A l’occasion de la première rencontre européenne organisée cette semaine par le Conseil général de la Seine Saint-Denis, Stéphane Troussel a lancé un « appel pour une Europe solidaire des territoires ». Dénonçant une solidarité au rabais, Stéphane Troussel s’est insurgé contre la politique d’austérité menée par l’Europe qui conduit à une baisse drastique des crédits pour les plus démunis et plonge notre département dans de plus grandes difficultés encore.
Comment ne pas l’approuver ? Comment ne pas l’approuver aussi lorsqu’il réclame une augmentation conséquente du budget européen et de sa politique de cohésion ou bien la sanctuarisation du plan d’aide aux plus démunis ? Mais en même temps… Comment comprendre ?
Car c’est quand même bien le gouvernement PS qui a ratifié le fameux TSCG (Traité européen) mis en place par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, gravant ainsi dans le marbre les politiques d’austérité à l’échelle de l’ensemble de l’Union Européenne et impactant durement les collectivités locales. C’est bien François Hollande qui a jugé « positif » ce dernier budget européen sous le signe de la plus stricte rigueur !
Pourtant, il avait une arme efficace à sa disposition pour s’y opposer, à savoir le « droit de véto », inscrit dans le traité de Lisbonne. Cela lui aurait permis d’exprimer clairement son soi-disant refus des coupes dans les politiques publiques européennes et de porter haut un projet véritablement solidaire. Mais il ne l’a pas fait.
Stéphane Troussel, élu PS, se plaint bien étrangement des mesures que son parti défend et développe au plus haut niveau de l’Etat. Plus encore, il appelle étonnamment de ses vœux la mise en place d’une politique réellement de gauche, empreinte de solidarité et de justice sociale. Ce faisant, il confirme implicitement que le changement attendu et promis par François Hollande n’est pas advenu. Devant ce double discours qui consiste à dénoncer l’austérité parce qu’elle touche la Seine Saint Denis et à approuver le gouvernement qui justement l’instaure, on ne peut que s’interroger...
Au Front de Gauche, nous sommes convaincus depuis longtemps qu’il est urgent de sortir des logiques d’austérité. Si nous voulons une Europe solidaire, il faut arrêter de serrer la vis aux peuples et créer plutôt de nouvelles recettes avec une vraie taxe sur les transactions financières et une participation plus importante des grandes entreprises au budget communautaire. C’est ainsi que nous pourrons relancer l’activité économique créatrice d’emplois, dans le cadre d’une transition écologique. C’est ainsi que nous pourrons vraiment opérer le changement.
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