LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

samedi 31 mars 2012

Oui le SMIC à 1700 euros, c'est possible

Comment mettre en place le SMIC à 1700€ brut en début et 1700€ net en fin de mandature dans TOUTES les entreprises ?

Aujourd’hui, le SMIC est à 1365 € brut mensuel , soit 1070 € net mensuel pour un travail à temps plein (35 heures). Il sera revalorisé à 1398,37 € au 1 janvier 2012 . La proposition du Front de Gauche est de le passer à 1700 € brut mensuel en 2012 soit une augmentation de 300 € brut (ou 21,57%). L'intérêt de cette augmentation repose sur le fait que le salaire minimum doit pouvoir assurer une vie décente (se loger, se chauffer, se déplacer, se soigner, s'instruire et se nourrir correctement) ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Au 1er janvier 2008, 3 370 000 salariés sont au SMIC en France . Un smicard sur trois (33,5%) est à temps partiel .

Impossible n’est pas français ! Le SMIC doit permettre un niveau de vie décent

L'un des arguments de la droite (UMP, FN), du centre-droit (MoDem) ou des sociaux-libéraux (PS) est d'annoncer qu'une hausse de 21,57% du SMIC est impossible dans le contexte actuel. Cet argument n'est pas nouveau pour la droite et le centre, plus récent pour les partis "dits" de gauche comme le PS. En effet, il a été avancé lors de la mise en place des congés payés en 1936, puis lors du passage à 3 semaines en 1956, puis à 4 semaines en 1968 et enfin à 5 semaines en 1982. Cet argument était aussi au rendez-vous lors de l'élargissement de la sécurité sociale à tous les travailleurs en 1945 ou lors de la réduction du temps de travail en 1919 (loi sur la journée de 8 heures) puis en 1936 (loi sur les 40 heures hebdomadaires). L'augmentation du SMIC proposée par le Front de Gauche est moins importante que celle qu'ont obtenue les syndicats en mai 1968 et à l'époque comme aujourd'hui, les entreprises ont su y faire face... A chaque fois qu'une avancée sociale est proposée, les conservateurs de droite et du centre sont au rendez-vous pour affirmer que cette proposition est utopiste ou impossible. La vraie question que pose leFront de Gauche est la suivante : Est-ce possible, en 2011, de vivre décemment avec un SMIC à 1070 € net mensuel ?

L’augmentation du SMIC ne favorise pas les délocalisations

Un autre argument est que la hausse du SMICfavorise la délocalisation des emplois. Cela ne tient pas car seul 5% des emplois au SMIC sont délocalisables. En effet, les SMICards sont dans des secteurs non-délocalisables comme l'hôtellerie-restauration (41%), les services aux particuliers (30,5%) et le commerce de détail (25%).

L’inflation est un faux prétexte

Le retour de l'inflation est un autre argument pour discréditer l'augmentation du SMIC. Il est généralement émis du côté des conservateurs et des libéraux où l'accumulation de richesse est sacrée. Actuellement, La Banque Centrale Européenne (BCE) a comme objectif le soutien de l'activité économique à condition de ne pas porter préjudice à la stabilité des prix. Or, ces deux objectifs s'opposent car une forte activité économique génère de l'inflation alors qu'un ralentissement freine la croissance et donc les prix. La BCE a donc comme mandat principal la stabilité des prix et c'est pourquoi un objectif maximal de 2% d'inflation dans la zone euro est défini dans ses prérogatives. Olivier Blanchard (économiste en chef au FMI) indique qu'un objectif de 4% d'inflation serait plus favorable pour l'activité économique . Historiquement, les salariés sont plutôt les gagnants des périodes d'inflation. Les prix augmentent mais les salaires suivent cette augmentation, il n'y a donc pas de perte de pouvoir d'achat en période d'inflation pour eux. En revanche, l'épargne s’érode et c'est pour cette raison que les rentiers ne souhaitent surtout pas un retour de l'inflation.

L’augmentation du SMIC sur les entreprises peut être absorbée

Il ne faut pas le cacher, l'impact de cette hausse ne sera pas nulle sur les entreprises. En effet, cette hausse peut facilement être absorbée par des géants de la restauration comme Mc Donalds, de l’hôtellerie comme le groupe Accor ou du commerce comme Carrefour. D'une part, les grandes entreprises seront touchées par le revenu maximum fixé à 20 fois le revenu médian (soit aujourd'hui 360 000 euros par an) ce qui aura un impact positif sur les bas salaires de l’entreprise, d’autre part elles dégagent suffisamment de marges pour augmenter les bas salaires.

En revanche, sur les plus petites structures (surtout celles en difficulté), cette hausse peut aboutir à des suppressions d'emplois car le coût du travail serait trop important pour l'entrepreneur qui n'arrive pas à dégager suffisamment de marges. C'est pourquoi le Front de Gauche couple cette mesure avec d'autres. Le protectionnisme social et écologique permet de favoriser l'entreprise locale plutôt que l'entreprise lointaine afin de favoriser les circuits courts entre le producteur et le consommateur. Les produits étrangers seraient donc plus chers et l'entreprise française qui répercuterait la hausse du SMIC dans ses prix de vente serait donc encore concurrentielle. Ceci est valable pour les SMICards travaillant dans le commerce de détail et plus marginalement dans le secteur de l'industrie. L’augmentation du SMIC permettrait aussi aux classes populaires d’accéder à ces produits locaux plutôt que d’être obligé d’acheter des produits étrangers. Un autre coût des PME est l'accès au crédit. Jusque dans les années 80, ces entreprises avaient un accès au crédit à un taux proche de zéro. Depuis, l'accès au crédit est bien plus complexe et bien plus coûteux (taux de 6% en moyenne). Le Front de Gauche, à l'aide de son pôle public bancaire offrira un accès quasi-gratuit au crédit aux TPE/PME ce qui compensera en partie l'augmentation du SMIC.

Enfin, la hausse du SMICaurait cependant comme conséquence une hausse de la consommation des ménages les plus pauvres ce qui se traduira par une hausse de l'activité économique.

La baisse des prélèvements obligatoires n’est pas une solution

La droite (conservateurs, libéraux) met souvent en avant qu’une baisse des cotisations sociales permettrait une augmentation du salaire net. Techniquement, ils ont raison. Cependant, ils oublient de préciser qu’une baisse de ces cotisations aurait pour conséquence une baisse des prestations sociales tel que les indemnités chômages, les remboursements de santé ou les pensions de retraites. En effet, le salaire net alimente la consommation et le salaire brut alimente les caisses de protection sociale (assurance chômage, retraite, assurance maladie etc).

Que se passe-t-il lorsque l’on baisse les prestations sociales ? Des organismes privés se mettent en place (ou étendent leurs offres) pour pallier cette baisse. Pour la santé, c’est les organismes de mutuelles privés. Pour la retraite, c’est les complémentaires privés. Sachant qu’en 2011, 29% des français renoncent à se soigner faute de moyen , quel sera la proportion de français qui ne compensera pas avec son salaire net cette baisse de prestation ?

En résumé, la baisse des prélèvements obligatoires n’a qu’un but : transférer l’assurance maladie publique vers les mutuelles privées, l’assurance chômage vers des assurances privées, le système de retraite public vers un système privé et donc en exclure les classes les plus pauvres. Dans un premier temps, le salarié devra faire un choix entre s’assurer ou augmenter son pouvoir d’achat. Dans un second temps, si le chômage de masse persiste – ce qui est défavorable au salarié lors de la négociation du salaire à l’embauche – il n’aura même plus ce choix et aura tout simplement perdu ses systèmes de protection sociale.

Une solution intégrée à un programme globale

L’erreur qui est souvent faîte est de simuler cette mesure dans le cadre actuel. L’augmentation du SMIC n’est pas une solution isolée. Cette mesure n’est pas unitaire et pour qu’elle soit réalisable elle doit se marier avec les autres mesures économiques telles que le salaire maximum, la relocalisation de la production, le protectionnisme social et écologique, la mise en place d’un pôle financier public etc. Il est donc fallacieux d’avancer l’argument du manque de compétitivité de nos entreprises si l’on se place dans le cadre actuel alors que nous ne seront progressivement plus dans ce contexte.

La position des autres partis politiques

Lors des primaires du PS,François Hollande annonçait vouloir revoir le mode du calcul du salaire minimum pour l’indexer sur les prix et la moitié de la croissance du pays . Quant au MoDem, il ne proposait aucune augmentation du SMIC dans le programme présidentielle de 2007 . Il serait étonnant qu’il revienne sur cette mesure dans son projet humaniste qui n’est toujours pas disponible à cinq mois des présidentielles. L’UMP peut être jugé sur son bilan : en cinq ans, aucun coup de pouce n’a été accordé par le président Nicolas Sarkozy aux SMICards alors que le pouvoir d’achat était l’une de ses principales mesures lors de l’élection présidentielle de 2007. Enfin, Marine Le Pen était interrogée sur la hausse du SMIC sur France 2 et a annoncé que cela n'était pas prévue dans son programme car « un programme présidentiel n'est pas un catalogue de mesurettes ». Les SMICards apprécieront que la question des salaires ne soit que secondaire pour le FN .

