LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 23 juillet 2013

Métropoles : Non au coup de force ! C'est aux citoyens de décider !

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Au coeur  de l’été, le gouvernement passe en force à l’Assemblée nationale, une loi qui modifie de fond en comble nos institutions territoriales.
Contrairement à ce qui avait été débattu avec les élus aux États généraux du Sénat, cette loi donne le signal d’une recentralisation considérable. Elle crée une nouvelle institution, la métropole, pour 11 grandes villes dont Paris, Lyon et Marseille.

Ces métropoles concerneront 30 millions d’habitants. La métropole serait la nouvelle clef de voûte de l’organisation de la République en concentrant un très grand nombre de pouvoirs stratégiques et de financements retirés aux communes, quasiment vidées de leur capacité d’agir au service de leurs populations. Cette loi s’en prend aussi aux compétences déléguées aux communautés d’agglomérations promises à déconstruction pure et simple. Les communes sont noyées dans des entités (conseil de territoire de 200000 à 300000 habitants) relevant des décisions centrales de la métropole, à l’image de simples « arrondissements ».

En Ile-de-France, la Métropole du Grand Paris sera créée au 1er janvier 2016 avec un Conseil métropolitain de plus de 200 membres réservant un quart des places aux élus de Paris. Une assemblée des maires aura voix consultative une fois par an. Dans les faits, le président de la métropole et quelques vice-présidents « règneront » sur 6 millions d’habitants !

D’ici 2020, dans toutes les métropoles, ces membres seront élus pour moitié au suffrage universel direct effaçant ainsi la place des communes, des départements et des intercommunalités.
Cette solution technocratique et hypercentralisatrice éloigne les citoyens des décisions. Elle est profondément antidémocratique et inacceptable ! Elle est la négation, la fin décidée autoritairement des projets construits avec les habitants dans les communes, des dynamiques de territoires, et des coopérations entre collectivités. 

C’est la fin de la démocratie locale ! 

Inefficaces, ces monstres technocratiques préparent une nouvelle ère de régression sociale. Ils produiront encore plus d’inégalités territoriales dans l’aire métropolitaine, avec l’effacement des services publics de proximité dans chaque territoire communal, intercommunal, départemental.
L’affirmation des métropoles créera à Paris une nouvelle coupure entre petite couronne et grande banlieue, et érigée en modèle au plan national, laissera à la traîne toutes les franges périurbaines et rurales.

Le principal objet de ces technostructures centralisées est de répondre aux objectifs de compétitivité réclamés, au titre de la concurrence, par les puissances financières.
Ce qui veut dire austérité et réduction partout des moyens mis à disposition de l’action publique et des réponses par les collectivités aux besoins humains, sociaux et écologiques ! Avec le désengagement de l’État, il est déjà question de créer par ordonnance des impôts nouveaux pour financer les métropoles ! Les règles budgétaires des métropoles seront fixées par ordonnance du gouvernement dans les 18 mois qui viennent !

Cette loi signe aussi un immense chambardement pour les millions d’agents de la fonction publique d’État et territoriale, avec des services entiers regroupés ou transférés d’une institution à une autre, des coupes sombres dans les effectifs, des réorganisations autoritaires comme cela s’est, par exemple, produit pour France Télécom.

Ne laissons pas le gouvernement français abonder dans le sens des préconisations de la commission européenne qui veut régler le sort des collectivités.

Les défis métropolitains en matière de transport, de logement et d’urbanisme, d’aménagement du territoire, d’égalité d’accès, d’urgence sociale, d’écologie et de relance industrielle méritent tout autre chose ! Ils doivent s’appuyer sur tous les projets issus des territoires décidés avec les citoyens dans chaque commune et intercommunalité et coordonnés avec les départements et régions, appuyés sur des services publics et des politiques de lutte contre les ségrégations sociales. L’État ne doit pas abandonner son rôle de garant de l’égalité entre les territoires, son devoir de solidarité nationale au nom de la réduction des dépenses publiques.

