LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

samedi 13 novembre 2010

Un parti socialiste, deux analyses de la société

Mardi soir, le conseil national du PS a frileusement adopté le texte sur l’égalité réelle, qui marque le retour des clivages entre les réformistes et l’aile gauche du parti.
Le débat idéologique qui agite le Parti socialiste depuis la présentation du texte sur « l’égalité réelle », concocté par Benoît Hamon, a réveillé les clivages que Martine Aubry s’est employée à étouffer depuis le dernier congrès en 2008. En lieu et place des fameuses synthèses ficelées par l’ancien secrétaire, François Hollande, Martine Aubry essayait d’instiller une communauté de vues sur le projet. En vain. Au sortir des mobilisations sur les retraites, le conseil national du PS a présenté un visage scindé, malgré la satisfaction de Vincent Peillon de voir « notre grand peuple de France vibrer à l’idée d’une exigence de justice ».
Selon l’eurodéputé, qui fait remarquer que Nicolas Sarkozy a, pour une part, fait sa campagne sur le grand écart des socialistes entre « les discours et les actes », « cette notion d’égalité pose la question de l’identité même des socialistes. Le socialisme est né pour passer des droits formels aux droits réels ». Or, lors de sa prise de parole, Manuel Valls a estimé que « la place donnée à la réponse de l’État » reste trop importante, a mis en garde contre les « lendemains qui déchantent » et renouvelé sa proposition de partir de « la situation économique et budgétaire » afin de construire « un ordre de priorités ». En réponse, le député Christian Paul réaffirme qu’on « ne part pas d’un budget pour faire des idées ». De son côté, et en appui au texte, Alain Bergounioux a tenu à prouver que la réforme fiscale « devra montrer qu’elle est génératrice de ressources utiles, et donc d’une conception de service public ».
Au final, le document a été approuvé par quelque cinquante-neuf membres du conseil national. Douze se sont abstenus dont François Rebsamen, François Hollande et Manuel Valls. Cela marque la cristallisation du clivage entre les tenants de la rigueur et ceux qui, comme Benoît Hamon, pensent que le PS doit montrer sa volonté de changer la société et « lever une espérance ». Au-delà, il en va également de la capacité du parti à rallier le reste de la gauche.
Lina Sankari

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