Le SMIC à 1700€ ? Une revendication des syndicats !

Pourquoi un SMIC à 1700 € (et pas à 2000 € par exemple) ? Car le Front de Gauche écoute les syndicats des travailleurs. En effet, depuis 2008, la Confédération Général du Travail (CGT) etForce ouvrière (FO) revendiquent un SMIC à 1600 €. Cette revendication est toujours d'actualité mais a été révisée à 1700 € . Cette hausse a été calculé en prenant en compte les dépenses dites « contraintes », « pré-engagées » ou « incompressibles » tel que le loyer, l'énergie (électricité, gaz), les frais de transport, l'eau, les frais d’assurances etc. Ces postes de dépenses ont augmenté plus vite que les salaires et les ménages modestes sont les premiers touchés. En 2006, ces dépenses représentent 75% du revenu des 20% des ménages les plus pauvres (ceux qui sont les plus concernés par le SMIC) contre 50% en 2001.

Il est donc urgent d'augmenter le SMIC pour revenir à un niveau acceptable pour ces ménages.

vendredi 30 mars 2012

Le Parti socialiste, dindon de la farce Sarkozy ?

Mais à 3 semaines du premier tour de la présidentielle, le petit Napoléon a décidé d’appliquer sa théorie à la gauche française. Comment nous direz-vous ? A la manière d’une bonne farce à la Feydeau : faire en sorte que le PS s’en prenne au Front de Gauche plutôt qu’à lui même. Puis enfermer ce même PS dans un isolement mortifère. Et la ficelle est grosse. Si grosse qu’elle est devenu une corde, un filin métallique, un câble haute densité. Et plus c’est gros, plus ça passe, comme dans toutes les farces!

ACTE I

D’abord, il félicite le porte voix du Front de Gauche non pour la politique qu’il entend mener s’il est élu, politique qui est aux antipodes de la sienne et de tout ceux qui ont approuvé le traité de Lisbonne, PS compris, mais pour son courage politique et sa franchise verbale. Ensuite il charge un organe de presse aux ordres, le Figaro, de relayer sa parole. Son objectif est limpide: forcer les chiens de garde sociaux libéraux à fondre sur Jean Luc Mélenchon sous l’accusation de collusion avec la droite. Même le plus ignare en culture politique ne tomberait pas dans un tel piège tellement il est visible. Et comme toute bonne farce, le spectateur voit le piège arriver, voudrait crier aux acteurs PS de la pièce de ne pas y tomber. Mais quand on est un arithméticien au PS, qu’on fixe la ligne politique en fonction d’un sondage ou d’une addition de scores électoraux on ne résiste pas, on relaie la parole présidentielle au désarroi du public, en l’occurence du peuple de gauche.

Ce qui se traduit par quelques répliques hallucinantes en provenance du PS qui oublie que l’adversaire c’est Sarko:

Arnaud Montebourg le 29 mars sur Europe 1:j’ai observé que Jean Luc Mélenchon est la nouvelle mascotte du Figaro”.

Michel Sapin le 29 mars dans le Parisien: “le changement ce n’est pas Mélenchon, chacun le sait”. Permettez nous ce commentaire: chacun sait qu’avec Hollande qui a voté le traité de Lisbonne, qui a voté le TCE qui voulait instaurer la concurrence libre et non faussée, qui veut l’équilibre budgétaire en 2017, tout comme Sarko, qui ne recrutera aucun fonctionnaire sur le quinquennat, qui n’augmentera pas les salaires, qui imposera les riches à 45%, moins que sous Raffarin avec une tranche hypothétique à 75%, mais quoi entre les deux…? le changement ne sera que de visage mais certainement ni économique, ni social, tout juste sociétal.

François Hollande le 29 mars à Mont de Marsan: “Je ne méconnais pas l’influence d’autres candidatures…Je respecte celles qui sont à gauche, je reconnais celles qui sont au centre, je combats celles qui sont à droite et à l’extrême droite. Mais je vous dis que si nous voulons changer, si les Français veulent tourner la page, je suis le seul qui avec vous et au delà, peut écrire la prochaine.” Permettez nous là encore un commentaire. En règle générale on respecte son ennemi et on reconnaît son ami. Donc le centre est plus fréquentable que la gauche pour le champion social libéral. Surtout, seul, absolument seul, sans les autres forces politiques de gauche, celui qui n’a jamais réussi à transformer son parti, pourrait vraiment seul, à la force de ses seuls bras, changer le visage de la France.

ACTE II

Le début de l’acte deux est tragique. Car il referme le piège et avec lui le PS qui a sauté dedans les yeux fermés, les pieds joints et les poings liés. Car si le Front de Gauche n’est pas fréquentable puisqu’il fait le jeu de la droite (Arnaud Montebourg), s’il ne représente aucune alternative politique (Michel Sapin), s’il ne sera pas bon gouverner avec lui car il n’incarne pas l’écriture d’une nouvelle page dans le livre de la République (François Hollande), alors le PS se condamne à l’isolement et c’est exactement l’objectif que s’était fixé Sarkozy: marginaliser le candidat PS et le présenter sans aucun allié possible. En bref, le PS est incapable de rassembler. Mais le piège est bien plus vicieux car il anticipe la riposte. Si jamais le PS cherchait malgré tout un accord avec le Front de Gauche, alors ce serait un accord signé avec le sang d’un diable mortel. Et le diable mortel, il faut que cela soit le Front de gauche et Mélenchon. Donc Sarko envoie un petit jeune UMP à la gueule d’ange pour contraster avec l’univers satanique du Front de Gauche. Et ce petit jeune à la gueule d’ange qui répond au doux nom de Laurent Wauquiez déclare à l’AFP:

“voter Hollande c’est s’innoculer le virus Mélenchon”.

EPILOGUE

Seuls quelques responsables de la gauche du PS, qui essaient eux de faire de la politique, voient le piège arriver. Ils appellent à la convergence et au rassemblement. Ils supplient leur candidat d’entendre l’appel de ce peuple qui ne veut pas d’un changement de nom mais qui aspire à une transformation de la société. Une chose est sûre, elles, ils seront d'autant mieux entendus que la dynamique que porte le Front de gauche ira en se renforçant d'ici le 22 avril. Oui décidément plus que jamais à gauche pour de vrai !

Conseil municipal du 28 mars : interventions de Chantal Guyard au nom du groupe des élu-e-s communistes

BUDGET PRIMITIF 2012

Madame Le maire,

Tout d’abord, nous tenons, une fois encore, à saluer le travail des agents communaux qui, dans ce contexte social et économique difficile, œuvrent, chaque jour, à faire vivre le service public en répondant au mieux aux habitants de notre ville.

Nous ne reviendrons pas sur les conséquences désastreuses des décisions budgétaires de la loi de finances 2012 du gouvernement Sarkozy ainsi que de son désengagement financier systématique qui mettent en difficulté les communes, nous en avons largement débattu lors du Débat d’orientations budgétaires.

Ce budget 2012, sera élaboré en tenant compte des transferts de compétences à la communauté d’agglomération d’ "Est Ensemble", des équipements, du personnel. Aussi, l’analyse de l’évolution de budget à budget reste, à ce stade, compliquée.

Aussi, comme nous l’avions déjà exprimé lors du BP 2011, ce budget nous semble, une nouvelle, fois, un budget de transition.

En effet, même comme il est expliqué dans votre rapport d’introduction, ne sont pas pris en compte le transfert des charges réalisé au profit de la CAEE, l’évaluation des dépenses de fonctionnement à caractère général pose un certain nombre de questionnements.

Effectivement, alors qu’il a été nécessaire de réinjecter près de 542 000 € de dépenses supplémentaires en 2011 pour équilibrer ce chapitre budgétaire, celui de 2012 ne tient pas compte de cette augmentation et ne porte pas cette progression. Cela se traduit, au regard de la réalisation du budget 2011, par une baisse, notamment, des carburants (alors que malheureusement ce poste subira inévitablement une augmentation), mais également des fournitures d’entretien, administratives, scolaires, … )

Pour les dépenses de personnel et pour les mêmes raisons évoquées lors de mon intervention sur le compte administratif, nous attendrons de disposer des informations relatives à la masse salariale qui neutralisent les agents transférés à « Est Ensemble ».

Cependant, ce qui est marquant, une nouvelle fois, c'est la contractualisation des agents qui augmente de 9,09% de BP à BP.

