Pierre Laurent se félicite d'ailleurs de la bonne
diffusion de « L’humain d'abord », le programme du Front de gauche, lancé à la
Fête de l'Humanité. 220 000 exemplaires déjà écoulés en un mois. Les militants
sont invités le week-end du 4 et 5 novembre prochain à poursuivre la
diffusion de ce programme devant les entreprises, dans les quartiers,
sur les marchés…
Pour Pierre Laurent, la méthode, « c’est celle du débat public
avec les citoyens, de la confrontation publique à gauche, pour faire avancer le
contenu des engagements qui devront demain fonder la politique d’une nouvelle
majorité. » Pour porter le débat devant les citoyens, et sous l'impulsion
notamment de Marie-George Buffet, de Didier Le Reste et d’Eric Corbeaux, le PCF
entend renforcer sa présence dans tous les conflits sociaux, auprès de tous les
salariés en lutte. Des rendez-vous sont déjà pris le 18 novembre chez
Still Montataire ou le 26 dans le Pas de Calais.
Enfin Pierre Laurent invite à la création d'assemblées
citoyennes, réunissant citoyens, élus locaux, syndicalistes, associatifs...
Le but étant d'expliquer, de débattre, pour rassembler autour du
programme du Front de gauche. La volonté du premier secrétaire est claire :
« Doivent être associés aux assemblées citoyennes non pas les seuls soutiens
militants du Front de gauche, mais toutes celles et ceux qui cherchent, veulent
débattre. Un seul mot d'ordre : Le débat à gauche, c’est là que ce se passe.
Tel quel : les grandes lignes du programme du Front de gauche par Pierre Laurent :
"Oui, reprendre nos vies en main, l’humain d’abord et plus le
pouvoir à la finance ! Voilà bien l’idée clé de notre programme et doit devenir
l'idée clé de notre campagne. C’est à partir de là que se décline tous nos
grands axes de propositions, qui ne sont pas un simple catalogue, mais donne le
sens d’une nouvelle direction pour notre société.
OUI, nous voulons reprendre le contrôle public du secteur bancaire et financier, par des
nationalisations, par la création d’un grand pôle public bancaire et financier, par le changement de statut de la BCE que devra demander la France, pour réorienter radicalement tous les critères du crédit, et retrouver la capacité d’orienter les richesses et l’investissement vers la production utile, l’emploi et l’innovation industriels, vers la révolution écologique, vers l’éducation et
la recherche, vers le logement, la santé et la protection sociale à tous les âges de la vie.
OUI, nous voulons reprendre la marche en avant des salaires,
du Smic pour aller vers les 1700 euros nets, et de toutes les grilles des
conventions collectives, en faisant reculer la précarité et l’insécurité
sociale. Nous le voulons parce que chaque euro qui ira aux salaires ne sera plus
gâché sur les marchés financiers, parce que c'est nécessaire pour vivre et parce
qu’on a jamais vu un pays sortir de la crise sans investir sur sa force de
travail.
OUI, nous voulons relancer les services publics et en construire de nouveaux parce que continuer à livrer aux appétits financiers l’énergie, l’eau, les transports, la santé, le logement, l’éducation, la recherche, la culture, c’est de l’irresponsabilité sociale et écologique.
OUI, nous voulons protéger la relance d’une industrie forte, créatrice d’emplois qualifiés,
écologiquement innovante, parce que continuer à produire à bas coût, en délocalisant à tout va, n’enrichit que des actionnaires sans scrupules et prive la France d’atouts indispensables pour s’engager dans un nouveau mode de développement.
OUI, nous voulons refonder une nouvelle République, qui démocratise ses élections et ses institutions, qui donne de nouveaux pouvoirs àla société tout entière. Nous voulons mettre en débat cette idée : dès son arrivée au pouvoir, la gauche devra donner de nouveaux droits et pouvoirs aux salariés. Sans la démocratie sociale, la gauche se brisera sur les puissances d’argent.
OUI, nous voulons refonder l’Europe, qui volera en éclats si personne n’a le courage de le faire. N’est-il pas grand temps d’écouter ceux qui avaient tiré la sonnette d’alarme dès 2005 ?

vendredi 21 octobre 2011

Information de l'Association Romainvilloise de Défense de l'Environnement

Nous publions une information que nous a fait parvenir l'Association Romainvilloise de Défense de l'Environnement ( ARDE) :POMPE A ORDURES ET POMPE A FRIC. LA COLLECTE ASPIRE, LA VILLE EXPIRE.

EST ENSEMBLE TOUSSE, LE CONTRIBUABLE CRACHE.
"A l'heure de la mise en route de "la collecte des ordures ménagères par aspiration", nous
tenons à rappeler les raisons de notre opposition à cette installation.
Nos arguments portent sur trois points essentiels : écologiques, économiques et
fonctionnels.
Ecologiques : la réalisation de cette infrastructure a nécessité un investissement en terme
d'énergie considérable, plus de 200 000 km de trajet en camion, 500 tonnes d'acier, 1000
mètres de soudure à l'arc, des journées d'utilisation d'engins de chantier ... tout ceci est
sans commune mesure avec la supposée économie de 600 litres de gasoil par an
consommés par les camions de ramassage actuels. Cette "économie" est d'ailleurs
largement annulée par la nécessité d'évacuer quotidiennement les ordures de la centrale.
Economiques : près de 15 millions d'euros de dette supplémentaire à la charge du
contribuable sans espoir de retour, des frais de fonctionnement non maîtrisés, l'abandon
total à Veolia d'une matière première pleine d'avenir, et pour finir un investissement qui
fige pour 50 ans la technique de collecte, nous privant ainsi du bénéfice de la probable
amélioration technique de ces processus.
Fonctionnels : en terme de service rendu, la différence avec le système actuel est faible :
les points de collecte sont sensiblement aussi nombreux, pratiquement aux mêmes
endroits. Par contre, pour des raisons de sécurité , les ouvertures des bornes ne
permettent d'y introduire que des sacs de 30 litres au maximum. Il est fort à craindre que
les nombreux foyers utilisant des sacs de 50 litres ou de 100 litres ne les déposent autour
des bornes. A Grenoble, ville où ce système a été installé pour les jeux olympiques de
1968, 30% des ordures étaient récupérées par les agents municipaux. C'est pourquoi il a
été décidé de revenir à la collecte classique.
Malgré nos mises en garde et les actions entreprises, malgré les réticences des corps
constitués, la municipalité de Romainville est parvenue à mener à son terme son projet
coûteux et inutile. Nous allons continuer la lutte en suivant avec attention le
fonctionnement de la pompe, ou plutôt ses dysfonctionnements.
D'ores et déjà, nous menons d'autres actions, par exemple contre l'installation d'une usine
de méthanisation aux Bas-Pays, limitrophe de la ZAC de l'Horloge.
Nous sommes bien sûr prêts à accueillir vos compétences et à intervenir pour tout
problème que vous nous signaleriez dans le domaine de la défense de l'environnement.
Vous pouvez également nous contacter si vous souhaitez davantage d'informations".