Ce n’est pas encore fini !

La loi revient en seconde lecture en septembre au Parlement. Des mobilisations se construisent avec au coeur l’intervention nécessaire des citoyens.
- Refusez avec nous l’effacement des communes, des intercommunalités et des départements !
- Refusez avec nous, la mise à mal des missions de service public gage d’efficacité et d’égalité !
- Refusez avec nous, le mépris de la démocratie ! Alors qu’on bouleverse la République, les citoyens sont mis à l’écart ! Pas de changement des institutions démocratiques sans démocratie !
Un tel « big bang » institutionnel ne peut se faire sans information et sans recourir au vote des citoyens.

Il faut un référendum en Île-de-France comme dans toutes les régions impactées par les changements institutionnels.

L’article 72-1 de la constitution française garantit la participation des citoyens lors de la création d’une nouvelle collectivité territoriale. Ce fut le cas pour la Nouvelle-Calédonie, l’Alsace et la Corse.
Pourquoi ne pas l’organiser alors que ce projet de loi engage la vie quotidienne de 30millions d’habitants de notre pays ?
C’est aux citoyens de décider !

Je demande :
- Une consultation démocratique des citoyens par référendum dans chaque région touchée par les changements institutionnels.
- Le retrait de la loi « Affirmation des métropoles ».
- La reprise d’un grand débat national sur la démocratie locale, les réponses nécessaires et coopératives aux problématiques métropolitaines.
- Télécharger l’appel (pdf) :
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- SIGNER L’APPEL EN LIGNE :
Je demande :
- Une consultation démocratique des citoyens par référendum dans chaque région touchée par les changements institutionnels.
- Le retrait de la loi « Affirmation des métropoles ».
- La reprise d’un grand débat national sur la démocratie locale, les réponses nécessaires et coopératives aux problématiques métropolitaines.

Quartier Gagarine : Courrier de Sofia DAUVERGNE adressé à Cécile DUFLOT



NOUS PUBLIONS LE COURRIER ADRESSE À MADAME CECILE DUFLOT, MINISTRE DE L'EGALITE DES TERRITOIRES ET DU LOGEMENT. UNE COPIE A ETE ADRESSEE À MONSIEUR FRANCOIS LAMY, MINISTRE DELEGUE À LA VILLE AINSI QU'À MONSIEUR LE PREFET DE SEINE-SAINT-DENIS

Romainville le 10 juillet 2013


Madame la ministre,


Je me permets d’attirer votre attention sur une opération immobilière qui concerne particulièrement la cité Youri Gagarine  à Romainville et son environnement immédiat.

Nous sommes sollicités par de nombreux habitants concernés ayant appris par voie de presse (journal « le Parisien » du 27 avril 2013) un très important bouleversement du quartier. Cette information a  depuis été confirmée par une lettre d’information N°7 de juin 2013 émanant de la Municipalité.

Pas moins de 450 logements sociaux (4 et 5 pièces) devraient être démolis et 1400 nouveaux logements devraient être reconstruits, dont 2/3 en co-propriété,  semant le désarroi dans la population de la cité.

Une réunion d'information a eu lieu le 1er juillet dernier sous l'autorité de Madame la Maire. Il a été précisé que ce projet était à l'étude depuis près de deux années sans qu’aucune concertation n’ait été organisée avec les habitants !
Aussi, le propriétaire de l'Usine, un local industriel existant dans le quartier à quant lui été surpris d'apprendre que sa propriété était en « friche » alors qu'il envisage de relance la production !
De plus l'existence du centre commercial semble compromise dans le futur projet.
Ce projet est présenté comme faisant partie d’un « ANRU II » alors que l'angoisse des habitants est confortée par l'expérience de l’ANRU de la cité Marcel Cachin où le relogement s'est fait dans la majorité des cas dans des logements rachetés aux promoteurs, moins confortables ( promiscuité, bruits de la rue ou environnement malsain ( gaz d'échappement).