De plus, ce chapitre budgétaire y intègre l’adhésion au CIG de l’action sociale en direction du personnel communal. Cette adhésion participe à l’évolution de cette ligne budgétaire. Toutefois, nous n’avons aucune information sur la part dédiée au Comité d’œuvre Sociale de Romainville (le COS)

Pour ce qui concerne le chapitre des subventions, il est constaté une diminution de 25,63% par rapport au BP11 soit -867 000€. Les principales raisons sont les réductions de la Caisse des Ecoles (-21,61%) et du CCAS (-79,09%). Cependant, je pense que vous avez certainement une explication sur cette régression !

Quant à l’intérêt de la dette, s’il diminue de 8,26% par rapport au BP11, il augmente de 5,77% par rapport à la réalisation de l’exercice 2011.

Force est de constater que la diminution des recettes de fonctionnement ne sont que la conséquence d’une politique gouvernementale mettant en péril l’autonomie des collectivités territoriales et leur marge de manœuvre avec une diminution, voire une stagnation des dotations.

Je finirai mon intervention par les dépenses d’investissement qui, pour nous élus de gauche, posent problème.

En effet, les dépenses d’équipement qui avaient été estimées en 2011 à plus de 15M€, ont, en fait été réalisées, pour cette même année, à hauteur de 17M€ soit une augmentation de 11,05%. Aussi, nous serions enclins à nous inquiéter quant à l’évaluation qui est faite pour l’exercice 2012 portant les dépenses d’équipement à 16M€. S’il y a un dérapage sur ces dépenses qu’elles en seront les conséquences pour notre ville ?

Dans le cadre du Plan Pluriannuel d’Investissement, je constate une forte évolution en rapport à 2011 de l’ordre de 71%. Ne serait-il pas possible d’étaler plus dans le temps les 7 autorisations de programme (11M€) et ainsi éviter l’utilisation de l’autofinancement ?

Loin de nous l’idée de sous estimer les attaques portées contre les collectivités territoriales ces dernières années. Mais dans le cas qui nous occupe, il s’agit de choix délibérés des élus de la majorité municipale. Nous ne contestons nullement ce droit. Nous l’avons exprimé, personne ne nie les changements intervenus dans les comportements. Mais cela ne signifie nullement que les besoins sont moins grands.

Comme nous l’avions exprimé lors de l'examen du Document d'Orientations Budgétaires (DOB), le mois dernier, et ce budget le confirme, les contraintes financières que l’Etat nous impose, ne doivent pas nous installer « dans la gestion pour la gestion ».

Nous nous devons de répondre aux besoins et aux attentes de tous les Romainvillois, les accompagner.

Le changement politique doit être le moyen de répondre aux aspirations de toute une population qui souffre. Le scrutin du mois de mai prochain en est l’occasion. En ce qui concerne les élus communistes changer la vie des citoyens avec eux est une question de démocratie, de justice sociale et d’égalité républicaine.

COMPTE ADMINISTRATIF 2011

Monsieur le premier Maire-Adjoint,

Le groupe des élus communistes s’est prêté, une fois encore, au jeu de l’analyse du compte administratif 2011.

Cet examen permet d’avoir une vision globale des dépenses et des recettes effectivement réalisées sur notre commune et sur sa gestion.

Cette démarche détermine nos votes, tant au niveau des chapitres budgétaires, qu’au niveau du CA dans son ensemble.

Toutefois, la gymnastique est compliquée au regard des changements de certains paramètres donnés, rappelés lors de la commission des finances.

Ainsi, pour la section d’investissement :

Nous constatons que les dépenses d’investissement sont encore très importantes. Cependant, nous ne reviendrons pas sur ce que nous répétons, et encore lors du Débat d’orientations budgétaires du mois dernier, si nous sommes favorables à l’investissement, nous sommes totalement opposés à l’investissement à n’importe quel coût, surtout si ce coût est financé par la maîtrise des dépenses courantes de fonctionnement.

J’en veux pour preuve : la différence entre les dépenses et les recettes réelles d’investissement fait apparaître un déficit de plus de 7M€ financés, en partie, par l’autofinancement dégagé en section de fonctionnement.

Le remboursement en capital de l’emprunt, quant à lui, augmente chaque année davantage, avec une progression pour 2011 de près de 10%.

Quant aux recettes d’investissement, elles diminuent de plus de 42% par rapport à 2010.

Vous nous apporterez certainement une explication à ce constat !

Pour la section de fonctionnement :

Nous constatons que l’autofinancement est toujours aussi important. Il a porté sur 6,8 millions d’euros en 2011.

Pour notre part, nous ne pouvons pas résumer des autofinancements successifs comme la traduction d’une bonne gestion des finances communales et d’une maîtrise des coûts de fonctionnement des services.

Et je vais y apporter quelques remarques.

En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement de l’administration communale, je constate qu’il a été nécessaire de réinjecter plus de 7% afin de pallier aux réalisations de l’exercice 2011. En effet, sur les 7,4M€ de prévus au BP2011, 7,9M€ ont été dépensés (augmentation des carburants, des fournitures administratives et scolaires, contrat de prestation de service avec les entreprises, location mobilière et immobilière, entretien des voies et réseaux…).

A vouloir trop serrer les « boulons », si je puis m’exprimer ainsi, les marges de manœuvre des services sont de plus en plus réduites.

Je réserve toute analyse quant au taux de réalisation du budget du personnel étant donné qu’un certain nombre d’agents a, durant cette période, été transféré à la Communauté d’agglomération d’ « Est ensemble ».

Toutefois, il est à noter que les rémunérations des agents non titulaires ont du être augmentées de 421 000€ par rapport au prévu.

Alors que le service public est mis à mal et le pouvoir d’achat des fonctionnaires en baisse, le recours à l’emploi précaire ne peut qu’aggraver la situation. Cette augmentation peut être également le fruit de difficultés de recrutement d’agents titulaires sur la commune.

Pour ce qui concerne les subventions attribuées aux différentes associations, le groupe communiste se félicité de l’augmentation de 10,61% de l’enveloppe globale.

Cependant, la prévision pour la Caisse des Ecoles n’a pas été réglée à hauteur du prévu. En effet, 60 000€ n’ont pas été versés.

Pour en terminer avec les dépenses de fonctionnement et notamment l’intérêt de la dette, on remarque que le poids des emprunts souscrits fait peser, chaque année, une augmentation de la charge des intérêts, qui représentent à elle seule 6% des dépenses réelles de fonctionnement.

Les recettes de fonctionnement, quant à elles, ont augmenté en rapport du prévu 2011 de 11%.

En premier lieu, cet accroissement fait suite à la progression des produits liés aux coûts des prestations (centres de vacances, sportifs, périscolaires).

Aussi, est-il difficile de déterminer s’il s’agit du fait de l’utilisation plus grande des Romainvillois des structures communales, ou alors d’augmentations récurrentes du coût des prestations décidées chaque année et pour lesquelles, vous le savez, nous continuerons à nous opposer.

Cette augmentation des recettes est le fruit également des produits de cessions d’immobilisation de l’ordre de près de 4M€.

Toutefois, nous ne pouvons que déplorer, comme tous les élus de gauche de cette assemblée, que la politique du gouvernement met en péril les finances communales. J’en veux pour preuve. Alors que la dotation forfaitaire à diminué, depuis 2009, de plus de 6,4M€, oui vous avez bien entendu, passant de 11,7M€ à 5,3M€, la Dotation de Solidarité Urbaine a, dans le même temps évolué de 295 000€. Comme quoi la crise n’a malheureusement épargné personne à Romainville.

Je vous remercie de votre attention.

jeudi 29 mars 2012

Dans l'Humanité de demain : le Front de gauche, une dynamique jeune et populaire

L’Humanité publie ce vendredi une enquête IFOP sur l’électorat Front de gauche. Retrouvez quatre pages pour mieux comprendre qui est ce peuple de gauche, par tranche d’âge, profession, zone géographique, mais aussi en fonction du vote de 2007. Une enquête qui démonte point par point les préjugés que les éditocrates tentent de nous faire avaler.

On en a d’ailleurs eu une belle brochette chez Yves Calvi mercredi. C dans l’Air, émission à la pointe lorsqu’il s’agit de suivre la pensée dominante, était consacrée à un Mélenchon qui « affole la campagne ». Etaient invités quatre « commentateurs », des habitués tous plus libéraux les uns que les autres, avec comme seule caution vaguement de gauche un Renaud Dely du Nouvel Observateur, qui a fini de croire au progrès en 1983. C’est dire qu’ils étaient aptes à comprendre la dynamique du Front de Gauche… Ils en ont parlé comme des ethnologues rencontrant une étrange et fascinante tribu qu’ils pensaient disparue depuis longtemps : le peuple des gens de gauche. Surréaliste.

Pour renforcer la toute puissance du propos, la représentante du Figaro sur le plateau a repris à son compte les fumeuses théories de Marine le Pen: le Front de gauche, c’est des bobos, il n’y a pas d’ouvriers… Malgré l’appui des analyses du Front National, les commentateurs ont eu du mal à dépasser certaines contradictions : le peuple de gauche est bête, la preuve, il croit en un smic à 1700 euros. Pourtant, il comprend et applaudit du Victor Hugo dans les discours !

