Non, la réforme des rythmes scolaires ne s’attaque pas aux vraies causes de l’échec scolaire
V. Peillon, avec sa loi de refondation place, bien à tort, au centre de sa démarche, la question des « rythmes scolaires ». Le réseau éducation du PCF propose cette Lettre ouverte aux parents d’élèves.
En prenant comme levier la réforme des rythmes scolaires, la loi de refondation ne s’attaque pas aux véritables causes de l’échec scolaire. Il n’y pas de rythmes naturels pour les apprentissages et l’affirmer, c’est rendre les élèves ou leurs familles responsable des difficultés qu’ils rencontrent.
La fatigue des enfants
L’un des arguments principaux du ministre, c’est que les enfants sont fatigués en fin de journée. si l’on creuse un peu, cet argument est contestable. d’abord, dans une certaine mesure, il est normal que lorsqu’on a bien réfléchi, bien appris, on soit un peu fatigué ; il serait même inquiétant que les enfants reviennent comme si rien ne s’était passé dans la journée. ce qui est en jeu, c’est plutôt les réels apprentissages, pour que ce soit de la « bonne fatigue » : pour cela, il faut des moyens pour la formation afin d’aider les enseignants.
Ensuite, en quoi le fait de remplacer des heures d’école par des heures de périscolaire résout le problème de la fatigue ? Si l’on veut des activités périscolaires de qualité, alors les enfants devraient se passionner dans des activités ludiques, et revenir tout aussi fatigués. Mais cette fatigue est d’une autre nature que celle qui relève de la concentration scolaire ; il est vrai que certains enfants fatiguent plus vite que d’autres à l’école. Mais, comme par hasard, ceux qui sont endurants face à l’effort viennent de familles où, hors de l’école, on les conduit d’école de dessin en école de judo, ou enécole de musique…
Bref, ils sont entraînés hors de l’école à se concentrer de façon scolaire. au nom de cette différence, la réforme veut remplacer du temps scolaire, qui permettrait d’entraîner tout le monde à se concentrer sur l’étude scolaire : au contraire, c’est à l’école qu’il faut créer les dispositions pour l’étude scolaire !
Les élèves qui réussissent le mieux à l’école sont ceux qui ont le plus d’activités culturelles et sportives à l’extérieur. ce n’est pas l’école qui fatigue les élèves mais l’ennui et les échecs, épreuves aussi terribles qu’injustes :
• parce que les obstacles pour comprendre ce qui est attendu de l’institution scolaire sont nombreux et que plus de 50% des élèves n’ont pas les outils pour les surmonter si l’école ne les leur donne pas
• parce qu’ils sont dans des classes surchargées
• parce qu’ils vont de classe en classe lorsque leur enseignant n’est pas remplacé en primaire ou sont privés d’enseignement dans le second degré
• parce que les enseignants débutants ne sont pas formés et que les plus anciens ne bénéficient que rarement de formation continue
• parce que l’école échoue encore à donner à tous les élèves les clés nécessaires à l’entrée dans des univers culturels ambitieux et variés.
Le parti communiste affirme qu’il faut plus et mieux d’école, en particulier pour celles et ceux qui n’ont que l’école pour réussir leur scolarité.
Les enseignants ne sont ni corporatistes ni hostiles au changement.
Ils veulent défendre leur métier comme tous les travailleurs.
Ils le font d’autant plus fortement que le fonctionnement et les orientations du système scolaire engagent l’avenir de leurs élèves et du pays. En
défendant leur métier, ils agissent pour que l’école fasse progresser et réussir tous les enfants.
Ils revendiquent des conditions de travail qui permettent l’exercice d’un métier de plus en plus difficile.
Leurs conditions de travail se dégradent d’année en année avec des effectifs qui s’alourdissent ; une absence de formation initiale et la quasi disparition de la formation continue ; une multiplication de tâches administratives aussi lourdes qu’inutiles. Leur pouvoir d’achat a régressé de 2000 à 2010 et leur salaire est plus bas que dans la moyenne des pays de l’OCDE.
Le parti communiste soutient les enseignants qui demandent à être consultés pour défendre une école publique, laïque, gratuite et nationale, pour
faire entendre leurs exigences d’une véritable refondation et contribuer à la construction d’une école authentiquement démocratique
Les missions des animateurs ne sont pas des « petits boulots » et ne se confondent pas avec celles de l’école
Ils ont pour fonction d’apporter aux élèves des temps de qualité différents des temps scolaires, mais qui comptent dans le développement et la réussite scolaire : repas partagés, découverte de nouveaux horizons culturels, projets collectifs.
