QUI SONT LES VRAIS CASSEURS ?
Face à la colère croissante des milliers de salariés
menacés de licenciement un peu partout dans le
pays, baladés de mensonge en tromperies par leurs directions et accusés injustement de mille maux, voici que le Ministre de l’Intérieur, loin de les défendre, se contente au contraire de redouter « le retour des casseurs » et s’inquiète des « risques d’implosion ou d’explosion sociale ». Aussi, ses services sont mobilisés afin d’éviter tout « débordement »…Mais qui sont les vrais casseurs ?
De quel débordement s’agirait-il donc ?
Plus encore, faisant allusion aux éventuels risques de détérioration de matériel (dont les salariés sont régulièrement accusés ces temps-ci), il ose dire tranquillement « qu’on ne peut pas casser l’outil de travail ».
A y regarder de plus près, Manuel Valls se trompe de piste et devrait plutôt orienter ses investigations ailleurs.
Certes, vous avez raison, Monsieur Valls : on ne peut pas casser l’outil de travail ! Mais qui ferme les usines, qui envoie aux oubliettes le savoir-faire, qui jette aux orties des ouvriers qualifiés ? Qui, réellement, est en train de casser nos outils de production et de travail ?
Monsieur Valls devrait aller trouver les responsables de ce massacre de notre industrie et, avec son gouvernement, les sanctionner comme il se doit et mettre en place les alternatives qui s’imposent. Plutôt que de préparer la guerre contre les salariés en lutte, pourquoi ne fait-il pas son devoir qui est de protéger les victimes et de punir les coupables ?
Ces salariés sont dignes et valeureux quand ils s’insurgent contre les violeurs de leurs droits les plus légitimes.
Et comme de toute évidence, il est nécessaire de rappeler à Manuel Valls qu’il est socialiste, quelques références sont de mise :
« Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes et à la protection contre le chômage. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un travail égal pour un salaire égal. » (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article XXIII Alinéa 1 et 2)
C’est d’ailleurs tout le combat des syndicalistes, rebaptisés « casseurs » dans ces temps visiblement très troublés…
Et l’article 35 de notre constitution précise :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ».
Monsieur Valls aurait besoin de réviser ses classiques et d’aller de toute urgence surveiller de près ces « casseurs » dangereux qui mettent en péril les droits inaliénables du peuple qu’il est sensé défendre.
Nous sommes du côté des salariés qui, loin de casser quoique ce soit, combattent pour le maintien de notre industrie et de nos outils de travail.
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