jeudi 20 octobre 2011

Dexia : Un sauvetage qui ménage les marchés

Au sénat, la droite approuve, le PS contredit ses homologues de
l’Assemblée, le PCF et le Parti de gauche s’opposent. Les députés PS désapprouvent le plan du gouvernement. Les Sénateurs PS l’approuvent. Cherchez l’erreur de ces votes contradictoires qui font dire, au nouveau président (UMP) de la commission des finances du Sénat,
Philippe Marini, «ceci montre que le PS en situation de responsabilité car
majoritaire comme au Sénat se comporte de façon différente que le PS en minoritéà l’Assemblée»!


Pour cause de spéculations financières, la conduisant au bord du gouffre avec des milliards de produits toxiques, la banque Dexia, censée être la banque des collectivités, sera démantelée. L’Etat garantira, via la Caisse des dépôts et consignation (CDC) et la Banque Postale, dix milliards de prêts douteux à hauteur de 70% et trente-trois milliards d’euros, sur dix ans,
pour apurer la dette de Dexia. Les élus de droite approuvent, eux, qui font leur ce principe libéral selon lequel il faut privatiser les profits et sociabiliser les pertes avec l’argent public. Comme nous le voyons, particulièrement depuis la crise financière de 2008.



Les députés PS ont voté contre ce plan au prétexte que «le flou du texte fait courir des risques à la CDC». Pour leur part, les sénateurs PS, après avoir obtenu par un amendement l’interdiction des
«bonus» de toutes sortes dans les banques aidées par l’Etat- ce qui provoque la colère de la droite mais ne change rien à la logique de ce projet-ont, avec les écologistes, approuvé ce texte. Après ce couac, Jean-Marc Ayrault, chef des députés PS souhaite un peu plus de cohérence entre parlementaires socialistes. Dans quel sens ?



De leur côté, les élus PCF et Parti de gauche, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, ont voté contre un plan qui vise, avant tout selon eux, à «restaurer la confiance des marchés financiers». Un plan qui fera «payer une partie de la facture» des dérives financières etdes emprunts toxiques aux collectivités territoriales. Ils demandent ainsi un pôle public financier pour favoriser l’investissement et l’emploi.

À lire :
le communiqué de Pierre Laurent
(PCF/PG) et de Erik De Bruyn (Rood)

Elections professionnelles : Des dizaines de milliers d'enseignants privés de vote ?

A quelques heures de la clôture du scrutin (jeudi, 17 heures), le
taux de participation dans l’éducation nationale s’annonce historiquement
faible. Furieux, les syndicats accusent le ministère d’avoir bâclé
l’organisation de ces élections, pour la première sous forme
électronique.
Les syndicats de l’éducation avaient raison de s’inquiéter. Le taux de
participation aux élections professionnelles, organisées entre le 13 et le 20
octobre, pour la première fois sous forme de vote électronique, s’annonce
beaucoup plus faible que d’habitude. Hier matin, à la veille de la clôture du
scrutin (jeudi, 17 heures), seuls 30% des enseignants s’étaient déplacés pour
élire leurs représentants dans les comités techniques (CT) et les commissions
administratives paritaires (CAP). Il y a trois ans, lors des dernières
élections, ils étaient plus de 60%.
Une désaffection qui s’explique, selon les syndicats, par les nouvelles
modalités de vote imposées par le ministère qui porte-là une « lourde
responsabilité ». « On a multiplié les entraves et tout fait pour
éloigner les enseignants de ce scrutin qui a été bâclé », accuse Sébastien
Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.
Listes électorales incomplètes, notices de vote perdues dans la nature,
connexions impossibles au serveur du ministère... Parmi le million d'agents de
l’éducation nationale, dont 860 000 enseignants, plusieurs dizaines de milliers
ont été exclus du scrutin, assurent les syndicats. Que ce soit à cause d’un
dysfonctionnement administratif ou de la complexité de la procédure.
« Beaucoup de personnels ne sont pas dans des conditions normales de
vote, estime Patrick Désiré, secrétaire général de la CGT Educ'Action.
Par exemple, des agents de laboratoire des académies de Nice et de La
Réunion ne sont pas sur les listes électorales. »
Le choix du ministère de raccourcir la durée du scrutin - une semaine contre
trois auparavant – et de l’organiser dans la foulée de la rentrée et non plus en
décembre, n’a pas arrangé les choses. De fait, l’administration n’a pas eu le
temps de se retourner et les personnels de s’informer correctement. « Le
caractère collectif du scrutin s'est perdu, souligne Sébastien Sihr.
Auparavant, il se déroulait dans l’école, sur une journée pour ceux qui ne
votaient pas par correspondance, ce qui suscitait une émulation, une
effervescence. »
Pour beaucoup, tout cela ne doit rien au hasard. Et relève clairement de la
manœuvre politique. « Il y a une volonté d’affaiblir les syndicats et la
parole des enseignants à un moment où ils sont très critiques envers le
gouvernement », poursuit Sébastien Sihr, qui redoute déjà
« l'interprétation politique » qui pourrait être faite de ce faible
taux de participation par le ministère.
Les syndicats ne comptent pas en rester là. Dans un courrier aux ministres
Luc Chatel et Laurent Wauquiez, Patrick Gonthier, de la fédération Unsa
Education, « se réserve le droit d'intervenir (...) auprès des juridictions
compétentes ». Même tonalité au Snes-FSU. « Lorsque les modalités
d’organisation conduisent à perdre un votant sur deux, cela pose un problème
politique et juridique », insiste Daniel Robin, co-secrétaire général du
syndicat, qui « n’exclu rien », y compris une action devant
les tribunaux.
Le SNUipp-FSU devrait également écrire à Luc Chatel pour lui demander, face à
cette situation, d’étendre de deux semaines la période de vote. « Le
ministère aime parler de ‘’morale’’, ‘’d’éducation civique’’ et se montre
incapable d’organiser correctement ce grand moment démocratique que sont les
élections professionnelles », peste Sébastien Sihr.
Lire aussiLa pénurie de profs des écoles se confirme Chatel

