LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 6 mars 2018

« Tempête », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



                               
                                        
Il n’est pas requis de lire dans le marc de café pour prédire quelles leçons vont nous être dispensées sur les élections italiennes. Au secours, les populismes et l’extrême droite l’emportent. Il faut se rassembler autour des démocrates et des Européens ! C’est déjà la réaction de l’Allemagne comme de Bruxelles, souhaitant un gouvernement stable. Cela ne veut pas dire grand-chose, mais semble désigner, ce qui ne va  pas de soi, une vague coalition du caïman Berlusconi, Forza Italia, et le démocrate Matteo Renzi. Cela quand bien même ce dernier a perdu plus de la moitié de ses voix par rapport à 2014. En France, que ce soit au PS ou à la République en marche, c’est aussi bien ce qu’on semble suggérer.

C’est occulter la réalité des dernières années, celles de Berlusconi et celles ensuite de Matteo Renzi. Un homme jeune, soulignait-on, européen exemplaire, décidé à réformer à marche forcée le marché du travail, passant outre les syndicats pour imposer le modèle libéral attendu par les marchés. Il inspirait hier celui qui semblait son alter ego, Manuel Valls, tous deux jouant des frontières entre droite et gauche. Toute ressemblance avec ce qui se passe aujourd’hui en France ne serait ps le fait du hasard. Le scrutin de dimanche, sur fond de chômage, de précarité et de surenchères racistes, a parachevé sa défaite avec sa démission.

Ce résultat désigne aussi une Europe fermée à la solidarité, à la coopération. Face aux questions migratoires, l’Italie est restée seule, les démagogues trouvant là un boulevard. Elle a failli face aux inégalités de développement et la ligue, à l’extrême droite, qui revendique déjà le gouvernement, appuie sur la fracture entre Nord et Sud. Elle profite d’un développement économique fondé sur une concurrence qui laisse sur place les plus défavorisés, peuples et régions. Pour les pauvres du Sud, l’Europe, ce sont les mots de Dante : « Toi qui entres ici, laisse toute espérance. » Il va falloir s’opposer, partout, à la montée des populismes et des extrêmes droites. Mais ce ne sera pas en menant les politiques nationales et européennes qui ont fait de l’Italie ce qui ressemble aujourd’hui à un bateau dans la tempête.

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