Hommage à Gérard Machelart
J'étais hier à NEVERS pour saluer la mémoire de Gérard MACHELART. L'hommage qui lui a été rendu par l'un de ses camarades de COSNE, au nom de la fédération de la Nièvre du PCF, souligne combien Gérard est resté, toute sa vie durant, le militant communiste que nombre d'entre nous, avons connu.
Robert Clément
"C’est avec une intense émotion et une profonde tristesse qu’au nom de la Fédération du PCF de la Nièvre, du journal « Les Nouvelles de la Nièvre », des élus communistes de Cosne et des environs, des communistes de la section de Cosne que je rends cet hommage à notre ami et camarade Gérard.
Son décès, après plusieurs mois d’un courageux combat qu’il a mené contre la maladie est tout aussi prématuré qu’injuste. Gérard plus qu’un parcours professionnel, c’est essentiellement une vie militante et quelle vie !
Beaucoup de choses, de souvenirs sont dits aujourd’hui.
Celles et ceux qui t’ont côtoyé ont en mémoire un souvenir, une anecdote sur des moments de luttes passés avec toi. Toute ta vie tu l’as consacré, que ça soit à Romainville, à Colméry où tu étais élu ; à Cosne où tu t’es mis au service de ton parti auquel tu es resté très attaché jusqu’au bout. Tu as œuvré également au sein de la section des CGT des retraités de Cosne. Dans le mouvement associatif à Cosne, tu fus l’artisan de la création du Secours Populaire, de Loisirs et Solidarité des retraités de Cosne et ses environs où tu consacreras beaucoup de temps, dépensant de l’énergie en ayant toujours le souci de t’entourer. En quelque sorte tu poursuivais le travail de militant que tu avais mené précédemment sur Romainville puisque tu y occupais déjà des responsabilités au sein de ces associations.
Ardent défenseur de la Paix tu fus aussi la cheville ouvrière du Mouvement de la Paix dans ce département.
Gérard tu laisses le souvenir d’un homme courageux, d’un élu compétent et dévoué. C’est tellement vrai que de 1953 à 1980 tu as été successivement conseiller municipal, 1er adjoint et maire de 1966 à 1980 à Romainville.
Ton arrivée dans la Nièvre avec Jacqueline ne ralentira pas tes ardeurs militantes. En effet à Colméry dès 1989 et jusqu’à 1995 tu sièges au Conseil Municipal. Ce n’est qu’au bénéfice de l’âge que tu n’as pas été élu maire de cette commune. Pour dire que tu n’étais pas dans la Nièvre pour « jardiner », on se souvient que tu as mis toute ton expérience et ton courage pour arpenter la commune, les hameaux en présentant à la signature une pétition pour exiger le maintien du bureau de poste.
C’est en 1990, que toi et Jacqueline vinrent habiter à Cosne. Ta faim de mener et poursuivre les combats te conduisit à prendre la direction de la section du PCF de Cosne où tu as su de par tes qualités d’organisateur, de tes analyses pertinentes impulser et pérenniser l’activité du Parti Communiste sur le secteur de Cosne.
Mais là ne s’arrête pas ton travail puisque outre de diriger, tu as été candidat aux cantonales du canton Cosne Nord en 1995, aux municipales la même année. Déçu par le résultat tu ne manquas pas de me glisser dans l’oreille « Ces élections ont été de trop » Pour ma part j’en garderai une riche expérience et un grand souvenir militant. Ensemble avec Jacqueline, des camarades nous avons sillonné les rues, les campagnes dans les moindres recoins avec nos tracts sous le bras, les affiches dans la voiture, rencontré les populations. Quelle riche expérience !
Personnellement j’ai eu un immense privilège de te connaître, de militer avec toi, d’apprécier le sens de ton analyse.
Je voudrais associer à cet hommage, Jacqueline ton épouse sans laquelle tu n’aurais pu mener ton activité militante. Associer tes enfants qui ont vu très souvent rentrer un papa fort tard à la maison. S’absenter comme ce fameux soir où tu étais parti chercher des cigarettes. Sur le chemin tu rencontras des amis et des salariés en grève de l’usine Roussel Uclaf. Ce jour là tu rentras fort tard.
En 1995, tu me confias la direction de la section de Cosne où tu continuas à aider et à apporter tout ton savoir. Oui, tous ceux et toutes celles qui t’ont côtoyé savent combien tu mêlais à la fois ardeur, rigueur, ténacité dans l’accomplissement de toutes tes responsabilités. Homme de masse, tu auras toujours eu à cœur de confronter tes responsabilités à celles du vécu des gens, du terrain comme on dit. A la Fédération de la Nièvre tu ne manquais pas aussi d’apporter tes propres réflexions.
Oui Gérard tu étais un débatteur, solide sur tes convictions mais disponible pour le débat. Bon orateur, tu savais convaincre et rassembler. Doté d’une bonne plume, tes différents articles étaient appréciés.
Tu étais de la race de ces militants qui n’acceptait pas qu’une réunion ne se termine sans une prise de décision. Tu étais intransigeant avec les autres mais aussi avec toi-même sans jamais faillir à l’amitié, à la fraternité. Malgré la maladie tu suivais l’actualité.
Tu es issu de cette génération qui a tant donné et connu des moments difficiles. Génération qui a su avec générosité travailler à reconstruire, moderniser notre pays en s’appuyant sur le programme du Conseil National de la Résistance que le gouvernement Fillon-Sarkozy massacre aujourd’hui.
Si vous le permettez, je voudrais vous faire partager un ressenti avec la disparition de Gérard. Le militantisme, surtout dans la durée, ne saurait prendre tout son sens, sans dimension humaine, sans fraternité dans les bons jours comme dans les moments difficiles. Avec Gérard et Jacqueline j’ai eu la chance d’éprouver ces moments intenses, les rencontres fraternelles et aussi de nouer une amitié sincère et durable.
Amitié sincère et durable forgée dans les luttes que la mort ne nous fera pas oublier, pas plus que nous qui t’avons côtoyé, nous oublierons ta famille que tu aimais tant.
La Fédération du PCF de la Nièvre, les élus, la section de Cosne, le journal « Les Nouvelles de la Nièvre » adressons nos sincères condoléances et notre profonde affection à Jacqueline, ta compagne dans tous tes combats y compris le dernier, à Laurent, Véronique, Muriel tes enfants, à Françoise ta belle-fille, à Daniel et Stéphane tes gendres et à tes petits-enfants : Vanessa, Guillaume, Bastien, Marie-Lou et Lola fiers d’avoir eu un père et grand-père tel que toi.
Nous voulons te redire une dernière fois….du fond du cœur, Gégé, tu resteras toujours parmi nous".
1 Comentário:
C'est seulement ce 12 avril 2012 que j'apprends de Russie où je réside la disparition de Gérard Machelart et Léon Mérino. Secrétaire de l'UL CGT de 1965 à 1972, j'avais souvent l'occasion de les rencontrer à l'occasion des mouvements revendicatifs locaux des salariés avec lesquels ils étaient solidaires. C'était toujours un plaisir, une fierté d'avoir parfois la visite de Gérart dans les locaux de l'UL rue Louis Dory. Avec leur disparition je pense également à tous mes camarades de lutte de Romainville également disparus(e)Jean Joliat, Grandidier,...Je viens ici leur rendre hommage à leur mémoire.
Claude Doyennel
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