Regagner la confiance des marchés ...ou leur reprendre le pouvoir ,

Les propositions du PCF et du Front de gauche contre la crise du capitalisme : Regagner la confiance des marchés ou leur reprendre le pouvoir ?Des propositions existent pour sortir de la crise à condition d’avoir le courage de dessaisir les marchés financiers de leur pouvoir et de cesser de se plier à leur désidérata comme le promet la droite dans son projet de budget 2012, véritable saignée dans les dépenses utiles à notre pays et à notre peuple.
Contrairement à François Hollande, pour qui "l’enjeu est de rétablir la confiance des marchés financiers" et qui se condamne
donc à n’être au mieux qu’un "Papandréou version élyséenne" en cas de succès contre Sarkozy, le PCF et le Front de Gauche souhaitent qu’une victoire de la gauche en 2012 permette d’impulser de véritables réformes transformant le système capitaliste.
Après les débats feutrés et lénifiants des primaires socialistes,
le PCF et le Front de Gauche, leurs candidats à la Présidentielle et aux législatives, proposent désormais à notre peuple, aux salariés et citoyens, des’emparer du débat et de porter avant, pendant et après ces échéances, des axes forts de réformes efficaces contre la crise.

1. Il s’agit tout d’abord d’arrêter de diaboliser la dette publique. La dette publique est brandie par la droite comme par le PS pour justifier aujourd’hui et demain l’austérité et la baisse des dépenses publiques. Celle-ci n’est pas mauvaise en soi. Si l’argent emprunté sert à accroître les richesses réelles, relancer l’emploi, la formation et les salaires ; cela fait de la croissance durable. Cela entrainera un accroissement des recettes publiques (impôts, cotisations sociales). Ce qui
permettra de rembourser l’argent emprunté.
2. Remettre en cause le recours aux marchés financiers comme mode de financement des états et instaurer un nouveau mode de financement des dépenses publiques par la Banque Centrale Européenne. L’euro et le crédit doivent servir à développer l’emploi et les formations, à aider les Etats et les services publics, à mieux protéger l’environnement. Il faut pour cela replacer la BCE sous le contrôle des parlements nationaux et européen.
3. Engager une véritable réforme de la fiscalité avec la création d’un impôt sur les sociétés, pénalisant les entreprises qui font de la spéculation et encourageant celles qui développent
emplois-formations, qualifications. Le PCF propose d’en finir avec les cadeaux fiscaux aux entreprises et insiste sur la nécessité de faire cotiser les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que les salaires. Il faut naturellement accroître l’impôt sur les grandes fortunes.
4.Taxer les transactions financières pour commencer à frapper durement les spéculateurs. Une taxe Tobin est plus que jamais nécessaire.
5. Engager une grande réforme du crédit par lcréation d’un pôle public bancaire et financier. En clair, une nationalisation du système bancaire avec des droits nouveaux aux salariés et aux élus est nécessaire pour changer les critères de gestion des banques et donc celui des prêts pour le crédit vers la création d’emplois.
6. Créer un fonds national de sécurisation de l’emploi et de la formation avec les 30 milliards d’euros d’argent public aujourd’hui utilisés pour baisser « les charges sociales ». Qu’attend la Région Ile de France ( et les autres régions à majorité de gauche) pour créer un tel fond régional pour aider le développement de l’emploi dans les PME ?

mercredi 19 octobre 2011

Présidentielles 2012 : Elles et ils votent Front de gauche

Elles sont vingt-trois. Elles auraient pu être mille et plus. Vingt-trois
personnalités parmi des syndiqués, des chercheurs, des artistes, des politiques,
des militants associatifs que le Front de gauche intéresse d’une façon ou d’une
autre. Certains de ces hommes et de ces femmes annoncent leur intention de voter, en 2012, en faveur de cette alliance formée de sept forces, unies pour
donner de la voix à la gauche alternative, allergique à tout système
capitaliste. Comme le psychanalyste Gérard Miller ou l’écrivain Jean
Vautrin.
D’autres veulent s’engager davantage, enrichir la réflexion, partager le
pouvoir au sein du Front de gauche, en faire un outil d’impulsion d’une société
justement de partage du pouvoir, des richesses produites et des savoirs.
D’ailleurs ceux-là estiment le mot « soutien » bien impropre, s’agissant du
travail militant qu’ils veulent y fournir. Pour certains, notamment, au sein du
conseil de campagne, présenté aujourd’hui, lors de l’inauguration du local du
Front de gauche, aux Lilas, en Seine-Saint-Denis.
Parmi eux, les syndicalistes Pierre Khalfa, Gérard Aschieri, Didier Le Reste
et Évelyne Sire-Marin, la comédienne Sophie de la Rochefoucauld, le cinéaste
Robert Guédiguian, l’écrivain Gérard Mordillat ou encore Leïla Chaibi, la
porte-parole de l’Appel et la pioche, un collectif de précaires.

