LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 14 mars 2019

« POUR QUE REVIENNENT LES  JOURS HEUREUX », L’EDITORIAL DE MAUD VERGNOL DANS L’HUMANITE DE DEMAIN VENDREDI



« La crise des gilets jaunes est-elle terminée ? » font mine de s’interroger ces jours-ci nombre de nos confrères, tentant la prophétie autoréalisatrice. Samedi, le mouvement compte au contraire frapper un grand coup à Paris, à l’occasion de la fin officielle du grand débat et des quatre mois de cette insurrection populaire qui est loin d’avoir baissé le rideau. Mieux, ils marcheront aux côtés d’une jeune génération qui refuse d’opposer la fin du monde à la fin du mois, et qui compte bien remporter « l’Affaire du siècle » pour éviter que l’humanité n’aille à sa perte. Quatre mois après ses débuts, ce soulèvement spontané des classes populaires continue d’interroger et de pulvériser les croyances les mieux établies.
Il confirme qu’une grande partie de la société, la plus fragile économiquement, et qui a le plus intérêt au changement, a déserté le champ des institutions et de la ­démocratie représentative, sans avoir quitté pour autant la politique. Des personnes qui s’ignoraient ont fraternisé, découvert l’action collective et la solidarité. Elles ne l’ont pas fait dans une usine ou dans un parti, mais sur des ronds-points. Une gifle pour les organisations qui militent au quotidien à cette fin et qui payent au prix fort les promesses trahies et les capitulations politiques. D’autant que certaines d’entre elles ont beau porter un projet politique qui correspond aux revendications des gilets jaunes, le chemin des ronds-points aux bulletins semble encore long. Le risque est même sérieux que la prochaine élection européenne n’aboutisse au contraire à un renforcement du pouvoir macroniste et de l’extrême droite, avec un crash historique des forces de gauche. Alors comment empêcher le désastre qui vient ? Cette question hante les militants d’hier et d’aujourd’hui, qui ne se résignent pas à une défaite inéluctable des vaincus de toujours. Un autre 15 mars, 1944, des hommes et des femmes mettaient l’imagination au pouvoir et adoptaient le programme du Conseil national de la Résistance. Les gilets jaunes l’ont montré : il peut exister une majorité dans notre pays pour inventer de nouveaux « jours heureux ».

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