Décryptage l'Humanité: les dessous sales de l'ANI
Cette édition spéciale de l’Humanité vous permet de juger sur pièces du contenu du projet de loi sur la flexibilité du travail actuellement débattu au Parlement. Le Medef exige qu’il soit adopté en l’état. Jamais un tel diktat n’a été formulé à l’endroit des élus de la nation.
téléchargez Notre quatre pages ci-dessous
A lire:
Ne laissons pas précariser nos vies
par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, député au Parlement européen.
Les députés et les sénateurs disposent du droit constitutionnel, inaliénable, de faire la loi. Désormais, au-delà des parlementaires communistes et Front de gauche, nombreux sont les élus socialistes ou écologistes qui souhaiteraient améliorer le texte dans le sens des intérêts du monde du travail, de telle sorte que soit prise en compte l’opinion de la CGT et de FO.
De plus en plus de militants et d’organisations de base d’une des organisations signataires demandent que l’accord ne soit pas voté en l’état. Une mobilisation large et unitaire pourrait donc créer un rapport de forces durant ce débat parlementaire pour en modifier le contenu en votre faveur. Nous sommes convaincus que si cet « accord » devenait la loi, les chefs d’entreprise disposeraient de libertés nouvelles pour, à leur guise, décider quand vous faire travailler, pendant combien de temps et pour quel salaire, sans pour autant créer le moindre emploi. Vous seriez « flexibilisés » à un point tel que votre patron déterminerait une part importante de votre temps de vie hors de l’entreprise puisque ce qu’il aura décidé pour vous dans le travail réduira d’autant vos libertés de choix à l’extérieur. Les couples seraient soumis à des rythmes différents, changeant sans cesse. Tout le droit social serait mis à mal. Le vôtre mais aussi et peut-être surtout celui que connaîtront vos enfants quand ils accéderont à un emploi.
C'est avec une certaine gravité que nous vous alertons. Vous n’êtes bien sûr pas obligé de partager notre point de vue. Mais nous vous invitons à regarder les choses de très près. C’est trop sérieux. Rien n’est encore joué. Ensemble, quelles que soient nos sensibilités, si nous nous faisons entendre avec suffisamment de force et d’unité, la majorité parlementaire que nous avons élue pour sécuriser nos emplois et nos vies devra agir conformément au mandat qu'elle a reçu. Qu’elle laisse MM. Copé, Fillon, Raffarin et leurs amis soutenir seuls le texte made in Medef.
Ensemble, lançons un mouvement d'opinion majoritaire pour défendre le droit social, dans la lignée de ce qu’a de tout temps fait la gauche et qui l’identifie: donner à l'individu au travail sa pleine dignité avec les répercussions sur sa vie ainsi que sur le devenir d’une société plus humaine. Rien de plus fondamental pour qui aspire à ce que soit menée une authentique politique de progrès avec la sécurité du travail et de la formation, la renaissance de la production industrielle et des services publics, une loi contre les licenciements boursiers, des dispositifs antiprécarité, des pouvoirs d’intervention nouveaux pour les salariés sur la gestion de leur entreprise, la réduction du temps de travail, une nouvelle répartition des richesses et de nouvelles manières de produire, de consommer, avec la réorientation de l’argent vers le travail et l’investissement productif d’avenir. Bref, l'exact contraire de ce texte au seul service du grand patronat.
Ensemble, relevons le défi de la sécurité du travail pour toutes et tous. Il en va de l’intérêt général.
Ensemble, relevons le défi de la sécurité du travail pour toutes et tous. Il en va de l’intérêt général.
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