LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 31 octobre 2019

« Diktats », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !



Écartons d’emblée les faux débats. Non, la réforme de l’indemnisation du chômage n’incitera pas les chômeurs à reprendre plus rapidement un travail. La recette qui consiste à diminuer les revenus des demandeurs d’emploi a été éprouvée par le passé. En particulier, la dégressivité des allocations, que le gouvernement Macron rétablit aujourd’hui pour certains cadres, a conduit à l’effet inverse de celui recherché dans les années 1990, puisqu’elle a « ralenti le retour à l’emploi » des chômeurs concernés, selon l’évaluation de cette expérience publiée en 2001. Et une autre étude a conclu depuis que rien ne permet « d’affirmer que les chômeurs indemnisés recherchent moins activement et acceptent moins souvent un emploi que les autres ».

Comment s’en étonner, sauf à considérer que le problème du chômage viendrait des chômeurs eux-mêmes et non de l’insuffisance d’offres d’emploi durables ? Si c’était le cas, on ne compterait pas une moitié de chômeurs non indemnisés, comme le rappelle souvent le secrétaire de la CGT, Philippe Martinez, pour souligner que le scandale du chômage est d’abord dans ce chiffre.

Le véritable objectif de la réforme est ailleurs. Et il est politique. À l’été 2018, Emmanuel Macron dévoilait toute la portée de la transformation engagée avec le transfert du financement de l’assurance-chômage sur la CSG, touchant à « la philosophie même de notre solidarité nationale (…). Il n’y a plus un droit au chômage au sens où on l’entendait classiquement », assis sur les cotisations des salariés. Et cela change tout. L’assurance-chômage, désormais « financée par l’ensemble des contribuables », implique « des droits et des devoirs, car chacun est alors comptable de tous et tous de chacun », poursuivait-il. En clair, l’État a maintenant les mains libres pour restreindre comme bon lui semble l’indemnisation des chômeurs. L’Unédic, organisme de protection sociale propriété des cotisants, est mort. Bienvenus dans l’Unédic d’État, soumis aux diktats des gouvernements.

mercredi 30 octobre 2019

Quand on veut tuer son chien…(Patrick Le Hyaric)



Quelle déferlante ! L’activation du « droit de retrait » par les cheminots après un nouvel accident dans les Ardennes a donné lieu à une incroyable campagne des milieux gouvernementaux et de droite contre les travailleurs du rail et leur entreprise publique.

Fort opportunément, la Cour des comptes publie quelques jours plus tard un rapport mettant en cause l’activité, l’utilité, la fonction, les coûts des TER (Transport express régional). S’érigeant en spécialiste de la question ferroviaire, elle avait déjà produit un rapport à charge contre le TGV le 23 octobre 2014 pour déjà conclure qu’il fallait « lever les restrictions à la concurrence des modes de transport longue distance » et aller à « la réduction significative des dessertes sur ligne classique ainsi que des arrêts intermédiaires sur lignes existantes ».

La régionalisation des TER a eu lieu en 2002 sous l’égide du ministre Jean-Claude Gayssot comme une innovation démocratique, afin de permettre la gestion du transport ferroviaire régional au plus près des besoins des habitants. Il se trouve que, dans la plupart des régions, ce sont des vice-présidents communistes qui ont eu à mettre en œuvre cette transformation avec un certain succès, dans une coopération souvent conflictuelle avec l’État et la SNCF. Le nombre d’usagers des TER, qui sont aujourd’hui un million quotidiennement avec 7000 trains et 1300 autocars, n’a cessé d’augmenter. Cette décentralisation a permis de rénover nombre de gares et de maintenir et moderniser de petites lignes.

La quasi-totalité du parc des trains hors région parisienne a été renouvelée. L’implication des régions a conduit à contenir les prix des voyages alors qu’elles ont dû prendre en charge les rémunérations des cheminots, les contributions aux caisses de retraite et les coûts des péages à Réseau Ferré.

La Cour des comptes l’ignore superbement. Son rôle de procureur a priori la conduit à mélanger allègrement tous ces facteurs pour condamner les TER. Les enjeux d’aménagement du territoire que permet le train lui sont totalement étrangers, comme ceux de la sécurité routière. Que veux cette cour des petits comptables de la République ? Transférer les voyageurs sur la route ? A-t-elle calculé un jour ce que coûtent les fractures territoriales, l’entretien des routes et des ponts, l’asphyxie des communes jusqu’aux anciens chefs lieu d’arrondissement, les accidents de la route, les factures à venir des pollutions multiples et des problèmes de santé induits ?
Il y a beaucoup de critiques à émettre à l’encontre de la SNCF : dégradations du service public, fermetures de lignes secondaires, abandon des trains de banlieue, refus du développement du fret, politique tarifaire opaque, prix des billets sur grandes distances trop élevés, sous-investissement.
Ces traits négatifs, dont souffrent usagers et cheminots, combattus de longue date par les organisations syndicales, sont à resituer dans le contexte général de l’austérité, de la pression des institutions européennes pour ouvrir l’entreprise à la concurrence, et de la ponction inadmissible des banques et des marchés financiers  grâce aux taux d’intérêt prohibitifs prélevés sur une dette que l’Etat s’est refusé à assumer. Véritable boulet pour l’entreprise, elle est une rente pour ces banques que paient les salariés et les usagers.
La Cour des comptes développe une vision comptable et unilatérale du service public. Son réquisitoire contre ce dernier n’a qu’un objectif : justifier l’ouverture à la concurrence et la privatisation.
Ceci se fait évidemment en collusion totale avec le pouvoir  qui s’appuie sur cette caution de « prétendues sages » pour justifier d’attaquer un à un tous les socles républicains et peut-être l’effondrement des institutions. Les rencontres de Tours, que L’Humanité organise le 21 novembre prochain sur le transport ferroviaire, seront un lieu de l’expertise citoyenne et populaire, en lien avec la vie.

