LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 12 février 2013

Prochaine cible du gouvernement : les retraites !



fordavPas de quoi trembler pour les représentants du capitalismes qui se sont réunis à Davos : la réforme des retraites risque une fois encore de laisser intacts leurs profits! Des efforts seront demandés aux Français lors de la prochaine réforme des retraites et seront modulés selon les carrières professionnelles, a annoncé la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine.
Cette ministre, imposée sur la fortune et qui n’a donc nul souci à se faire pour sa retraite personnelle, va donc constituer un comité d’experts lequel va proposer immanquablement de détricoter  les acquis liés à la retraite : bloquer voir diminuer la valeur du point, repousser l’âge de départ, augmenter les cotisations sociales des salariès, etc.….
Le déficit du régime des retraites devrait dépasser 21 milliards d’euros en 2017, selon le Conseil d’orientation des retraites, alors que la réforme de 2010 prévoyait l’équilibre en 2018.
Si les retraites sont en danger, c’est avant tout en raison du chômage de masse, de l’amputation des salaires, de la multiplications phénoménales des exonérations de charges patronales et du doute que les gouvernements successifs et le patronat ont délibérément installé quant à la capacité du système de retraite par répartition à garantir à long terme le niveau des pensions.
Comme le montrent les régressions imposées en Grèce, en Espagne, au Portugal, les marchés financiers ont mis la barre très haute. Profitant de la crise, ils exigent un peu partout un recul des systèmes sociaux solidaires. Pour eux les cotisations patronales sont des intolérables ponctions sur les profits ! La France n’échappe pas à cette pression. Et le PS, qui comme les libéraux préfèrent baisser les charges sociales des patrons en généralisant les exonérations que le coût du capital (intérêt des emprunts et dividendes) pour améliorer la compétitivité des entreprises, leur emboîte le pas. Qu’attend ce gouvernement Ayrault pour taxer les revenus financiers ? Voila qui rapporterait des recettes nouvelles à notre système de protections sociales.
Des chiffres ? Les revenus financiers des entreprises et des banques se montent à 317, 9 milliards d’euro ( en 2010). Les faire contribuer aux taux actuels des cotisations patronales, comme le propose le PCF, dégagerait pour la seule branche retraite, 26, 38 milliards d’euros. Alors chiche, Mm Touraine : demandez leur un effort !
La publication des 11ème et 12ème rapports du Conseil d’orientation des retraites (COR) est l’occasion pour le Medef de relancer cette vision catastrophiste. On voudrait tuer notre système par répartition, bâti sur la confiance et la solidarité des générations successives, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Il y a autre chose à faire que de céder à cette campagne. Après 20 ans de mesures régressives appliquées au système de retraite, mesures dont le rapport du COR expose les conséquences notamment en terme d’inégalités et de baisse du taux de remplacement, il est indispensable de consolider et d’améliorer les garanties des salariés.
Il ne s’agit pas de réduire les droits, comme l’exige le patronat dans la négociation ouverte sur les retraites complémentaires ARRCO et AGIRC, mais, au contraire, de mieux assurer l’avenir sur la base d’un autre partage des richesses et d’une autre façon d’utiliser l’argent et de produire.
Pas question de nier les besoins de financement : le nombre de retraités augmentera de plus d’un tiers d’ici 2035. Si l’on veut maintenir un taux de remplacement au minimum de 75% et relever le pouvoir d’achat des pensions, il faudra bien augmenter en proportion les moyens alloués au financement des retraites.
Cela n’est nullement impossible à condition de mettre en œuvre une politique résolument favorable à l’emploi de qualité.
Il est en second lieu indispensable de ne pas considérer la retraite comme un « coût ». Les retraités ne sont pas des privilégiés, mais bien une catégorie de la population désormais indispensable, répondant à nombre de besoins, assurant des fonctions sociales importantes : la vie associative, la démocratie locale, les aides intrafamiliales.
Malheureusement ces apports ne sont intégrés ni dans le montant du PIB ni dans l’évaluation de l’échange intergénérationnel. Ils sont pourtant source de richesses et composantes d’un nouveau type de développement.
Il est en troisième lieu urgent d’améliorer les conditions d’intégration pleine et entière des jeunes et des femmes dans le pacte intergénérationnel. Comment les femmes victimes d’inégalités persistantes peuvent-elles avoir confiance dans un système qui les pénalise ? Comment les jeunes peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que de plus en plus tardivement ?
Il faut enfin rétablir l’égalité des catégories sociales vis-à-vis de la retraite. Cela passe prioritairement par la reconnaissance du fait que l’espérance de vie des ouvriers à la retraite est beaucoup plus courte que celle des cadres supérieurs et professions libérales et qu’elle progresse moins vite. Petites retraites, espérance de vie plus courte, état de santé dégradé se cumulent. Ne pas accorder une possibilité de départ anticipé à ces catégories est une injustice insupportable que seul le MEDEF ose encore justifier.
Il n’y a aucune fatalité au « trou des retraites » qui se révèle être d’abord un épouvantail idéologique.
Face à la perspective d’une baisse des pensions que veut imposer le Medef, côté syndical,  la CGT avance des mesures pour garantir leur financement (taxation des revenus financiers, réforme de la cotisation patronale…) et oppose le projet d’une « maison commune des régimes de retraite » qui serait la garantie d’un socle commun de droits de haut niveau.

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