LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 31 juillet 2019

« La violence de trop », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Depuis le matin du 22 juin, les proches du jeune disparu de Nantes et leurs soutiens s’attelaient à obtenir une réponse à la plus pressante des questions : « Où est Steve ? » Maintenant que son corps a été repêché au fond de la Loire, il faut répondre à l’autre interrogation : qui est responsable ? Le film des événements retracés par les témoins laisse peu de place au doute. Steve n’a pas succombé du fait d’un accident dû à l’imprudence la 
jeunesse de la fête. Il est la 15e personne tombée à l’eau au soir d’une charge policière dont l’ordre n’aurait jamais dû être donné. L’empressement du premier ministre à laisser entendre le contraire, mardi, n’est guère rassurant.

Depuis cette funeste nuit, l’État a failli à plusieurs reprises à son devoir et à ses responsabilités. À son devoir, d’abord, qui est de protéger les populations, non de les mettre en danger. À ses responsabilités, ensuite, qu’il a lâchement fuies en affirmant, par la voix du préfet de région, et contre de nombreux documents et témoignages dignes de foi, que l’opération était « proportionnée ». La mort de Steve ne peut pas rester impunie, et la responsabilité de ce drame doit être précisément établie.

Mais, au-delà, cela ajouterait au malheur de n’en tirer aucune leçon. Depuis des mois, la France connaît une escalade injustifiée du recours à la force contre les civils, cause de centaines de blessés et, parfois, de morts, au point de préoccuper l’ONU.il faut avoir le courage de reconnaître cette réalité douloureuse : oui, il arrive que l’action de la police tue. Chaque fois, les familles se heurtent au déni des autorités. Les victimes ont pour noms Adama Traoré, Zineb Redouane, Steve Caniço. Aucune n’aurait dû perdre la vie en croisant des policiers.

Cette violence n’est pas fortuite. Elle est fortement banalisée en tant que stratégie du pouvoir pour répondre aux troubles sociaux que sa politique entraîne, faisant obstacle à la résolution démocratique des problèmes. La position de Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, décorant récemment des agents impliqués dans des violences, est révélatrice de ce détournement à des fins politiques des missions de la police. Il est temps de retrouver ces dernières.


mardi 30 juillet 2019

Fichage/mineurs isolés : Le PCF appelle les départements à s'opposer au fichage biométrique



Le conseil constitutionnel a décidé de faire primer la lutte contre l’immigration irrégulière sur la Protection de l’enfance. Saisi d’une Question prioritaire de constitutionnalité par 22 associations, le Conseil constitutionnel vient de déclarer le fichage biométrique des mineurs isolés conforme à la constitution.

L’article 51 de la loi "asile et immigration" qui permet ce fichage est extrêmement critiquable.
Il ne se préoccupe pas de l’intérêt supérieur des enfants, reconnu dans l’article 3–1 de la convention internationale des droits de l’enfant, mais permet au contraire de faciliter la lutte contre l’immigration irrégulière.

Cette décision va avoir comme conséquence d’augmenter le nombre de mineurs vivant dans la rue dans une extrême précarité, livrés à eux même et dissuadés de solliciter les services de protection de l’enfance.

Le PCF dénonce un système qui tend à rendre encore plus fragiles et vulnérables des mineurs qui ont déjà connu un parcours traumatisant.

Le PCF rappelle que la France doit respecter ses obligations concernant l’intérêt supérieur de l’enfance dont les principes sont dictés dans la convention internationale des droits de l'enfant et dont la France est signataire.

À l’instar de ces 22 associations, le PCF appelle les départements à aduler leur rôle de garants de la protection de l’enfance en s’opposant à la mise en place du fichage biométrique. Nous proposons une convention tripartite de financement Département-État-Europe pour permettre aux enfants d'avoir la vie digne à laquelle ils ont droit.


« Dépassé », l’éditorial de Christophe Deroubaix dans l’Humanité de ce jour !



C’était, hier, jour de dépassement. La terre vit désormais à crédit, selon la formule consacrée, largement reprise par la presse, heureux signe d’une prise de conscience grandissante. Mais, en l’occurrence, il n’y aura pas de possibilité de remboursement. Ce qui est pris ne sera pas rendu. L’activité humaine épuise la planète. Littéralement. Nous sommes sur une effrayante trajectoire : « consommer » deux planètes par an. À vrai dire, c’est un « nous » très impropre. L’application généralisée du « modèle » américain en consommerait cinq. Celle du « modèle français trois. C’est dire la responsabilité particulière qui revient aux grandes puissances économiques nées de la révolution industrielle.

Pour ce qui revient à notre pays, le danger ne réside plus dans le pouvoir de nuisance démobilisateur des climatosceptiques ou de ceux qui préfèrent disserter opportunément sur le « doigt »de Greta Thunberg plutôt que sur la « La lune » qu’elle désigne. Ces derniers ne trompent personne. Mais méfions-nous des « faux volontaristes » qui crient au loup tout en le nourrissant. Exemplaire, est, à ce titre, la dernière sortie de Gilles Le Gendre, l’homme à l’intelligence subtile, par ailleurs président du groupe des députés marcheurs. « Le Ceta, c’est bon pour l’environnement ! » a – t – il  récemment clamé. On s’amuserait presque d’une telle bouffonnade si elle n’était frappée de la plus grande irresponsabilité face aux enjeux historiques.

On ne parle pas ici d’un atoll englouti ou d’un pingouin privé de banquise, mais d’un bouleversement frappant l’ensemble des conditions socio-économiques de vie de milliards d’êtres humains, de l’habitat à l’alimentation, en passant par la santé et les transports. Chaque retard pris dans l’adaptation d’un « coup parti » du changement climatique se traduira par une augmentation des températures, dont les effets seront démultipliés de façon quasi exponentielle. L’avis des scientifiques sur le sujet est clair et sans appel.