L’Humanité de ce vendredi 30 mars apporte donc la preuve que ces « nouveaux chiens de garde » peuvent passer beaucoup de temps à raconter n’importe quoi. Que ce soit à dessein ou non, l’erreur est évidente. Et même si cela risque de leur faire très peur, on ne peut que conseiller à ces ténors de la pensée libérale de lire cette enquête, pour comprendre un peu mieux qui est ce peuple de gauche : jeune, travailleur et qui a très envie de gagner les prochaines élections.

" En faisant progresser l'ensemble de la gauche, le Front de gauche renforce la possibilité de battre nettement la droite "

Que le Front de gauche soit l’objet d’attaques de la part de Sarkozy, de l’UMP et du Médef. Quoi de plus normal. Ils frissonnent à l’idée qu’on pourrait remettre en cause leurs privilèges et leurs dividendes. Que la Candidate du FN, agite les peurs, manie l’insulte à l’égard du Front de gauche et de Jean-Luc Mélenchon. Quoi de plus normal. Ce sont eux qui l’ont démasquée, qui lui ont fait baisser les yeux, qui veulent la faire disparaître du devant de la scène.

Mais comment comprendre les coups bas qui viennent de tous les autres candidats de gauche ?

Si les candidats du NPA et de Lutte ouvrière ont tant de difficultés à se faire entendre, n’est-ce pas dans leur stratégie d’isolement qu’il faut en rechercher les raisons, alors que l’aspiration au rassemblement des forces de transformation sociale n’a jamais été aussi forte ?

Quant aux dirigeants d’EELV, ils n’ont pas de mots assez durs pour qualifier la campagne du Front de gauche. Jean-François Placé la qualifie de populiste et démagogique. On peut comprendre que Cécile Duflot soit un brin dépitée, mais cela ne justifie nullement le coup de pied de l’âne adressé à Jean-Luc Mélenchon qui serait dans « l’ultra-personnalisation ». Si la secrétaire nationale d’EELV était plus attentive, elle se serait rendu compte que dans les meetings du Front de gauche on ne crie pas « Mélenchon président » mais « résistance ». Et puis qui savonne la planche à ÉVA Joly si ce n’est Noël Mamère ou bien Daniel Cohn-Bendit, dont le frère vient d’annoncer qu’il voterait Hollande au premier tour.

Quant aux dirigeants du Parti socialiste, ils ne savent pas trop sur quel pied danser. Une certaine fébrilité les étreint. On fait appel à Arnaud Montebourg qui déclare « qu’il est inutile de se disperser ». Certains seconds couteaux souhaitent plutôt en découdre. L’aveuglement fait délirer Gérard Colomb. S’en prenant au candidat du Front de gauche, il déclare : « Le modèle qu’il défend, on l’a essayé en URSS, au Cambodge, ça ne marche pas. Mais personne ne le tape, Sarkozy parce qu’il l’arrange, Hollande parce qu’il n’ose pas ». Des arguments empruntés à la droite des années 80. Des propos hallucinants dans la bouche d’un socialiste qui n’a jamais caché que sa préférence va à une alliance avec une partie de la droite. Quant à François Hollande, il s’obstine à ne rien entendre. Il ne sait qu’appeler au vote « efficace », à éviter la dispersion et à se rassembler derrière lui, dès le premier tour.

Qui fait le jeu de la droite si ce n’est ceux qui marquent des buts contre leur camp. Pourtant une analyse sérieuse et juste du contexte politique de cette campagne devrait rassurer, voir réjouir les dirigeants du PS et d’EELV.

Il n’y a pas de progression de Nicolas Sarkozy malgré une utilisation présidentielle pitoyable des drames de Montauban et de Toulouse.

Il n’y a pas de risque d’un nouveau 21 avril 2002. La candidate du FN est à 12 points derrière François Hollande et Jean-Luc Mélenchon l’a devance dans plusieurs sondages.

La progression continue du Front de gauche augmente le total du pourcentage obtenu par toute la gauche puisqu’elle provient pour une bonne part d’électrices et d’électeurs qui s’abstiennent et qui reprennent espoir avec le Front de gauche.

Ainsi, le Front de gauche, en faisant progresser l’ensemble de la gauche renforce la possibilité de battre nettement la droite.

mercredi 28 mars 2012

Une force irrésistible !

Il n’est pas loin le temps où la campagne présidentielle se résumait à un match à « quatre » avec deux candidats principaux qui devaient se disputer la victoire. À eux deux, ils se seront accaparé 70% du temps d’antenne médiatique. Une confrontation se limitant à deux camps. L’un rassemblant ceux qui ne veulent plus de Sarkozy. L’autre réunissant ceux qui ne veulent pas de François Hollande.

Il n’est pas loin le temps où le FHaine avait la faveur des médias, nous présentant sa candidate comme celle du peuple, du monde ouvrier. Il n’est pas loin le temps où la droite présentait le Front de gauche comme un « parti de gauchistes éclairés » orphelins d’un monde qui a vécu. Il n’est pas loin le temps où le Parti socialiste et son candidat ne voyait dans le Front de gauche, qu’un mouvement protestataire, le considérant avec mépris comme sa voiture balai en vue du second tour. Mais voilà la campagne du Front de gauche vient de faire voler en éclats ces scénarios écrits d’avance.

De la Bastille, en passant par Metz, Clermont-Ferrand, Nantes, Villeurbanne, Blanc-Mesnil, et demain à Limoges, Besançon, Toulouse et Marseille, des centaines de milliers d’hommes, de femmes, de jeunes se retrouvent dans une gauche de combat pour chasser Sarkozy, dégager le front national du devant de la scène et dire leur détermination à combattre la dictature de l’argent. Un évènement, inconnu depuis une trentaine d’années vient de se produire. Avec le Front de gauche, l’espoir est de retour, le peuple est de retour, la gauche est de retour. L’idée de fatalité a pris un sacré coup de vieux.

L’inquiétude est grande dans les beaux quartiers, du côté des puissants, de celles et ceux qui ont le portefeuille à la place du cœur. C’est sans doute ce qui explique l’absence d’organisation de tout débat télévisé, de toute confrontation. On comprend la peur panique qui peut être celle de Sarkozy d’affronter le candidat du Front de gauche sur le terrain de l’emploi, des salaires, de la retraite, du droit au logement, à la formation, lui qui durant cinq années a fait preuve d’une allégeance totale au monde de la finance.

Mais quand va cesser ce mépris du Parti socialiste et de son candidat qui refuse depuis des mois tout débat avec le Front de gauche. Pourront t-ils encore longtemps faire la sourde oreille, alors que le peuple gronde ? Pourront t-ils encore longtemps se contenter d’appeler celles et ceux qui par millions vont choisir le Front de gauche à se rallier à leur panache blanc sans la moindre discussion ? Ce serait à prendre ou à laisser. Eh bien, il y a un bon moyen de rassembler la gauche et de battre efficacement la droite. C’est qu’au soir du premier tour, ce soit le Front de gauche qui soit en tête de la gauche

A Lille, le Front de gauche a fait "sortir la rivière de son lit"

Après les 120.000 personnes de la reprise de la Bastille, le 18 mars dernier, le Front de gauche a à nouveau frapper un grand coup ce mardi soir. A Lille, ils étaient 23.000 à assister au meeting du candidat Jean-Luc Mélenchon. 15.000 à l'intérieur du Grand palais archi-comble, aux alentours de 8.000 à l'extérieur.
"La rivière est sortie de son lit et quoi qu'il arrive, elle n'y rentrera pas de si tôt", a lancé le candidat du Front de gauche devant une forêt de drapeaux rouges, d'où s'élevaient des "résistance, résistance".

"Sortir le FN de la scène""
"La bataille qui m'excite, c'est de sortir le Front national de la scène. Si je suis devant elle, on serait le premier pays d'Europe où l'on ferait reculer l'extrême droite", a répété à la presse dans le train le porteur du programme partagé. Se félicitant d'avoir "fait dérailler le train de la dédiabolisation" du FN, il a souligné l'échec de l'opération de récupération des drames de Montauban et Toulouse par le Front national.

