La CGT cheminots : un meeting haut en couleurs !
le 4 Avril 2012
SNCF
Les cheminots en appellent à la reconquête du fret
Ce mercredi, 10 000 agents sont attendus à midi près de la gare de Lyon, à Paris, à l’appel de la fédération CGT des cheminots. Un meeting national pour défendre le service public SNCF, en particulier pour le transport des marchandises.
Si on parlait enfin politique des transports en ce printemps électoral et tandis que les alertes à la pollution se multiplient ? La CGT cheminots répond oui, en organisant un meeting national ce mercredi 4 avril, place Henri-Frenay, près de la gare de Lyon, à Paris. Quelque 10 000 cheminots, actifs et retraités, sont attendus pour appeler au développement du service public SNCF et en particulier dans le domaine du transport des marchandises.
Entre 2000 et 2011, on est passé de 55 milliards de tonnes de marchandises transportées au kilomètre par la SNCF à seulement 20 milliards. Économie d’énergies fossiles, lutte contre le rejet de produits polluants dans l’atmosphère : en 2007, le grenelle de l’environnement fixait un objectif de 25 % pour le rail à l’horizon 2022. En réalité, la part du ferroviaire dans le transport de marchandises, qui était de 30 % en 1984, et encore de 16,6 % en 2000, est tombée à 8,3 % en 2010. « En trois ans, ce sont plus de 2,5 millions de camions en plus sur les routes », affirme la CGT. En France, 84,6 % des marchandises circulent aujourd’hui par la route, y compris via la filiale routière de la SNCF !
En ayant officiellement abandonné en 2010 l’activité de « wagon isolé », jugée non compétitive par rapport à la route, qui permettait aux PMI-PME de choisir le train, y compris pour de faibles volumes, la SNCF porte sa part de responsabilité.
19 % du marché français détenus par les privés
Les syndicats cheminots s’étaient alors insurgés, mais aussi des élus locaux, des populations et une partie du patronat. Ainsi, dès 2009, l’Union des industries chimiques (UIC) était montée au créneau. Misant « avant tout sur le rail pour des raisons évidentes de sécurité », le secteur de la chimie mettait 20 % de sa production sur les rails, dont 80 % de matières dangereuses. « Certains sites étant soumis à une réglementation imposant le transport de leurs produits par rail », arguait notamment l’UIC, qui appelait à une politique d’« accompagnement par les pouvoirs publics », évoquant des enjeux environnementaux, sociétaux et de développement économique régional.L’ouverture à la concurrence du privé, en 2006, devait « faire augmenter la part modale du transport de marchandises par le rail ». Les opérateurs privés comme Euro Cargo Rail, Europorte France ou Colas détiennent, aujourd’hui, environ 19 % du marché français. Ils ont certes tiré sur les prix, en abaissant notamment salaires et conditions de travail et de sécurité sur les rails, mais les « clients » ne se précipitent pas. À l’occasion de la Semaine internationale du transport et de la logistique (SITL), Anne-Laure Noat, du cabinet Eurogroup Consulting, expliquait que si les entreprises dédaignent le rail, c’est d’abord parce que le réseau n’est pas développé là où il devrait l’être, mais aussi parce qu’« il règne une certaine confusion due à l’ouverture du marché à la concurrence. (...) Les acteurs se sont multipliés et les chargeurs se demandent qui est leur interlocuteur. (...) ».
Si la politique libérale portée par Nicolas Sarkozy a encouragé le retour du fret sur la route, à gauche aussi ça déraille. « Dans les régions, le PS et les Verts disent qu’ils sont hostiles à la libéralisation, mais au Parlement européen, ils votent pour les directives ou, au mieux, s’abstiennent », dénonçait un porte-parole de la CGT cheminots, dans le dernier numéro de l’Humanité Dimanche, tout en remarquant que « seul le Front de gauche est cohérent ». Concernant le fret, le message de Jean-Luc Mélenchon est effectivement on ne peut plus clair : « Il faut faire remonter les camions sur les rails ! »
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