Demain devra aussi être un jour de dépassement d’un modèle de croissance infinie de la production et de son échange « libre », dont le Ceta est le dernier avatar en date.

lundi 29 juillet 2019

« Les meilleurs ennemis », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !


Ce n’est pas diplomatiquement correct. Mais, Donald Trump, dans sa fureur calculée, vient de rendre un petit service à Emmanuel Macron. Être traité d’imbécile par celui qui passe pour le représentant du genre : quel meilleur hommage de la déraison à la raison ? Le président français peut jubiler. Voilà consacrée, à la faveur d’un tweet d’outre-Atlantique qui déshonore un peu plus son auteur, l’extension du domaine de la lutte entre « progressistes et populistes » que l’Élysée n’a eu de cesse de promouvoir en France et en Europe pour étouffer toute alternative de gauche à sa politique. L’éclat de voix de la Maison-Blanche contre la taxe sur les géants du numérique fait ainsi oublier que le projet voté par la France est en réalité en dessous de la proposition initiale de la Commission européenne, que le gouvernement n’a même pas eu l’audace de reprendre.

Il en est de la mise en scène de l’opposition Trump-Macron sur cette taxe comme de l’accord de Paris sur le climat. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » semble être le credo préféré du président français. Fustigeant le « capitalisme fou », comme en juin, à la tribune de l’Organisation Internationale du Travail, ou faisant applaudir le détournement du slogan de son homologue états-unien (« Make our planet great again »), il fait ratifier le traité UE-Canada, stade suprême du capitalisme libre-échangiste dont l’effet permet d’être catastrophique au plan écologique et social.

Chez les ex-Whirlpool, c’est un océan de désillusions qui sépare aussi les annonces présidentielles de la réalité des actes : avec l’effondrement du plan de reprise de l’usine d’Amiens. L’hypocrisie atteint son comble dans le dossier General Electric (GE), l’ex-Alstom énergie vendu aux intérêts américains en 2014 avec l’aval d’Emmanuel Macron. Dans une lettre à l’intersyndicale, le ministre de l’économie dit s’engager pour l’avenir de Belfort, mais fait mine de tout ignorer des projets mortifère de GE sur l’emploi, pourtant de notoriété publique. Les salariés doivent faire connaître leur plan d’action ce lundi. Avec un sens de la dignité et de la responsabilité qui fait défaut aux meilleurs ennemis de Paris et Washington.

dimanche 28 juillet 2019

Tour de France : « l’acte I du renouveau », un passionnant article de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de demain lundi !



Grâce à Julian Alaphilippe, auquel nous associons Thibaut Pinot qui manqua de peu de prendre le relais, les trois semaines de course furent une «folie française». Les normes ont été contestées, cassées. Le cyclisme est-il entré dans un début de «vélorution»?

Sur les routes du Tour, envoyé spécial.
«J’ai laissé ma peau sur la route…» Et le Tour de France, ce monde en réduction qui créée des personnages à sa démesure, enfanta Julian Alaphilippe en lui extirpant ces mots en ampleur. À moins que ce ne soit le contraire. Et si c’était notre héros de juillet qui avait enfanté, au forceps, «quelque chose» du Tour? Malgré ses trente accréditations au compteur, le chronicœur n’oublie pas que la souffrance ne montre jamais que son dos, tournant son visage vers l’intérieur ; que son masque n’est qu’un masque, et qu’on s’accouche soi-même à assister au courage d’autrui. On s’expulse sans recours, sans retour. Voir Julian Alaphilippe se débattre contre l’évidence durant trois semaines, avant de céder en vue des Champs-Élysées, fut un privilège rare, un petit coin d’illumination qui redonna du crédit à la tragédie classique de l’épreuve et à cet art sacré de la Petite Reine. 

Par lui, avec lui et en lui – flanqué de son apôtre Thibaut Pinot qui manqua d’un rien de saisir la main tendue et de prendre le relais –, nous avons traversé des territoires d’angoisse, saisie dans ses limites et ses grandeurs, ses gouffres et ses aspérités, en nous enracinant de nouveau dans la mythologie la plus onirique qu’on puisse imaginer. Nous redessinâmes les contours sans cesse réinventés de la plus ordinaire des aventures de l’extrême. À ce titre, et eu égard à la très haute idée que nous nous faisons du Tour, Alaphilippe ne sera jamais le cinquième de l’édition 2019. Non, il restera son vainqueur moral, que devront honorer comme il se doit, un jour, les historiens du grand livre des Illustres.

Car, ce fut une aventure à hérisser nos âmes, à couper nos souffles et, surtout, à tutoyer l’espoir. Vous l’avez vu, cet espoir multiple? Attention, pas seulement l’espérance d’une victoire à Paris, mais bien l’espoir d’un renouveau du cyclisme, jusqu’alors réduit aux lois intangibles et préécrites de l’odyssée du maillot jaune. Jusqu’à l’épilogue Bernal – et encore –, tout parut craqueler furieusement. Comme si la diabolique incertitude, elle-même écrasée par les rêves furieux de deux Français en révolte, allait extraire le jus de la réalité. Comme si cette réalité pouvait enfin se déployer à la forme du songe. Alaphilippe et Pinot, stars inattendues soudain propulsées dans le peloton de tête des frondeurs, ont réveillé le Peuple du Tour qui sommeillait dans son scepticisme. Jamais depuis 1989 – et ces maudites huit secondes envolées pour l’éternité qui enfoncèrent notre Laurent Fignon dans une sidération mortifère –, la France n’avait dialogué avec son épreuve chérie en réinventant l’intimité de sa relation, par l’esprit et la passion. Grâce à nos deux Français, et par cette relation jetée comme un fil d’Ariane, opéra une sorte de miracle. Ne minimisons pas son importance, car il a rejailli sur l’aura du Tour lui-même, sur la course bien sûr, et il a même tétanisé les tenants de la domination proches des héros virtuels et du catéchisme marchand. Il suffit d’écouter Geraint Thomas pour comprendre: «C’est grâce à Julian que la course a été différente. Il aurait mérité de finir sur le podium.» L’éloge du «vice» à la vertu.