Or ils interviennent dans des conditions souvent fort difficiles : cantines surchargées, absence de locaux pour accueillir les élèves… et leurs conditions de travail vont s’aggraver : le taux d’encadrement des enfants va passer de 10 à 14 pour les moins de 6 ans, et de 14 à 18 pour les 6 ans et plus, dans le cadre des activités périscolaires.
mal payés, soumis aux angoisses de la précarité, ils demandent un vrai statut et une formation, qui ne livrent pas leur embauche à la débrouillardise individuelle.
Pour le parti communiste, les animateurs revendiquent légitimement le respect de leur travail. Respecter leur métier, c’est ne pas leur demander de faire au rabais ce que doit faire l’école.
Les parents ne sont pas démissionnaires
Ils n’ont pas à résoudre à la maison ce que l’école ne prend plus en charge (apprentissage du travail individuel avec les devoirs).
Il est anormal que tant de familles, légitimement inquiètes de l’avenir de leurs enfants, estiment devoir recourir aux cours payants pour assurer leur. Ils veulent être reconnus comme des interlocuteurs, quelles que soient leur histoire ou leurs situations, leur connaissance des codes de l’école.
Le parti communiste dénonce les idées reçues qui maltraitent les personnes, qui évacuent les vraies questions, empêchent la réflexion de celles et ceux qui s’intéressent aux questions d’éducation.
Dès maintenant, il est possible de transformer l’école pour :
➢ donner le goût d’apprendre à tous les élèves en leur donnant les clefs pour comprendre ce que l’école attend d’eux, en pensant l’école prioritairement pour ceux qui n’ont que l’école pour entrer dans les apprentissages scolaires
➢ permettre à tous les élèves d’entrer dans les savoirs en construisant une réflexion critique : ils doivent tous accéder à une qualification reconnue et avoir la possibilité de s’approprier des outils d’émancipation
➢ créer des conditions matérielles de scolarisation à la hauteur des exigences pour de véritables apprentissages
➢ bâtir un projet de formation des enseignants qui reconnaisse leur métier et leur permette d’enseigner
➢ penser la spécificité des milieux que fréquentent les élèves : école, centre aéré, milieu familial, dans le respect des rôles de chacun de chacun.
En prenant comme levier la réforme des rythmes scolaires, la loi de refondation ne s’attaque pas aux véritables causes de l’échec scolaire. Il n’y pas de rythmes naturels pour les apprentissages et l’affirmer, c’est rendre les élèves ou leurs familles responsable des difficultés qu’ils rencontrent.
La fatigue des enfants
L’un des arguments principaux du ministre, c’est que les enfants sont fatigués en fin de journée. si l’on creuse un peu, cet argument est contestable. d’abord, dans une certaine mesure, il est normal que lorsqu’on a bien réfléchi, bien appris, on soit un peu fatigué ; il serait même inquiétant que les enfants reviennent comme si rien ne s’était passé dans la journée. ce qui est en jeu, c’est plutôt les réels apprentissages, pour que ce soit de la « bonne fatigue » : pour cela, il faut des moyens pour la formation afin d’aider les enseignants.
Ensuite, en quoi le fait de remplacer des heures d’école par des heures de périscolaire résout le problème de la fatigue ? Si l’on veut des activités périscolaires de qualité, alors les enfants devraient se passionner dans des activités ludiques, et revenir tout aussi fatigués. Mais cette fatigue est d’une autre nature que celle qui relève de la concentration scolaire ; il est vrai que certains enfants fatiguent plus vite que d’autres à l’école. Mais, comme par hasard, ceux qui sont endurants face à l’effort viennent de familles où, hors de l’école, on les conduit d’école de dessin en école de judo, ou enécole de musique…
Bref, ils sont entraînés hors de l’école à se concentrer de façon scolaire. au nom de cette différence, la réforme veut remplacer du temps scolaire, qui permettrait d’entraîner tout le monde à se concentrer sur l’étude scolaire : au contraire, c’est à l’école qu’il faut créer les dispositions pour l’étude scolaire !