Comparaison n'est pas raison

Nous publions ce commentaire, lu sur le mur de Robert Clément, en allant sur Facebook :"Dimanche soir, il m’avait semblé entendre François Hollande mêler l’année 1956, parmi les victoires du Parti socialiste. Je suis donc allé vérifier sur le site du PS. J’avais bien entendu.
Rendant hommage au parti pour lequel il a consacré son engagement militant, il indique : « Je suis fier des victoires qui ont été les siennes dans son histoire : 1936, « 1956 », 1981, 1988, 1997. » Comment peut-on placer sur un même plan le Front populaire, la victoire de la gauche en 1981 et l’année 1956 ? Nous sommes en pleine guerre d’Algérie. Alors que monte en France la volonté de ne pas s’engager dans cette guerre, le 2 janvier 1956, Le Front républicain mené par la SFIO ( le Parti socialiste d’alors) l’emporte aux élections législatives. Le parti communiste avec 25% des voix compte 150 députés. Une chance historique se présente. Le 12 mars 1956, le gouvernement Guy Mollet obtient les pleins pouvoirs pour faire la paix. On fera la guerre en envoyant le contingent. On peut évidemment rappeler que ce gouvernement décidera de la troisième semaine des congés payés. Il inventera aussi la fameuse vignette auto que l’on appellera « la vignette Ramadier ». Mais notre mémoire retiendra surtout l’enlisement dans une guerre, avec son cortège de deuils et de souffrances. Décidément comparaison n’est pas raison".

mardi 18 octobre 2011

Le véritable enjeu du débat de 2012

Nous publions le point de vue de Patrice Bessac, responsable du Projet au Parti communiste Français. "Pour les votants à la primaire, une seule question a finalement compté : comment battre Nicolas Sarkozy ? Les votants à ce scrutin ont répondu : François Hollande. Ce qui est frappant, c'est qu'au delà du départ de Nicolas Sarkozy, ces électeurs sont sans illusion sur la possibilité d'une autre politique. Malgré la liesse au siège du Parti socialiste, l'espoir est au plancher. Et c'est lucide de penser cela. Une lucidité résignée mais une lucidité tout de même sur le projet de François Hollande - ou de Martine Aubry d'(ailleurs, car c'est bonnet rose et rose bonnet. La question qui doit nous obséder est de savoir comment sortir d'une situation schizophrène où les idées de combat contre le capitalisme financier sont cruellement ultra-présentes en France mais ultra-minoritaires au plan politique. Nous sommes des millions à penser la même chose sur l'esssentiel et ces millions sont dispersés. Là est la raison d'être du Front de gauche : permettre le passage des idées à la mobilisation politique... Notre objectif numéro un est de ferrailler sur le programme. Le problème est simple : en 2012, installerons-nous une majorité décidée à gouverner contre les banques et les marchés financiers ou sera-t-elle la version française de celle de Papandréou, en Grèce ? Certains verront de l'excès dans cette alternative, et pourtant nous y sommes ! C'est tout l'enjeu du débat de 2012, et il vaudrait mieux qu'il ait lieu avant les élections."

Le CSA garant du bipartisme

Les chaînes d'information ont dépassé le temps de parole réservé à l'opposition lors de la campagne pour la primaire socialiste. Les responsables de BFM TV, I-Télé et LCI devront s'en expliquer, mercredi devant le CSA qui devrait les rappeler à l'ordre. Quoi de plus normal s'agissant de veiller au respect du pluralisme ? Ce qui l'est moins, c'est de constater que les autres composantes de l'opposition, déjà loin d'être traitées à égalité avec le PS, vont subir une sorte de double peine : elles risquent d'être privées de temps de parole au prétexte du rééquilibrage avec la majorité. Bref, après trois mois de PS en continu, les trois mois à venir vont être

préemptés par l'UMP, dans un bipartisme à force marchée.

Quel Etat dans la crise ? Ouvrir une réflexion sur l'Etat aujourd'hui

Nous publions aujourd'hui une interview d'Anicet Le Pors sur le rôle de l'Etat.
1) Chacun peut constater qu’en 2011 la place, le rôle et la conception même de l’Etat en France ont été profondément bouleversés par rapport à ce qui s’est construit à la Libération ; comment
apprécies-tu et caractérises-tu ces évolutions ?"Le « retour de l’État » est un thème récurrent depuis l’aggravation de la crise à l’automne 2008. Cette évocation de circonstance correspond à une réalité : Dans tous les pays capitalistes, les États, sous la tutelle des marchés financiers, des autorités financières supranationales et des
agences de notation sont intervenus massivement sous des formes spécifiques
extrêmement variées.La circonstance conduit inévitablement à s’intéresser à l’État comme instrument de régulation sociale, mais aussi comme siège du pouvoir politique formalisé par un État de droit et une constitution, comme un rapport social.Ainsi, rythmant son histoire moderne, la France a pratiqué une quinzaine de constitutions depuis la Révolution française. Au sein du véritable laboratoire institutionnel que constitue notre pays il importe donc que s’ouvre une réflexion approfondie sur la nature de l’État aujourd’hui et la conception qu’il convient de promouvoir pour un État démocratique et efficace dans l’affirmation de l’intérêt général.La question est de grande actualité. De la Libération au tournant des années 1970-1980 on a connu pendant la période des « trente glorieuses » un État pratiquant une politique essentiellement administrée, d’inspiration keynésienne, justifiée par l’effort de relèvement du pays après la guerre, puis par la mise en place de bases de développement industriel dans le cadre de plans sectoriels et plus généralement d’une planification regardée comme une « ardente obligation » par le général de Gaulle.S’ouvre ensuite une période d’environ trente ans également marquée par le déferlement du libéralisme, l’accès au pouvoir de Reagan, Thatcher, Kohl dans leurs pays respectifs. La France opèrera avec retard son tournant libéral au printemps 1983. La crise actuelle marque ainsi le terme de ce cycle et en amorce un autre qui appelle, comme on le constate dès aujourd’hui, un interventionnisme étatique approprié. Mais de quelle nature ? C’est la question en débat qui appelle des solutions différentes selon les objectifs poursuivis. Il n’y a donc pas de prédétermination absolue de la conception de l’État dans un
nouveau contexte".