"Nous avons été les meilleurs gardiens de la fraternité. La France a remporté une immense victoire: le tueur en série n'est arrivé à rien, et les chacals du Front national non plus".
"We are dangerous", a ironisé Jean-Luc Mélenchon, dans une allusion aux propos de François Hollande qui s'était défendu d'être "dangereux" lors d'un déplacement à Londres. Devant la foule lilloise, il a demandé "solennellement" au candidat PS "d'en finir avec cette manière qui consiste à se dire: puisque je suis devant, je fais ce que je veux".
"Ne commencez pas à nous chercher !"
Il a regretté par exemple que le PS n'ait toujours pas répondu à son appel d'évoquer le cas des circonscriptions où la gauche pourrait être éliminée dès le premier tour en cas de division.
Il a en revanche qualifié de "gros menteur" Jérôme Cahuzac, président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, qui venait de parler d'un "accord" PS/PG pour que les amis de Mélenchon "aient quelques circonscriptions avec quelque espérance de gains". "Ne commencez pas à nous chercher, soyez poli avec nous, soyez respectueux avec la masse du Front de gauche, elle n'est pas à vendre", a déclaré le candidat acclamé par la salle.
"Nous sommes une force de conquête du pouvoir. Vous imaginez le nombre de députés que l'on va avoir!".

mardi 27 mars 2012

Michelle Demessine : "Le Front de gauche a cassé le discours de la fatalité"

Entretien. Le Front de gauche tient meeting ce mardi soir à Lille, sur les terres de Michelle Demessine. La sénatrice PCF du Nord décrypte pour l'Humanité.fr la dynamique du Front de gauche.
Avant même la tenue du meeting de Lille, ce mardi soir, Michelle Demessine pressentait un nouveau succès populaire pour le Front de gauche. "Je n'ai jamais connu une telle dynamique, expliquait la sénatrice du Nord, adjointe au maire de Lille et vice-présidente de Lille Métropole. Encore ce matin, nous recevions des appels pour des réservations dans les bus qui viennent à Lille. Des gens qui n'ont pas l'habitude de l'action politique se décident à venir au dernier moment."
Quand avez-vous perçu l'enclenchement de cette dynamique de campagne ?
Michelle Demessine. Après l'émission Des Paroles et des actes. Des choses ont été dites alors qui ont ouvert des perspectives et suscité un intérêt pour le candidat Front de gauche. Ensuite, Bastille, et la marche du 18 mars pour la VIe République, c'est le gros coup. Quand je suis rentrée de Paris, tout le monde me demandait "alors tu y étais", avec admiration pour ce que nous venions de réaliser là-bas. Jean-Luc Mélenchon constitue pour beaucoup la bonne surprise de cette élection qui ne passionnait pas grand monde au départ. Sur le terrain, cela suscite la discussion, sans qu'on ait besoin d'interpeler les gens. Pour moi, cet engouement traduit deux choses. Tout peut arriver encore jusqu'au soir du premier tour, le 22 avril. On peut essayé de manipuler une élection en utilisant un fait d'actualité, comme certains ont tenté de le faire avec les drames de Montauban et Toulouse. Mais on ressent en ce moment une nouvelle confiance dans la politique. Il est possible de tenir un nouveau discours qui éveille les consciences et qui ne se rattachent pas au "tous pourris" que certains veulent véhiculer. D'autre part, nous avons cassé le discours de fatalité, du "c'est comme ça et on ne peut rien y faire", du fait qu'il n'y a pas de solution. "
"La colère sociale a trouvé un nouveau chemin"
Avez-vous déjà connu pareil engouement pour la chose publique ?
Michelle Demessine. Il faut remonter à 2005 et au référendum sur le traité européen pour ressentir un tel intérêt. A l'époque, lorsque nous faisions du porte à porte, les gens nous disaient spontanément: "Pour nous, c'est non au traité". A nouveau, la colère sociale a trouvé un autre chemin que le "tous pourris". Cette dynamique actuelle vient de loin. De 2005, donc, puis de la naissance du Front de gauche, avec des acteurs politiques qui se sont engagés pour faire vivre une grande alternative. La très bonne campagne de notre candidat permet d'accentuer le phénomène. Je suis ainsi frappée de voir autant de jeunes dans nos meetings, nos rendez-vous de campagne. C'est un signe.
"Nous cognons très fort sur le FN"
Quels thèmes portent cette dynamique ?
Michelle Demessine. L'emploi, le logement, les difficultés de la vie quotidienne, mais aussi le parler vrai, la sincérité, le fait de montrer clairement notre programme. Un autre phénomène joue aussi en notre faveur. Nous cognons très fort sur le Front national. Cela permet d'engager la discussion avec des Français de diverses origines qui se sentaient abandonnés de la politique et qui se retrouvent aujourd'hui dans nos propositions contre toutes formes de discriminations. Des militants du Parti socialistes se reconnaissent plus dans notre programme partagé que dans celui du candidat PS. Idem chez certains sympathisants Verts. Mais le phénomène le plus marquant pour moi, ce sont tous ces gens qui renouent avec la politique grâce au Front de gauche. Des gens qui ne votaient plus vont revenir aux urnes.
Comment le Front de gauche peut-il encore progresser ?
Michelle Demessine. C'est justement vers cette abstention, qui s'annonce plus forte qu'en 2007, que nous devons avancer. Notre dynamique populaire et citoyenne peut intéresser, car les gens veulent être actifs dans la campagne. Notre porte a toujours été ouverte. Le Front de gauche et son candidat ont toujours dit "prenez le pouvoir". Nous allons continuer d'aller sur le terrain pour convaincre les gens que le chemin se fait avec eux, qu'ils ne sont pas spectateurs. Ce travail, nous le mènerons jusqu'au premier tour, mais aussi après et pendant la campagne des législatives, pour aller vers les plus éloignés. Il faut du monde pour aller convaincre. Mais pour la première fois depuis 2005, des gens viennent spontanément vers nous en nous demandant des tracts, des affiches. Il y a un vrai engouement populaire autour du Front de gauche et de son programme.

Jean-Luc Mélenchon affole les sondeurs

Les instituts de sondages sont unanimes et la résurgence des thèmes sécuritaires liée à l'affaire Mérah n'y changent rien. Jean-Luc Mélenchon est bien la personne qui monte dans les intentions de vote enregistrées en fin de semaine dernière. Le candidat du Front de gauche met en difficulté aussi bien Marine Le Pen que François Bayrou.
Selon un sondage Ipsos réalisé pour Radio France, France Télévisions et Le Monde, le candidat du Front de Gauche gagne 1,5 point en une semaine, à 13%, devant le candidat du MoDem (-1,5 point, à 11,5%) mais derrière la présidente du FN qui gagne un point à 16%. Une étude distincte Harris Interactive pour VSD et LCP semble confirmer la "tentation Mélenchon" entamée la semaine dernière dans un sondage BVA qui plaçait pour la première fois le candidat au rang de troisième homme de l'élection (14%), devant Marine Le Pen (13%) et François Bayrou (12%) ( ). Dans le sondage Harris Interactive, Marine Le Pen reste stable à 16% des suffrages et Jean-Luc Mélenchon progresse de 2 points, à 13% devant le candidat centriste qui continue de perdre du terrain (11%, -1 point).
Reléguer le FN loin derrière. De quoi conforter la stratégie du porteur du programme partagé, qui affirmait, dimanche, à en meeting à La Réunion: "Les circonstances semblent dire que le Front de Gauche aurait atteint cet objectif merveilleux d'avoir ridiculisé le Front national." "Puisque par notre travail nous l'avons repoussé derrière, puisque les dangers qui permettaient hier de se faire peur à bon compte avec le vote utile, puisque nous l'avons dégagé du devant de la scène, je vous le demande, débarrassez la vie politique de ces malfaisants qui depuis 30 ans pourrissent le débat politique. Placez là derrière moi, placez là derrière moi, loin derrière, loin derrière. Nous sommes mélangés et heureux de l'être, nous sommes la nouvelle France."
Les autres candidats. Les intentions de vote restent stables pour François Hollande et Nicolas Sarkozy, tous deux autour de 28%. Au deuxième tour, le candidat du PS reste toujours largement en tête, aux alentours de 54%, face au président sortant (46%). La candidate écologiste Eva Joly recueille entre 2% et 3%, Nathalie Arthaud (LO) et Philippe Poutou (NPA) sont crédités de 0,5% dans les deux sondages. A droite, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan plafonne à 1%. Quant à Jacques Cheminade, il obtiendrait moins de 0,5% des suffrages.

lundi 26 mars 2012

Chômage : Sarkozy invente " la baisse tendancielle de l'augmentation "

Ce pourrait être dans un sketch de Coluche, mais c'est du Nicolas Sarkozy dans le texte. Le président candidat a affirmé que les chiffres du chômage, communiqués ce lundi soir par l'INSEE, montreraient "une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs" pour février, sur France Info.

