LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

dimanche 15 février 2009

A PROPOS DES TRANSPORTS COLLECTIFS

C’est une évidence, les transports collectifs en Ile de France sont en souffrance. Retards d’investissements accumulés depuis une vingtaine d’années, lignes saturées, matériel trop âgé, infrastructures insuffisamment entretenues.

Depuis qu’elle a repris la pleine autorité du syndicat des transports d’Ile de France (STIF), qui faut-il le rappeler, est l’autorité régulatrice des transports collectifs d’un cinquième de la population française, la Région en a fait sa priorité. Récemment, Jean-Paul HUCHON, le président du conseil régional a annoncé un plan de mobilisation de 18 milliards d’Euros à l’horizon 2020. Encore faudrait-il que l’Etat s’engage à débourser les 6 milliards qui doivent compléter les 12 milliards apportés par la Région et les départements ?

C’est naturellement loin d’être acquis. Et pourtant cela ne fera pas le compte. La « pseudo décentralisation » de l’ère RAFFARIN est maintenant à l’œuvre. Suffisait-il, pour ne pas apparaître comme « centralisateurs », de rester sur le seul terrain du transfert des compétences, voire d’en proposer de nouvelles, alors que cette « réforme » visait un changement profond de société et traduisait la volonté de l’Etat de se replier sur ses fonctions régaliennes afin de soumettre totalement le pays et la population aux appétits et aux logiques ultra-libérales, aux marchés financiers ?

L’Etat a ainsi opéré un désengagement sans précédent de ses missions historiques en matière de solidarité nationale, de cohésion spatiale et sociale, d’aménagement du territoire, d'équipement du pays, de luttes contre les disparités et les inégalités sociales.

On pourrait être tentés de voir un changement de cap avec la politique mise en œuvre sous l’ère SARKOZY. Gardons nous en ! Nous sommes bien loin du retour à l’Etat régulateur. Le rôle de ce dernier devrait être de garantir l’égalité républicaine sur tout le territoire, la promotion des droits, d’orienter notre développement économique vers des activités durables, de développer partout des services utiles à la population. Or qu’en est-il ? Les inégalités sociales, économiques et territoriales s’aggravent. Le gouvernement poursuit sa politique désastreuse en faveur des plus nantis, qui consiste à renflouer d’abord les banques et les actionnaires, au détriment des salariés. C’est l’annonce de la suppression de la taxe professionnelle, la réforme des collectivités locales, le projet du « grand Paris ». Un désengagement plus massif en matière de transports en commun.

En admettant que nous obtenions de l’Etat qu’il tienne les engagements qu’il a pris dans le contrat de projet, cela fera-t-il le compte pour réaliser le plan de mobilisation annoncé ? On peut en douter. En effet si le conseil régional poursuivait le même effort d’investissement (700 millions d’Euros dans le budget 2009) pendant une dizaine d’années, ce qui est déjà considérable, nous arriverions au chiffre de 7 milliards. Dans ces conditions une question ne manque pas de se poser. A quel niveau se situerait la participation des départements ? La réponse est importante. Il convient de l’évoquer.

Pour ce faire nous souhaitons prendre l’exemple du tramway le T3 à Paris. Si nous prenons en compte la première partie inaugurée en 2006 (Porte de Versailles Porte d’Ivry) et le prolongement (Porte d’Ivry Porte de la Chapelle) qui sera terminé en 2012, le plan de financement a été le suivant : Ville de Paris : 641 millions d’Euros.
Région : 286 millions
RATP : 85 millions
Etat : 50 millions

Contrairement à d’autres, pourquoi ce projet a-t-il pu être réalisé dans les délais impartis si ce n’est parce que la ville de Paris en était le premier financeur ?
Mais mis à part les Hauts de Seine et les Yvelines quel autre département pourra participer à des financements se situant à une telle hauteur ? Certainement pas la Seine Saint Denis.

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Ne donnons pas l’impression que nous pourrions nous contenter de peu. L’île de France, mégapole internationale, a besoin d’investissements massifs pour préparer son avenir. Ce serait créer de terribles illusions si nous donnions à penser qu’ils pourraient se réaliser avec une participation marginale de l’Etat.

Dans cet esprit la Seine Saint Denis doit faire l’objet d’une attention particulière. Il fût un temps où les discours sur le nécessaire traitement des déséquilibres entre l’Est et l’Ouest de la région île de France étaient légion. Mais de rééquilibrage il n’y en eût point. Parler de rattrapage, c’est pour Romainville le prolongement de la ligne 11 jusqu’à Rosny et du tramway jusqu’à Fontenay. Il est indispensable pour entretenir l’espérance de valoriser chaque avancée, chaque pas en avant. Mais à condition d’identifier les vrais obstacles. Les écrits de Corinne VALLS en Février 2007, nous la citons « Enfin, le prolongement de la ligne 11 du métro a été voté ce vendredi 16 Février au conseil régional » ont permis aux promoteurs immobiliers de faire leurs choux gras, mais sont-ils de nature à favoriser l’action des Romainvillois ? Certainement pas.

Pour ne pas tuer l’espoir il faut nécessairement élargir l’horizon. Cela veut dire que l’heure est à la mobilisation de tous les acteurs concernés, à Romainville et en Seine Saint Denis pour obtenir un réengagement de l’Etat en matière de transports collectifs. Ne nous berçons pas d’illusions c’est à ce prix que le plan pour 2020 pourra devenir réalité.

2 Comentários:

Anonyme a dit…

Cet article est intéressant dans la mesure où il montre que ce sont les départements qui ont les moyens financiers qui reçoivent les équipementsSeul l'état peut corriger les inégalités .

Anonyme a dit…

j'ai 38 ans.J'habitais Paris, c'est vrai le métro me manque. Onne voit toujours rien venir. Je ne sais pas comment faire, mais faut-il opposer PARIS aux autres.En même temps 'est vrai pour être servi il fautêtre riches.

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