2) La Fonction Publique telle que les lois dont tu as été à l’origine est elle aussi profondément transformée : quels liens peut-on établir avec l’évolution de l’Etat ? est ce une simple
évolution ou un dénaturation de la Fonction Publique ?
"Les superstructures étatiques évoluent donc et avec elles les services publics qui en constituent des pièces maîtresses. La fonction publique en est le cœur et doit donc évoluer avec la société. La fonction publique est donc un enjeu politique.Ainsi, le président de la République a-t-il, dès septembre 2007 , annoncé son intention de provoquer une « révolution culturelle » dans la
fonction publique, avec comme mesure emblématique la mise sur le même plan pour les recrutements le concours statutaire et le contrat de droit privé conclu de gré à gré .Il a échoué dans cette entreprise car la crise a montré qu’avec un secteur public étendu, la France disposait là, comme se sont plus à le reconnaître des observateurs de tous bords d’un puissant « amortisseur social » tant dans le domaine de l’emploi, du pouvoir d’achat, de la protection sociale que, j’ajouterai, d’un point de vue éthique face à l’immoralité spectaculairement affichée dans la crise par les puissances financières.Il y a là un encouragement fort pour les défenseurs des services publics et, en leur sein, de la fonction publique. Son évolution nécessaire n’invalide pas les fondamentaux sur lesquels elle s’est construite au fil des siècles. Essentiellement trois principes : le principe d’égalité (article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1788) qui veut que l’on accède par concours aux emplois publics ; le principe d’indépendance qui suppose la séparation du grade (propriété du fonctionnaire) et de l’emploi,
caractéristique du système de la « carrière » (loi sur les officiers de 1834) ; le principe de responsabilité qui implique que l’on confère au fonctionnaire la plénitude des droits du citoyen dans l’exercice de ses mission (article 15 de la Déclaration de 1789).
Dans le respect de ces valeurs et principes, les dispositions statutaires définies par la loi doivent évoluer car il n’y a pas de texte sacré. D’importants chantiers devraient être ouverts (classements indiciaires, mobilité, multi-carrières, égalité hommes-femmes, dialogue social, etc.)".
3) Quelle place aujourd’hui pour
l’Etat entre l’Europe et les collectivités territoriales ?
"État et collectivités territoriales sont, ensemble, des collectivités publiques. L’image du « mille-feuilles » administratif a été un prétexte pour déstabiliser la démocratie locale et aligner la France sur les normes européennes.Comme l’a écrit le philosophe Marcel Gauchet, l’objectif final du sarkozysme, c’est la « banalisation » de la France. En ce domaine, l’objectif de la réforme des collectivités territoriales a été de faire prévaloir les niveaux à dominante économique, plus aisément soumis aux marchés (communautés de communes, régions, Union européenne) sur les instances politiques décentralisées ou déconcentrées (commune, département, État-nation).Le problème n’est pas d’opposer ces niveaux mais de les articuler correctement sur la base de deux principes républicains : l’unité et l’indivisibilité de la République, la libre administration des collectivités territoriales.Cette question des relations entre l’État et des collectivités territoriales est récurrente dans notre histoire. Sa solution consiste à concevoir une subsidiarité qui ne soit pas celle, descendante, de Thomas d’Aquin ou du traité de Maastricht, mais essentiellement ascendante dans l’esprit de Jean-Jacques Rousseau qui écrivait dans le Contrat social « Où se trouve le représenté il n’y a plus de représentant. »Cela ne conduit pas, tout au contraire, à affaiblir l’État au nom de la démocratie représentative ou participative, mais à le redéfinir de manière cohérente dans une mondialisation qui est aussi le concert d’États-nations qui n’ont jamais été aussi nombreux".
4) L’État est confronté à une crise économique, financière , environnementale inédite avec des conséquences sociales dramatiques : cette situation est elle de nature à le rendre obsolète
ou lui confère-t-elle un rôle nouveau ?
"
"Alors qu’elle est plus nécessaire que jamais, la réflexion sur l’État est aujourd’hui entravée pas plusieurs facteurs. Le libéralisme a développé une idéologie managériale qui se présente comme la seule modernité envisageable. L’étatisme soviétique laisse des traces : l’État est confondu avec
étatisme et étatisation et opposé au libre-arbitre. La dérive bonapartiste des institutions, en France, polarise sur l’élection présidentielle tous les enjeux et appauvrit dramatiquement le débat politique. La nature contradictoire de l’État, à la fois siège de la définition de l’intérêt général, gardien de la souveraineté nationale et populaire et instrument de domination et de violence sociale sombre dans la confusion.Certains se réfugient dans récusation même de l’État ou sa réduction absolue, d’autres (de Le Pen à Besancenot) en appelleront à une VIème
République au contenu disparate ou évanescent.En tout état de cause on ne saurait isoler la réflexion sur l’État nécessaire de la crise sociale, de la lutte contre les inégalités et de
l’impératif d’un nouveau compromis social conduisant à revenir sur le décrochage de la part des salaires dans la répartition de la richesse nationale intervenu en France lors du « tournant libéral » de 1983. Plutôt que d’envisager une construction institutionnelle complète, il me semble plus utile, tout en dénonçant la nature et le fonctionnement des institutions actuelles de se
prononcer sur un nombre limité de propositions essentielles : élargissement de la démocratie directe, récusation du référendum sauf en matière constituante, représentation parlementaire fondée sur un mode de scrutin proportionnel, responsabilité du gouvernement devant le parlement, suppression de l’élection du président de la République au suffrage universel. Mais, au-delà, une nouvelle conception de l’État suppose qu’elle soit élaborée dans une perspective de
transformation sociale comprise et désirée par le peuple. Cela implique un travail idéologique de grande ampleur qui fait aujourd’hui cruellement défaut.Rien n’a remplacé l’idéal du socialisme. Il est urgent de le remettre sur le chantier avec les notions d’appropriation sociale, de démocratie
institutionnelle et de citoyenneté, qui tirent les enseignements des expériences qui ont failli tout en conservant les acquis des efforts antérieurs".

dimanche 16 octobre 2011

Pierre Laurent : "Montebourg, le jeune lion qui finit par miauler"

Nous publions une interview de Pierre Laurent parue dans le JDD.Chef du Parti communiste français depuis juin 2010, Pierre Laurent nous reçoit dans son spacieux bureau de la place du Colonel Fabien pour l’entretien de la semaine du JDD.fr. Allié à Jean-Luc Mélenchon au sein du Front de gauche, Pierre Laurent revient sur la primaire socialiste, les différences entre Aubry et Hollande, et expose ses solutions face à la crise. Le secrétaire national du PCF se montre optimiste pour l’avenir de son champion et de ses idées défendues pour la présidentielle.