La mairie de Romainville a annoncé un planning des réalisations des travaux à partir de la signature d’une convention, prévue en septembre 2013. Madame la ministre, Monsieur le Ministre, pouvez-vous me confirmer si cette opération serait bien éligible dans un éventuel ANRU II ?

Les habitants, les associations, les commerçants, les riverains, chacun(e) souhaite avoir en leur possession tous les éléments leur permettant d’appréhender l'avenir de leurs quartier dans les meilleures conditions.

Compte- tenu du peu d'informations dont nous disposons et sachant qu'aucun budget n'est disponible aujourd'hui pour ce type d'opérations qui s'apparente davantage à une opération immobilière qu'à un projet de réaménagement urbain, nous vous saurions gré de surseoir à tout accord sur ce projet tant que les habitants ne se sont pas prononcés en tout connaissance de cause.


Dans l’attente, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos considérations distinguées.

Sofia Dauvergne

Conseillère Municipale

Présidente du groupe des élus communistes- Front de Gauche

lundi 22 juillet 2013

Roms/Propos de Bourdouleix ; " Paroles indignes d'un élu de la République "


La banalisation des dérapages verbaux contre les gens du voyage et les Roms encourage certains élus de droite à formuler ouvertement des propos racistes. La preuve par le député Maire UDI Gilles Bourdouleix ce dimanche à Cholet qui a déclaré à propos de gens du voyage installés sur un terrain privé : « Hitler n'en a peut être pas tué assez ! ». C'est inacceptable !

Aucune situation, aucun coup de colère ne peut justifier le renvoi à l'horreur concentrationnaire nazie dans son entreprise de génocide. Le PCF condamne ces propos intolérables avec la plus grande fermeté. Ces paroles sont indignes d'un élu de la République qui n'en est malheureusement pas à son premier dérapage. Sa présence au parlement fait honte à la représentation nationale. Des poursuites doivent être engagées.

mardi 16 juillet 2013

Projets de métropoles : " Des monstres appelés métropoles !


L’examen du projet de loi d’affirmation des métropoles porté par le gouvernement commence aujourd'hui à l’Assemblée nationale, après un parcours chaotique au Sénat.

L’ensemble de ce projet de casse de la démocratie locale poursuit des objectifs inacceptables d’austérité et de mise en compétition des territoires et de leurs habitants entre eux.

C’est pour satisfaire à ces objectifs qu’il organise le dessaisissement massif des citoyens. Afin que les décideurs économiques puissent avoir les coudées franches, il tente de dépouiller les communes de leurs responsabilités et balaye les solidarités existantes dans les établissements publics de coopération intercommunale. 

Il vise la disparition des départements - et pour le Rhône son éclatement -, dont on connaît l’importance, par leur proximité avec les populations, dans l’action sociale et la solidarité territoriale. 

Il met en cause la libre administration et la clause de compétence générale qu’il prétend restaurer, par l’organisation de conférences territoriales, débouchant sur des schémas directeurs. A travers ce projet en trois volets, ce sont également les services publics locaux qui sont visés, avec une pression accrue sur les dépenses, utiles, des collectivités locales. 

A aucun moment il n’aborde le sujet des désengagements successifs de l’Etat qui laissent les collectivités exsangues. Enfin, il provoque une cassure institutionnelle entre territoires urbains et territoires ruraux, créant des disparités territoriales et une République à la carte, complètement illisible et inégalitaire, qui ne manquera pas de renforcer le sentiment de déclassement des populations péri-urbaines avec ses conséquences.

