En Seine Saint Denis le Front de gauche présente ses candidat-e-s aux élections législatives
le 12 Avril 2012
Législatives: le Front de Gauche 93veut ancrer le débat à gauche
Le Front de Gauche de Seine-Saint-Denis a présenté ce jeudi matin au théâtre Zingaro d’Aubervilliers ses 24 candidats (12 titulaires et 12 suppléants) aux élections législatives dans les douze circonscriptions du département.
En présence de Jack Ralite et de Marie-George Buffet, le Front de Gauche a présenté ce jeudi la liste de ses candidats et candidates aux législatives des 10 et 17 juin prochain pour la Seine-Saint-Denis, candidats et candidates en nombre égal. Surtout, le Front de Gauche s’enorgueillit de présenter la seule liste « doublement paritaire » du département, puisque les candidates sont aussi nombreuses en position de titulaires que de suppléantes, et non majoritairement en position de suppléantes, comme cela se pratique trop souvent.
L’optimisme était de rigueur, dans le contexte de percée du candidat du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon, et peu conçoivent de rester au niveau actuel de quatre députés sur les douze circonscriptions du département. Visant un score le meilleur possible («il ne faut pas se mettre de plafond dans les têtes», dit Marie-Georges Buffet), tous ont insisté sur l’importance d’avoir un fort point d’appui à l’Assemblée nationale dans l’hypothèse d’une victoire de François Hollande, pour ancrer le débat à gauche et autour des questions concernant les catégories populaires. Et, pour y arriver, sur la nécessité d’un score le plus haut possible de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.
Défendre « des citoyens à part entière »
Avoir un groupe Front de Gauche le plus fort possible dans ce « département de tous les paradoxes, cinquième contributeur au PIB français mais avec tant de populations pauvres, premier créateur d’emplois du pays mais dont plus de 50% ne profitent pas à ses habitants », comme le relève Abdel Sadi, candidat titulaire apparenté PCF dans la cinquième circonscription regroupant Bobigny, Le Bourget et Drancy, constituerait le meilleur moyen d’affirmer une politique au service des habitants de Seine-Saint-Denis – et plus largement des quartiers populaires –, là où François Hollande et Nicolas Sarkozy « ne proposent que des mesures spécifiques (une Banque des jeunes, des exonérations de charges aux employeurs embauchant des jeunes…) alors qu’il faudrait apporter des solutions globales », souligne Marie-George Buffet, députée de la quatrième circonscription (Le Blanc Mesnil, La Courneuve, Stains et Dugny) et candidate à sa réélection.
Et d’ironiser à propos des récentes « tournées » des deux favoris en banlieue : « Hollande et Sarkozy, c’est normal qu’ils viennent en banlieue, ils n’y sont pas. Nous on y est, on n’a pas ce problème ».
"Comme des citoyens à part entière"
Patrick Le Hyaric, député européen depuis 2009 et président du groupe des élus communistes de La Courneuve entre 1989 et 2001, abonde : « Ca fait trente ans que l’on va de politique spécifique en politique spécifique, avec une petite mesure ici, une petite mesure par là, des problèmes qu’on essaie de rafistoler, à chaque fois. Et c’est ce qu’il faut arrêter de faire ». Candidat dans la sixième circonscription (Aubervilliers-Pantin), celui-ci souligne : « Les habitants de ces quartiers ont envie d’être enfin traités comme des citoyens à part entière ».
Abattre le mur de l'abstention
Parmi les candidats, l’enthousiasme pour ces élections est réel, à l’image de l’engouement que suscite la campagne du Front de Gauche parmi les milieux populaires, et notamment chez ces nombreux abstentionnistes qui reviennent à la politique. « On vient nous expliquer qu’il y a une forte abstention dans ces quartiers contre laquelle on ne pourrait rien », raille Hayat Dhalfat, candidate pour le Parti de Gauche dans la première circonscription (Epinay, St-Denis Sud, St-Ouen, L’Ile-Saint-Denis). Et bien justement, contre cette abstention, le Front de Gauche aurait trouvé un moyen efficace, estime-t-elle : amener la base à s’impliquer, avec les assemblées citoyennes. Pour quel impact ? « A Saint-Ouen par exemple, la dernière assemblée citoyenne a réuni 250 personnes, un chiffre assez conséquent.
L’éducation populaire, ça compte. Je me souviens d’une jeune femme qui y a pris la parole, pour dire « C’est drôle, le Front de Gauche, j’ai l’impression que quand ils parlent, ils veulent vraiment qu’on comprenne ». On est en train d’abattre le mur de l’abstention. Après, c’est un travail de longue haleine… Plus qu’une évaluation chiffrée, c’est un projet de société à mettre progressivement en place ».
Souffle
Candidate suppléante pour la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique dans la onzième circonscription (Sevran, Tremblay, Villepinte), Clémentine Autain approuve : « Longtemps, il y a eu un discours bien-pensant disant : on va lutter contre l’abstention avec un discours moralisateur, « c’est pas bien ! il faut aller voter ! ». Mais ça ne marche pas. Pour que les gens aillent voter, il faut donner envie de voter… donner l’espoir de changer les choses ».
Car c’est bien là la force de la campagne menée par Jean-Luc Mélenchon et ses troupes : « la montée de Mélenchon renforce la gauche, toute la gauche. Il mobilise les abstentionnistes, il y a un véritable souffle derrière lui » estime encore Jean-Claude Mamet, candidat suppléant dans la neuvième circonscription (Bondy Nord-ouest, Les Lilas, Noisy-le-Sec, Romainville, Le Pré Saint-Gervais) pour le courant Convergence et Alternative, regroupant les anciens… du NPA, soulignant ainsi la dynamique autour du candidat du Front de Gauche.
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