LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 1 avril 2011

"Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre" (Karl Marx)

Nous publions le billet que nous a adressé Robert Clément."Serai-je, une fois encore, voué aux gémonies lorsque les censeurs auront pris connaissance du sujet que j’évoque dans ce billet ? J’espère sincèrement qu’il sera considéré pour ce qu’il est. L’expression d’une volonté de voir les élus de la République, comme toutes celles et tous ceux qui y sont attachés, traiter de notre histoire commune en toute équité, dès lors que les faits rapportés sont avérés et recevables.


Le conseil municipal de mercredi a décidé la dénomination de la voie ouvrant l'accès à la médiathèque en « rue Albert GIRY ». La délibération adoptée à cette occasion rappelle « le passeur de mémoire » qu’il a été. Elle évoque également l’ancien conseiller municipal et Maire-Adjoint honoraire qu’il fût de 1953 à 1983. Elle précise qu’elle souhaite honorer Albert GIRY pour son sens « du devoir et de transmission de la mémoire ». Je m’associe volontiers à cet hommage et à cette heureuse initiative. Qu’il me soit cependant permis, d’évoquer l’impartialité dont devraient être porteurs les élus de la République, lorsqu’il s’agit de saluer des générations de femmes et d’hommes qui ont apporté leur générosité, leur désintéressement, leur imagination à la construction de notre ville. Ces observations se veulent constructives. Je souhaite qu’elles soient entendues.


En juillet 2009, Georges VALBON nous quittait. Outre le fait qu’il a présidé aux destinées du Département de la Seine Saint Denis depuis sa création en 1967 jusqu’en 1993, qu’il fût à l’origine de réalisations exemplaires, comme le parc de La Courneuve, qui n’était qu’un bidonville au début des années 1960, du retour du tramway qui fera école dans toute la France, de la naissance du salon du livre de la jeunesse, il fut aux côtés de David ROSENFELD l’un de ceux qui participa à la libération de Romainville, en août 1944. Et pourtant le décès de Georges VALBON n’a pas mérité la moindre information dans le journal municipal.


Le 25 novembre 2009, c’est Léon MÉRINO qui nous quittait. C'est un homme qui a compté dans l’histoire de notre ville. Premier responsable du Parti communiste de 1967 à 1971, après avoir été durant de longues années le collaborateur de Jacques DUCLOS, il a été élu conseiller municipal en 1971. Il le restera jusqu’en 1983, après avoir assumé la responsabilité de premier adjoint auprès de Gérard MACHELART. C’est en 1967, que Léon MÉRINO deviendra conseiller général du canton de Romainville, auquel s’ajoutait à l’époque la partie Nord de Montreuil. Il le restera jusqu’en 1985. Président de la commission des affaires économiques, dans une période marquée par la désindustrialisation, il mettra toute son énergie au service de la défense des salariés et de leurs emplois dans notre Département. Durant près de trente ans Léon MÉRINO a habité la cité Marcel Cachin. Et pourtant pas une ligne ne lui sera consacrée dans le magazine municipal.


Le 28 septembre 2010 nous avons appris le décès de Gérard MACHELART, maire honoraire. Élu conseiller municipal en 1953, en même temps qu’Albert GIRY, Gérard MACHELART devient en 1959 premier adjoint, et cela jusqu’en 1966. Durant toute cette période il jouera un rôle essentiel pour répondre aux besoins de la population, notamment en matière de construction de logements, d’équipements sportifs et culturels. C’est après le décès de Pierre KÉRAUTRET, en 1966, qu’il sera élu maire de Romainville. Il le restera jusqu’en 1980. Et pourtant pas un seul mot dans le mensuel d’informations municipales.


Le rappel de ces faits ne doit pas être interprété comme un procès d’intention. Je tenais à souligner combien les « valeurs républicaines » sont incompatibles avec une vision sélective de l’histoire. Mais également la nécessité d’agir contre l’oubli, de traiter avec attention, objectivité et rigueur la transmission de la mémoire et des connaissances, et particulièrement le parcours de ces femmes et de ces hommes, qui dans les conditions de leur époque, ont contribué à écrire quelques belles pages de l’histoire de notre ville. N’oublions pas que l’histoire est le cœur de nos vies, qu’elle n’a de sens que lorsqu’elle permet de construire l’avenir". « Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre » (Karl MARX).


Robert Clément

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