LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 31 mai 2012

Résister, avec de nombreux député-e-s du Front de gauche !

Hier, en une seule journée nous avons eu connaissance de deux informations qui peuvent, à priori, paraître anodines et banales par les temps qui courent.

C’est tout d’abord la cour des comptes que préside le socialiste Didier Migaud. Il adresse une mise en garde au nouveau gouvernement qui s’apprête à réviser le budget 2012. Elle l’appelle à une « vigilance » budgétaire « accrue » sur des questions aussi sensibles que l’emploi des fonctionnaires, leurs retraites ou les aides sociales.

La plupart de ces questions sont au cœur des promesses de campagne de François Hollande. Celui-ci s’est engagé sur France2, à les appliquer « toutes », rappelant aussi que les engagements de réduction des déficits publics à 3% du PIB en 2013 et à zéro en 2017 seront tenus.

Cette mise en garde de la cour des comptes sonne comme un avertissement. Elle pointe la masse salariale de l’État qui a encore progressé de 0,48% en 2011 malgré la suppression de 32.000 emplois. Idem pour les dépenses concernant les aides sociales, à l’emploi ou au logement. Sans l’exprimer aussi clairement les « sages » de la cour des comptes, considèrent qu’une politique d’austérité s’impose et que le gouvernement devra faire des choix dans des délais rapprochés.

La seconde information de la journée nous vient de la commission européenne. Mais cette fois, on ne fait pas dans la dentelle. Le rapport rendu ce mercredi met la pression sur le nouveau président de la République et son gouvernement. Il incite la France à poursuivre ses efforts de réduction de son déficit public. Bruxelles donne la recette : une nouvelle cure de mesures libérales. Jugez-en :

  • Brider les dépenses sociales et des collectivités territoriales.
  • Revoir le système des retraites.
  • S’attaquer au marché du travail via des déréglementations.
  • Baisser le coût du travail
  • Lier les universités et les entreprises.

Évidemment La commission n’évoque pas le coup de pouce au Smic ou des revalorisations salariales pour relancer la machine économique française. Elle ne parle pas d’un changement de statut de la Banque centrale européenne pour que celle-ci prête aux États à un meilleur taux que les marchés et les banques, ce qui aurait pour effet de désamorcer le problème de la dette publique.

Ces nouvelles qui nous viennent de la cour des comptes et de la commission européenne ne sont pas insignifiantes. Elles tendent à prouver qu’il ne suffit pas de se féliciter de voir les 27 parler de « croissance ». Encore faudrait-il savoir pour qui et pourquoi ? La croissance pour la croissance, au service de l’accumulation du capital ou une croissance sociale et écologique au service du développement humain et des territoires ? Par ailleurs, le flou artistique dans lequel se complait François Hollande et son gouvernement ne sera pas tenable longtemps. Bientôt sonnera l’heure des choix.

Les pressions qui s’exercent aujourd’hui seront plus fortes demain. Elles viendront du Medef, des marchés financiers, du FMI, des agences de notation à leur service. Il ne suffira pas de donner des coups de menton, de tergiverser. Il faudra du courage, de l’audace, de la ténacité. En un mot il faudra RÉSISTER, NE RIEN LÂCHER. Il faudra s’appliquer à montrer que la relance de l’économie est possible et nécessaire. Qu’elle passe par une relance sociale effective, une autre utilisation de l’argent, du crédit et par voie de conséquence une profonde réforme de la fiscalité et du système bancaire. Que les remèdes « austéritaires » ne sont plus tenables.

Ces questions se trouvent au cœur des élections législatives du 10 juin prochain. Voilà qui justifie totalement l’importance que la majorité de gauche à l’assemblée nationale compte un groupe du Front de gauche, nombreux, fort et déterminé.

Lorsque les candidat-e-s du Front de gauche font de la revalorisation des salaires et des prestations sociales un axe essentiel de leur campagne, loin d’être hors jeu, ils sont au contraire de plein pied dans le débat sur le type de croissance et les moyens de la construire.

Ils ne font pas preuve d’angélisme et de naïveté, lorsqu’ils agissent pour la sauvegarde et la création d’emplois, le développement des services publics, la planification écologique ou les droits nouveaux dans les entreprises. Lorsqu’ils préconisent un grand pôle public bancaire et une réforme de la BCE. Lorsqu’ils affirment qu’il ne peut pas y avoir de relance d l’économie sans l’abandon pur et simple du pacte budgétaire européen.

Pour que la gauche réussisse et ne déçoive pas une fois de plus, deux conditions nous paraissent indispensables :

Que le peuple prenne le pouvoir, qu’il intervienne pour porter ce qu’il a exprimé dans la campagne présidentielle, par millions dans la rue et dans les urnes. Rien ne se fera sans cette irruption des françaises et des français sur la scène sociale et politique. Les député-e-s du Front de gauche seront, à l’Assemblée nationale, le prolongement des luttes et des aspirations de nos concitoyens.

Ces deux informations portées hier à notre connaissance agissent comme une piqûre de rappel. Le Front de gauche est la force utile au changement.

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