Arnaud Montebourg a annoncé qu’il votera François Hollande au second tour de la primaire socialiste. Est-ce un choix cohérent ?
"C’est un choix qui doit surprendre beaucoup de ceux qui ont voté pour lui au premier tour. On le présentait comme le jeune lion qui rugissait très fort, il finit en miaulant très doucement. A ceux qui ont voté Montebourg au premier tour, je leur dis : le seul programme qui reste fidèle à ce que vous avez essayé de dire, c’est celui du Front de gauche. Nous leur tendons la main. Son bon résultat au premier tour, alors qu’il défendait des thèmes proches des vôtres, est-il un signe positif pour vous?Les idées portées par le Front de gauche commencent à rayonner très au-delà de notre électorat et sont en voie d’être majoritaires dans la gauche et le pays. Mettre un coup d’arrêt au pouvoir des marchés financiers est une idée très rassembleuse".
Vous aviez déclaré que la primaire n’était pas "l’exercice démocratique que l’on prétend". Dimanche dernier, il y a eu 2,5 millions de votants. N’est-ce pas un signe de vitalité démocratique ?
"Il faut rendre hommage aux gens qui se sont déplacés. Ils marquent leur volonté de se mêler au débat politique et c’est toujours mieux que de se tenir à distance. Reste l’inconvénient originel de la primaire : nourrir un présidentialisme néfaste pour la vie démocratique".
En termes de projet, voyez-vous une différence entre celui de François Hollande et de Martine Aubry ?
"Nous avons entendu une Martine Aubry combative qui dit vouloir se distinguer de la stratégie de rigueur totalement assumée par François Hollande. Mais les mesures qu’elle annonce sont insuffisantes. Ses intentions sont louables mais les moyens ne sont pas au rendez-vous".
Vous semblez quand même avoir une préférence pour Martine Aubry.
"Je n’ai pas dit cela. Je n’ai pas été voté au premier tour, je n’irai pas voter au deuxième et je ne donnerai pas de consigne de vote".
A la Fête de l’Humanité, où François Hollande n’était pas venu, vous aviez lancé aux socialistes présents : "soyez de gauche"…
"Au PS et à Europe Ecologie - les Verts, ils ne sont pas tous de gauche au sens où moi je l’entends. Sur des questions qui sont à nos yeux décisives pour sortir de la crise - l’augmentation des salaires, la reprise du contrôle public des banques, l’interdiction des licenciements boursiers - il y a une timidité persistante du projet socialiste. L’objectif de rupture avec les logiques financières est le seul moyen de sortir de la crise. Avez-vous entendu des propositions de Martine Aubry ou de François Hollande incompatibles avec le programme du Front de gauche porté par Jean-Luc Mélenchon? Le retour à un déficit public zéro tel que l’a annoncé François Hollande ne me paraît pas compatible avec la relance d’une véritable politique de gauche. Le seul désendettement sain est celui qui s’appuiera sur la relance sociale et sur la mise à contribution forte des revenus du capital et des revenus financiers. Pour EELV, la sortie du nucléaire est un point non négociable pour un accord gouvernemental avec le PS".
Quels sont vos limites à une éventuelle participation dans l'éxecutif ?
"Nous ne pourrons pas participer à un gouvernement qui mènerait des politiques d’austérité violente. Nous ne participerons pas à un gouvernement à la Zapatero [Premier ministre espagnol, Ndlr] ou à la Papandreou [Premier ministre grec, Ndlr]. Nous travaillons à ce que les conditions soient réunies pour qu’une majorité de gauche mène une autre politique que celles-ci".
Le Front de gauche pourra-t-il gouverner avec le PS en 2012 ?
"Nous sommes très loin de cette question-là. Le vrai débat à gauche commence maintenant. Les rapports de force ne sont pas figés. Il n’est pas temps de faire des compromis entre états-majors. Il faut se tourner vers les citoyens en leur demandant : vous qui voulez le retour de la gauche au pouvoir, souhaitez-vous la retraite à 60 ans à taux plein? Nous disons oui! L’inscription de la règle d’or d’une manière ou d’une autre dans les budgets de la France ? C'est non. Le contrôle des politiques publiques françaises par la Commission européenne ? Non plus.
Parmi vos propositions pour lutter contre la crise se trouve "le contrôle social des banques". Qu’est-ce que c’est ?
"Il faut une prise de contrôle des banques et pas seulement que l’Etat ait quelques strapontins dans les conseils d’administration, comme je l’ai entendu lors du dernier débat entre François Hollande et Martine Aubry. Il faut recréer un très grand pôle public bancaire en nationalisant des banques et en les joignant à des outils qui existent comme la caisse des dépôts pour financer le développement social et écologique. Deuxième chose : la France doit demander le changement du statut et du rôle de la Banque centrale européenne. Il est invraisemblable que l’Europe se prive de son pouvoir de création monétaire".
L’accord mercredi des pays de la zone euro sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière(FESF, pouvant participer au sauvetage des banques et prêter aux États en difficulté), est-il une bonne nouvelle ?
"Non, puisque ce Fonds ne peut être utilisé aujourd’hui qu’à la condition de mener des politiques d’austérité et que cet argent aille aux banques. La France n’a pas voté un plan d’aide à la Grèce mais un plan d’aide aux créanciers de la Grèce. Le peuple, lui, ne verra pas un centime de cet argent".
Dans sa lettre de réponse à Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon propose un protectionnisme européen… Reprenez-vous à votre compte le mot "protectionnisme" ?
"Les mots sont piégés puisqu’ils sont utilisés à tort et à travers. L’important est de les définir. Je suis pour des protections sociales et environnementales qui luttent contre les pratiques de dumping. Il faut développer les échanges avec tout le monde, mais des échanges équilibrés. Nous sommes pour des critères qui permettent aux uns et aux autres de converger vers le haut.
Vous êtes donc contre la "démondialisation"?
"La fermeture des frontières ne réglera pas le problème. Il faut organiser différemment les échanges et pour cela, il faut protéger tous les salariés, y compris des pays émergents, contre les pratiques qui les mettent en concurrence permanente"
Vous critiquez la personnalisation de la vie politique. N’est-ce pas ce qui arrive au Front de gauche ?
"Je ne trouve pas. La seule force qui s’engage dans la campagne présidentielle en revendiquant le collectif, c’est précisément le Front de gauche".
Au PCF, certains disent que "vous êtes un inconnu qui gagne à être connu". Êtes-vous satisfait du rôle que vous jouez dans la campagne ?
"Mon objectif dans la vie n’est pas d’être plus ou moins connu. Cela dit, je ne suis pas l’inconnu que vous semblez décrire. Notre fonctionnement collectif répond à nos ambitions de départ".
Jean-Luc Mélenchon semble avoir une attitude plus ronde. Le lui avez-vous demandé ?
"C’est important d’incarner le rassemblement tout en montrant sa détermination, son courage, sa ténacité. Il faut montrer ces deux visages".
Quel est votre objectif pour l’élection présidentielle ?
"Je ne veux pas faire de pronostics. Mon objectif est d’être le plus haut possible pour affaiblir la position de Nicolas Sarkozy, de le battre, et de créer un rassemblement à gauche sur des bases combatives".
Comment voyez-vous l’espace politique dont vous disposez, avec le NPA qui a du mal à recueillir ses parrainages et Montebourg qui a fait campagne sur des thèmes proches des vôtres ?
"Notre espace est ouvert pour progresser. Le projet du Front de gauche est en adéquation avec ce que pensent beaucoup de personnes. Nous l’avons senti à la Fête de l’Humanité et dans d’autres initiatives. Un mois après la sortie de notre programme [L’humain d’abord, Ndlr], 150.000 exemplaires ont été diffusés. Cela signifie qu’il se passe quelque chose".
Vous balayez les critiques négatives sur l’état actuel du Parti communiste tout en insistant sur la volonté de le rénover et de le relancer. N’est-ce pas paradoxal ?
"Le parti communiste a un potentiel militant important. Les partis qui, en France, disposent d’un tel réseau et de deux groupes parlementaires se comptent sur les doigts de la main. Mon ambition est de redevenir une force de premier plan dans la gauche et dans le pays. Je sais que nous avons des énormes efforts à faire de transformation, de clarification et de mise en cohérence de notre projet politique. L’exigence et la lucidité ne sont pas contradictoires".