« Les ferments de l’attentat », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Le mot semble tabou. De l’AFP au Monde, les circonvolutions se multiplient pour éviter de qualifier d’attentat le drame de la mosquée de Bayonne. « Une attaque », « des tirs qui ont visé »…Singulière retenue quand l’auteur de la fusillade qui a grièvement blessé deux septuagénaires puise son racisme anti - musulmans aux sources d’Éric Zemmour et s’affiche d’extrême droite. Plus, ce Claude Sinké fut candidat du Front national aux dernières élections départementales.

Les porte-parole du RN se sont succédé pour se désolidariser de ce crime. Comment faire autrement ? Mis les ferments de l’attentat se logent dans les discours de haine contre les migrants, les musulmans et l’invasion supposée. Les diatribes sur l’identité menacée, les insinuations sur des complots, voire sur l’incendie de Notre-Dame trouvent alors des résonances meurtrières dans des esprits fragiles ou fanatiques. Au-delà de nos frontières, des terroristes suprémacistes ou fascistes ou trouvé dans Renaud Camus et dans la littérature des aliments à leur violence meurtrière. À domicile, le tireur s’alimentait aux diatribes d’Éric Zemmour, qui devait une nouvelle fois se produire hier soir sur CNews…en léger différé toutefois.

Mais il est des levures plus discrètes pour faire monter la pâte des divisions. L’obstination à agiter le foulard comme un épouvantail, l’obsession de faire tourner les débats politiques autour de l’immigration, l’accusation de « séparatisme » lancée par le président de la République contre les musulmans, contribuent à générer un bruit de fond d’inquiétude, de suspicion et de mise à l’écart. Certains médias l’amplifient, cherchant le fracas et flattant les préjugés.

L’attentat à la mosquée de Bayonne doit conduire chacun à se ressaisir, à refuser, comme y incitait Jaurès, le « farouche anathème de l’ignorance et de la peur », à dénoncer les prédicateurs de la guerre intérieure, pour choisir pleinement la liberté, l’égalité et la fraternité.

mardi 29 octobre 2019

« L’arrogance à tous les étages », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Égal à lui-même. Emmanuel Macron en quatre petites phrases a confirmé qu’il n’avait pas changé et qu’il ne veut rien apprendre du pays.
Parlant « des » et « aux » musulmans hier, le président a jugé que, « dans certains endroits de notre République, il y a un séparatisme qui s’est installé ». Évoquait-il ces ghettos pour riches qui mitent Paris ? Évoquait-il l’entre soi doré où baignent les milliardaires ? Dénonçait-il le fossé toujours plus béant des inégalités ? Pas du tout. Ses propos visaient les banlieues populaires. De quoi mettre un peu de carburant dans le moteur de l’extrême droite. Ce calcul politicien s’accompagne des polémiques ravivées sur le voile ou de la stigmatisation des migrants. Les Français ne se trompent pas en jugeant seulement à 22% le chef de l’État « capable de rassembler les Français », selon un sondage Ifop publié ce week-end.

« Je n’aurai aucune forme de faiblesse ou de complaisance » à l’égard de grèves sur les retraites et de « blocages », a par ailleurs proclamé Emmanuel Macron hier…69% des Français ont bien raison de considérer qu’il est « autoritaire ». « L’État de nos finances publiques, prétend-il, justifie que, si l’on dépense de l’argent pour l’hôpital public, nous trouvions des économies en face. » À aucun moment, il ne lui vient à l’idée de rogner sur les cadeaux somptueux qu’il a destinés aux grandes fortunes pour résoudre la crise des urgences. Votre santé n’a pas de prix. 30% seulement de nos compatriotes l’estiment « juste ». Comment donner tort aux autres ?

Enfin, le chef de l’État prétend avoir beaucoup compris du pays notamment « au moment de spasmes très « forts » des gilets jaunes. « Spasme, selon le dictionnaire, n.m. Contraction musculaire involontaire, intense et passagère. » Comment voulez-vous qu’on trouve plus de 22% des personnes interrogées à le croire « proche des préoccupations » ? Même quand il s’adresse à un jeune Réunionnais, il affiche un geste paternaliste ! Le mépris règne à tous les étages.

lundi 28 octobre 2019

En agitant le « voile », l’extrême-droite, la droite et une partie du gouvernement utilisent la vieille ficelle du « diviser pour mieux régner ». Ne tombons pas dans le piège


Ce mardi 29 octobre, la droite sénatoriale dépose un projet de loi qui sera soumis au scrutin pour modifier la loi régissant l’application des principes de laïcité à l’école. En fait, son texte attaque exclusivement les femmes musulmanes porteuses d’un « voile », accompagnant les enfants des écoles primaires en sortie scolaires.