Fruit d’une «folie française» revisitée, héritière du panache, de la bravoure, de l’audace et d’une certaine grandeur de l’imprudence crâne, le Tour devint presque parfait, retrouvant une sorte de «visage humain» capable de provoquer l’admiration commune. Longtemps, trop longtemps, nous espérâmes sortir d’une époque de mystification – connue de tous – qui atrophia le mode fabuleux et romanesque de la Grande Boucle, elle-même devenue peu à peu un modèle de consommation, atomisant ce résidu mythique originel à toute vraie légende. Et là, nous revîmes vivant ce capital symbolique venu du fond des âges, ce à quoi nous ne croyions plus vraiment. Devant ses yeux et son cœur battant, c’était comme si la France reprenait chair par l’intermédiaire des exploits pédalant de ses semblables, hommes du peuple durs à la tâche – ces «forçats de la route» qui, jadis, donnaient une épaisseur charnelle à l’idée, quelquefois abstraite, de cette République des congés payés. Depuis plus de vingt ans, avec les années EPO, le traumatisme Armstrong et l’hégémonie sulfureuse des Sky, le mythe de la Grande Boucle a été profané. Si le Tour n’est pas un sport mais un genre pour l’Histoire avec un grand «H», il fallut nous résoudre à l’accélération du processus de spectacularisation d’un nouveau genre de coureurs globalisés, préfigurant un futur cauchemardesque où seraient rois les acteurs de la métamorphose des corps enfantés par le bio-pouvoir. Cette époque maudite ne vient-elle pas d’être contestée sérieusement et durablement? En somme, le cyclisme est-il entré dans ce début de «vélorution» que nous appelons de nos vœux?

Comprenez bien. Le «moment Alaphilippe», auquel nous associons Pinot, a cassé les normes, (ré)installé des manières moins codifiées d’entrevoir l’art «d’être» coureur, redonné du sacré au sacré. Il a même témoigné, par l’élan populaire considérable qu’il a engendré, d’une urgence que le chronicœur, depuis trente ans, ne fut pas le seul à réclamer. Ce que nous avons vécu ressemble à un «avant» et à un «après», comme une réconciliation effective du commencement et de la finalité, comme si le Peuple du Tour, d’une francité mélancolique insolente, espérait que «quelque chose» advienne qui réconcilie «l’ancien» et «l’imagination». Alaphilippe, en figure allégorique, a peut-être tracé un chemin inédit propre à révolutionner son milieu, tout en propageant une utopie singulière dont les bouleversements potentiels le dépassent assurément. Pour le chronicœur – lucide et prudent dès qu’il convoque l’à-venir –, ce fut tellement bon de se sentir ressuscité à la passion. Remémorons-nous toujours cet invariant: par l’apprêt de ses origines, qui vont de la cocarde au Front populaire, le Tour de France demeure une caisse de résonance qui doit autant au patrimoine racinaire qu’aux colères prêtes à éclore. Quitte à y laisser la peau sur la route.


Municipales 2020 : « Justice sociale et environnementale, droits de la personne humaine, au cœur d’un projet pour Romainville !



Ainsi, depuis plus de 5 mois, citoyens, militants associatifs, mouvements politiques de gauche, dont le PCF, se réunissent, réfléchissent et travaillent ensemble en vue de proposer aux habitants de notre ville un large débat en vue de construire un projet pour la justice sociale et environnementale. Notre ville a un impérieux besoin d’une équipe nouvelle, pour relever les défis d’une ville durable, trop longtemps malmenée. L’aspiration à être écoutés et entendus, la quête de progrès social et environnemental ont été dévoyés par les équipes qui se sont succédé, depuis une vingtaine d’années. Là, pour satisfaire les appétits des promoteurs immobiliers, là pour imposer, sans concertation, des projets démentiels, comme la collecte des déchets ménagers par aspiration et la tour « dite maraîchère », ou bien encore par des décisions qui n’ont fait qu’affaiblir le service public local. Ensemble, les participant-e-s à cette aventure humaine, dans le respect de la diversité des approches, et témoignant d’une qualité d’écoute réciproque, appellent nos concitoyens à un débat constructif. Ne laissons à personne d’autre le soin de décider de l’avenir de Romainville ! Force, Courage & Solidarité, la solution, c’est vous ! Rejoignez-nous !

vendredi 26 juillet 2019

Affaire Legay : Le PCF réclame un parquet indépendant



Le procureur de la République de Nice a reconnu, auprès de sa hiérarchie, avoir menti publiquement sur l’origine des violences policières subies par Madame Legay, aux seuls fins de protéger le Président de la République. Il a ainsi délibérément violé les règles et obligations légales et déontologiques.

On sait l’impossibilité dans laquelle sont les procureurs français de faire leur métier de façon correcte en toute indépendance. Ils sont trop peu nombreux et harassés de travail. Mais le zèle excessif du procureur de Nice, comme ceux de Marseille et Paris, à satisfaire le pouvoir politique plutôt qu’à servir la justice est sidérant. Il illustre les liens malsains qui existent entre hiérarchie parquetière et pouvoir politique.

Jean Michel Prêtre a ainsi expliqué qu’il ne voulait pas mettre le chef de l’État dans l’embarras en livrant des versions trop divergentes. Un mensonge d’autant plus grave qu’il se trouvait au centre de supervision urbain au moment où Geneviève Legay a été blessée.

Quel crédit apporter à la Justice quand elle fait de la désinformation et tente de verrouiller les enquêtes sensibles?

