CAC 40 : pourquoi leur verser un crédit d’impôt ?
Déjà bénéficiaires de milliards de profits, les grands groupes profitent d’un dispositif de crédit d’impôt,voulu par Hollande qui coûtera 20 milliards d’euros à l’État.
Et comment va payer l’Etat qui crie partout sur les toits qu’il faut réduire les dépenses ? En diminuant d’autant les subventions de l’Etat aux communes. Deux poids deux mesures : aux salariés, aux communes, aux retraités, Hollande impose l’austérité, aux patrons, aux géants de la finance il fait de nouveaux cadeaux.
Donner les moyens suffisants aux services publics, assurer l’avenir de l’Hôpital public creuseraient le déficit, mais pas les cadeaux fiscaux aux géants du CAC 40 ? Mais de qui se moque-t-on ? Il est scandaleux de voir le PS au pouvoir crier chaque jour à la catastrophe budgétaire devant le creusement des déficits et gaspiller ainsi les recettes de l’Etat. D’autant que les stars du CAC 40 continuent d’afficher d’insolents bénéfices.
Une première liste des bilans financiers au titre de 2012 pour une vingtaine de groupes du CAC révèle « une tendance de fond à une stabilisation, voire à une légère amélioration des résultats », observe un analyste, cité par les Échos .
Une première liste des bilans financiers au titre de 2012 pour une vingtaine de groupes du CAC révèle « une tendance de fond à une stabilisation, voire à une légère amélioration des résultats », observe un analyste, cité par les Échos .
Commençons par : Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal, est fier de ses très bons résultats pour l’année 2012. Certes le marché européen stagne because la crise, mais heureusement les marchés émergents sont en expansion au point d’être devenus le premier marché du groupe. J.P. Agon annonce une progression de 10,4% de son chiffre d’affaires en 2012 pour atteindre 22,46 milliards d’euros (+5,5% en données comparables).
Le résultat d’exploitation du leader mondial des cosmétiques a progressé de 12,3% à 3,69 milliards d’euros, tandis que le résultat net ( les profits !) s’est envolé de 17,6% à 2,86 milliards d’euros. Et où se feront les nouvelles usines prévues ? A l’autre bout de la planète, là où les salariés sont comme le rêve le MEDEF de Parisot : exploitables et corvéables à merci .
La preuve aussi par Total, qui conserve haut la main sa première place au classement de la profitabilité, avec 10,7 milliards d’euros de bénéfices, suivi par BNP Paribas, avec 6,5 milliards (+ 8,30 %), SANOFI avec 4,9 milliards, LVMH, avec 3,4 milliards (+11,70 %), EDF, avec 3,3 milliards (+5,30 %) ou RENAULT, avec 1,7 milliard (-0,15 %). Une large part de ces résultats devrait, cette année encore, être redistribuée aux actionnaires, tandis que les salaires resteront au régime sec.
Renault, par exemple, s’apprête à verser 508 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, contre 384 millions en 2011. Ce qui n’empêche pas la firme de proposer 0 % d’augmentation de salaire à ses salariés en 2013.
Renault, par exemple, s’apprête à verser 508 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, contre 384 millions en 2011. Ce qui n’empêche pas la firme de proposer 0 % d’augmentation de salaire à ses salariés en 2013.
Ces groupes participeront-ils à la solidarité nationale, à la hauteur de leurs capacités ? Loin de là. Par le jeu des multiples niches et de l’évasion fiscale, leur taux d’imposition reste scandaleusement faible : 8 % d’impôt sur les sociétés, en moyenne, pour les groupes, contre 33 % pour les PME.
Mais il y a pire et le gouvernement socialiste ne manque pas d’imagination pour gonfler encore les profits des géants de la Finance.Les champions de l’indice phare de la Bourse de Paris comptent parmi les heureux bénéficiaires du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Décidée par le gouvernement Ayrault, cette mesure. qui équivaut à une baisse du coût du travail de 6 %, représentera une dépense annuelle de 20 milliards d’euros pour l’État.
Mais il y a pire et le gouvernement socialiste ne manque pas d’imagination pour gonfler encore les profits des géants de la Finance.Les champions de l’indice phare de la Bourse de Paris comptent parmi les heureux bénéficiaires du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Décidée par le gouvernement Ayrault, cette mesure. qui équivaut à une baisse du coût du travail de 6 %, représentera une dépense annuelle de 20 milliards d’euros pour l’État.
Ce nouveau cadeau aux patrons a un coût, dans un contexte de croissance nulle et donc de recettes en baisse, le gouvernement PS-PRG-EELV va donc procéder à un nouveau tour de vis pour les budgets de l’État et de la protection sociale. Qu’en pensent les écologistes d’EELV et l’aile gauche du PS, cautionnent-ils cette décision typique de la pensée libérale ou vont ils se resaisir ? Comment ne pas s’interroger sur le bien-fondé d’un tel dispositif quand on sait qu’il profitera, par exemple, au numéro un du CAC, Total, pour une enveloppe de 30 millions d’euros, à Sanofi, qui empochera 47 millions d’euros alors qu’il s’apprête parallèlement à supprimer des centaines d’emplois, ou au géant du bâtiment Vinci, bénéficiaire d’un Cice estimé entre 111 et 189 millions d’euros. Interrogations renforcées par une récente étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques indiquant que le Cice créerait deux fois moins d’emplois qu’attendu par Bercy.
Preuve, si besoin était, qu’avant d’envisager toute nouvelle mesure d’austérité, l’urgence est à un réexamen de l’efficacité de l’ensemble des aides publiques aux entreprises et à la taxation des revenus financiers des entreprises plutôt qu’a la baisse des salaires et des pensions de retraite.
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