"Un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné" (Jean Ziegler*)
Nous mettons en ligne ce texte anonyme. Il nous étreint, et couvre de honte les affairistes, les spéculateurs, les puissants de ce monde et leur avidité insatiable. Dans la crise planétaire où se croisent plusieurs crises, la crise alimentaire est singulière. Parmi les droits humains, le droit à l’alimentation est celui qui est le plus cyniquement, le plus brutalement violé aujourd’hui.
Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. En octobre 2010, Angéla Merkel et Nicolas Sarkozy annonçaient 1700 milliards d’aide aux banques. Pendant ce temps, le budget du Programme alimentaire mondial s’est effondré de 6 milliards de dollars à 3,2 milliards parce que les pays industrialisés ne payent plus leurs cotisations. La France, les pays européens sont des démocraties. Il est possible d’imposer à l’union européenne de mettre fin au dumping agricole. Il est possible, avec de nouvelles lois nationales, d'interdire la spéculation sur les aliments de base et la fabrication d’agrocarburants autrement qu’avec des déchets agricoles. Il est possible de réduire radicalement la dette extérieure des 52 pays les plus pauvres. En démocratie, il n’y a pas d’impuissance :
"Aux enfants du tiers monde…
Ils sont très bien élevés les gosses qui meurent de faim,
Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain,
Ne font pas la grimace quand on enlève un plat.
Ils ont le cœur si lourd qu’ils vivent à genoux.
Pour avoir leur repas, ils attendent bien sagement.
Non rassurez-vous, ils ne vont pas crier.
Ils pleurent sans bruit, on ne les entend pas.
Ils sont si petits qu’on ne les voit même pas.
Ils cherchent uniquement du riz dans la poussière.
Mais ils ferment les yeux quand l’estomac se tord.
Non, non soyez tranquilles, ils ne vont pas crier.
Ils n’en n’ont plus la force, seuls leurs yeux peuvent parler.
Ils vont croiser leurs bras sur leurs petits ventres gonflés.
Ils vont prendre la pose pour faire un bon cliché.
Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger.
Ces petits enfants là, ils sont si bien élevés…"
Anonyme
*Membre du Comité consultatif du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies
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