À l’Eurovision, le refrain de haine du FN (Lou Phily)
Le
concours de l’Eurovision, qui s’est déroulé samedi au Portugal, a été aussi
l’occasion pour la droite et l’extrême droite de pousser leur refrain
xénophobe. Leur cible ? La chanson représentant la France (Mercy),
interprétée par le groupe Madame Monsieur et relatant l’histoire d’une petite
fille du même nom, née durant un sauvetage de migrants en Méditerranée. Un
message d’entraide insupportable pour certains adeptes des réseaux sociaux, qui
se sont déchaînés durant l’émission.
Parmi
eux, Thierry Mariani, ancien député LR, partisan d’un rapprochement avec
l’extrême droite, qui estime la treizième place des chanteurs français
révélatrice du « décalage entre la presse et le peuple » et du fait
que « les européens en ont assez de ces prêches pour soutenir une
immigration incontrôlée ». Julien Sanchez, maire de Beaucaire, a également
affirmé que, « si un référendum sur l’immigration massive était organisé,
le peuple dirait plutôt non Mercy », oubliant – ignorant ? – que le
prénom de la petite fille ne signifie pas « merci » mais
« pitié, compassion » en anglais. À ses yeux cette chanson ne
représente pas les Français mais uniquement « les bobos décadents ».
Elle a pourtant été choisie par un vote des téléspectateurs…
De la haine à l’amalgame, il n’y a qu’un pas. L’agression au couteau qui s’est déroulée dans les rues de Paris au même moment que l’Eurovision a aussitôt donné lieu à une série de comparaisons lamentables entre la petite Mercy et l’assaillant. En première position, Stéphane Ravier, sénateur et maire FN du VIIe secteur de Marseille : « Pendant que la chanson de Mercy encourage l’immigration massive, un islamiste tue une personne à Paris. » Suivi de près par David Rachline, maire FN de Fréjus, qui estime que la chanson « diffuse leur propagande » pendant que « les Français subissent les conséquences dramatiques de leur utopie multiculturaliste ». Des ritournelles nauséabondes auxquelles on ne dit pas merci.
LOU PHILY
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