LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 23 avril 2018

« Berezina morale », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !



Outre le goût pour le roulement des muscles, le remilitarisation de l’Europe, la célébration de la loi du fric et le mépris pour tout ce qui pourrait relever de la solidarité, les présidents français et des États-Unis partagent bien d’autres choix politiques, dont la figure du migrant pourrait être le sinistre trophée. Au Palais Bourbon, on a poursuivi, ce week-end, l’édification d’un autre « mur » de dispositions légales abjectes. On essaye toujours de saisir l’étrange logique d’un ministre de l’intérieur qui, entre autres, explique que « le dispositif national d’asile étant aujourd’hui occupé à 20% par des gens qui devraient être éloignés immédiatement », la priorité est de multiplier par deux la durée de détention et de la porter de 45 à 90 jours. On appréciera l’humanité du même, envisageant, face à ceux que le sort réservé aux enfants offusquait, de séparer les familles en plaçant ceux-ci à l’ASE, le temps de traitement du dossier familial, sans parler des femmes enceintes, à l’ère du MeTo.

« Berezina morale » estime la Cimade, l’organisation chrétienne de défense des persécutés et déplacés de force, depuis les années 1939 et 1940. Une brèche a toutefois été ouverte au sujet du délit de solidarité. Les débats ont été prolongés au-delà du souhait du « maître des horloges ». Des fêlures apparaissent dans la discipline de caserne du groupe majoritaire. Autant de raisons pour tous, des citoyens sur le terrain aux associations et jusqu’aux élus de gauche dans leur diversité, de poursuivre un effort commun, des cols et des rues de tout le pays au Parlement.

Les migrations, dont l’Europe et la France « n’accueillent » qu’une infime part, ont deux sources majeures : la guerre économique, qui laisse un continent comme l’Afrique à l’état de terre à piller, et la guerre tout court. Les récents bombardements de la Syrie et maintenant le dossier iranien à la sauce Trump n’apportent aucune solution aux peuples de la région. À l’opposé de cette politique de la canonnière, la solution est politique et multilatérale, donc dans un cadre reconnu et par des voies diplomatiques n’excluant aucun terme de l’équation. La France s’est toujours grandie quand elle a choisi cette voie.

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