Les sondages d'automne ne font pas l'élection du printemps

Nous publions un article paru dans " l'Humanité Dimanche " du jeudi 6 octobre. " Valéry Giscard d' Estaing, Edouard Balladur, Lionel, Jospin, Ségolène Royal ont 3 points communs. Le premier : avoir tous été candidats à la présidentielle de la République. Le deuxième : avoir tous été les " élus des sondages " à l'automne précédent l'électtion présidentielle. Le troisième : d'avoir tous été battus sur le fil. Valéry Giscard d'Estaing par François Mitterrand en 1981, Edouard Balladur par Jacques Chirac dès le premier tour en 1995, Jospin par le président sortant, Jacques Chirac, en 2002 et Ségolène Royal par Nicolas Sarkozy au printemps 2007. Certes Sarkozy est dans une position particulièrement mauvaise. Les Français souffrent. Le chômage de masse perdure. Le pouvoir d'achat baisse. L'avenir devient oppaque, y compris pour leurs enfants, malgré leurs efforts. L'actuel président accumule, défaite après défaite, lors des élections : européennes, municipales, cantonales et, par voie de conséquence, la dernière : l'élection des membres du Sénat, qui passe à gauche pour la première fois de la Vème République. François Hollande est " l'élu des sondages " tant pour le scrutin présidentiel que du côté des primaires socialistes. Cependant, questionne Brice Teinturier, directeur de l'institut de sondage IPSOS, " l'interrogation que l'on peut avoir à son sujet, c'est sa capacité à incarner une thématique de changement ". Cette appréciation sur François Hollande est peut-être à mettre en parallèle avec l'élection de 2002. Sûr de son fait Lionel Jospin déclarait à l'envi que son programme n'était pas socialiste. Face aux salariés de LU l'interpellant sur les licenciements boursiers dont ils allaient être les victimes, il répondit : " ni laisser faire ni interdire ". Une formule qui ne trompa personne. On connaît le résultat final de ce pronunciamiento. Le printemps n'aurait plus rien à voir avec l'automne ".