Budget primitif 2011 : l'intervention de Chantal Guyard
Intervention de Chantal Guyard Au nom du groupe des élus communistes. "Madame Le maire, Le budget primitif 2011 n’étant que le reflet prévisionnel du compte administratif 2010, il est conforme à vos orientations budgétaires. Nous tenons, une fois encore, à saluer le travail des agents communaux qui, dans le contexte social et économique difficile, œuvrent, chaque jour, à faire vivre le service public en répondant au mieux aux habitants de notre ville. L’élaboration d’un budget et ses choix politiques ont des conséquences importantes sur le quotidien des gens et l’avenir de la ville. Et c’est en cela, que le choix fait par le gouvernement Sarkozy, Mme Labbez, d’attaquer les collectivités territoriales par sa révision générale des politiques publiques veut nous obliger à dépenser mieux tout en améliorant la qualité du service rendu. Mais pour nous, la réalité se traduit par la seule réduction des effectifs des fonctionnaires et la qualité du service rendu est directement affectée par cette logique. La stratégie du gouvernement est, à terme, d’asphyxier financièrement les collectivités en opérant à une non-compensation des transferts de compétences, en baissant les dotations, en supprimant la taxe professionnelle. Comme beaucoup d’élus de gauche, nous disons NON à ce recul de service public et OUI à une nouvelle étape de la décentralisation garant de la démocratie et des solidarités locales. Face à cette situation catastrophique, la gauche doit faire de ses politiques locales un barrage à la régression sociale et ouvrir de nouveaux espoirs. Le budget de notre ville ne doit pas tourner le dos aux attentes qui s’expriment et doit répondre aux exigences sociales et démocratiques à venir. Le budget que vous nous présentez ce soir est loin d’être un budget de combat et de résistance. La seule logique de poursuivre la baisse des dépenses du service public, pour financer la politique d’investissement, ne peut que réduire l’action publique en direction des habitants : sociale, culturelle, éducative, sportive… Le document présenté ce soir, nous semble un budget de transition au vu des transferts de compétences à la communauté d’agglomération Est Ensemble, notamment le transfert de la collecte des déchets. Aussi et comme il me l’avait été précisé lors de la commission des finances, on notera l’absence tant en dépenses et en recettes de la collecte par pneumatique qui doit, nous l’imaginons, se trouver inscrite dans le budget primitif de la communauté d’agglomération Est Ensemble. Qu’en advient-il des dépenses et recettes réalisées et reçues par Romainville ? Quoi qu’il en soit, ce transfert qui ne revêt pas un caractère d’intérêt général pour Romainville, l’est encore moins pour les contribuables des 8 autres villes. Les dépenses d’équipement, en neutralisant la collecte par pneumatique, diminuent en 2011 de 5,88%. Dans le même temps, on constate une prévision à la baisse des subventions d’équipement de 22,49%. Serait-ce la fin du programme d’investissement ou alors la fin des ressources nécessaires à le financer ? Avec un remboursement en capital de l’emprunt qui progresse de 8,25% en 2011, nous serions enclins à retenir la seconde proposition. Il reste, toutefois, deux solutions pour financer les investissements soit vous poursuivez la réduction des dépenses du service public par le dégagement d’un autofinancement, soit vous finissez de vendre le patrimoine qui nous reste (Saint-Ouen, l’ancienne bibliothèque, la maison des associations, le Pelvoux). Pour notre part, aucune des deux propositions n’est envisageable. Mais tout cela risque de ne pas faire le compte, en regard des annonces faites et surtout des besoins à satisfaire ? Comment seraient financés la place des commerces, la construction d’un nouveau centre de santé rue de la République, le projet de la ZAC de l’Horloge et l’aménagement de la couverture de l’autoroute ? Alors que d’immenses besoins restent à satisfaire dans le domaine de la petite enfance, de la jeunesse, de la culture…ce budget privilégie, encore cette année, une diminution des dépenses de fonctionnement des services avec notamment une baisse de 18,36% soit en valeur de BP à BP de -1,661 millions euros, une augmentation des charges de personnel de 1,24%. Il est à noter aussi la diminution de la participation au Comité d’œuvres sociales de la ville de 50%. Par contre, si la subvention aux associations reste stable voire en progression pour certaines, notamment les associations d’anciens combattants et celle de la Caisse des Ecoles qui augmentent de 10,75%, la participation du Centre Communal d’Action Sociale, quant à elle, baisse de 5,91%. Enfin, l’intérêt de la dette, tout comme nous l’affirmions lors du vote du compte administratif, augmente de 15,55% consécutivement aux choix d’investissement. Comme nous l’avions exprimés lors du DOB, le mois dernier, et ce budget le confirme, les contraintes financières que l’Etat nous impose, ne doivent pas nous installer « dans la gestion pour la gestion ». Personne ne nie les changements intervenus dans les comportements. Mais cela ne signifie nullement que les besoins sont moins grands. Différents peut-être, mais pas moins importants, et cela dans tous les domaines. Mais comment y répondre avec un budget de fonctionnement qui passe de 35,900 millions d’euros en dépenses réelles en 2006, à 35,509 millions d’euros en 2011. En 2001, je le rappelle, ce budget s’élevait à 39 millions d’euros. Les gens veulent changer leur vie et nous avons l’ambition, nous élus communistes, de changer la vie des citoyens avec eux. C’est une question de démocratie, de justice sociale et d’égalité républicaine. Il y a urgence aujourd’hui d’y répondre en accompagnant, soutenant, écoutant les Romainvillois. Mais tout cela ne peut se réaliser que par la mise en œuvre d’une vraie politique de gauche. Je vous remercie".
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