Nul ne peut ignorer que ce débat intervient après les propos d’Eric Zemmour (récemment condamné pour provocation à la haine religieuse) à la "convention de la droite" organisée par Marion Maréchal Le Pen, le 28 septembre dernier, qui a consisté en une virulente dénonciation de l'islam, après le dérapage raciste contrôlé d’un élu d’extrême-droite identitaire au Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Il est choquant que le ministre de l’Éducation nationale ait emboîté le pas, à plusieurs reprises. Ce faisant, il créé un problème là où il n’y en a pas. Sur les 12. 865.650 enfants et 1.146.300 enseignant.e.s et personnels, selon les chiffres même de son ministère, on comptait 900 signalements pour des faits de prosélytisme, dont la grande majorité sont le fait d’élèves de toutes les religions. C’est à l’unité que se comptent les actes prosélytes de la part de femmes porteuses d’un « voile ».

Cette polémique meurtrit profondément la société française et en particulier nos concitoyens musulmans, les parents d’élèves, les enfants et les enseignants. Elle met à mal l’unité de la Nation autour des valeurs républicaines et laïques qui nous sont chères.

Le désir d’égalité est au cœur des mouvements sociaux depuis maintenant plusieurs années. En agitant le « voile », l’extrême-droite, la droite et une partie du gouvernement utilisent la vieille ficelle du « diviser pour mieux régner ». 

Au moment où les directrices et directeurs d'écoles, les enseignant·e·s nous alertent sur leurs dures conditions de travail, ne tombons pas dans le piège. Mobilisons au contraire tous les moyens financiers et humains pour faire vivre nos services publics dans chaque ville et village de la République.


« Diplomatie Aramco », l’éditorial de Christophe Deroubaix dans l’Humanité de ce jour !



Donald Trump tient bon Ben Laden. Ou presque. En 2011, Barack Obama était venu solennellement annoncer à ses concitoyens que « justice » (sic) avait été faite avec l’exécution de l’ennemi numéro 1. Hier midi, son successeur a dévoyé le même noble idéal pour annoncer la mort d’un autre apôtre de la violence terroriste : Abou Bakr Al Baghdadi, le calife de l’« État islamique ».

La charge symbolique est moindre : le djihadiste avait frappé l’empire en plein cœur ; son successeur irakien l’a menacé dans une marge lointaine. Mais, politiquement, le profit est incontestable pour l’hôte de la Maison-Blanche. Son attitude chaotique et cavalière vis-à-vis des Kurdes de Syrie lui avait valu jusqu’à la désapprobation de ses plus fidèles soutiens. L’annonce de la mort du cerveau de Daech permet au président américain de procéder à une sorte de grande réconciliation où la Turquie, la Russie, l’Irak, la Syrie et même les Kurdes de Syrie se retrouvent. Une réconciliation dont la puissance qu’il préside, et donc, sa figure même, représente le centre de gravité, il va sans dire.

Quiconque pensait encore que Trump était un fieffé isolationniste, adepte du repli total et de l’abandon du monde à se affres, aura vécu la conférence présidentielle comme une révélation. Le retrait progressif des troupes ne signe pas un désengagement total au Moyen-Orient. La présence est plus ciblée et, fidèle à sa diplomatie sans filtre, Trump n’a pas fait mystère de l’objectif : sécuriser le pétrole.

Les impôts de ses concitoyens – argument aussi démagogique que régulièrement convoqué – ne serviront donc pas à aider les combattants de la liberté – kurdes en l’occurrence – à sauvegarder leur intégrité, mais des multinationales à faire prospérer leurs profits.

Mourir pour Kobané, non. Pour Aramco, oui. Figurez-vous que le président des États-Unis a bien cité nommément le géant pétrolier saoudien. CQFD.

vendredi 25 octobre 2019

Le budget de la nation et nos vies (Patrick Le Hyaric)