Dans les aires métropolitaines de Paris, Lyon et Marseille, particulièrement, le projet de loi fabrique des monstres, appelés métropoles, ayant à leur tête une sorte de manager trustant les pouvoirs des communes, des départements, des régions, et une partie des compétences de l’Etat. Or, autant que d’une décentralisation citoyenne véritable, il y a besoin d’un Etat qui favorise l’égalité Républicaine de nos territoires et qui lutte contre les inégalités.

Les communistes portent l’ambition d’un développement partagé de nos territoires, s’appuyant sur un nouvel élan démocratique. Pour relever les défis qui se posent à l’échelle « métropolitaine », nous proposons de mettre en place des institutions de type nouveau, de nature profondément coopérative et démocratique. Les projets qui portent le plus loin sont ceux qui sont empoignés par les hommes et les femmes eux-mêmes.
La crise de la politique, qui est galopante dans notre pays, ne peut souffrir que l’on s’en prenne aux espaces dans lesquels les citoyennes et les citoyens ont le sentiment d’avoir le plus de possibilités d’intervenir et de décider.

Les secrétaires départementaux du PCF des Bouches-du-Rhône, du Rhône, de Paris, des Hauts-de-Seine, de Seine-saint-Denis et du Val-de-Marne se sont réunis pour évoquer ce projet et ses conséquences spécifiques dans les régions de Paris, Lyon et Marseille.

Ils ont dressé ensemble un constat partagé, celui de la gravité de ce projet pour la démocratie et pour l’avenir de nos territoires. Ils refusent clairement le passage en force qui cible particulièrement nos trois territoires et leurs populations.

Ils appellent les populations des trois territoires à refuser ces projets autoritaires auxquels ils n’ont pas été associés, qui veulent limiter la capacité d’intervention des citoyens et de leurs élus locaux. Ils appellent toutes les forces citoyennes disponibles, avec les syndicats, associations, élus, à prendre la main dans un large rassemblement pour exiger le retrait de cette réforme inacceptable et ouvrir un véritable débat sur le développement de nos territoires, les projets dont ils ont besoin et la meilleure manière de les faire grandir. Toute réforme de la démocratie doit être validée par la consultation des populations concernées, pouvant aller jusqu’à des référendums.

Pour le Parti communistes français,
Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF Bouches-du-Rhône,
Danielle Lebail, secrétaire départementale du PCF Rhône,
Igor Zamichiei, secrétaire départemental du PCF Paris,
Hervé Bramy, secrétaire départemental du PCF Seine-Saint-Denis,
Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental du PCF Val-de-Marne,
Elsa Faucillon, secrétaire départementale du PCF Hauts-de-Seine,

Paris, le 16 juillet 2013.


mercredi 10 juillet 2013

Adresse aux habitants du quartier Gagarine !


Le 1er juillet Madame le Maire avait convié au Palais des fêtes, les locataires de la cité Gagarine et les habitants du quartier pour la présentation  d’un projet de « transformation » du quartier.Inquiets pour leur devenir, ils étaient venus nombreux.

Après une présentation idyllique  du projet, les personnes présentes avaient la possibilité de poser leurs questions, faire part de leurs interrogations mais à condition qu’elles aillent dans le sens d’une opération déjà ficelée. Il a d’ailleurs été précisé que ce projet était à l’étude depuis deux ans, sans que les locataires et les habitants n’aient été informés et encore moins consultés.

Outre le fait  que l’opération ait été présentée de manière confuse et lapidaire (malgré les deux années de travail) et sans qu’aucune réponse satisfaisante n’ait été apportée, il est compréhensible  que la « curiosité » ait aujourd’hui laissé place à l’incompréhension et à un malaise légitime.

Qu’en est-il réellement ?

