Nucléaire : Areva sur la voie de la privatisation
Le conseil de surveillance du groupe public se réunit aujourd’hui pour examiner l’entrée d’un fonds koweïtien dans son capital.
Areva fait un pas vers la privatisation. La ministre de l’Économie et des Finances, Christine Lagarde, a annoncé hier, par un communiqué de presse, l’entrée du fonds souverain koweïtien KIA dans le géant du nucléaire civil français. L’opération se fera par l’intermédiaire d’une augmentation du capital du groupe public. Le fonds d’investissement, qui apportera 600 millions d’euros, va acquérir ainsi
4, 8 % du capital. L’État français s’engage, lui, à hauteur de 300 millions d’euros dans cette recapitalisation qui sera soumise ce matin au conseil de surveillance d’Areva.
L’accord entre le fonds koweïtien et l’État se double d’un pacte d’actionnaires qui prévoit que le gouvernement « s’engage à faire de meilleurs efforts pour coter les actions du groupe d’ici à la fin du premier semestre 2011 ». En clair, cela signifie que les actions d’Areva seront dorénavant cotées en Bourse. Ce qui permettra à KIA de céder tout ou partie de sa participation dans le groupe nucléaire quand il lui plaira et a qui il lui plaira. Une perte du contrôle de ce fleuron industriel par l’État sera désormais possible. Le communiqué précise que l’ouverture du capital d’Areva « est appelée à se poursuivre l’année prochaine avec l’arrivée d’autres partenaires ».
Interrogée par l’Humanité, la CGT énergie a réaffirmé son opposition à toute ouverture du capital du groupe français à des fonds d’investissement. « C’est une opération purement financière. Clairement, l’entrée de KIA est un pas franchi vers la privatisation », dénonce sa porte-parole, Marie-Claire Cailletaud. La responsable syndicale déplore « l’absence de politique
industrielle digne de ce nom ». « Plutôt que d’ouvrir le capital d’Areva à des fonds privés ou de céder une part de ses activités, l’État serait mieux inspiré de construire une véritable filière nucléaire en favorisant la coopération d’Areva avec EDF dans le cadre d’un pôle public », insiste Marie-Claire Cailletaud.
Pierre-Henri LAb
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