En pleine confusion entre l'Etat et l'UMP

Autre annonce du remaniement : celle de la nomination par Nicolas Sarkozy de Jean-François Copé à la tête de l'UMP. On s'en offusquait quand l'évènement se déroulait dans des pays dictatoriaux. En France, la nomination du patron du parti par le chef de l'Etat émeut à peine. Dans la foulée de l'annonce du nouveau gouvernement, on découvre aussi le nom de celui qui prendra dorénavant les rênes de l'UMP. Que Nicolas Sarkozy choisisse Jean-François Copé semble tout à fait normal aux yeux de maints commentateurs, c'est pourtant contraire à la démocratie.

Mais au delà de cette confusion Etat-UMP, le président de la République n'est pas parvenu à empêcher Jean-François Copé de mettre la main sur le parti. Le secrétariat général qu'il réclamait vivement lui échoit, lui qui ne cache pas son ambition de concourir au fauteuil élyséen en 2017. Nicolas Sarkozy avait beau l'aguicher avec le ministère de l'intérieur, plus l'immigration, il avait beau réitérer cette offre jusqu'à la dernière minute, il n'a pas pu le faire changer d'avis. Détenir la tête de la formation politique reste une étape fondamentale pour tout prétendant à la présidence. Car, comme le RPR, l'UMP est conçue comme une machine électorale censée portée son premier dirigeant à l'Elysée.

La bataille pour l'OPA sur l'UMP a démarré publiquement à l'université des Jeunes populaires , à Port-Marly, début septembre, alors que devait être remis en jeu, à l'issue des élections internes de novembre, le mandat de secrétaire général, détenu alors par Xavier Bertrand, un fidèle de Sarkozy. A cette époque, Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'assemblée, n'y allait pas par quatre chemins, affirmant : "Il n'y a qu'un poste qui nous intéresse et il n'est pas au gouvernement."

Affaibli à l'issue du mouvement social et de la crise politique qui s'est ensuivie, Nicolas Sarkozy n'a pu que se résoudre à nommer un homme avec qui il entretient des relations tumultueuses. Une nomination forcée, redoutée.