  • Après les démolitions, dans le cadre de la construction de 1540 logements, 442 seraient des logements sociaux, situés en majorité en bordure de l’avenue Lénine et de la rue Vassou, subissant ainsi les nuisances de la circulation routière. Faut-il continuer à gaspiller l’argent public pour entreprendre de nouvelles démolitions alors que nous vivons la plus grave crise du logement depuis 1956 ?
  • Aucune information sérieuse n’a été fournie sur le financement de cette opération.
  • Il a été dit que le coût des loyers serait inchangé, occultant au passage que la surface des logements serait réduite de 25%.
  • Seulement un parking pour deux appartements serait disponible.
  • Quant aux services publics nécessaires pour accueillir des centaines de nouveaux habitants, rien de très précis n’a été avancé.

Comment peut-on justifier une telle densification qui rendra plus difficile « le vivre ensemble » ?

Citoyens à part entière de leur ville, que bon nombre d’entre nous habitons depuis de très longues années, les locataires de le cité Gagarine et les habitants du quartier, veulent être respectés dans leur dignité. Ils souhaitent ardemment être écoutés et entendus avec la considération qu’ils méritent.

Rien ne se fera sans eux et encore moins contre eux.

Une rénovation est nécessaire pour répondre aux besoins de tous les jours. Parkings, gardiennage, maison de quartier, entretien des voiries et des espaces verts. Elle ne peut se mettre en œuvre sans un office de l’habitat agissant en toute transparence au service des locataires.

Vous avez des idées. Nous vous proposons de les faire connaître en participant à un groupe de réflexion. Créons un collectif pour une rénovation citoyenne.


POUR QUE ROMAINVILLE RESTE UNE VILLE À VIVRE ET NON À VENDRE !

jeudi 4 juillet 2013

La gauche sans la culture n'est pas la gauche !

L’écologie n’est pas la seule victime de l’austérité à la sauce Hollande- Ayrault. Ainsi à la veille des festivals de l’été, les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le champ culturel

  • L’année 2014 verra une nouvelle baisse du budget du ministère de la culture (- 2,8% après -4,3 % en 2013). Sans compter les « gels » et les « sur-gels » de crédit de moins en moins  « dégelés ». Pour la deuxième année consécutive le gouvernement considère que la culture n’est pas sa priorité et le budget dérisoire qu’il y consacre va de nouveau être sacrifié sur l’autel de l’austérité. Ils sont loin les engagements du candidat Hollande, bien insuffisants au demeurant, de « sanctuariser » le budget ;
  • Le mot culture a disparu de l’acte 3 de la décentralisation et si la compétence générale est maintenue pour les collectivités, la baisse drastique de leurs dotations et la faiblesse de la fiscalité locale vont se traduire par un repli sur leurs compétences légales et obligatoires dont la culture ne fait toujours pas partie. Or 70 % de la dépense publique en faveur de la culture est aujourd’hui assumé par ces mêmes collectivités et le rapport au territoire est désormais au cœur de toute politique culturelle ;
  • Pour financer les quelques mesures en faveur de l’éducation artistique, renvoyées pour l’essentiel au périscolaire et donc aux collectivités, le ministère enjoint les Drac à prendre sur leurs budgets récurrents déjà fortement amputés.
  • L’absence de tout débat public sur un autre engagement présidentiel, le projet de loi d’orientation en faveur de la création, confirme décidément que ce gouvernement n’a aucune ambition dans ce domaine.
« Le politique dénué d’approche culturelle et d’imaginaire est condamné à l’ordre du conjoncturel » écrivait Mahmoud Darwich très peu de temps avant sa mort. Il ne se doutait pas à quel point son propos pouvait s’appliquer aux premiers mois de ce quinquennat tout entier dévolu à la réduction des dépenses publiques et du pouvoir d’achat alors que sous prétexte de compétitivité les cadeaux s’accumulent pour les entreprises.

Quelle extraordinaire ambition que celle qui consiste à obéir à M. Barroso et à la Commission européenne et à leur présenter un déficit budgétaire réduit à moins de 3% ! Le prix à payer dans le champ culturel sera, comme partout, très lourd : la mort de centaines de structures culturelles, la mise au chômage de milliers d’artistes, la mise au rencart d’un nombre incommensurable de projets culturels au service de la vie sociale, à l’école, au travail, en ville. La culture est un bien commun aussi indispensable à la vie de chacune et chacun que l’éducation, la santé ou bien encore l’environnement. Est-ce un hasard si le couperet de l’austérité s’abat d’un même mouvement sur l’écologie et sur la culture ? Nous sommes tout autant menacés par le changement climatique que par une crise anthropologique. Nous vivons en effet des temps troublés où nous avons perdu le sens même de la condition humaine et de son devenir et la culture apparait plus que jamais comme la réponse à une crise globale au sens que lui donne Gramsci : « c’est quand le vieux monde se meurt, que le nouveau tarde à naitre et que dans ce clair- obscur surgissent des monstres ».

C’est pourquoi la poursuite, par ce gouvernement qui se prétend de gauche, du démantèlement sarkozyste de notre service public de la culture, n’est pas seulement une faute politique contre l’art et les artistes, c’est une insulte faite à l’avenir même de notre peuple et de sa jeunesse. Par définition la gauche ne peut construire une politique émancipatrice sans une ambition culturelle. La gauche sans la culture n’est pas la gauche !

Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF


mercredi 3 juillet 2013

Lettre du Front de gauche au Président de la République sur le Grand marché transatlantique




Monsieur le Président,

Les négociations sur le Grand marché transatlantique peuvent officiellement démarrer depuis que le Conseil des ministres du Commerce de l’Union européenne a adopté le 14 juin dernier le mandat de négociation confié à la Commission

Vous le savez, nous contestons le bien fondé de ce projet. Il a pour but est de démanteler les « barrières douanières et réglementaires » entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Les droits de douane étant plus élevés en Europe, cela donnerait un avantage de 30% aux produits américains. La Commission européenne prévoit des suppressions d’emplois dans des secteurs stratégiques et admet une hausse des gaz à effet de serre. L’abolition des barrières règlementaires conduirait par exemple l’Europe à autoriser les poulets lavés au chlore et le bœuf aux hormones, à abaisser les normes environnementales sur la pollution automobile ou la construction. Les entreprises auraient le droit d’attaquer devant des tribunaux privés les Etats coupables d’avoir fixé des normes sociales ou environnementales qui limitent leur profit.

Nous considérons que ce projet de libre échange a pour objet de favoriser non les peuples, mais l’avidité d’un capitalisme financiarisé et mondialisé dont on voit partout les dégâts. Il menace notre modèle de société et nie la souveraineté des citoyens en Europe. Pourtant, il n’a jamais fait l’objet d’un débat public ni même, dans sa globalité, d’un débat au Parlement.

Nous estimons que les événements récents révélés par Edward Snowden rendent encore plus nécessaire de ne pas s’y engager.

La Commission, qui négocie en notre nom, le fait en effet sur la base d’un mandat secret, alors que les dirigeants des Etats-Unis y ont eu, eux, accès à travers un espionnage récemment révélé ! Comment dans ces conditions entamer des négociations ? Ces derniers événements, d’une rare gravité, devraient, à eux seuls, rendre caduque ce projet. Comment en effet mener des négociations quand la partie avec laquelle on négocie espionne en permanence ? Les Etats-Unis voient dans le projet de Grand marché transatlantique le moyen de défendre ses intérêts de grande puissance. La Commission européenne y voit l’occasion de favoriser le développement des multinationales et du système financier. Le peuple français comme ceux des autres pays européens n’ont rien à y gagner. 

En conséquence, nous vous demandons solennellement Mr le Président de bloquer immédiatement ces négociations
Dans cet espoir, veuillez croire, Monsieur le Président, à nos plus salutations les plus distinguées.

Front de Gauche (PCF, Parti de Gauche, Gauche Unitaire, République & Socialisme, C&A, PCOF, FASE, Gauche Anticapitaliste, Alternatifs)


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