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samedi 30 mars 2019

Intervention de Brigitte Moranne au Conseil municipal du 27 mars sur le rapport Egalité Femmes-Hommes !



INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 27 MARS 2019 SUR LE RAPPORT EGALITE FEMMES-HOMMES.
GROUPE « FRONT DE GAUCHE- ROMAINVILLE ENSEMBLE » 

L’égalité femmes-hommes ne peut se concevoir sans promouvoir l’égalité professionnelle, la lutte contre la précarité, l’éducation, la sensibilisation contre le sexisme, un service public de la petite enfance, le renforcement de la parité et enfin la lutte contre les violences.

En ce qui concerne l’égalité salariale, en 2019, les femmes n’ont toujours pas obtenu l’égalité professionnelle qui passe par un salaire égal à celui des hommes pour un travail de valeur égale. Elles perçoivent en moyenne 26% en moins en France.
Les femmes représentent 50% de la population active, mais elles ne contribuent qu’à 37% du PIB.
A l’heure où le gouvernement cherche des financements et fait la poche des pauvres, l’égalité salariale rapporterait selon la fondation Concorde 62 Milliards d’euros à l’économie française.
Pourtant, l’arsenal législatif existe pour parvenir à l’égalité professionnelle.
Les mobilisations des femmes, des associations féministes et des organisations syndicales unies ont permis d’obtenir une avancée en matière d’égalité salariale avec la mise en place d’une obligation de résultat pour les entreprises, mais le décret de septembre 2018 vide de son efficacité le dispositif voté en juillet 2018 et permet aux entreprises de dissimuler les écarts de rémunérations. (Les indicateurs choisis rendent invisibles les discriminations et un seuil de tolérance de violation de la loi a été introduit.)
Les femmes qui manifestent dans la rue depuis des mois pour obtenir plus de pouvoir d’achat en exigeant notamment une hausse des salaires et des minima sociaux ne peuvent se satisfaire d’un tel tour de passe-passe.

Dans votre rapport vous citez l’accès à l’IVG sur notre commune. Vous avez raison de le souligner, en Seine-Saint-Denis, le Conseil départemental met en œuvre depuis de nombreuses années, ce service public que sont les centres de planification et d’éducation familiale avec le soutien des villes, des hôpitaux, des universités et des associations partenaires.
Mais la situation n’est pas la même partout en France. Les obstacles sont nombreux : fermeture de 130 centres en 10 ans, manque de structure de proximité, manque de professionnels, sites de désinformation, discours culpabilisateurs et moralisateurs par des mouvements réactionnaires.
Malheureusement, l’IVG est encore concerné par une clause de conscience spécifique, un obstacle supplémentaire. Sa suppression permettrait de renforcer le droit à l’IVG pour toutes sur l’ensemble du territoire comme le réclame Laurence Cohen dans une question écrite au Sénat.

Sur les violences faites aux femmes, dès 2002, le département de Seine-Saint-Denis était la première collectivité à mettre en place un observatoire des violences envers les femmes et créer une politique de protection des femmes victimes de violence.
Plusieurs dispositifs sont en place pour prendre en charge les victimes avec le soutien des villes comme vous les citez sur notre commune.
Malgré des campagnes de communication et de plusieurs plans interministériels, les moyens restent insuffisants. Il est établi que le besoin financier minimum pour une prise en charge de qualité des femmes victimes de violences conjugales s’élève à 506 Millions d’Euros alors que les ressources actuellement mobilisées atteignent 79 Millions d’Euros soit 6 fois moins.
Les dernières statistiques montrent qu’une femme meurt tous les 3 jours des violences de son conjoint ou de son ex compagnon.
Sur les violences sexuelles, les femmes rapportent des viols et des agressions sexuelles dans des proportions très supérieures à celles des hommes.
Des violences vécues dans différents espaces de vie : travail, famille, espace public.
Des actes graves, intolérables que nous pouvons retrouver dans tous les milieux et que,
nous condamnons fermement, même dans nos propres formations.

 C’est dans ce contexte que vous nous présentez le rapport annuel égalité Femmes Hommes 2019 conformément à la loi du 04 Août 2014.
Alors quelle est la situation sur notre ville au niveau des dispositifs RH

S’agissant de la répartition des ressources humaines :

Les femmes sont particulièrement bien représentées dans l’encadrement. Ainsi, on compte 58,80% de femmes dans la catégorie A.

En catégorie B,  qui correspond aux emplois intermédiaires, la répartition est à peu près équitable entre les hommes et les femmes avec tout de même un peu plus de représentation chez les femmes. 55,5%. Avec des disparités selon les filières, 100% en médico-social, 0% en filière sportive.

En catégorie C, qui est la plus nombreuse puisqu’elle représente 374 agents sur 507, les femmes sont surreprésentées et notamment dans le secteur médico-social à 100%( dans cette  filière les seuls hommes occupent des postes de médecin), les 24 ATSEM sont des femmes.

Nous retrouvons bien l’existence de représentations stéréotypées de certains postes.
S’agissant des carrières :

La part des agents ayant bénéficié d’une promotion interne est supérieure pour les femmes  puisqu’en 2018, il y a eu 22 femmes ayant bénéficié d’un avancement de grade pour 8 hommes. Sous réserve de la proportion de femmes et d’hommes qui remplissaient les conditions pour un avancement de grade, elle est plutôt favorable aux femmes.

S’agissant du temps partiel

Le temps partiel est souvent un indicateur dans la répartition des charges domestiques et de l’éducation des enfants. De ce côté, les mentalités ont du mal à changer, Sur 15 agents à temps partiel, seuls 2 sont des hommes.

S’agissant des salaires

Nous notons des salaires en moyenne plus élevés chez les hommes que chez les femmes.

S’agissant des formations,

Proportionnellement,  les femmes ont bénéficié de plus de formation mais les hommes de formations plus longues.

En conclusion, malgré les statuts de la fonction publique,  nous constatons que les postes les moins bien rémunérés sont occupés par une majorité de femmes et que l’orientation professionnelle reste souvent dictée par les stéréotypes.

Brigitte MORANNE

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