Les élèves qui réussissent le mieux à l’école sont ceux qui ont le plus d’activités culturelles et sportives à l’extérieur. ce n’est pas l’école qui fatigue les élèves mais l’ennui et les échecs, épreuves aussi terribles qu’injustes :
• parce que les obstacles pour comprendre ce qui est attendu de l’institution scolaire sont nombreux et que plus de 50% des élèves n’ont pas les outils pour les surmonter si l’école ne les leur donne pas
• parce qu’ils sont dans des classes surchargées
• parce qu’ils vont de classe en classe lorsque leur enseignant n’est pas remplacé en primaire ou sont privés d’enseignement dans le second degré
• parce que les enseignants débutants ne sont pas formés et que les plus anciens ne bénéficient que rarement de formation continue
• parce que l’école échoue encore à donner à tous les élèves les clés nécessaires à l’entrée dans des univers culturels ambitieux et variés.
Le parti communiste affirme qu’il faut plus et mieux d’école, en particulier pour celles et ceux qui n’ont que l’école pour réussir leur scolarité.
Les enseignants ne sont ni corporatistes ni hostiles au changement.
Ils veulent défendre leur métier comme tous les travailleurs.
Ils le font d’autant plus fortement que le fonctionnement et les orientations du système scolaire engagent l’avenir de leurs élèves et du pays. En
défendant leur métier, ils agissent pour que l’école fasse progresser et réussir tous les enfants.
Ils revendiquent des conditions de travail qui permettent l’exercice d’un métier de plus en plus difficile.
Leurs conditions de travail se dégradent d’année en année avec des effectifs qui s’alourdissent ; une absence de formation initiale et la quasi disparition de la formation continue ; une multiplication de tâches administratives aussi lourdes qu’inutiles. Leur pouvoir d’achat a régressé de 2000 à 2010 et leur salaire est plus bas que dans la moyenne des pays de l’OCDE.
Le parti communiste soutient les enseignants qui demandent à être consultés pour défendre une école publique, laïque, gratuite et nationale, pour
faire entendre leurs exigences d’une véritable refondation et contribuer à la construction d’une école authentiquement démocratique
Les missions des animateurs ne sont pas des « petits boulots » et ne se confondent pas avec celles de l’école
Ils ont pour fonction d’apporter aux élèves des temps de qualité différents des temps scolaires, mais qui comptent dans le développement et la réussite scolaire : repas partagés, découverte de nouveaux horizons culturels, projets collectifs.
Or ils interviennent dans des conditions souvent fort difficiles : cantines surchargées, absence de locaux pour accueillir les élèves… et leurs conditions de travail vont s’aggraver : le taux d’encadrement des enfants va passer de 10 à 14 pour les moins de 6 ans, et de 14 à 18 pour les 6 ans et plus, dans le cadre des activités périscolaires.
mal payés, soumis aux angoisses de la précarité, ils demandent un vrai statut et une formation, qui ne livrent pas leur embauche à la débrouillardise individuelle.
Pour le parti communiste, les animateurs revendiquent légitimement le respect de leur travail. Respecter leur métier, c’est ne pas leur demander de faire au rabais ce que doit faire l’école.
Les parents ne sont pas démissionnaires
Ils n’ont pas à résoudre à la maison ce que l’école ne prend plus en charge (apprentissage du travail individuel avec les devoirs).
Il est anormal que tant de familles, légitimement inquiètes de l’avenir de leurs enfants, estiment devoir recourir aux cours payants pour assurer leur. Ils veulent être reconnus comme des interlocuteurs, quelles que soient leur histoire ou leurs situations, leur connaissance des codes de l’école.
Le parti communiste dénonce les idées reçues qui maltraitent les personnes, qui évacuent les vraies questions, empêchent la réflexion de celles et ceux qui s’intéressent aux questions d’éducation.
Dès maintenant, il est possible de transformer l’école pour :
➢ donner le goût d’apprendre à tous les élèves en leur donnant les clefs pour comprendre ce que l’école attend d’eux, en pensant l’école prioritairement pour ceux qui n’ont que l’école pour entrer dans les apprentissages scolaires
➢ permettre à tous les élèves d’entrer dans les savoirs en construisant une réflexion critique : ils doivent tous accéder à une qualification reconnue et avoir la possibilité de s’approprier des outils d’émancipation
➢ créer des conditions matérielles de scolarisation à la hauteur des exigences pour de véritables apprentissages
➢ bâtir un projet de formation des enseignants qui reconnaisse leur métier et leur permette d’enseigner
➢ penser la spécificité des milieux que fréquentent les élèves : école, centre aéré, milieu familial, dans le respect des rôles de chacun de chacun.
Publié par PCF Romainville à 10:25
Libellés : Lettre Ouverte
Article :
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire