LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 5 avril 2012

Pierre Laurent à Athènes : "Ensemble, nous allons changer nos pays pour changer l'Europe"

Jeudi 5 avril 2012

Athènes, 3 avril 2012

Mercredi 4 Avril 2012




Pierre Laurent à Athènes: "Ensemble, nous allons changer nos pays pour changer l'Europe !" - Athènes, 3 avril 2012

Athènes – meeting de Syriza
3 avril 2012

Mesdames, messieurs,
Chers amis, chers camarades,

Je suis très fier d'être parmi vous ce soir, à ce meeting que vous avez souhaité international, au moment où la Grèce entre dans une séquence politique cruciale.

Je suis très fier d'apporter ici la solidarité de toutes les forces du Front de gauche au peuple grec en résistance !

Je suis fier de le faire au moment où, nous-mêmes, en France, affrontons une élection politique décisive pour l'avenir de notre pays et celui de l'Europe.

Depuis la France, et dans le Parti de la gauche européenne que je préside, nous sommes admiratifs devant le courage et la dignité avec lesquels le peuple grec mène ce terrible combat de classes.

Nous sommes avec vous, car votre combat est le nôtre. C'est notre avenir à tous qui est en jeu.

La crise du capitalisme financiarisé et les crises politiques en Europe nous ont fait entrer dans une nouvelle ère. Il n'y aura pas de retour à la normale. Face aux programmes d'austérité, aux attaques contre les droits politiques et les libertés syndicales, face au nouveau traité « Sarkozy-Merkel » qui s'attaque aux souverainetés populaires et systématise l'austérité, nous sommes à un moment historique où il faut choisir son camp.

La finance ou bien l'humain ? Sauver le système ou le dépasser ? Telles sont les questions qui se posent à tous les peuples européens.

Au sommet de Copenhague ce week-end, les ministres des finances – et les banquiers qui occupent désormais ces fonctions – ont adopté ce qu'ils appellent le « pare-feu européen » ; c'est-à-dire le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité.
Ces dispositifs, qui mobilisent 940 milliards d'euros minimum, sont copiés sur ce qui vous a été infligé. On sauve les banques, mais c'est au peuple de payer!

A quoi vont servir ces milliards ?
A garantir les créances des banques et de la finance.

Et en contrepartie ?
Des saignées sociales, encore et encore.

Si l'on y ajoute les cadeaux de la Banque centrale européenne aux banques, cela fait 2 000 milliards d'euros qui se sont envolés dans les méandres de la finance mondiale.

Les gouvernements actuels de l'UE, le FMI et la BCE ont choisi leur camp.

Trop, c'est trop !
En Espagne et au Portugal, les grèves générales ont été massives ces dernières semaines. Comme cela a été le cas ici aussi, en Grèce, ou encore en Belgique.
Côté mouvement social, l'indignation a gagné l'Europe ces derniers mois.

Les luttes grandissent et nous sommes de toutes ces résistances pour protéger le monde du travail, la démocratie et les biens communs des citoyens. Il faut désormais faire de ses résistances, une force politique dans toute l'Europe.

Le Parti de la gauche européenne organisait ce week-end un « sommet alternatif européen ». Pendant 2 jours, plus de 200 personnalités politiques, syndicales, du mouvement social ont échangé sur la situation et les politiques alternatives à mener en Europe.
C'est la première fois que tant de convergences deviennent visibles ; c'est la première fois qu'une rencontre pluraliste des forces qui luttent en Europe se déroule ainsi.

Il y a des ruptures sociales. Il faut une rupture politique.

Le référendum en Irlande et les élections qui arrivent en Grèce et en France seront décisifs.

Ensemble, nous avons entamé un bras-de-fer politique à la fois pour mettre en échec les projets de la droite et, surtout, pour proposer une alternative de gauche. C'est notre responsabilité historique. Plus personne ne peut se payer le luxe de la division car toutes les conquêtes sociales et politiques sont menacées.

Pour nous en France, l'objectif premier du Front de gauche est de battre Nicolas Sarkozy.
Et je crois que si nous y parvenons, ce sera un soulagement aussi pour tous les peuples européens car c'est lui, avec Angela Merkel, qui a été à la manœuvre dans l'UE.

Dégager Sarkozy, c'est libérer l'Europe d'un chef d'Etat français au service des marchés !
Cela peut vraiment faire évoluer le rapport des forces.

Notre bataille porte aussi sur les contenus d'une politique de gauche, dans nos pays et pour l'UE.

Car, comme vous l'avez expérimenté ici avec Georgios Papandreou, et comme nous le craignons en France si l'on s'en tient aux propositions de François Hollande, ce n'est pas en ménageant les marchés qu'une politique de gauche est possible !!!

Le consensus entre la droite conservatrice et les sociaux-démocrates sur la discipline budgétaire et la mise sous tutelle des décisions économiques et sociales nationales est au cœur du problème.
C'est une autre voie, une rupture avec les logiques d'austérité que nous travaillons à faire émerger.

Si ce consensus n’existait pas, ils n'auraient pas pu faire un gouvernement d'union nationale ici en Grèce pour appliquer les plans d'austérité.
Et le mécanisme européen de stabilité n'aurait pas été adopté en France.
Il a été adopté parce que les parlementaires socialistes se sont abstenus, laissant les mains libres à la droite pour faire passer le texte.

Et bien elle est là, la rupture politique dont nous avons besoin. Il faut casser ce consensus qui bloque toute possibilité de progrès social en Europe.
Et je veux saluer tous les parlementaires de la gauche qui se sont opposé aux memorandums et aux agressions de la troïka. Bravo à eux ! Ce sont eux, l'avenir de la Grèce.

Après des mois sous un gouvernement non élu, intégrant même au départ des ministres d’extrême droite, il est temps pour le peuple grec – qui a été le laboratoire de ces attaques spectaculaires – de faire entendre sa voix dans les élections.

Je vous souhaite plein succès dans les élections qui s'annoncent, pour que le peuple grec élise un maximum de députés de gauche pour constituer un bouclier anti-austérité !

Oui, il faut un bouclier et des propositions pour une réorientation des choix de la Grèce au plan national, comme au plan européen.

Et je veux dire mon total soutien à vos efforts de rassemblement pour y parvenir.

Au même moment, en France, le Front de gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon sont en train de bousculer tous les pronostics et de faire entrer en grand les aspirations populaires dans le débat politique. Les sondages nous donnent à 15 % et ça monte toutes les semaines.

De nombreux militants syndicaux, associatifs, des mouvements sociaux rejoignent le Front de gauche. Un nombre grandissant de jeunes et d'ouvriers s'investissent dans cette campagne qui devient réellement populaire.

Le programme du Front de gauche est un best-seller ! Il a été vendu à près de 400 000 exemplaires.
A la Bastille, le 18 mars, nous étions 120 000, venus de toute la France pour exiger une 6e République.

Le peuple est en train de retrouver sa dignité et d'investir ses outils politiques.

Un mouvement populaire – qui n'est pas seulement un mouvement social, mais aussi un mouvement d'alternative politique – est en train de voir le jour et nous allons tout faire pour qu'il pèse sur les choix européens du futur gouvernement.

Nous ne nous contenterons pas de la proposition de François Hollande qui parle de « renégocier le traité » et qui résume sa demande à l'annexion au texte de quelques recommandations pour la croissance qui ne sont qu'un voeu pieux.

Avec le Front de gauche, nous agirons pour que le Parlement refuse la ratification du traité Sarkozy-Merkel et que le peuple français soit consulté par référendum.

Ainsi, seulement, une brèche s'ouvrira pour tous les peuples européens. Avec la montée du Front de gauche, cela devient possible.

De cette bataille en France, je retiens deux leçons principales :

• il faut à la gauche un programme de rupture avec l'austérité, un projet pour une sortie de crise, alternatif cohérent.

• Il faut l'unité, le rassemblement et la solidarité de toutes les forces qui résistent et veulent une autre société.

Alors je veux vous dire que vous avez raison de vous rassembler comme vous le faites. Bravo et courage !

Ensemble, nous allons changer nos pays pour changer l'Europe !

Le blog de Pierre Laurent c'est ICI

Par Fron

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