Après "la lessive qui lave plus blanc que blanc" de Coluche, voici donc la "baisse de la hausse". Et encore, "tendancielle". Lors de son intervention, le candidat UMP a tenté de donner le change sur la question de l'emploi, alors que le chômage est en constante hausse depuis un an, touchant désormais 10% de la population active, soit 2,8 millions de personnes.
Croissance nulle
Nicolas Sarkozy a de même affirmé sans vergogne, sur France Info, que cela "témoigne d'une reprise économique sensible depuis que nous avons essayé de résoudre la crise financière de la Grèce, cette crise financière qui créait une crise de confiance, qui créait elle-même une crise économique". Le président de la République fait là mention aux prévisions de croissance publiées
par l'INSEE jeudi dernier. Ces dernières, peu glorieuses, anticipent une croissance nulle au premier trimestre, de 0,2prise économique sensible".

samedi 24 mars 2012

Des ex-dirigeants du NPA soutiennent Mélenchon


Entretien avec Myriam Martin, ex-porte-parole du NPA et Pierre-François Grond, ex-bras droit d'Olivier Besancenot. Ils expliquent à "l'Humanité" pourquoi ils appellent à voter Jean-Luc Mélenchon. «La dynamique est du côté du Front de gauche»
Pourquoi, à un mois de l'élection, avez-vous décidé de soutenir Jean-Luc Mélenchon?
Pierre-François Grond. "Nous avons, Hélène Adam, Myriam Martin et moi-même, fait ce choix après avoir épuisé toutes les possibilités à l'intérieur du NPA pour tenter de rectifier ses choix d'isolement et de marginalité. La campagne de Mélenchon crée une véritable dynamique, pas simplement dans les intentions de vote, mais aussi en termes de mobilisation, comme dans les meetings ou à la Bastille le 18 mars. C'est très important pour maintenant et pour la suite".
Myriam Martin. "Il y a deux campagnes. Celle du Front de gauche suscite une dynamique, celle du NPA, pas du tout. C'est moins lié aux candidats qu'à l'orientation politique. Notre prise de position n'est pas celle du courant unitaire du NPA, qui n'a pas donné de consigne de vote. Mais certains d'entre nous ont pensé qu'il était important de marquer le coup. Nous voulons construire un bloc anticrise capable de rassembler des courants politiques, des organisations, mais aussi des individus qui pensent que ce n'est pas à la majorité de la population de payer la crise. C'est un point commun avec la campagne de Jean-Luc Mélenchon".
Êtes-vous surpris par l'ampleur de la dynamique du Front de gauche ?
Pierre-François Grond. "Á la gauche du PS, des millions d'hommes et de femmes ont participé à différents combats depuis dix ans : contre le traité constitutionnel européen en 2005, pour défendre les retraites en 2010 ou pour un nouveau partage des richesses. Il existe une gauche de résistance. Je l'ai entendu souvent à la Bastille repris par les manifestants. Ceux-là cherchent une autre voie, un espace de rassemblement, une alternative à gauche. Il y avait à la Bastille des communistes, des écologistes, des socialistes déçus par François Hollande, des gens se réclamant plutôt de l'extrême gauche. Une telle mobilisation, pendant la campagne présidentielle, est très positive".
Myriam Martin. "Á la Bastille, le peuple de gauche était là : des jeunes, des moins jeunes, des syndicalistes, tous à la recherche d'une alternative à gauche. C'est aussi notre message. Et ce n'est pas en se repliant sur soi qu'on peut y parvenir. Bien sûr, nous avons des divergences connues avec Jean-Luc Mélenchon, certaines sont à éclaircir. Pour l'instant, personne au Front de gauche ne semble prêt à participer à un gouvernement socialiste qui mènerait des politiques d'austérité. Dont acte".
Pour vous, le NPA a choisi le chemin de la marginalité...?
Myriam Martin. "J'ai participé à la fondation du NPA, j'y ai cru. Ma déception est à la hauteur de mon investissement. Nous voulions rassembler, pas prendre le chemin de la marginalité. Le NPA se pose aujourd'hui seul contre tous. Ma décision est difficile, mais mûrement réfléchie, même si je ressens une vraie déchirure".
Pierre-François Grond. "Je pense qu'il y a eu un marché de dupes au moment de la fondation du NPA. Certains étaient pour un rassemblement large, d'autres pour un petit sas de recrutement de militants révolutionnaires. Ces deux projets sont entrés en confrontation. On a fait une erreur en refusant l'unité avec le Front de gauche. Résultat, trois ans après, le NPA est plus petit et plus sectaire que ne l'était la LCR. Je pense qu'il est urgent de rebondir. Voilà mon état d'esprit".

jeudi 22 mars 2012

Le printemps du Front de gauche

Nous mettons en ligne cette information du "Nouvel Observateur" plaçant Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche en troisième position. Ainsi se trouve confirmé, à un mois du premier tour de l'élection présidentielle, que la dynamique du Front de gauche constitue bien l'évènement politique de ces dernières semaines.

Ainsi c'est le chemin qui se dégage pour à la fois battre la droite et mettre en oeuvre une véritable politique de changement à gauche. Un autre sondage de la Sofrès à paraître demain, confirmerait cette dynamique en accordant 15% à Jean-Luc Mélenchon. Ce sondage est d'autant plus intéressant qu'il place François Hollande en première position avec 29,5%. Ce qui tend à montrer que la progression du candidat du Front de gauche ne se fait pas au détriment du candidat socialiste qui l'emporterait au second tour avec 54%. En votant en faveur du candidat du Front de gauche, on se donne plus de chances de chasser Sarkozy et de changer vraiment. C'est cela qui est "utile" et "efficace". Tout appelle à renforcer la mobilisation militante et citoyenne. Dans le mois qui nous sépare du 22 avril, adressons nous à nos proches, à nos amis, à nos voisins, à nos collègues de travail, invitons les à donner de la force à leurs aspirations en choisissant le Front de gauche. Voici ce qu'écrit le Nouvel observateur :
"Le suspense n'aura guère duré. La rumeur d'un sondage plaçant Jean-Luc Mélenchon à la troisième place au premier tour de l'élection présidentielle s'est répandu sur la toile jeudi. Au bout de quelques minutes, Jean-Michel Aphatie, journaliste à RTL, a confirmé l'information :
Selon un sondage BVA pour RTL, Orange et la PQR (Presse quotidienne régionale), qui aurait dû être publié demain, le candidat du Front de gauche (14%) devient le troisième homme dans la course à la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon double Marine Le Pen (13%) et François Bayrou (12%). D'après cette étude réalisée les 21 et 22 mars, François Hollande devance Nicolas Sarkozy avec 29,5 % des intentions de vote. Le président-candidat est crédité à 28%.Si le second tour de l'élection présidentielle avait lieu ce dimanche, François Hollande serait toujours devant Nicolas Sarkozy avec 54% des intentions de vote contre 46% pour Nicolas Sarkozy".

"Le pays doit maintenant se rassembler pour rejeter les discours de haine" (Pierre Laurent - PCF/FDG)

Le drame des meurtres de Toulouse et de Montauban prend fin avec l'assaut du Raid.
C'est la fin d'une tragédie. C'est un soulagement pour tous. Mohammed Redah est mort et ne s'expliquera jamais sur les motivations de son geste criminel. J'espère que la lumière sera faite sur la genèse de cette tragédie, et que des leçons en seront tirées.

Nicolas Sarkozy annonce une fois de plus dans l'urgence des mesures dont la pertinence est très discutable. L'essentiel est maintenant que le pays se rassemble pour rejeter les discours de haine, les xénophobies, les stigmatisations. La démocratie doit se montrer plus forte et le débat national doit reprendre ses droits.

mercredi 21 mars 2012

Le Front de gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon à Bobigny

En milieu de journée ce mercredi 21 mars, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent sont venus sur l’esplanade de la Préfecture de Bobigny où ils ont été reçus par Catherine Peyge, maire de la ville et par nos élus au Conseil général représentés par Pierre Laporte (président du groupe), Gilles Garnier (vice-président) et Hervé Bramy.

La tragédie de Toulouse était bien sûr dans tous les esprits. Après qu’une minute de silence ait été observée en mémoire des victimes, le candidat du Front de Gauche a appelé à l’unité de tous les citoyens pour combattre la haine et défendre les valeurs de la République.
A la veille du vote du budget départemental, son discours sur les services publics et la nécessité de les défendre contre les multiples attaques et tentatives de privatisation ne pouvait qu’aller dans le sens du communiqué que nos élus ont d’ailleurs distribué à la population : Partout en France, les citoyens méritent justice, dignité et respect et la Seine Saint Denis doit aussi obtenir les moyens de faire vivre ces valeurs de solidarité et d’humanité sur son territoire.
Les élu-e-s du groupe "communiste, citoyen, front de gauche, pour une alternative sociale et écologique" au Conseil général

"L'heure n'est pas à déverser des torrents de haine ni attiser les peurs et les extrémismes" (Marie-George Buffet)

"C'est un soulagement. Mais, alors que les larmes suscitées par les drames de Toulouse et Montauban sont loin d'être séchées, j'en appelle à la raison et au sens des responsabilités de tous. L'heure n'est pas à déverser des torrents de haine ni à attiser les peurs ou les extrémismes. La poudre raciste, antisémite et xénophobe répandue depuis trop longtemps dans les esprits de notre peuple
fait planer sur notre République de graves dangers à la moindre mèche allumée., La tolérance et le respect d'autrui doivent prévaloir, la haine et les divisions être bannies".

