La chance de la gauche, par Patrick Le Hyaric
Comme cette campagne électorale serait terne sans le formidable dynamisme du Front de Gauche, le talent de Jean-Luc Mélenchon et ses propositions pour changer de politique. Nos concitoyens se trouveraient enserrés dans un étouffant étau. D’un côté, M. Sarkozy jouant sur les peurs et les divisions pour tenter de se sauver et le système avec lui. De l’autre, des orientations perçues comme ne répondant pas aux attentes. Bref, on pourrait certes avoir une alternance, mais sans perspective de vivre mieux. Sans espérances. Or, l’espoir est en train de renaître. Grâce au Front de Gauche des millions de nos concitoyens, dont beaucoup étaient tentés par l’abstention, relèvent la tête. C’est cela qui a fait pousser des cris d’orfraie à Mme Parisot hier. C’est bon signe !
Ces évolutions viennent de loin. Des processus révolutionnaires en Amérique Latine aux mouvements arabes, du succès du livre de Stéphane Hessel, qui lui-même naît de la profondeur des rejets du système tel qu’il s’est manifesté dans le mouvement social de l’automne 1995 jusqu’au NON majoritaire au référendum de 2005 et à la puissante contestation de la contre-réforme des retraites pour rassurer les marchés financiers. Voilà maintenant qu’existe la volonté de subvertir l’élection présidentielle elle-même puisque, selon une enquête publiée en fin de semaine dernière, la moitié de nos concitoyens refuse le seul choix entre N. Sarkozy et F. Hollande. C’est une contestation forte du bipartisme. Le rejet du sarkozysme est largement majoritaire. Et c’est heureux ! Mais l’anti-sarkozysme d’alternance ne suffit pas.
Fort de ses expériences, notre peuple est en demande d’une gauche de changement durable, une gauche de courage pour affronter les puissances financières. On tente de l’en empêcher de différentes manières. Ainsi, voici que les bons apôtres en comptes d’apothicaires électoraux et les VRP de la politicaillerie lancent un nouveau leurre. La progression de Jean-Luc Mélenchon risquerait de faire chuter F. Hollande, caquètent-ils en chœur ! Quelle absurdité ! Dans le sondage où le candidat du Front de Gauche est placé à 15%, F. Hollande est en tête. Il n’y aucune enquête qui ait dit une seule fois qu’il y avait un risque pour lui au second tour. D’ailleurs en 1981, F. Mitterrand était derrière V. Giscard d’Estaing au premier tour et cela ne l’a pas empêché d’être élu, fort de l’apport des 16% des électeurs de G. Marchais.
C’est la campagne du Front de gauche qui renforce la gauche toute entière. C’est Jean-Luc Mélenchon qui a fait baisser les yeux à Mme Le Pen avant de la faire descendre dans les intentions de vote. Ceux qui exhortent le candidat socialiste à ne pas gauchir ses propositions pour ne pas effrayer les électeurs de M. Bayrou oublient une vérité incontournable énoncée par F. Hollande lui-même : la majorité de ces électeurs est à droite. C’est donc à gauche, pour la justice, la liberté, la fraternité qu’il faut mobiliser dans les usines et les quartiers populaires. Non seulement de nouvelles progressions de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas un risque pour la gauche, mais c’est une chance inouïe pour que la victoire soit assurée.
C’est la garantie d’avoir une gauche répondant aux aspirations populaires.
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