De toutes parts tout éclate, tout explose sous l’effet d’années de réductions des dépenses sociales utiles. Multiplication des incidents voir des accidents à la SNCF, asphyxie des hôpitaux et de l’ensemble du système de santé, aggravation du malaise à l’école, manque criant de moyens pour la justice et les services de sécurité et de gendarmerie, pompiers pompés, communes et départements aux moyens violemment rabotés.
La liste est longue des dégâts provoqués par l’austérité au nom des absurdes et inefficaces critères des traités européens, eux-mêmes calqués sur ceux des grandes institutions financières internationales. Du reste, c’est dans le monde entier – du Liban, à l’Irak  de l’Argentine à l’Equateur, du Chili à l’Afrique et dans plusieurs pays européen- que les populations commencent à se soulever contre l’inhumanité des restrictions infligées aux familles populaires, quand l’infime minorité des possédants voit son patrimoine gonflé, ses revenus issus des profits et des dividendes mis à l’abri dans des paradis fiscaux grâce à des décideurs politiques gangrenés à plus ou moins grande échelle par la corruption.
Alors que la discussion sur la préparation du budget devrait faire l’objet d’un débat public avec le gouvernement et les parlementaires, tout est fait pour que nos concitoyens n’aient  aucune prise sur les choix à faire. Pire, tout est fait pour les déconnecter de la vie concrète. Tous les citoyens en subissent les conséquences et le pouvoir n’a de cesse de diviser les salariés.
C’est ce qu’il vient de faire concernant la SNCF et l’insécurité que mettent en lumière les cheminots. La même démarche de mépris et de morgue est opposée aux enseignants, aux hospitaliers ou aux pompiers. Le gouvernement ne se place plus du tout du point de vue de l’intérêt général. Il applique avec zèle, comme un vulgaire commissaire politique, les injonctions des puissances d’argent qui en demandent sans cesse plus. L’austérité budgétaire n’est donc pas la conséquence d’une nécessité mais du choix de transférer de plus en plus de moyens destinés aux biens communs vers les détenteurs de capitaux et de patrimoines.
On pourrait commencer à apporter des réponses aux manques de moyens des services publics en créant, aux côtés de la Caisse des dépôts et de la Banque publique d’investissement, un fonds de développement des services publics de 100 milliards d’euros, nourri par des prêts à taux négatifs auprès de la Banque centrale européenne. Ceci permettrait à la fois du mieux-être pour les agents, les usagers ou les locataires tout en prenant le chemin de la transition écologique. Loin de s’y engager, le budget prévoit la suppression de 5000 postes d’agents affectés au ministère de la transition écologique. L’examen de l’exécution budgétaire depuis l’année 2018 montre que les redevables de l’impôt sur la fortune ont bénéficié d’une ristourne de 10 milliards d’euros, et les entreprises qui profitent du système dit de la Flat-Tax de 5 milliards, quand la diminution de l’impôt sur les sociétés s’élève à plus de 15 milliards d’euros. Il conviendrait d’y ajouter le grand cadeau des 45 milliards lié au CICE pour les entreprises qui ne rendent aucun compte de leur utilisation.
Nous assistons donc bien à un transfert de l’argent public vers le privé sans contrepartie pour le travail et les services publics. C’est l’Etat social que le pouvoir démolit brique par brique. Le combat populaire et unitaire pour la justice fiscale, le développement et la démocratisation des services publics ne devrait donc pas faiblir. Les cheminots comme les personnels de santé ne se liguent pas contre les usagers ou les patients mais bien contre des choix au service des puissances d’argent. Il convient donc de ne pas se laisser prendre aux tentatives de division organisées par le pouvoir et son arsenal médiatique. Que de contorsions déployées pour tenter de contourner la mobilisation et l’unité qui montent contre une contre-réforme des retraites qui, elle aussi, n’a que pour objectif que de nourrir les fonds d’épargne retraite en cours de constitution !

« Républicaine ? », le billet de Maurice Ulrich !



L’affligeant, le sinistre, le délétère débat sur le voile (qui est plus généralement un foulard) porté par des mères de famille lors des sorties scolaires, ouvert, ne l’oublions pas tout de même, par un élu du Rassemblement national, aurait laissé des cicatrices, selon les termes du quotidien l’Opinion, au sein de la majorité macroniste. 

Pour l’Express, qui évoque la création d’un groupe d’animation politique sur la laïcité constitué d’une quarantaine de députés LaREM, « il verra cohabiter toutes les sensibilités macronistes de la ligne républicaine d’Aurore Bergé à la sensibilité plus libérale d’Aurélien Taché ». 

Rappelons donc que ce dernier avait regretté que le Rassemblement national puisse récupérer les mots de Jean-Michel Blanquer sur le voile « non souhaitable », tandis qu’Aurore Bergé, à l’opposé, avait indiqué qu’elle pensait voter la proposition de loi d’interdiction avancée par la député Éric Ciotti. 

En d’autres termes, si l’on suit l’Express, la ligne républicaine (de LaREM) est plutôt celle de la droite et de l’extrême droite. République, que de petites vilenies on commet en ton nom.

« Nous », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



« Il n’y a pas de fatalité, jamais, c’est nous qui faisons l’histoire. » Comment ces mots de la réalisatrice et écrivaine Carmen Castillo, au cœur de l’extraordinaire mouvement qui soulève le Chili, pourraient-ils ne pas résonner dans nos colonnes ? Le président Pinera parlait de guerre.20 000 militaires ont été déployés dans les rues. On dénombre plus de 2000 arrestations, on parle de lieux clandestins de torture, de viols systématiques. Mais rien n’y fait. Alors, tout en maintenant la pression, il a voulu se faire agneau en demandant pardon, oui, pardon au peuple pour n’avoir pas compris plus tôt l’ampleur du mécontentement. Il a parlé d’une hausse des retraites et du salaire minimum, du gel de certains tarifs…Rien n’y fait.

Le compte n’y est pas, mais, surtout, ce que disent rejeter des centaines de milliers de Chiliens dans les rues, c’est la chape de plomb de plus de quatre décennies d’ultralibéralisme. Tout, de l’eau à la santé, a été privatisé et le pays entier est aux mains des multinationales. Il a servi de laboratoire in vivo aux docteurs criminels du capital, tandis que les grandes fortunes, dont Sébastian Pinera est l’un des représentants, s’emparaient du pouvoir. Si un pour cent des Chiliens concentre plus du quart des richesses, la moitié du peuple ne détient que 2,1% de cette richesse !

Mais ce qui se passe en ces heures est aussi au-delà des frontières du Chili. « Ce qu’on vit, dit encore Carmen Castillo, devrait alerter le gouvernement français et tous les gouvernements de la planète dévoués au néolibéralisme. » On peut se souvenir des mises en garde, au dernier forum de Davos, formulées par certains experts du FMI eux-mêmes, évoquant les possibilités croissantes de révoltes des peuples. Au Liban, les questions sociales jouent autant, sinon plus, que les questions confessionnelles dans l’immense protestation en cours dans le pays. On y décrit aux barrages routiers des volontaires qui apportent du café, des biscuits. Comme un air de déjà-vu, ici. Il se passe quelque chose dans le monde qui s’appelle l’histoire.

jeudi 24 octobre 2019

Municipales : "Choix de gestion et politique nationale !