samedi 15 octobre 2011

Ce samedi 15 octobre : grand rassemblement international des indignés

Dans 950 villes de 82 pays, les indignés du monde entier sont
invités ce samedi à descendre dans la rue, à occuper les places, pour réclamer
plus de démocratie et mettre fin à la dictature de la finance.
Le mouvement est devenu planétaire. Il grandit aux Etats-Unis, autour
d’Occupy Wall Street, et des Indignados espagnols de la première heure, partis
pour une longue marche de protestation, arrivent à Bruxelles pour porter leur
voix au Parlement Européen.
« Unis d’une seule voix, nous allons faire savoir aux politiciens, et aux
élites financières qu’ils servent, que c’est à nous, le peuple, de décider de
notre avenir. Nous ne sommes pas des marchandises entre leurs mains, ni entre
celles des banquiers, qui ne nous représentent pas. »

vendredi 14 octobre 2011

La ville de Neuilly-sur-Seine refuse de commémorer la répression du 17 octobre 1961

La ville de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) a refusé de commémorer le 50e anniversaire de la répression du 17 octobre 1961, durant laquelle de nombreux Algériens avaient été tués, et cette décision a été jugée vendredi "inacceptable" par le maire de Nanterre Patrick Jarry.

"Je suis indigné par cette décision inacceptable", écrit dans un communiqué Patrick Jarry (Gauche citoyenne) qui a invité le maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin (Divers droite), à une cérémonie sur l'île du Pont avec les maires d’Argenteuil, Asnières, Clichy-la-Garenne, Colombes et Gennevilliers. Le maire de Neuilly a expliqué son refus d'accueillir "cette manifestation d'ampleur régionale" par le fait que sa ville "n'a jamais été associée à cet événement par le passé".

"Cette affirmation est contraire à la vérité historique: c'est bien du Pont de Neuilly que ce funeste 17 octobre 1961, des centaines de manifestants pacifiques, des enfants, des femmes et des hommes, dont beaucoup venaient de Nanterre, ont été réprimés, battus, tués et jetés dans la Seine par la police", lui a répondu Patrick Jarry.

Une bonne partie des 30.000 personnes qui avaient répondu à l'appel à manifester du Front de libération nationale (FLN) étaient partis de Nanterre qui abritait une forte communauté algérienne.

17 octobre 1961, un crime d'Etat oublié

Peut-on encore occulter cette répression féroce ?Rappelons que le PCF, fut à gauche, le seul parti à se mobiliser à fond pour la Paix en Algérie et la reconnaissance du droit à l'indépendance du peuple algérien.Mouloud Aounit, président d’Honneur du MRAP, et Madjid Si Hocine, animateur du collectif l’Égalité d’abord !, signent ce point de vue dans le journal l'Humanité.