Le PCF soutient la démarche de madame Legay qui a décidé de saisir le conseil supérieur de la magistrature pour obtenir la destitution de ce magistrat.

Non seulement le parquet a cherché à couvrir les violences graves et répétées commises à l’occasion des manifestations des gilets jaunes mais il à, de manière éhontée, porté atteinte au principe fondamental de la séparation des pouvoir.

Le PCF demande que tous les liens entre chancellerie et Ministère public soient rompus et exige l'indépendance totale de la justice, sans que les libertés fondamentales soient ainsi bafouées.

« Carambolesque Brexit », l’éditorial de Christophe Deroubaix dans l’Humanité de ce jour !



Élu par quelques dizaines de milliers de militants conservateurs, reçu, comme le veut la tradition, par la reine, Boris Johnson a pris possession de ses meubles au 10, Downing Street et présidé la première réunion de son cabinet. L’un de ses prédécesseurs ne pouvait promettre à ses concitoyens autre chose que de « la sueur, du sang et des larmes ». le successeur de la pâle Theresa May a promis un Brexit « au 31 octobre, point final », accord ou pas/ ce qui revient, peu ou prou, à la même chose.

Avec l’excentrique et ultra-droitier Johnson, la sortie de l’Europe s’annonce encore rocambolesque et carambolage : carambolesque, si l’on voulait inventer un mot. Boris Johnson, lui, veut inventer un nouveau modèle en Europe : plus proche des libertariens américains que des libéraux anglais. Une sorte de Singapour – sur – Manche, avec la City en nouvelle capitale, le libre-échange en valeur cardinale et la réduction de la puissance publique comme ultime objectif. Par une ironie cruelle dont l’histoire regorge, le NHS – le système de santé publique –, dont la survie fut instrumentalisée dans la campagne pro-brexit, sera peut-être le premier à en faire les frais, si l’on en croit nombre d’observateurs : dépecé pour être vendu à des géants américains.

Si un doute planait quant au cap du nouveau premier ministre, il suffit de jeter un œil au plumage de son équipage pour le lever : un gouvernement de brexiters, par le Brexit, pour le Brexit. Un gouvernement de droite de la droite. Un gouvernement minoritaire. Écho – toutes proportions gardées, par ailleurs – à la situation du grand frère américain.

Au-delà des analogies capillaires, on comprend que Trump et Johnson partagent une vision du monde et une façon de la mettre en œuvre. On constate que si l’opposition de gauche au premier fait feu de tout bois, celle qui fait face au second semble désorientée. Ce n’est sans doute pas le moins inquiétant.

jeudi 25 juillet 2019

« Désert nourricier », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce jour !



On crève de chaud : l’expression fait florès en ces jours de canicule. Mais, loin d’être un badinage de pause-café, elle révèle maintenant une sourde inquiétude qui impose peu à peu sa réalité. L’étouffoir de l’été 2018 a fait naître une prise de conscience : le réchauffement climatique, jusqu’alors lointaine menace, a imposé son évidence. 2019 sera celle d’une prise de sens. Chaque année est plus chaude que la précédente. Paris devrait battre son record absolu de température. La Belgique et  les Pays-Bas ont passé le cap hier. La sécheresse brûle les sols, les arbres, les fruits, les légumes, le blé, les vignes. Les rivières, les étangs, les nappes phréatiques s’assèchent. Les éleveurs ne savent plus comment nourrir les troupeaux. Les poissons étouffent.

Si rien ne change, et vite, cette canicule-là, qui fait suffoquer le monde jusqu’aux confins de l’Alaska, n’est qu’un préliminaire à l’étendue du désert nourricier qui se profile. Le réchauffement climatique menace la souveraineté alimentaire du monde. Les experts du Giec s’accordent sur un constat implacable les rendements agricoles pourraient chuter de 10 à 25% d’ici à 2050. Les prix des ressources de première nécessité vont s’envoler, exposant près de deux milliards de personnes à la famine. Près d’un milliard d’affamés pourraient être contraints de migrer vers ces terres plus fertiles.

Face au coupable déni de réalité qui dicte les décisions politiques, il faut dire ce chaos à venir. Car c’est le chaos d’un système. Celui des accords de libre-échange qui encourage l’agrobusiness. Celui de l’accaparement des terres, de la privatisation des mers,  d’un capitalisme « vert » qui fait de l’économie décarbonée un marché dans la course aux profits. Il est encore temps de bloquer le thermomètre mais, pour cela, certains accapareurs de richesses vont devoir être dépouillés de leurs privilèges.

mardi 23 juillet 2019

« Le roi est nu », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de demain mercredi !



Dans le conte d’Andersen, « Les habits neufs de l’empereur », ce dernier, qui aime parader dans ses plus beaux atours fait confiance à deux marchands qui lui promettent une tenue extraordinaire. Personne ne la voit mais personne n’ose le dire jusqu'à ce qu’un enfant s’exclame «Le roi est nu ». On y pensait hier en entendant ces propos de Greta Thunberg à l’Assemblée, répondant aux sarcasmes de certains élus et responsables politiques: « Nous sommes devenus les méchants qui devons dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n’ose».

C’est cela que clame, avec sa force tranquille et il faut bien le dire une véritable intelligence en actes la jeune fille venue du Nord. Vous ne voulez pas voir, vous ne voulez pas savoir, vous ne faites pas assez, vous ne faites rien et nous enfants d’aujourd’hui ne voulons pas mourir sur une planète qui meurt. Le message est-il excessif, est t’-il comme l’a dit un député Les républicains, celui d’un gourou apocalyptique en culottes courtes? Non, c’est le cri d’une génération au nom de la jeunesse du monde. Non, car on le sait. Si rien n’est fait dans les prochaines années, dans les deux ou trois décennies qui arrivent, il sera sans doute trop tard. L’économie et la science seront impuissantes pour arrêter le réchauffement. On pourrait appliquer au réel et à notre présent, la métaphore de Nietzsche: « Le désert croît. Malheur à celui qui recèle un désert».

Mais il n’y avait pas hier à l’Assemblée, que l’écho des sarcasmes des uns. Il y avait aussi le grand bal des hypocrites, des faux-cul, des menteurs cyniques ou des imbéciles inconscients. La grande farce tragique de ceux qui à midi applaudissaient la jeune fille et qui, dans les heures qui suivaient, ont validé le Ceta.
Dans le conte d’Andersen, l’empereur a entendu le cri de l’enfant mais continue à marcher comme si de rien n’était. « Il se redressa encore plus fièrement et les chambellans continuèrent à porter le manteau de cour qui n’existait pas». Nous ne sommes pas dans un conte. Les habits neufs de l’Empereur sont ceux du président.

CETA : c'est aux citoyen-ne-s de décider directement



Avec la bénédiction du Président de la République, les députés En Marche ont choisi de ratifier cette après-midi à l’Assemblée nationale le très mauvais accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA). Comme le Mercosur(accord de libre-échange avec 4 pays d’Amérique du sud), le CETA n’a d'autre objectif que de servir les logiques de mise en concurrence des peuples, des salariés mais aussi notre agriculture.

Les députés communistes ont unanimement voter contre ce nouveau traité qui constitue une arme de destruction massive des droits démocratiques, sociaux et environnementaux : il s'inscrit à rebours des Accords de Paris sur le climat, il porte atteinte à l'avenir de notre agriculture, et garantit la suprématie des grandes multinationales sur les Etats, les citoyens, sur toute organisation démocratique et toute politique publique dont ils se dotent.

Il ne suffira pas à la majorité LREM d'Emmanuel Macron et Edouard Philippe de jouer sur les mots en parlant d'un accord prétendument de « juste-échange » pour cacher la nature réelle de ce texte et ses conséquences sur la vie des peuples d'Europe et du Canada.

Dans une période où le rejet de la construction ultralibérale de l’Union européenne s'exprime largement, et où un profond mouvement citoyen exige de répondre durablement à l’urgence climatique, c'est aux citoyen-ne-s eux-mêmes directement de décider de l'adhésion ou non à un tel accord.

Des alternatives existent comme celle de l'élaboration de traités de maîtrise des échanges entre les pays et différentes régions du monde fondés sur la réciprocité des échanges, la solidarité et la coopération avec pour but le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi, le développement des infrastructures, l'amélioration des conditions de travail, la garantie des droits sociaux et environnementaux, la transition écologique et la sécurité alimentaire…

C'est dans ce sens que le Parti communiste français poursuit son action avec ses élu-e-s, ses militant-e-s et dans tous les cadres de mobilisation citoyenne et populaire.


« Députés, ne votez pas le Ceta », l’éditorial de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité de ce jour !



Quelle contradiction entre le micro tendu à l’Assemblée nationale à Mlle Greta Thunberg et le vote du traité de libre-échange avec le Canada ! Ce dernier est déjà en application avant même d’être voté. Il produit déjà des effets négatifs pour la santé, l’agriculture, la pêche. Malgré les alertes, les engagements dont ceux du président de la République, il n’y a aucune garantie sur le « veto climatique », la défense du principe de précaution, l’utilisation des farines animales, la nouvelle génération d’organismes génétiquement modifiés.

Au nom du principe de « coopération réglementaire », qui fait fi des opinions et des votes de parlements et donc des législations, la commission européenne a déjà accepté de relever les limites maximales de résidus chimiques dans l’alimentation. Elle se prépare à accepter la substance très toxique d’un herbicide entrant dans la composition de l’agent orange, déclaré ici comme un perturbateur endocrinien. Elle refuse de contester l’utilisation de plus de 45 substances chimiques interdites en Europe mais utilisées au Canada dans la production agricole. Ce même pays s’est allié début juillet au Brésil et aux États-Unis pour contester, au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, l’application du  principe de précaution pour des substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

Ne croyons pas que les accords de libre-échange visent à des coopérations mutuellement avantageuses entre nations. Ils sont voulus par des grandes firmes transnationales pour amplifier la guerre économique et gonfler leurs profits, au détriment de l'emploi, des salaires, de la santé, de l’environnement, des territoires. Le libre-échange, ce n’est pas la concorde entre les peuples mais leur mise en concurrence exacerbée.

Voter ce traité si néfaste, c’est ouvrir la porte à la multitude de textes similaires que négocie en ce moment même la commission européenne : Japon, Marché commun d’Amérique latine, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique et, demain, le retour de celui négocié avec les États-Unis. Les multinationales veulent que la planète soit leur marché : les êtres humains et la nature, les fantassins de leur guerre économique.

Députés ! Ne vous désarmez pas vous-mêmes. Contre les lois que vous voterez, les firmes transnationales utiliseront les tribunaux privés d’arbitrage pour appliquer prioritairement le droit « des affaires » contre l’intérêt général. Défendez votre droit à légiférer dans l’intérêt général humain et environnemental ! Défendez votre souveraineté contre les milieux d’affaires. Ne votez pas le Ceta.

lundi 22 juillet 2019

« Le goût intact du homard », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Un pan des affaires Rugy a peut-être trouvé sa conclusion officielle avec les résultats des enquêtes du gouvernement et de l’Assemblée nationale – un autre volet –, sans doute plus sensible, portant sur l’usage de l’indemnité parlementaire, n’était pas concerné par ces investigations. Mais les questions sur une certaine pratique de la politique s’en trouvent, elles, renforcées. D’abord, par la nature des enquêtes. Émanant des instances desquelles François de Rugy tirait, il y a peu, son pouvoir, elles ont été conduites sous la responsabilité directe de ses amis politiques – le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, d’un côté ; le chef du gouvernement, Édouard Philippe de l’autre. Cela les entache d’un irrémédiable soupçon de partialité.