À moins de 5 mois du premier tour des élections municipales, les listes « sans étiquettes » fleurissent avant le printemps. C’est le cas de  communes dirigées par la droite mais aussi par le Parti socialiste. La déroute de ce dernier, après le catastrophique quinquennat Hollande, puis par les résultats des élections qui ont suivi, particulièrement des législatives et européennes, amènent certains de ses membres à avancer masqués. Cela nous fait penser au « Tartuffe de Molière » : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées ».

Derrière les mots de proximité, de justice, d’intérêt général, se cache en vérité d’autres intentions beaucoup moins louables. L’avantage de se présenter « sans étiquette, a pour le moins deux avantages : 

D’abord, de conforter une idée, vieille comme le monde depuis qu’existe l’élection municipale : « Celle-ci n’est pas politique, il s’agit simplement de faire des choix locaux ». Comme si des choix de gestion dans une ville n’avaient rien à voir avec la politique nationale à l’œuvre. Le gouvernement Macron/Philippe met les collectivités territoriales au pain sec, la santé publique et l’hôpital sont malades de l’austérité, on privatise à tour de bras, la crise du logement est la plus grave depuis les années 50, la loi du marché fait des ravages, on renonce à toutes les promesses écologiques…Tout cela ne concernerait-il pas les citoyens de nos communes !

Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, les communes apparaissent comme des îlots de démocratie dans un océan d’autoritarisme et, pour ce motif, la gestion municipale est plus politique que jamais. Lorsqu’une commune s’efforce de satisfaire les besoins de la population, elle s’oppose à la politique austéritaire du gouvernement Macron/Philippe, par exemple dans les domaines de la fiscalité, de la construction sociale et des services publics.

Sincèrement, pouvons-nous imaginer des élus progressistes, des militants associatifs attachés aux valeurs de gauche faire silence sur la réforme des retraites du gouvernement ? Sincèrement, peuvent-ils rester silencieux sur la réforme de l’assurance chômage, qui va précariser davantage nombre de sans-emploi ? Sincèrement, peuvent-ils rester silencieux sur l’état dans lequel se trouvent l’hôpital et les urgences ? Sincèrement, peuvent-ils rester silencieux sur la situation de l’habitat qui exclue des millions de nos concitoyens du droit au logement ? Sincèrement, peuvent-ils rester silencieux sur le « nuage de fumée » qui entoure la conversion écologique du Président ? Évidemment non !

En second lieu, cet « apolitisme » répond aux souhaits de LaREM. Pris de doute, sur les résultats qu’il pourrait obtenir, le parti majoritaire, pratique ce qu’on appelle la pratique du « coucou ». Il mise pour cela sur des figures locales « Macron-compatible » et négocie la présence de « marcheurs » dans la liste. N’est-ce pas ce qu’il se passe dans notre ville avec la liste intitulée « Romainville Unie » conduite par Monsieur Guglielmi. Le député Stéphane Travert, nous le dit : « Des marcheurs figureront  sur des listes de rassemblement municipal « sans étiquette ». « Nous ne sommes pas dans le dégagisme, poursuit un autre député, Pierre Person, nous travaillons avec des élus sortants qui seront des soutiens et des relais dans la mise en œuvre des réformes, dans la perspective d’un second mandat pour Emmanuel Macron ». La boucle est bouclée ! Aux citoyens de faire preuve de vigilance !


Commission européenne : Le choix de Macron de proposer Thierry Breton peut faire craindre le pire



En remplacement de Sylvie Goulard, Emmanuel Macron a choisi de proposer la nomination de Thierry Breton comme membre de la Commission européenne en charge de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l'espace.

Après le rejet de sa précédente candidate par le Parlement européen, qui a valu au chef de l’État et à la France une véritable humiliation sur la scène européenne, celui-ci choisit un « grand patron », responsable de la privatisation et de la gestion catastrophique des ressources humaines de France Télécom, et ministre de la droite il y a près de quinze ans.

Cette nomination serait entachée d’un risque de grave conflit d’intérêt, M. Breton étant PDG d’un groupe leader dans le secteur du numérique.
Avec ce choix, le Président confirme que ses pratiques politiques sont indécrottablement celles du vieux monde, et que ses regards se portent définitivement vers la droite la plus traditionnelle.

Confier ce portefeuille stratégique à un membre du patronat fait craindre le pire en matière de réindustrialisation, de protection des salariés et de régulation des plateformes, enjeux capitaux pour notre avenir.

Aussi le PCF désapprouve-t-il ce choix inquiétant et forme le vœu que M. Breton reçoive le même accueil que Mme Goulard de la part des Parlementaires européens.