"Cela fait désormais un demi-siècle que l’on occulte le fait que, le 17 octobre 1961, en plein Paris, eut lieu un massacre. Ce jour-là, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants manifestaient pacifiquement contre un couvre-feu raciste. Une répression sanglante, d’une violence et d’une sauvagerie inouïes, se déclencha et se poursuivra jusqu’au 20 octobre. Arrestations massives, noyades, tortures et déportations frapperont aveuglément les Algériens de Paris et de sa banlieue. Pendant trois jours, rafles, matraquages et sévices furent la règle. Partout, aux portes de Paris, aux bouches de métro, la police traquait l’Arabe avec une férocité sans nom. Papon déclara à l’époque : « La police française a fait ce qu’elle devait faire. »L’assassinat de policiers pourrait 
expliquer la tension qui régnait alors, mais sûrement pas l’abjection de la torture et de l’assassinat. Cinquante ans après, rien n’explique la coupable amnésie et le 
refoulement de la responsabilité de l’État à propos de ce qui reste un véritable crime d’État. Étrange duplicité.Pourquoi ce refus de faire amende 
honorable ? Point de repentance, nous dit-on ! Quelle erreur, quel mépris pour ces pauvres hères battus, humiliés, dont les corps de certains seront retrouvés plusieurs jours plus tard dans les eaux des écluses. Depuis quand l’aveu des fautes est-il préjudiciable à un pays ? Le déshonneur n’est-il pas plutôt dans ce manquement aux responsabilités ?La reconnaissance par le président Chirac de la faute commise par la France lors des rafles du Vél’d’Hiv a non seulement pansé définitivement une plaie mais a, en plus, grandi celui qui l’a fait. Il y a dix ans, pour le 40e anniversaire du 17 octobre 1961, on apposait une plaque commémorative ; aujourd’hui, après cinquante ans, n’est-il pas temps de vider l’abcès ? Ou alors veut-on attendre que les derniers témoins disparaissent ? Cela tordrait le cou à cette habitude que l’on a prise de faire un éternel aggiornamento sur l’histoire de la guerre d’Algérie et, qui sait, on aurait peut-être là un prélude à une indispensable réflexion historique sur cette période.Il est plus que temps, car comment 
espérer construire une relation sereine avec l’Algérie sans mettre à plat les contentieux qu’il faudra de toute manière régler un jour ? Combien de temps continuera-t-on à mettre la poussière sous le tapis ? Il ne suffira pas d’une commission Kaspi pour enterrer le problème, ou d’un oukase pour décider que le débat est clos.Au contraire, il conviendrait d’ouvrir les archives et de laisser travailler les historiens. Après viendra le temps des politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche. À l’aube de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, tirons profit de l’année en cours pour amorcer un processus de réconciliation avec l’histoire. Pourquoi maintenir cette chape de plomb sur cette journée de disparus ?En cette période où nous allons désigner le futur chef de l’État, il serait bienvenu que les candidats républicains s’engagent à faire toute la vérité sur le 17 octobre 1961, afin de tourner cette page tragique. Il faut d’abord écrire cette page et, pour ce faire, il est impératif de laisser un libre accès des chercheurs aux archives de la guerre 
d’Algérie. Il faut aussi que cette date soit inscrite dans les manuels scolaires.Ce que nous attendons, c’est que ce crime d’État, raciste et colonialiste, organisé par des fonctionnaires de l’État français, soit reconnu officiellement. Nous ne voulons pas culpabiliser l’ensemble du peuple français mais nous voulons empêcher l’oubli et construire une mémoire solidaire qui puisse fonder aujourd’hui une convivialité entre le peuple français et le peuple algérien.Cette commémoration n’est pas pour nous un vague récit d’un passé douloureux, mais un acte de mémoire au présent, indispensable pour construire le vivre 
ensemble, car l’oubli structure les logiques de revanche et participe à la production et à la reproduction des discriminations.Nous sommes certains que cette mesure aurait un écho positif dans la France d’aujourd’hui. On sait combien il reste de ressorts inconscients qui structurent les comportements et nourrissent aussi les ressentiments et l’impression qu’ont certains d’être regardés encore comme des ennemis de l’intérieur, comme si cette période noire n’était pas finie.Un peu de courage, monsieur le Ptrésident, renouvelons l'historiographie à la lumière de la vérité."

Hollande, le choix de Montebourg, suspecté de double langage

Les derniers jours précédent le second tour de la primaire s’annoncent plus vifs. Alors que Montebourg vient d’annoncer son intention de voter Hollande, ce dernier se voit attaqué sur sa gauche par Martine Aubry et sérieusement embarrassé par son conseiller pour les retraites.

Arnaud Montebourg a déclaré au Monde ce vendredi son intention de voter pour François Hollande. C’est un choix personnel a-t-il bien précisé, qui n’engage que lui : "Les citoyens peuvent désormais faire leur choix en leur âme et conscience, et je me refuse à donner une consigne de vote".

Car en parallèle, François Hollande est quelque peu embarrassé. Son principal conseiller pour les retraites, Pascal Terrasse, membre du conseil d'orientation des retraites, dans une discussion avec des journalistes de Libération dans laquelle il ne pensait pas être enregistré, a déclaré : « Je vais vous dire ce que je pense. Compte tenu de la situation de la Cnav, et de ses déficits, je ne pense pas honnêtement qu’on reviendra sur la borne d’âge. La vérité c’est qu’il faut qu’on aille à 65 ans sur la borne d’âge, pour arriver à trouver un équilibre financier compte tenu des enjeux démographiques lourds que nous avons.»

Tollé. François Hollande avait clairement affirmé qu’il était pour le retour au départ à la retraite à 60 ans, avec le maintient de l’allongement de la durée de cotisation à 41,5 années. Martine Aubry avait évoqué cette différence de position entre Hollande et son principal conseiller lors du dernier débat, laissant planer un lourd sous-entendu. Maintenant, tant qu’Hollande ne désavoue pas clairement Terasse, il restera suspect de double langage. Mais pour l’heure, le candidat préfère s’offusquer du fait que sa compétitrice l’ait traité de « candidat du système ».


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO