LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 19 mars 2012

Quand les appels au vote utile ne suffisent plus à contenir la vague

Quand la vague est forte, rien ne sert de vouloir aller de toute force à contre-courant. Mieux vaut tenter d’en épouser le sens ou, à défaut, de la contourner prudemment. Si l’agacement, voire l’inquiétude, ont gagné le PS de ne plus occuper seul l’espace de l’alternative crédible à gauche, pas question de céder à la tentation d’une confrontation avec le Front de gauche.

Après le dédain affiché de « l’offre publique de débat » lancée par Jean-Luc Mélenchon, l’état-major socialiste modifie son ton et son approche, et modère ses appels au « vote utile », au moins dans la forme. « Tout vote est utile », tempérait ainsi François Hollande, samedi.

À cela, deux raisons peuvent être avancées. Premièrement, l’idée d’un risque d’une répétition du scénario du 21 avril 2002, voyant la FN éliminer la gauche pour se hisser au second tour, est sans nul doute écarté, le candidat socialiste étant crédité d’un score d’une bonne dizaine de points supérieurs à celui de Marine Le Pen. La question de se rassembler dès le premier tour sur la candidature la mieux placée pour l’emporter à gauche en dépit de ses insuffisances ne fait donc plus recette chez ceux qui veulent voir advenir, à l’issue des prochaines élections, un vrai changement et non une simple alternance ne promettant qu’une sorte « d’austérité douce ».

Et l’argument qui consiste à dramatiser un éventuel « croisement des courbes » au premier tour ne tient pas non plus, car c’est au second tour que se décide le nom du vainqueur de l’élection, comme l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon, mercredi, à Clermont-Ferrand.

L a deuxième raison est que les appels à voter sans discuter pour le candidat du parti dominant n’apparaissent plus suffisants. Le PS n’est pas simplement face à une remontée électorale des communistes et de leurs alliés qu’il ne croyait plus possible ; il est surtout bousculé par les exigences politiques que cristallise l’engouement pour le Front de gauche, qui le contraignent quelque peu à muscler ses propositions dans le domaine de la justice sociale. Et ça, c’est le vrai évènement imprévu de la campagne.

Sébastien Crépel

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