Ian Brossat, porte-parole du PCF

« Derrière les micros tendus à Zemmour », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Certains s’en indignent : ils ont raison. D’autres prennent l’air étonné : de qui se moquent-ils ? Le choix de CNews et de LCI de laisser libre cours à la haine d’Éric Zemmour ne répond pas à sa seule obsession mercantile, faire de l’audience à tout prix, même le plus honteux. C’est une ligne éditoriale qui vise à installer la xénophobie et l’extrême droite au centre du débat politique, à force de coups d’éclat et de scandales. Le modèle trumpien à ses prosélytes. N’a-t-on pas entendu la semaine dernière Alain Finkielkraut, sur une chaîne de service public s’en prendre à la « non-France », avant demain sans doute de dénoncer 3l’anti-France » ?

« Donnez le micro à Zemmour », martèlent de graves commentateurs – qui veulent, pour certains, réprimer les crimes racistes et homophobes dans les stades et voient dans sa présence constante sur les antennes et dans sa parole, pourtant condamnée par les tribunaux, le symbole de la liberté d’expression. Misère de la conscience…Mais plus encore, stratégie dûment planifiée depuis des années pour jeter dans l’impasse les colères politiques.

Les gouvernants jouent régulièrement avec ce feu – hier Jean-Marie Le Pen, aujourd’hui sa petite-fille – pour ensevelir les revendications sociales sous le pire. Emmanuel Macron, du débat sur l’immigration aux polémiques sur le voile, en fait une stratégie en espérant tirer les marrons du feu. Moi ou le chaos…on connaît le refrain. Mais d’autres maîtres chanteurs en ont fait les frais, perdant la partie en installant le national-populisme et l’extrême droite dans leur fauteuil. Toujours, les milieux populaires paient l’addition de ces sordides spéculations.

Tout cela va au-delà d’un propriétaire de médias. Quand les ombres succèdent aux ombres sur les plateaux et les estrades, il faut opposer des actes de fraternité, de solidarité, de justice sociale, de progrès. D’humanité en résumé. Ce que généralement ignorent ou censurent les écrans, ceux de CNews mais aussi ceux de la plupart des médias publics ou privés.

mardi 22 octobre 2019

Derrière le voile, une inquiétante dérive (Patrick Le Hyaric)


Si les mots ne tuent pas, ils peuvent blesser et meurtrir. Ils contribuent surtout à mettre sur orbite des idées qui saturent le débat public et brouillent les repères républicains. Il n’aura pas fallu attendre longtemps après la convention de la droite réunie sous les auspices de la mouvance identitaire et la logorrhée raciste de Zemmour diffusée à grande échelle pour que se déchaîne la haine contre la population de confession musulmane.
Pas un jour ne passe désormais sans que les musulmans de France ne soient pointés du doigt, insultés, méprisés. Il aura suffi qu’un conseiller régional d’extrême-droite en mal de notoriété s’autorise, en dehors de tout cadre légal, à exiger le dévoilement d’une maman accompagnatrice scolaire devant son enfant pour qu’une cohorte de ministres et parlementaires, d’éditorialistes et plumitifs se liguent en sonnant l’hallali contre le « péril musulman ».
La mécanique est huilée qui laisse désormais à l’extrême droite le pouvoir d’orienter le débat public et politique. Et une fois encore, les chaines dites « d’information continue » comblent le vide par la vacuité, remplissant le temps d’antenne par le bavardage réactionnaire de quelques pontes médiatiques plus préoccupés par le voile, véritable fétiche, et les femmes qui le portent, que par les fins de mois impossibles de millions de nos concitoyens.
Le travail parlementaire se trouve ensuite phagocyté par ces basses polémiques de haute intensité puisque, à la suite du coup d’esbroufe de l’élu d’extrême droite, une proposition de loi a été opportunément déposée par le groupe « Les Républicains » du Sénat pour interdire aux mamans voilées d’accompagner leurs enfants en sortie scolaire.
La loi est pourtant claire. Le droit a été dit en 2004 et le Conseil d’Etat l’a confirmé en 2013 : les accompagnatrices scolaires, n’étant pas des agents publics, ont toute latitude de se vêtir comme elles le souhaitent. Le guide de la laïcité de l’Education nationale le confirme. Tels sont la lettre et l’esprit de la loi de 1905, loi de concorde et de paix civile garantissant la liberté de conscience et l’autonomie de la société. En affirmant que « le voile n’est pas souhaitable », et ajoutant que « ce n’est pas quelque chose d’interdit, mais ce n’est pas non plus quelque chose à encourager », M. Blanquer fait non seulement preuve d’une grande légèreté, mais il se place en travers de la République. Il est censé garantir et appliquer la loi républicaine, or il tente d’imposer une norme sociale et vestimentaire sur la base d’une simple opinion qui contrevient aux principes législatifs.
Jaurès, artisan décisif de la loi de séparation, s’interrogeait : Qu’est-ce donc que la République ? C’est un grand acte de confiance et un grand acte d’audace.
Or, notre régime se caractérise aujourd’hui par de grands actes de défiance et de peurs.
Défiance, quand les us et coutumes de la population musulmane sont considérés comme autant d’indices de « radicalisation ».
Peur, quand la République n’ose plus affirmer la puissance de son creuset, préférant s’enfoncer dans la recherche de boucs émissaires, cultivant différences et divisions.
Défiance, encore, quand M. Macron, mélangeant allègrement immigration, religion, terrorisme et communautarisme – confusion dont l’extrême-droite fait son miel – promeut une « société de vigilance » qui déléguerait aux citoyens le rôle de surveillance dévolu aux services de l’Etat, incitant les classes populaires du pays à s’épier entre elles. Prenant d’ailleurs M. Macron au mot,  l’élu extrême droite s’est réclamé de la « vigilance citoyenne » pour justifier son propos raciste et antirépublicain.
Nul ne saurait nier l’offensive mondiale subventionnée à  coups de pétrodollars de forces répondant d’un islamisme politique rétrograde, réactionnaire et anti-démocratique. Les mêmes d’ailleurs qui sont cajolées par les puissances occidentales et le grand capital alors qu’elles ont partie liée avec le terrorisme. Nul ne saurait non plus nier la résurgence des nationalismes et identitarismes sur le dos des grandes espérances émancipatrices universalistes.
Mais combien de réalités se cachent derrière le port du voile ? Culture, conviction, mal-être, affirmation de soi : les motivations sont variées, souvent anodines, et les ressorts complexes. Il parait bien hasardeux de demander à la République de s’immiscer dans l’intimité des consciences. Quel précédent cela créerait-il dans un pays qui se flatte encore d’être celui des droits de l’homme et du citoyen ?  La République et les actes législatifs portés en son nom garantissent la liberté de conscience. C’est l’esprit de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat qui garantit les indépendances respectives des cultes et de l’Etat dans ses différentes missions.
Chacun sait que la majorité des femmes voilées, qu’elles soient issues de l’immigration récente ou nées en France, vivent dans les quartiers populaires, ces sas de la mondialisation capitaliste où s’accumulent les violences sociales, physiques et symboliques. L’école est justement le lieu de la rencontre féconde au petit matin quand les parents accompagnent les enfants, dans l’association de parents d’élèves ou au Conseil d’école. Chacune de ces occasions permet de se comprendre mieux et de ne pas laisser certaines mamans isolées ou s’isoler elles-mêmes pour être considérées pleinement citoyennes aux droits égaux.
Les entreprises de division, qu’elles viennent des classes possédantes pétries d’un universalisme aussi abstrait que leur confort social est concret, de l’extrême droite raciste et démagogue ou des obsédés de l’identité nationale, ethnique et religieuse, ont pour fonction de masquer ce qui unit les milieux populaires : l’oppression féroce exercée par le capital sur leurs conditions d’existence. Voilà le piège tendu ! Redonner confiance à la République, c’est créer les conditions d’une union populaire capable de déjouer les divisions instillées de toutes parts et dont le voile est aujourd’hui l’instrument.


« Fermeté… », l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de demain mercredi !



A Mayotte, Emmanuel Macron a donc salué l’opération «Shikandra» afin d’insister sur le volet «immigration» de son séjour. Il revendique sa politique répressive à grand renfort de séquences symboliques.

En visite à Mayotte, Emmanuel Macron a donc salué l’opération «Shikandra» afin d’insister sur le volet «immigration» de son séjour. On pourrait sourire devant cette mise en scène du volontarisme de l’État en matière migratoire, sauf que notre président revendique sa politique répressive à grand renfort de séquences symboliques. «Shikandra»? «C’est le nom d’un poisson qui vit dans le lagon, il a une allure débonnaire, mais quand on s’approche de son nid, il mord.» Voilà comment l’Élysée résume l’esprit de cette force civilo-militaire à Mayotte. L’occasion « de mettre l’accent sur la “fermeté”, second pilier de la politique d’immigration du gouvernement », oubliant volontairement le premier pilier érigé par Macron lui-même en d’autres temps: humanité…

N’ayons pas la mémoire courte. En 1995, le gouvernement Balladur a entravé la libre circulation des personnes, imposant un visa d’entrée à Mayotte et brisant une tradition qui permettait aux Comoriens d’aller d’une île à l’autre à bord de pirogues dénommées «kwassa-kwassa». Le «visa Balladur» a engendré un drame monstrueux, transformant la mer d’Anjouan en l’un des plus grands cimetières marins au monde. Plus de 10 000 morts. Souvenons-nous des mots scandaleux de Macron, en 2017: «Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien.»

Mayotte, devenue le 101e département français en 2009 contre les résolutions de l’ONU, continue de vivre une situation sociale et migratoire qui se dégrade. Pour toute réponse, la loi immigration et droit d’asile, votée en juillet, a modifié le droit du sol pour les enfants nés sur l’île. Ils ne peuvent désormais obtenir la nationalité française qu’en fonction du statut des parents. Rares sont les consciences qui ont exprimé leur émoi : le droit du sol et de résidence commun sur tout le territoire national n’existe plus, violant le principe de l’indivisibilité de la République. Comme si l’État reportait sur les enfants son incapacité diplomatique à régler ses relations avec les îles voisines. Macron assume. Il a même paradé à bord d’un « intercepteur » de la police aux frontières…

« Guerre au peuple », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



Onze morts déjà au Chili. Couvre-feu dans la capitale, état d’urgence depuis vendredi dans neuf des seize autres régions du pays. Près de 10 000 policiers et soldats déployés…Le pire est à craindre. Alors que des militaires et des chars patrouillent dans les rues, ravivant le terrible souvenir du coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973, ce n’est pas qu’une image. Les mots du président Sébastian Pinera sont une véritable agression contre le peuple chilien : « Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant qui ne respecte rien ni personne. » En guerre ! Contre des hommes, des femmes, dont des dizaines de milliers de jeunes qui ne réclament pas autre chose que le droit de vivre dignement.

On pouvait lire, hier, sur des photos des manifestations  ces simples paroles : « Dignidad, no militares ». Mis le pouvoir chilien entend répondre par la force. La personnalité même du président Pinera réveille les démons que l’on croyait enfuis avec les vingt années de pouvoir plus ou moins de gauche et la présidence de Michèle Bachelet. Surnommé le Berlusconi chilien, multimilliardaire, affairiste notoire, il est aussi le frère de l’homme qui a instauré sous le pouvoir des militaires la retraite par capitalisation conformément à sa doxa libérale et qui s’est traduite par un appauvrissement drastique de millions de chiliens. Lors de sa première présidence, de 2010 à 2014, il a appelé auprès de lui dans la haute administration d’anciens responsables des années Pinochet, dont un militaire qui aurait participé après le coup d’État à « la caravane de la mort ». le président Pinera, s’il a reculé sur certains points, est homophobe, anti-avortement, il a pulvérisé pendant son premier mandat la parité établie auparavant.

Le Chili est communément présenté comme le pays le plus riche d’Amérique, mais 1% des chiliens possèdent 25% de la richesse nationale et le coûte de la vie devient insupportable aux plus modestes. C’est le résultat des années de thérapie ultralibérale de choc, mise en œuvre par ceux que l’on a appelés les Chicagos Boys, hermétiques aux exactions, indifférents à la misère populaire. Sébastian Pinera continue. Le peuple chilien a besoin de notre solidarité.

lundi 21 octobre 2019

« Réflexions d’une citoyenne Romainvilloise sur une émission ‘’d’Envoyé spécial’’ du jeudi 10 octobre !



Une loi serait en cours d’application en Chine. Une technologie pointue permettrait une fine observation des bons et des mauvais citoyens

Les bons obtiendraient des avantages non négligeables. Mais les sanctions impacteraient gravement les mauvais élèves…pas d’emploi, pas de logement, pas de prêt…mise à l’écart totale.

La Chine « communiste » ? Prétendrait créer de cette façon l’homme nouveau, l’homme de demain.

Évidemment, cela ne donne pas envie ! C’est curieux, ce souci persistant qu’ont les décideurs de ne gouverner que « des moutons ».

Le philosophe Blaise Pascal disait : « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malhuer veut que qui veut faire l’ange fait la bête »


« Retrait(es) », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !



Il est périlleux de se pencher…sur la sécurité ! Les menaces proférées par le premier ministre puis par le titulaire du portefeuille des transports à l’encontre des cheminots ont de quoi atterrer. Un accident ferroviaire dans les Ardennes faisant une dizaine de blessés parmi les voyageurs ne serait donc pas un bon motif pour exercer un droit de retrait ! Il faudrait juger normal que le conducteur, lui-même blessé, se porte à leur secours et qu’il soit le seul cheminot sur les lieux, parce que l’obsession de la rentabilité a supprimé la présence des contrôleurs.

Les salariés de la SNCF qui ont déjà donné l’alerte sur les problèmes de communication des automotrices devraient donc se taire et prendre le risque de catastrophes. Avons-nous appris quelque chose du drame de Juvisy, des emplois supprimés et de l’entretien au rabais ?

Irresponsabilité d’État ? Si le gouvernement appelle à réprimer les cheminots, c’est au nom d’un triple calcul : s’absoudre à bon compte d’une désastreuse politique des transports, qui supprime des trains et menace un service public écologique et sûr ; poursuivre le dénigrement d’une profession combative ; tenter, par la peur, de freiner le mouvement de défense des retraites du 5 décembre, au cours duquel la grève du rail jouera un grand rôle. Édouard Philippe fait la choix vieux comme le vieux monde d’opposer les usagers – désormais réduits au statut de clients – et les salariés. Au passage la Macronie porte un nouveau coup au droit syndical et à celui du travail.

La liberté dont se targuent ces libéraux est à usage unique et l’apanage du seul patronat. La violence policière exercée contre les gilets jaunes ou contre les manifestants du 1er Mai atteste la volonté de faire taire les protestations et d’imposer une politique qui ne convainc pas. La pouvoir n’ignore pas qu’il joue gros en démantelant notre système de retraite. L’inquiétude lui fait quitter les rails du débat démocratique.

vendredi 18 octobre 2019

« Jésus…Marie…, le billet de Maurice Ulrich !



S’il est admis généralement, quand bien même ce n’est pas toujours respecté, qu’on ne tire pas sur les ambulances, fat-il vraiment relever les propos de l’eurodéputée LR Nadine Morano ? À priori non, elle n’en rate pas une, la meilleure étant à ce jour : « Moi, je ne raconte jamais de conneries. » 

Mais, là ne boudons pas. Personne, a-t-elle dit sur BFMTV, « personne ne veut stigmatiser les musulmans ». Certes ! C’est un bon début pour demander ensuite l’interdiction du voile dans la sphère publique et le départ on ne sait où de celles qui ne voudraient pas s’y soumettre. 

« Nous avons un problème depuis que nous avons une immigration qui a importé l’islam dans notre pays, depuis la fin des années 1980 » car, avant cela, « il y avait le sapin de Noël, la crèche, on cherchait les œufs de Pâques, tout le monde y participait, personne ne disait oh là là, la laïcité, quelle que soit sa religion ». Pas de problème de laïcité en effet. Quelle que soit la religion de chacun, il n’y en a qu’une.


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO