Combattre les idées du Front national, partout et en toutes circonstances

Le long épisode électoral terminé, nous pouvons exprimer ce que nous avons sur le cœur sans être accusés, une fois encore, de faire le jeu de la droite. Dans l'entre deux tours, Claude Bartolone, notre député depuis dimanche soir, nous a appelé à faire barrage à la candidate du Front national qui lui était opposée. C’est ce qu’ont fait massivement les électrices et les électeurs de notre ville et plus largement de notre circonscription. La détermination des communistes était d’autant plus grande qu’ils n’ont pas attendu, la dernière semaine de campagne pour combattre le programme rétrograde, les propos haineux racistes et xénophobes de l’extrême droite. Des mois durant, avec le Front de gauche, ils se sont senti bien seuls.

Bien seuls, pour dénoncer Marine Le Pen, répétant à qui voulait l’entendre que « Seuls les arabes votaient pour Mélenchon ». Discours sensé effrayer le chômeur, les salariés licenciés, les travailleurs exploités qui devraient détester l’étranger et le français d’origine étrangère, plutôt que d’exiger une autre répartition des richesses pour qu’ensemble, tous ensemble, nous puissions vivre mieux.

Bien seuls, sur le terrain de la lutte contre l’antisémitisme, pour dénoncer la réhabilitation de l’écrivain antisémite, collaborateur Robert Brasillach par Jean-Marie Le Pen., sous les applaudissements de sa fille.

Bien seuls, pour riposter aux attaques de l’UMP contre le Front de gauche. Tentant d’assimiler celui-ci au Front national, dans des amalgames honteux pour mieux masquer son rapprochement idéologique avec l’extrême droite et justifier de prochaines alliances.

Le mardi 13 juin, Claude Bartolone était l'invité de RFI. À une question du journaliste pour savoir si Jean-Luc Mélenchon, n’avait pas pêché par orgueil, dans une aventure trop personnelle, il répond : « JE CROIS QU'IL A TROP VOULU PROLONGER L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE OÙ IL AVAIT VOULU INSTALLER LE MATCH CONTRE MARINE LE PEN. D’AILLEURS, IL Y AVAIT UNE SORTE DE COMPLICITÉ ENTRE EUX DEUX POUR SAVOIR QUI ALLAIT ARRIVER DEVANT L’AUTRE. LA POPULATION DU PAS DE CALAIS, DE CE DÉPARTEMENT OUVRIER QUI CONNAIT DE GRANDES DIFFICULTÉS SOCIALES, A PLUS SOUHAITÉ QUELQU'UN QUI POUVAIT S’OCCUPER D’EUX, PLUTÔT QUE QUELQU'UN QUI POUVAIT LES UTILISER DANS LE CADRE D’UN DÉBAT NATIONAL. C’EST CELA QU'IL A PAYÉ CHER ».

C’est un appel au rassemblement de la gauche, des écologistes et de tous les démocrates pour empêcher Marine Le Pen d’être élue à l’assemblée nationale qui aurait du être lancé. Elle a fort heureusement été battue, mais d'un cheveu puisque 114 voix la séparent du candidat socialiste. C’est partout et en toutes circonstances qu’il faut mettre toute son énergie pour résister à la poussée extrémiste, et pas seulement quand une des candidates du FN vous est opposée.

Nous en terminerons par un propos qui nous a profondément choqués. Nous sommes à trois jours du premier tour. Alors que les sondages d’opinion, disaient ne pas savoir si le FN conserverait la troisième place, François Hollande déclare à Cenon, dans la banlieue de Bordeaux : « L’enjeu de dimanche, ce n’est pas de savoir QUI VA ARRIVER TROISIÈME OU QUATRIÈME, ou même dernier. L’enjeu de dimanche, c’est de placer au plus haut le candidat du changement ».

Et bien si, monsieur le Président, c’était un enjeu. Nous nous en sommes aperçus au soir du premier tour, avec un FN à 18%.