lundi 19 mars 2012

De la fête aux larmes (Jean-Luc Mélenchon)

"Ce matin la fête est finie, déjà. L’idée de nos pauvres petits assassinés et de ce criminel qui court nous déchire le ventre. En une seconde, sitôt qu’on sait, on s’identifie. Nous sommes tous les parents foudroyés, ce sont nos petits qui nous ont été arrachés ! De toute part on m’assaille pour que je fasse je ne sais quoi. J’écris. C’est le mieux. Un communiqué. Rien ne serait plus obscène, selon ma manière d’être, que d’imposer le fracas et les bousculades de la campagne présidentielle aux familles et aux enfants qui vivent cette horreur. Chacun choisi sa façon de dire. Mais le plus urgent du point de vue de la vie commune que nous menons ensemble dans notre pays est de se sentir et de se montrer unis étroitement dans la compassion. Aucun criminel ne doit s’attendre à autre chose qu’à un mépris universel.
A l’antique, il ne faut pas prononcer leur nom propre pour qu’ils n’aient pas droit à la renommée que l’ignominie peut donner. On dira le « fou », le « criminel », le « détraqué », pour que les autres dérangés qui errent n’aillent pas se rêver une part de notoriété au prix du sang. Si la suite montre qu’il y a une motivation, en réalité un prétexte et une croûte sur la démence, on aura soin de ne pas la mettre en scène. Ces enfants, comme ces militaires assassinés, sont nos enfants à tous. Un point c’est tout !
Je suis certain que la police et la justice vont rattraper le criminel sous peu. Citoyens policiers, vous n’avez pas besoin qu’on vous le dise, mais quand même je le fais : mettez les bouchées doubles. On compte sur vous. On a besoin pour la paix civile que vous régliez ça très vite. Pour l’heure, nos cœurs saignent".

Quand les appels au vote utile ne suffisent plus à contenir la vague

Quand la vague est forte, rien ne sert de vouloir aller de toute force à contre-courant. Mieux vaut tenter d’en épouser le sens ou, à défaut, de la contourner prudemment. Si l’agacement, voire l’inquiétude, ont gagné le PS de ne plus occuper seul l’espace de l’alternative crédible à gauche, pas question de céder à la tentation d’une confrontation avec le Front de gauche.

Après le dédain affiché de « l’offre publique de débat » lancée par Jean-Luc Mélenchon, l’état-major socialiste modifie son ton et son approche, et modère ses appels au « vote utile », au moins dans la forme. « Tout vote est utile », tempérait ainsi François Hollande, samedi.

À cela, deux raisons peuvent être avancées. Premièrement, l’idée d’un risque d’une répétition du scénario du 21 avril 2002, voyant la FN éliminer la gauche pour se hisser au second tour, est sans nul doute écarté, le candidat socialiste étant crédité d’un score d’une bonne dizaine de points supérieurs à celui de Marine Le Pen. La question de se rassembler dès le premier tour sur la candidature la mieux placée pour l’emporter à gauche en dépit de ses insuffisances ne fait donc plus recette chez ceux qui veulent voir advenir, à l’issue des prochaines élections, un vrai changement et non une simple alternance ne promettant qu’une sorte « d’austérité douce ».

Et l’argument qui consiste à dramatiser un éventuel « croisement des courbes » au premier tour ne tient pas non plus, car c’est au second tour que se décide le nom du vainqueur de l’élection, comme l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon, mercredi, à Clermont-Ferrand.

L a deuxième raison est que les appels à voter sans discuter pour le candidat du parti dominant n’apparaissent plus suffisants. Le PS n’est pas simplement face à une remontée électorale des communistes et de leurs alliés qu’il ne croyait plus possible ; il est surtout bousculé par les exigences politiques que cristallise l’engouement pour le Front de gauche, qui le contraignent quelque peu à muscler ses propositions dans le domaine de la justice sociale. Et ça, c’est le vrai évènement imprévu de la campagne.

Sébastien Crépel

IMMENSE ! LA REVOLUTION CITOYENNE : JUSQU'OÙ IREZ-VOUS ?


dimanche 18 mars 2012

Demain, ne ratez pas l'Humanité : 8 pages spéciales La Bastille !

Et l'édito de lundi : " Ce qui nous dépasse " : Patrick Apel-Muller. "Quelque chose nous dépasse dans cette foule immense arpentant le pavé de Paris, brandissant des drapeaux rouges, enlacée et rieuse, émerveillée de son nombre, de cette mosaïque de colères et d’espérances. Se retrouvent celui qui n’y croyait plus et celui qui y croyait encore; ceux qui ont connu de grandes vagues populaires et ces jeunes qui rêvent de déferlantes citoyennes. Jean-Luc Mélenchon lui-même pensait-il possible pareil succès quand le rendez-vous a été décidé ?

Je ne le crois pas. Ces dernières semaines, tout s’accélère. «Place au Peuple!» proclamait le Front de gauche. Eh bien, ce peuple commence à prendre le pouvoir. Il suffisait de dévisager les dizaines de milliers de personnes réunies hier pour voir qu’il ne s’agissait ni de badauds ni de spectateurs, mais de militants, chevronnés pour certains, en germe pour d’autres qui se saisissent encore timides des drapeaux ou des kits de campagne qui leur sont proposés.
Le Front de gauche n’est plus la seule addition de ses partis fondateurs; Il n’est plus un noyau entouré d’un halo de sympathie. Il est devenu un mouvement populaire. Quelque chose nous dépasse et pourtant il faudra bien que tous se montrent à la hauteur de cette marche franchie, et des pas qu’elle appelle. Le mois qui vient peut démultiplier les contacts, réveiller les énergies de ceux qui n’allaient plus voter, gagner par capillarité les quartiers populaires, les usines, les cercles familiaux et amicaux, irriguer le pays de cette «insurrection citoyenne» qui veut une république nouvelle de la justice et de l’égalité ou le «je» fasse bon ménage avec le «nous».
Les sondages qui grimpent en faveur de Jean-Luc Mélenchon n’ont pas atteint leur sommet. Chaque point gagné pousse Nicolas Sarkozy vers la reconversion professionnelle qu’il a annoncé, déjoue l’opération qui entendait livrer les couches populaires à Marine Le Pen et exige de François Hollande qu’il entende les revendications populaires, dès aujourd’hui et pour demain. Quant à François Bayrou, il sent sur sa nuque le souffle du Front de gauche".
Un sondage livre la clé de cette dynamique: les deux tiers des Français jugent que Jean-Luc Mélenchon est sincère dans sa volonté de changer vraiment les choses. Et changer vraiment, c’est l’aspiration générale. Quelque chose nous dépasse et pourtant ce sont eux qui sont dépassés. Pas seulement quand esseulés au bord du chemin, Jean-Vincent Placé et Cécile Duflot, croient déceler là «de la nostalgie» ou quand, effrayé de voir une gauche combative reprendre la parole, l’UMP y voit du «passéisme». Quand à Le Pen père, il éructe contre «le cache-sexe du Parti communiste» avec le raffinement qu’on lui connaît.
Jaurès jugeait dans un temps de péril qu’il «n’y a qu’un réveil d’idéalisme qui puisse ramener dans la politique française, si désordonnée, si stérile et si mesquine à cette heure, la sécurité et la grandeur.» Peut-ëtre est-ce ce qui aujourd’hui prend place.

Mirage, duperie ou tour de passe-passe ?

Sous pression depuis de longs mois, face à l’inquiétude des habitants de notre ville voyant les promoteurs immobiliers faire la pluie et le beau temps et constatant une véritable flambée des prix, madame Valls vient de sortir de son silence. Le Parisien d'hier lui ouvre ses colonnes. Ses propos sont proprement ahurissants."J'ai décidé, nous dit-elle, d’encadrer les prix du foncier sur la ville ".

Ainsi, après avoir accompagné les promoteurs dans leur entreprise, elle nous annonce qu’elle va les ramener à la raison. On se moque de nous. La signature de cette fameuse charte n’est là que pour dissimuler la responsabilité de la collectivité qu’elle dirige. Un certain nombre d’outils donnent à la collectivité la possibilité d’interférer dans le fonctionnement du marché foncier et de l’orienter en faveur de l’intérêt public. Ces outils permettent la mise en place de projets d’aménagement (dans les ZAC en particulier), soit d’agir à des échelles plus individuelles. Citons la délivrance des permis de construire et l’exercice du droit de préemption.

Or n’est-ce pas la première magistrate qui accorde les permis de construire ? N’est-ce pas la première magistrate qui peut exercer, lorsque c’est nécessaire, son droit de préemption pour freiner la boulimie des promoteurs ? Or à peine une petite entreprise a-t-elle fermé ses portes qu’un panneau y est apposé pour annoncer une opération immobilière.

