Angela Merkel mène toujours la danse de l'Union européenne
Angela Merkel a déclaré ce jeudi matin à la télévision allemande souhaiter "plus d'Europe", assortie d'une "union budgétaire". Des propos qui masquent à peine la position toujours ferme de l'Allemagne vis-à-vis de la crise de la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel s'est exprimée ce matin devant la télévision publique ARD à propos d'une éventuelle union politique au sein de la zone euro. Elle a ajouté par ailleurs que ce projet était nécessaire, même si cela devait impliquer une Europe à deux vitesses. "Nous ne devons pas rester immobiles parce que l'un ou l'autre (pays) ne veut pas encore suivre" a décrété Angela Merkel. "Nous avons besoin de plus d'Europe (...) d'une union budgétaire (...) et nous avons besoin avant tout d'une union politique. Nous devons, pas à pas, abandonner des compétences à l'Europe".
Une déclaration qui fait suite à l'entretien téléphonique d'hier entre la chancelière et le président américain Barack Obama. Ce dernier, pour qui les conséquences du climat économique européen risquent de lui coûter sa réélection, a souligné la nécessité de trouver "un plan immédiat pour résoudre la crise" et renforcer la zone euro.
Un pas en avant, un pas en arrière
Angela Merkel est également revenue sur les nombreuses divergences qui demeurent au sein de l'UE, comme les accords de libre concurrence au sein de la zone euro. "Nous devons être ouverts, donner la possibilité à tout le monde de participer" a affirmé, affable, la chancelière.
Pourtant, alors que depuis 48h de plus en plus de pays européens insistent sur la nécessité d'une aide directe aux banques espagnoles, l'Allemagne continue d'exercer son véto. Ces dernières déclarations contribuent à entretenir le flou sur la position allemande qui esquisse là un vague assouplissement mais ne rompt toujours pas. Pour contrer toute méprise, Angela Merkel s'est d'ailleurs empressée d'ajouter qu'elle ne croyait pas "qu'il y ait un seul sommet capable de tout régler d'un coup", en référence à celui de l'Union européenne qui doit se tenir les 28 et 29 juin prochains à Bruxelles. Selon ses propres dires, seule une proposition d'étude sur un programme d'union politique sera abordée.
Une union sous contrat
Alors que le système bancaire espagnol s'enferre dans le marasme, le chef du gouvernement ibérique, Mariano Rajoy, refuse toujours de déposer une demande d'aide officielle auprès de l'UE. Un tel plan de sauvetage entrainerait automatiquement une perte de souveraineté pour le royaume, qui s'est déjà plié à de nombreuses mesures d'austérité.
Malgré l'amorce d'un plan hybride, où le Fonds européen de stabilité financière (FESF) verserait une aide au Fonds d'aide au secteur bancaire (Frob) espagnol, un problème demeure. En laissant les marchés financer la dette de Madrid, le risque est de voir, à terme, la richesse créée par la croissance espagnole être accaparée par ces derniers. Sans passage par la poche des contribuables susceptibles de réinjecter l'argent en consommant, et de relancer ainsi la croissance. Sans possibilité de cercle vertueux, donc.
L'union politique annoncée par l'Allemagne ressemble fort à un mariage de raison dont les grandes lignes du contrat seraient calquées sur la vision de la première économie européenne. Difficile de ne pas y voir une mise en garde à l'encontre des deux prochains pays à être soumis au vote des citoyens…
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