Taxer les capitaux !
A Rouen, Patrick Le Hyaric a appelé à un blocage de la spéculation.
Lors du meeting de la Fête de l’Humanité à Rouen dimanche dernier, le directeur du journal, Patrick Le Hyaric, a appelé les participants, et bien au-delà, à se remémorer les arguments développés dans l’Humanité toute la fin de l’année 2004 et 2005 par les actrices et acteurs du « non » au traité constitutionnel sur la nature de l’Europe en cours de construction. « Vous constaterez que nous avons dit la vérité. La seule chose où nous nous sommes trompés est que nous n’avions pas prévu que la crise qui frappe aujourd’hui si durement le peuple arriverait si vite et si fort. »
Il a de nouveau montré que l’efficacité économique appelait la justice sociale, l’augmentation des rémunérations par un autre partage des richesses, une autre manière de la produire, une autre politique du crédit avec un crédit public dominant. Fustigeant les institutions européennes, arcboutées sur les dogmes ultralibéraux qui poussent aux baisses permanentes de la fiscalité sur le capital alors que le travail est sans cesse taxé, il a fait deux propositions populaires dont les citoyens de l’Union européenne pourraient s’emparer ainsi que les forces sociales, associatives et progressistes de l’Union européenne : « Comment peut-on expliquer que la réserve fédérale américaine puisse racheter des dettes d’État et même de certaines entreprises par création monétaire alors que ceci est interdit par les traités à la Banque centrale européenne ? » a déclaré Patrick Le Hyaric.
« Je propose donc que, pour sauver les États en difficulté, la Banque centrale européenne se voie confier la mission de racheter tout ou partie des dettes par création monétaire et impulse un nouveau mécanisme qui permettrait aux États, à de grands services, d’emprunter à des taux quasi nuls pour se refinancer et pour des projets utiles afin de défendre l’emploi, améliorer les rémunérations, lancer des projets stratégiques en matière d’infrastructure de grands services publics européens coordonnés et pour l’innovation environnementale. »
« Deuxièmement, puisque régulièrement nous votons au Parlement européen des résolutions dans lesquelles est incluse l’idée d’une taxation des mouvements de capitaux, puisque certains dirigeants européens prétendent défendre cette idée, puisque M. Sarkozy en a parlé lui-même dans son émission de télévision, je propose que nos concitoyens, avec les travailleurs et les citoyens européens, les associations, les syndicats, les forces progressistes qui voudraient s’y associer, nous lancions une grande initiative publique d’ampleur européenne pour obtenir cette taxation des mouvements de capitaux à l’échelle européenne, a poursuivi le député européen. Cette mesure permettrait de doubler largement le budget de l’Union européenne pour des projets positifs. Cette proposition simple, compréhensible par tous, parce que c’est la spéculation et la loi de l’argent qui étouffent l’Europe, est un moyen d’entrer à nouveau dans le débat européen afin de créer un rapport de forces pour que nous commencions à changer les traités européens. "
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