5 jours décisifs !
Depuis la victoire du 6 mai contre Nicolas Sarkozy, j’ai parcouru la France de circonscription en circonscription. J’ai pu constater l’ampleur et la qualité de la campagne que continuent à mener las communistes et les forces du Front de gauche pour les élections législatives. Pourtant, tout est fait pour dénaturer la portée de ce scrutin, le réduire à un vote de confirmation, à tel point que de nombreux électeurs peinent à en comprendre l’enjeu. Soulagés d’avoir réussi à battre Nicolas Sarkozy à la présidentielle, beaucoup estiment que l’essentiel a été fait. Or, c’est la première condition d’un changement de politique qui a été remplie.
L’essentiel est à venir avec l’élection de près de 600 députés qui vont faire, ou non, les lois de progrès et de justice sociale, de conquêtes démocratiques attendues par la majorité des Françaises et des Français. Il ne reste que 5 jours avant le premier tour, mais ils pèseront lourd pour les 5 années à venir.
La présidentialisation de la Vème République masque une réalité : c’est à l’Assemblée, et non à l’Élysée, qu’il faudra une volonté de fer pour décider de mettre un terme au pouvoir des marchés financiers. Il faudra une majorité de gauche qui n’ait pas d’hésitation en abrogeant les lois injustes imposées par la droite pendant 10 ans, détruisant le potentiel économique de la France en liquidant notre industrie, en dépeçant les services publics, en réduisant les libertés et droits démocratiques. Il faut une majorité de gauche qui porte la parole et les exigences du mouvement social et citoyen, et non les guident. Une majorité de gauche ferme sur l’engagement de soumettre le traité Sarkozy-Merkel, renégocié ou non, au vote des Français au moyen d’un référendum ; une volonté de fer, je le répète, pour rejeter le Pacte budgétaire européen et la perte de souveraineté nationale qu’il entraînera.
Soyons clairs, sans la présence de nombreux députés du Front de gauche au sein de la future majorité, cette volonté ne sera pas au rendez-vous, le changement tant attendu par les Français pourrait alors leur filer dans les doigts.
Pour ces raisons, et quel qu’ait été leur vote à gauche à l’élection présidentielle, toutes celles et tous ceux qui souhaitent la réussite du changement ont besoin de la présence d’un fort groupe du Front de gauche écouté et respecté à l’Assemblée nationale. Nous avons besoin d’une large majorité de gauche au Parlement, en sortant le maximum de députés de droite et en barrant la route à l’entrée du Front national. Mais l’hégémonie du seul Parti socialiste sur la majorité parlementaire ne serait pas une bonne nouvelle. Il est important que toutes les décisions, toutes les lois qui seront votées tiennent compte des idées, des propositions, des suggestions du Front de gauche. C’est une garantie indispensable pour réussir le changement.
Comment donner cette place au Front de gauche ? En votant pour ses candidats partout au premier tour, et en élisant partout où c’est possible au second tour un député du Front de gauche. Nous avons 20 députés sortants, la proportionnelle nous en donnerait 50, il serait donc de l’intérêt de tous les électeurs de gauche que le nombre de députés du Front de gauche augmente fortement. Sinon l’Assemblée nationale ne ressemblera pas aux forces qui ont permis la victoire du 6 mai et son travail parlementaire en sera handicapé. Sur l’Europe, sur les salaires, sur l’avenir des services publics, sur le logement, sur l’emploi et l’avenir de l’industrie les candidates et candidats du Front de gauche tiendront ferme le cap du changement contre la finances.
Ils seront porteurs de propositions de lois pour l’emploi, pour les jeunes, la retraite, la santé et la protection sociale élaborées collectivement avec les acteurs sociaux.
À 5 jours du scrutin, chaque geste pour mobiliser les électeurs sera décisif. Disons-le : ne vous laissez pas voler vos ambitions de changement.
Pierre Laurent
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