Le critère de l’indépendance du pouvoir d’enquête est ici foulé aux pieds, et chacun sait, sans avoir besoin de remonter à Montesquieu, que sans indépendance il n’y a pas de vraie liberté. Mais admettons. Admettons que les dîners fastueux réglés sur argent public du couple Rugy puissent être qualifiés de « professionnels », selon l’enquête du Palais-Bourbon. Cela ne change pas le goût – ni le coût – du homard, mais alors, où passe la frontière, chez les Rugy, entre l’amitié et le lien « professionnel » - un mot qui sonne toujours étrangement, s’agissant d’une fonction élective. Les deux se confondent, à en croire l’épouse de l’ex-président de l’Assemblée, qui ne voyait aucun problème à confesser, il y a peu, des gueuletons relevant du « cercle amical » sans être « privés ». Elle a eu ce mot pour désigner cet entremêlement : c’était du « relationnel ».

Ça marche pour tout, le « relationnel ». Les amis, la famille, la politique, les crustacés…cela n’enfreint peut-être aucune règle écrite. Et, après tout, ce qui n’est pas expressément interdit est autorisé. Mais c’est bien l’abus de cette tolérance qui scandalise. La décence n’est pas (encore) une obligation illégale. Mais elle est un impératif politique pour qui veut mériter de se voir confier les affaires publiques.

dimanche 21 juillet 2019

Municipales, mars 2020 : « Rejoignez-nous pour construire un projet pour notre ville dans le respect de chacun(e) ». (Section de Romainville du PCF)


Dans ce cadre, les communistes de Romainville ont désigné à l’unanimité, par un vote à bulletin secret, leur cheffe de file, en la personne de Sofia DAUVERGNE pour les élections municipales des 15 et 22 mars 2020.




vendredi 19 juillet 2019

« Dernier de corvée », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce jour !



« Plus simple, plus lisible », se gargarise le gouvernement. Plus incertaine, en réalité. La réforme des retraites présentée hier par Jean-Paul Delevoye a beau être remplie de formules rassurantes, elle promet d’installer un système beaucoup plus fluctuant puisque les paramètres d’âge ou de pension deviendront révisables en fonction du cadre budgétaire ou de l’espérance de vie. Le grand non-dit est là. La proposition débarrasse les gouvernements à venir de la « corvée des réformes régressives et les met à l’abri de la célèbre formule de feu Michel Rocard : « Avec la réforme des retraites, il y a de quoi faire sauter plusieurs gouvernements ».

L’ « âge d’équilibre », ce critère hypocritement inventé pour retarder le moment du départ, n’a qu’un objectif, avoué par la haut-commissaire : « Inciter au prolongement de l’activité » pour « garantir l’équilibre du système ». La logique libérale est respectée, et l’adage éculé répété : il faudrait travailler plus longtemps parce que nous vivons plus longtemps. Or, n’est-ce pas justement en travaillant moins longtemps que nous vivons plus longtemps ? Depuis la première grande réforma des retraites de 1993, l’âge de départ a reculé jusqu’à atteindre plus de 62 ans aujourd’hui, et les pensions n’ont cessé de diminuer. Or, l’espérance de vie marque le pas en France et celle en bonne santé s’approche de… 64 ans en moyenne, l’âge pivot proposé par Jean-Paul Delevoye.

Loin du droit à disposer d’une vie digne après le temps de travail, la réforme est indexée sur l’usure. Et maintenant il faudra se faire hara-kiri tout seul. Le système de décompte par points introduit une individualisation des droits proportionnelle à l’effort de chacun. Ce changement fondamental n’est pas égalitaire, il grave dans le marbre les inégalités de la vie active et promeut une retraite au mérité contre les repères collectifs.

jeudi 18 juillet 2019

Réforme Delevoye / Macron : âge de départ ou niveau de retraite, il faudra choisir !



C'est le seul enseignement des annonces gouvernementales du jour.
Alors que la population française a soif de clarté sur le niveau des pensions par rapport au salaire de fin de carrière et sur l'âge de départ avec une pension viable, le gouvernement entretient l'opacité, voire en ajoute avec des simulations en trompe l'œil.


 Seule certitude, le système par points du duo Delevoye / Macron transforme la pension en une rente viagère : son calcul sera fonction de l'espérance de vie à la retraite. Donc plus on part tôt, plus la pension sera modeste, plus on part tard, plus elle sera élevée.

C'est une rupture historique sans précédent : avant la pension était conçue pour représenter à un âge déterminé, un pourcentage clairement affiché du salaire de fin de carrière. L'objectif historique était donc de garantir à chacun au minimum 75 % du salaire de fin de carrière pour une carrière complète.

Cet objectif est abandonné. Et pour cause !
La réforme impose « une règle d'or » : « le poids des recettes du système sera maintenu constant » : ce qui revient à bloquer définitivement les ressources affectées au financement des retraites à ce qu'elles sont aujourd'hui (14% du PIB) alors que dans les prochaines décennies le nombre de retraité-e-s va s'accroître de près de 30 %.

Conclusion, les pensions vont plonger pour tout le monde, celles d'aujourd'hui comme celles de demain, car les redistributions promises s'opéreront entre les travailleurs puisque les revenus du capital sont encore une fois sanctuarisés.

Pire, le déploiement de fonds de pension à la française intégrés à la réforme va accroître la financiarisation des entreprises et la destruction d'emploi pour financer les actionnaires desdits fonds : les travailleurs devront choisir entre leur emploi ou le financement de leur fonds de pension. Absurde !

La réforme proposée ne pourra que soulever un vent de colère car elle ajoute à l'opacité ambiante en faisant de la pension, une vulgaire variable d'ajustement.