Et puis, qui a cédé à nombre de ces promoteurs, des biens et des terrains dont la ville était propriétaire ? Madame Valls connaissait le prix du foncier qu’elle dit vouloir encadrer puisque c’était la ville qui était « le vendeur ». En fait cette charte se résume à une opération de camouflage et dont on ne peut rien attendre. Son annonce nous fait penser à « Don Quichotte se battant contre des moulins à vent ou comme nous l’avons écrit récemment à l’incendiaire qui appelle les pompiers.

En voici la preuve : Madame Valls nous dit que le prix du m2 dans les Bas-Pays est de 3800 € et qu’il passera à 3420 € grâce une décote de 10% pour les Romainvillois. Or dans la villa ROMANA, rue Louise Dory le prix du m2 s’élève à 4470 € pour un T3. Moins les 10% on arrive à 4000 € le m2. C'est-à-dire 200 € de plus que le prix du m2 dans ce quartier. Cherchez l’erreur.

Second exemple : Dans le centre ville, le prix du m2 est-il écrit, s’élève à 4500 €. Après la décote de 10%, il s’élèverait à 4050 €. Pourtant dans la résidence M0OD, 23-27 rue Carnot, le prix de vente d’un T2 est de 5750 €. Avec cette fameuse décote le prix du m2 serait de 5175 €. 675 € de plus que le prix du marché dans le centre ville. Une fois de plus cherchez l’erreur.

C’est une méthode assez classique. Les prix de vente annoncés dépassent de plus de 20% le prix du marché. On applique la décote et ils restent supérieurs de 10% à ce même prix du marché.

Pour notre part nous n’avons pas la faiblesse de penser qu’un maire peut à lui seul encadrer le prix du foncier. Surtout lorsque les moyens qui étaient à sa disposition n’ont jamais été mis en œuvre, laissant ainsi le champ libre à la voracité des promoteurs.

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Le constat est alarmant. Nous vivons la crise du logement la plus grave depuis les années 50. Pour répondre aux attentes des Français, il est urgent de lancer une politique à la hauteur des enjeux de la crise. IL FAUT SORTIR LE LOGEMENT DES LOGIQUES DU MARCHÉ ET DE LA SPÉCULATION EN CONSACRANT PAR LA LOI SON CARACTÈRE DE BIEN DE PREMÈRE NÉCESSITÉ. IL CONVIENT D’ORGANISER POUR CELA UN SYSTÈME DE FIXATION DES PRIX À LA LOCATION ET À LA VENTE DANS LE SECTEUR PRIVÉ. C’EST AINSI ET AINSI SEULEMENT QUE L’ON PEUT METTRE FIN A LA SPÉCULATION IMMOBILIÈRE ET À L’AUGMENTATION DES PRIX.

CE SONT CES PROPOSITIONS QUE PORTENT LES CANDIDAT-E-S DU FRONT DE GAUCHE AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES ET LÉGISLATIVES. C’EST AUTRE CHOSE QU’UN TOUR DE PASSE-PASSE.

vendredi 16 mars 2012

Notre groupe vote contre les Partenariats Public/Privé !

Jeudi 15 mars 2012415/03/Ce matin en séance départementale, nos 13 élus ont voté contre le recours au PPP pour la rénovation et la construction des collèges. Mais ces contrats PPP, pourtant largement décriés sur tout le territoire en raison des risques financiers énormes qu’ils font courir aux collectivités locales et de l’attaque contre le service public qu’ils représentent seront malgré tout signés puisque le PS et la droite, étonnamment rassemblés dans la même logique, ont voté pour.
Le PS a fait l’apologie des PPP en évoquant les énormes contraintes budgétaires du département liées notamment au désengagement de l’Etat. Nous avons fait remarquer que si l’Etat avait payé ses dettes à notre égard (1milliard fin 2011) nous n’aurions pas eu besoin de recourir à ce système. Il est aussi assez surprenant d’observer qu’à si peu de temps d’une élection qui pourrait permettre le changement tant espéré par la Gauche, les soutiens du candidat Hollande se précipitent vers de tels pis-aller. Est-ce à dire qu’ils n’espèrent même pas qu’avec un changement de Président et de majorité au pouvoir, aucune amélioration n’aura lieu ni pour notre département ni pour l’ensemble des collectivités locales ?
Nous rappelons que c’est bien la droite qui, par sa réforme territoriale, a jeté la Seine Saint Denis dans cette difficulté. C’est encore la droite qui n’a eu de cesse toutes ces années de casser le service public, préférant le brader aux entreprises privées.
Face à de telles attaques contre les droits de nos concitoyens, nous devions résister.
Le département a certes besoin d’améliorer la capacité et la qualité d’accueil de ses collégiens mais il ne s’agit pas seulement de prévoir les murs de leurs établissements. Il faut aussi engager une vraie bataille pour que l’Education Nationale octroie le nombre d’enseignants et de personnels d’encadrement suffisant pour que nos élèves puissent évoluer dans les meilleures conditions.
Le recours au Partenariat Public/Privé est finalement l’aveu d’un renoncement devant le libéralisme. Nous devons défendre le service public, et les services publics du Conseil général dont l’expertise est tellement nécessaire car c’est la seule garantie d’une égalité dans les droits et dans la facilitation de la vie quotidienne. Notre vote est un vote de résistance.

jeudi 15 mars 2012

Il vaut mieux savoir de quoi on parle !

Ce matin encore, nous avons été destinataires d’une publicité d’un promoteur immobilier.

Nous sommes proches de l’overdose. Elle nous invite à deux journées exceptionnelles de lancement les 17 et 18 mars, pour réserver « un logement neuf qui retrouve ses lettres de noblesses dans la résidence « Grand Ségur », la plus belle de Romainville ». (fin de citation). Le dimanche 18, ce sera difficile parce que ce jour là nous avons rendez-vous avec le Front de gauche pour « reprendre la Bastille ».

Cet appel lancé, revenons à cette publicité diffusée la veille de la signature d’une charte entre la ville et les promoteurs immobiliers « pour aider les Romainvillois à acheter ». Nous ne résistons pas à l’envie de vous faire partager quelques morceaux choisis de ce luxueux prospectus.

« Commune de 24.000 habitants (!!!), Romainville a su cultiver une vie de village nourrie
par les petits commerces et les belles enseignes telles Monoprix ou Picard…Et si aujourd’hui Romainville est seulement à 10 minutes à peine de Paris en voiture, bientôt, la ligne 11 prolongée ainsi que le tramway T1 rapprocheront encore davantage la ville de Paris… ACCEDANTS, bénéficiez d’un apport personnel pouvant atteindre 136.240 euros. Devenez propriétaire, l’État vous soutient…INVESTISSEURS, réduisez vos impôts et économisez jusqu’à 4333 €/an ».

On pourra signer toutes les chartes qu’on voudra, c’est une telle propagande qui participe à la flambée des prix de l’immobilier malheureusement accompagnée par monsieur Champion lui-même. Quécrit-il dans le journal de ce mois de mars, nous le citons : « Le projet de ville que la municipalité a imaginé en 2001 dépasse les limites du quartier Marcel Cachin. Et l’expérience du PRU a encore enrichi ce projet. Ça nous a donné plein d’idées et un savoir-faire. De plus, les résultats sont très encourageants : dans les années 90, l’accroissement démographique était négatif à Romainville, contrairement aux autres communes du Département. ROMAINVILLE DEVENAIT UNE VILLE DORTOIR. Aujourd’hui le nombre d’habitants augmente parce que la ville EST PLUS ATTRACTIVE…» Tout est dit.

Nous sommes en effet passés de 25.199 habitants en 2006 à 26.031 en 2012. Mais à quoi le devons nous, si ce n’est à la multitude d’opérations immobilières exclusivement réservées
à l’accession à la propriété. Et combien de familles et de jeunes ont-ils du quitter notre ville à contre coeur, faute d’un logement accessible ? Quant à la ville dortoir évoquée dans ce propos, on tombe des nues. Pour nous, la ville dortoir c’est la cité que l'on quitte le matin et que l'on retrouve le soir, après son travail pour y dormir. C’est la ville qui perd de sa substance économique, ses emplois. Le petit Robert ne nous donne pas tort puisque l'on peut y lire : « agglomération suburbaine essentiellement destinée au logement ». Or, force est de constater que les constructions de logements en accession sont plus nombreuses que les créations d’activités. En 1999 Romainville comptait 6321 emplois dans le secteur privé, 4969 en 2002, 4084 en 2008 et à peine 3500 aujourd’hui. Si cette situation n’est pas imputable à la collectivité locale, admettons ensemble que la plus grande partie des salariés résidant dans notre ville travaille hors de nos murs. En cela, elle est devenue davantage une ville dortoir qu’il y a 10 ou 20 ans. L’information que doit une collectivité locale à ses habitants se doit d’être sérieuse et ne pas donner dans l’à peu près, comme par exemple ce titre utilisé dans le cadre du micro trottoir : Jeannine, 81 ans, habitante du bâtiment J depuis 60 ans ". En 1952, la cité Cachin n'existait pas.


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