Pour autant, le PCF considère que le statu quo n'est pas possible car le système actuel ne répond plus aux attentes citoyennes. Déstabilisé par les attaques successives essuyées depuis le début des années 1990, rendu plus inégalitaire, cloisonné, non démocratique, ce système est de moins en moins lisible par les citoyens.

Les communistes proposent une réforme de progrès social, pour un nouvel âge du système de retraites. Ce qui a été possible dans un pays ruiné, à la Libération, sous l'impulsion d'Ambroise Croizat, appelle un renouveau social et démocratique auquel nous convions tous les citoyens.

Pour le rétablissement d'un droit à retraite dès 60 ans avec au minimum 75 % du dernier salaire, et un minimum de pension égal au SMIC net, les possibilités de financement existent.

Le PCF appelle à la création du plus large front unitaire, pour mettre le gouvernent en échec tout en portant devant le pays un projet alternatif fort. Les organisations progressistes doivent très rapidement converger dans une grande campagne nationale. C'est l'objectif que le PCF se fixe avec des initiatives dès son université d'été de la fin août et lors de la prochaine fête de l'Humanité.

« Les accents orwelliens du macronisme », l’éditorial de Julia Hamlaoui dans l’Humanité de ce jour !



Ils espéraient une ratification en toute discrétion, sans scrutin public, dans la torpeur de l’été. Las, la signature d’un traité jumeau du Ceta avec les pays latino-américains est passée par là. Après le déferlante de critiques – y compris présidentielles – qu’a   entraînées l’accord du Mercosur, gouvernement et députés « marcheurs » se retrouvent bien en peine de justifier, la validation, discutée à l’Assemblée, du traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

L’argumentaire ne varie pas beaucoup. Car, voyez-vous, nous n’en aurions tout simplement tout simplement pas compris les avantages incommensurables. Les économistes, les agriculteurs, les associations, les ONG, les syndicats non plus. Jusqu’aux parlementaires. L’ensemble de la gauche, une partie de la droite et même certains députés issus des rangs de la majorité s’époumonent à dénoncer les contre-vérités de l’exécutif. Mais, en pareil cas, les ardents défenseurs d’un libéralisme sans faille recourent à l’un de leurs exercices favoris : la « pédagogie ». Quitte à prendre des accents orwelliens.

L’accord « respecte nos préférences collectives, tire vers le haut nos standards environnementaux et sociaux, a ainsi plaidé hier le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, responsable en chef du service après-vente. Arrivée de poissons OGM, de produits agricoles riches de 46 substances interdites en Europe, de pétrole issu de sables bitumineux, possibilité pour les multinationales d’attaquer les États qui oseraient légiférer pour le progrès social et environnemental…Une drôle de façon de « tirer vers le haut ». On a beau « expliquer », la dérégulation, essence de ce traité, produit toujours les mêmes effets : du ruissellement, certes, mais vers les mieux lotis. Pour ceux qui travaillent c’est le dumping social à gogo. Et pour la planète, une catastrophe. Mise sous pression, la majorité a finalement concédé un vote public mardi prochain. Les députés macronistes ne pourront pas se cacher du chèque en blanc qu’ils s’apprêtent à signer à un capitalisme débridé.

mercredi 17 juillet 2019

« Ce monde qui finit », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce jour !



C’était intenable. Et écrit d’avance. Le mal politique était fait. François de Rugy a eu beau s’accrocher, crier à la cabale, se vanter du soutien d’Emmanuel Macron, les images du dîner de Lassay ont choqué la France entière, révélant un pouvoir perché dans les fastes du château alors que l’horizon s’assombrit pour tant de foyers. Le ministre de la Transition écologique et solidaire démissionne contre son fré. Il se dit victime d’un « lynchage médiatique ». La défense des abuseurs est toujours la même…Ils sont tellement nourris à l’impunité qu’ils ne sont même plus capables de s’excuser. La « République exemplaire » d’Emmanuel Macron était déjà un tuyau percé. Cette affaire-là finit de l’achever.

Depuis le début des révélations de Mediapart, toute la défense du numéro deux du gouvernement a été à côté de la plaque. La démission forcée de sa cheffe de cabinet pour faire payer ce dont lui-même était soupçonné, la mise en avant de ses goûts culinaires totalement hors de propos, jusqu’à son incroyable sortie sur le fait qu’en France, « le modèle n’est pas la barre chocolatée de la ministre suédoise ». Eh bien si, justement. La crise politique fructifie dans cette coupure entre le peuple et les élites. Chaque nouvelle affaire alimente un peu plus l’idée d’un délitement de la République. Les affres du couple de Rugy, même légales, même « sans preuve » accréditent l’idée très dangereuse que la politique ne se soucie plus de l’intérêt général.

À l’heure où le monde est confronté à de multiples tourments, ces pratiques détestables font partie de celui qui finit. Tout est à réinventer, la pratique de la politique, la démocratie, l’économie, la place de l’humain dans la nature, la répartition des richesses, le rapport au pouvoir, le rôle de l’argent…Les nouvelles formes de mouvements sociaux, des gilets jaunes à la justice climatique, portent un désir d’éthique, de simplicité, de sens des réalités. Dans le monde à venir, le luxe ne fait plus rêver, il révolte.

mardi 16 juillet 2019

Faim : Les droits universels à la sécurité alimentaire doivent être garantis dans tous les pays



Plusieurs agences de l'ONU viennent d'annoncer que plus de 820 000 millions de personnes à travers le monde, soit 10,8% de la population mondiale, souffrent de sous-alimentation. Un chiffre en constante augmentation depuis 3 ans. En Afrique, 19,9% de la population est touchée, soit 1 personne sur 5. L'insécurité alimentaire touche au total 2 milliards d'hommes, de femmes et d'enfants qui sont les premières et plus nombreuses victimes de ce fléau.

Plusieurs agences de l'ONU viennent d'annoncer que plus de 820 000 millions de personnes à travers le monde, soit 10,8% de la population mondiale, souffrent de sous-alimentation. Un chiffre en constante augmentation depuis 3 ans. En Afrique, 19,9% de la population est touchée, soit 1 personne sur 5. L'insécurité alimentaire touche au total 2 milliards d'hommes, de femmes et d'enfants qui sont les premières et plus nombreuses victimes de ce fléau.

Ces chiffres font d'autant froid dans le dos que ce n'est pas le résultat d'une production insuffisante mais celui de politiques de prédation et de domination, de défaillances ou absences de politiques publiques de développement, de l'accroissement des inégalités économiques et sociales générées par les choix austéritaires, et du réchauffement climatique.

Il est urgent que les droits universels à la sécurité alimentaire, à la santé et à l'éducation deviennent des priorités et soient garantis dans tous les pays, par tous les gouvernements, ainsi que le recommande instamment l'ONU et que l'édicte sa Charte. Sans sécurité alimentaire, il ne peut y avoir de paix, de stabilité, pour aucun peuple.

La sécurité alimentaire, le plein respect de tous les droits humains fondamentaux, la lutte contre le réchauffement climatique et pour de nouveaux modes de production constituent les bases de toute sécurité humaine collective, les bases d'un monde de paix.

Lydia Samarbakhsh, Responsable des Relations internationales au PCF


« Dévoiement », l’éditorial de Laurent Mouloud dans l’Humanité de ce jour !



À quoi sert la police ? Officiellement, à protéger les personnes, les biens et les intérêts vitaux de la nation. Mais voilà, force est de constater que, sous les cieux macroniens, elle est bien souvent employée à préserver le pouvoir exécutif qui la dirige. Ce dévoiement, symptôme récurrent d’une dérive autoritaire, a atteint dimanche matin un nouveau seuil d’absurdité inquiétante avec l’interpellation « préventive » de plusieurs figures des gilets jaunes, en marge du défilé du 14 juillet.

Jérôme Rodrigues, Maxime Nicolle, Éric Drouet ou encore Sophie Tissier (dont nous publions le témoignage) : tous ont été ciblés dans la foule des badauds et promptement embarqués en garde à vue, où certains ont passé plus de huit heures. La raison ? « Manifestation illicite » et, pour Drouet « rébellion ». Des motifs tellement étayés que trois d’entre eux – on attendait encore la décision pour le quatrième – sont ressortis avec un classement sans suite…mais qu’importe. Pour les limiers de la préfecture de police, le but n’était pas de sanctionner un délit constitué, il n’y en avait pas. Juste d’éloigner ces potentiels meneurs qui auraient pu perturber par leurs sifflets et ballons rouges le décorum présidentiel du défilé militaire. En Macronie, le mouvement social se doit d’être silencieux et invisible.

Ces interpellations « à titre préventif » furent à la fois vaines – des huées, il y en eut – et affreusement démonstratives de l’état de notre législation. Depuis 2015, des lois toujours plus restrictives des libertés ont contaminé notre droit commun. Aujourd’hui, sur de courtes périodes et en des lieux donnés, un procureur de la République, hiérarchiquement dépendant de l’exécutif, peut autoriser les policiers à faire à peu près ce qu’ils veulent, sans justification. Voilà des années que les défenseurs des droits de l’homme dénoncent ce péril pour le mouvement social et, plus largement, les droits démocratiques. Cette journée de dimanche, malheureusement, leur encore une fois raison.

lundi 15 juillet 2019

Commandement militaire : Macron à la course aux armements et à la « guerre des étoiles »



Ce 13 juillet, le discours aux armées du Président de la République a marqué un nouvel infléchissement guerrier et atlantiste de la politique militaire française.
Officiellement, la création en septembre prochain d’un « Grand commandement de l’espace », le renouvellement du parc des satellites français, ou le lancement du nouveau sous-marin nucléaire d’attaque s’inscrivent dans la perspective d’une future défense européenne. En pratique, celle-ci n’est que l’alibi d’une adaptation sans cesse plus poussée d’Emmanuel Macron à la course aux armements et à la « guerre des étoiles » initiées par Donald Trump.


La présence, le 14 juillet, au côté du chef de l’État, du secrétaire général de l’Otan, la nomination à la tête de la direction des affaires politiques et de sécurité du ministère des Affaires étrangères d’une figure du néoconservatisme à la française, les postures belliqueuses adoptées récemment à l’égard de la Russie ou de l’Iran, vont toutes dans ce sens.

De même, l’annonce de la constitution d’un commandement militaire dédié à l’espace ne fait qu’emboîter le pas à l’administration nord-américaine. Elle remet en cause le Traité international de l’espace, pourtant signé par la France et les États-Unis, lequel en son article 4 prohibe la mise en orbite d’armes nucléaires ou de destruction massive. À l’inverse, les annonces présidentielles s’inspirent de l’armée de l’espace chère à la Maison Blanche et elles aboutissent à laisser libre cours au Space Act de 2015, qui autorise les entreprises américaines à s’emparer des ressources de l’espace.

Non seulement la doctrine militaire de Monsieur Macron va amputer les finances publiques de 37 milliards d’euros rien que pour la modernisation de l’arme nucléaire (inscrits dans la loi de programmation militaire 2019-2025), alors que l’austérité saigne déjà à blanc les services publics et le pouvoir d’achat des Français. Mais elle entraîne notre pays dans la folle stratégie de tensions internationales mise en œuvre par Trump.

La France doit plutôt recouvrer son indépendance et se faire porteuse de propositions de paix. Ce qui implique qu’elle se désengage de l’Alliance atlantique, qu’elle agisse en défense du droit international, qu'elle signe et ratifie le Traité international d'interdiction des armes nucléaires (TIAN), pour le respect de tous les traités internationaux aujourd’hui violés par les États-Unis.



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